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UNION SG 
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Charles Picqué : « Attention   à ne pas perdre l’esprit Union »  

Il collectionne des objets de l’Union dans son bureau de l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles. 

Actuel bourgmestre de Saint-Gilles et fervent supporter de l’Union depuis sa plus tendre enfance, Charles Picqué   revient sur la saison tout simplement exceptionnelle du matricule 10, et en profite pour ouvrir son album à souvenirs. next

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L’Union est de retour au plus haut niveau du football belge. Et ce n’est évidemment pas pour déplaire à une de ses grandes figures : Charles Picqué. Fan de l’USG depuis sa plus tendre enfance, l’actuel bourgmestre de Saint-Gilles (fonction qu’il occupe depuis 1985 et qu’il s’apprête à remettre tout prochainement) en a même été le président dans les années 90, à une époque où le matricule 10 était encore loin d’avoir retrouvé son lustre d’antan. Aujourd’hui âgé de 73 ans, il suit encore avec attention l’actualité de son club de cœur. Et il en est d’ailleurs toujours le président d’Honneur. C’est dès lors tout sourire, et avec un brin de nostalgie dans la voix, que celui qui fut également ministre-président de la Région bruxelloise entre 1989 et 2013 s’est replongé dans ses souvenirs unionistes. L’occasion pour lui également de revenir sur cette saison historique. Et de se projeter vers l’avenir.

Monsieur Picqué, vous rappelez-vous du premier match de l’Union auquel vous avez assisté ?

C’était contre Tilleur lors de la saison 1963-1964. Au terme de cette campagne, on était remonté en Division 1. Par la suite, j’ai continué à aller voir des matches mais plus sporadiquement car j’étudiais à l’université de Louvain. En 1973, je suis revenu à Bruxelles. Mais c’était la mauvaise année car on est redescendu en D2 (NDLR : l’Union n’allait retrouver la D1 que 48 ans plus tard, en 2021). À l’époque, l’Union était encore un monument du football belge. Jusqu’en 1966, elle était d’ailleurs l’équipe la plus titrée de Belgique.

Plus tard, dans les années 90, vous avez été président de l’Union. Comment vous êtes-vous retrouvé à cette fonction ?

Je suis devenu bourgmestre de Saint-Gilles en 1985. À cette époque, l’Union allait mal. Elle était même descendue en Promotion quelques années auparavant. De par ma fonction, je suis allé un peu plus souvent au stade. Et je suis progressivement passé du statut de spectateur à celui d’acteur de la vie du club.

Votre présidence avait été marquée par une montée en D2 en 1994.

Oui mais on est malheureusement directement redescendu en D3 l’année suivante. On en a tiré des leçons. Dont celle qu’il fallait des sous pour survivre. Et c’est un exercice permanent. Pour cette raison, je tiens à rendre hommage à tous ces anciens présidents qui ont pris leurs responsabilités et qu’on a parfois tendance à oublier aujourd’hui. Je pense à des personnes comme Willy Michielsen, Enrico Bove, Giovanni Ravasio, Alain Vander Borght, Jürgen Baatzsch, etc.

Revenons au présent. Que vous inspire la saison écoulée de l’Union ? Le retour au plus haut niveau doit vous réjouir.

Bien sûr. Mais mes premières pensées vont à ces supporters et bénévoles qui nous ont quittés sans jamais avoir pu revoir l’Union en D1. À l’époque, j’étais assis à côté d’un monsieur au stade qui, à chaque match, se demandait s’il reverrait un jour de son vivant l’Union au sommet. Il est depuis lors décédé…

Sportivement parlant, qu’avez-vous pensé de cette saison ?

Je me disais qu’on avait une équipe pour se maintenir mais de là à réaliser une telle saison… Je pensais qu’on allait s’essouffler mais ce ne fut pas le cas. Ce fut une surprise totale et un triomphe d’avoir remporté la phase classique ! Attention toutefois désormais à ne pas perdre l’« esprit Union ».

C’est-à-dire ? De quel « esprit Union » parlez-vous ?

C’est un esprit démuni de toute agressivité. L’Union, pour le moment, est un club où se mêlent plaisir et apaisement dans la passion du football. Pourvu que cela dure !

Cette saison a également permis à l’Union de replacer le nom de Saint-Gilles sur la carte du football belge, voire même européen et mondial. Avez-vous constaté certaines retombées pour votre commune ?

Pas directement. Mais c’est vrai que j’ai reçu beaucoup de journalistes étrangers qui se demandaient ce qu’était Saint-Gilles. Toutes proportions gardées, c’est un peu comme à l’époque où Leicester a été champion. On se demandait également tous quelle était cette ville.

Et que leur avez-vous répondu ?

Que c’est une commune qui est probablement la plus multiculturelle de Belgique avec de grandes communautés de Français, Portugais et Marocains. On dit souvent de Saint-Gilles que c’est la plus petite « ville-monde » du monde.

Parlons du stade. La commune de Saint-Gilles met celui-ci à disposition du club…

Effectivement. Lorsque j’ai pris le mayorat, le stade était loué à la Donation Royale. On a alors décidé de reprendre l’emphytéose, la concession du stade.

Avec quel œil voyez-vous dès lors un possible déménagement ? N’est-il vraiment pas possible de rénover le Marien ?

Il y aurait la possibilité de négocier la construction d’une toiture au-dessus de la tribune debout. Il serait aussi possible de gagner un peu d’espace pour les spectateurs. Mais on ne pourrait jamais accroitre la capacité du stade que de 1.500 places, tout au plus. Et le problème, c’est que de nombreux endroits sont classés. On rentrerait dans des longues procédures de déclassement, qui conduiront à de possibles recours, à des oppositions, etc.

Le Bempt, du côté d’Audi-Forest, semble être l’option privilégiée pour la construction d’un nouveau stade.

C’est une piste jugée intéressante, effectivement. Mais il va surtout falloir rapidement poser la question de l’accord de principe. Il faut que cette question soit tranchée assez vite. Car le risque serait que les Anglais n’investissent plus dans le stade actuel, ou alors dans des proportions moindres.

Que deviendrait alors le Marien en cas de départ ?

Il ne serait pas abandonné. L’idée serait d’en faire un lieu où il y aurait des activités. Le sport féminin pourrait en profiter, les jeunes aussi, etc. Cela pourrait être en quelque sorte la base arrière de l’Union. Quoi qu’il en soit, le Marien continuera à vivre et à incarner le lieu de rencontre des supporters.

Pour conclure, vous êtes bientôt à la retraite. Que comptez-vous faire ?

Je vais m’impliquer dans ce que je considère être un enjeu majeur : l’insertion socio-professionnelle des jeunes. Et je pense que l’Union Saint-Gilloise a un rôle à jouer. Il n’est dès lors pas exclu que je prête un coup de main sérieux à l’action que doit mener l’Union à ce sujet.

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