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Union – Anderlecht : le calme après la tempête Mazzù  
Union – Anderlecht : le calme après la tempête Mazzù  

V. Lefour/Belga

Dimanche de retrouvailles pour Felice Mazzù à l’occasion du déplacement d’Anderlecht à l’Union (18h30). S’il a déjà connu pareille   circonstance à Charleroi, l’accueil du Parc Duden sera chaud. En raison des remous suscités par son passage chez le voisin mauve. next

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13 mars 2021. Alors que les joueurs et le staff de l’Union Saint-Gilloise fêtent leur remontée en D1A devant des tribunes vidées par le Covid-19, le Sporting d’Anderlecht se fend d’un tweet pour féliciter le voisin de son retour dans l’élite 48 années plus tard. « Proficiat à toute la famille unioniste. Au plaisir de vous revoir la saison prochaine, dans notre Parc et le vôtre. » Ce message transpire la sincérité tant les relations entre les trois grands clubs de la capitale – le RWDM en plus des deux autres – sont au beau fixe. Avec un terme pour les qualifier : la « zwanze ». Et cela va bien au-delà d’une expression typiquement « brusseleir ».

Si cela remonte un peu, il fut une époque où Anderlecht prêtait l’un ou l’autre excédentaire pour aider l’Union qui vivote alors dans les divisions inférieures. Une différence d’étage qui favorise la cohabitation. Tout simplement parce que RSCA et USG ne vivent alors pas dans le même monde. L’un se bat pour le titre alors que l’autre vit au gré de ses montées et ses descentes. Un stade peut siffler comme un seul homme malgré une victoire 3-0 alors que l’autre chante peu importe le tableau marquoir. Dans ces conditions, il est plus aisé de se montrer courtois à l’encontre de l’autre. Les courbes opposées de chaque club au cours des dernières saisons ont changé la donne et redonner du sel au derby. L’affaire « Mazzù » va y ajouter le piquant.

Mazzù conscient du risque

Au fil de la défunte saison, on a bien senti poindre un sentiment d’agacement chez les Mauves suite aux résultats fantastiques du promu. Bien plus vite que prévu, les deux formations sont devenues concurrentes. Avec un vainqueur clair et net en 2021-22 : l’Union avec ses quatre succès. Ces 360 minutes, elles ont changé la destinée des deux clubs mais également d’un homme : Felice Mazzù. De ce « quatre à la suite » réussi par le Carolo face à l’icône Kompany est née l’idée du duo Vandenhaute-Verbeke de le rapatrier à Saint-Guidon. Le début d’une saga aux multiples les crispations. « Après la très belle deuxième place de l’Union, Felice s’est mis à table avec les dirigeants pour évoquer la future saison. Il attendait des garanties sportives et financières, ce qu’il n’a malheureusement jamais obtenu », nous expliquait, mi-juillet, Gianni Catale, l’un des agents au cœur du futur deal avec Anderlecht.

Si Felice Mazzù avait déjà un coin de la tête un possible départ au terme de l’exercice 2021-22 – ses agents avaient sondé le marché italien, le Hellas Vérone et la Sampdoria étant intéressés –, la brèche s’ouvre un peu plus encore à partir de ses négociations ratées avec l’USG. Se sentant trop peu considéré, le coach demande à son entourage d’explorer les pistes. Dans les esprits anderlechtois, l’idée fait son chemin alors que les playoffs se terminent. Si l’Arabie saoudite et Lille sont également sur les rangs – avec des propositions financières bien supérieures mais Mazzù ne veut pas quitter la Belgique pour des raisons familiales –, Anderlecht tient rapidement la corde.

Deux lois de 1978 invoquées

Une photo volée dans un restaurant bruxellois où on retrouve Mazzù, le duo Vandenhaute-Verbeke et deux autres employés du RSCA dissipent les derniers doutes. « En choisissant Anderlecht, Felice savait que c’était un risque au point de vue de l’image mais Anderlecht ne se refuse pas », indiquait encore Catale. Le coach était loin de se douter que son divorce avec l’Union serait aussi houleux.

Le 31 mai, l’officialisation tombe : Felice Mazzù est le successeur de Kompany parti pour Burnley. « On a été surpris de la manière dont tout cela a été arrangé », témoigne aujourd’hui, Philippe Bormans, CEO de l’Union. C’est peu dire que le dauphin du FC Bruges l’a mauvaise en voyant son T1 partir chez le voisin à quelques semaines des tours préliminaires de la Ligue des champions. Le club saint-gillois le fait savoir dans un communiqué en évoquant des « suites juridiques ». Le tout alors qu’il y a déjà eu des discussions entre les deux clubs et qu’Anderlecht a proposé un dédit de 250.000 euros pour éviter toute querelle de voisinage. Au-delà de la norme selon le Sporting. Bien insuffisant pour l’Union qui en veut six fois plus.

Rapidement, les avocats des deux camps montent sur le terrain. La tension est vive au cœur de l’intersaison. Chacun avance ses arguments en se basant sur une loi de 1978. Mais pas la même. L’Union celle régissant les sportifs rémunérés – et son arrêté royal étendant le champ d’application aux entraîneurs depuis novembre 2012 –, Anderlecht celle des « simples » employés. Un monde de différence puisqu’en fonction de l’une et de l’autre, la durée du préavis n’est pas le même. 18 mois contre 6 semaines. Ce qui entraîne deux montants aux antipodes : 1,5 million contre 60.000 euros. Toujours avec la même volonté de mettre la pression, l’Union menace également son ancien coach d’une assignation devant le tribunal du travail pour l’empêcher d’entamer son parcours anderlechtois au début de la préparation.

L’hospitalité comme

signe d’apaisement

Un coup de bluff alors qu’en coulisses, on continue à négocier pour trouver un montant qui sied à toutes les parties. « Les différentes parties sont toujours restées en contact », confirme Bormans. Il faudra quand même attendre jusqu’au 9 août pour que cette histoire soit enfin derrière les protagonistes. « C’est un accord financier entre l’Union et Mazzù », indique Bormans sans rien en détailler. « Aujourd’hui, tout est arrangé et chacun continue son chemin. »

Dimanche, pendant nonante minutes, les deux clubs feront route commune durant un derby très attendu. « Ce sera un match particulier après deux saisons là-bas », avançait Felice Mazzù après la qualification en Conference League. « Ce sera un match loin d’être simple face à une super équipe ». « Sur le terrain, ce sera chaud », assure Bormans. « Mais il n’y aura pas de problème en dehors. » Reste la question : quelles seront les séquelles de cette séquence « Mazzù » ?

Des deux côtés, on avance l’apaisement et le calme après cet épisode où chacun a défendu son bout de gras. Si on n’a pas voulu s’exprimer du côté anderlechtois tout en soulignant qu’on œuvrait toujours pour de bonnes relations avec l’Union et le RWDM, Philippe Bormans est également convaincu que l’eau finira par couler sous les ponts. « Même si je ne vois plus beaucoup Wouter Vandenhaute car je ne suis plus au CA de la Pro League, nos relations sont bonnes », indique-t-il. Pour preuve d’un retour au calme, Anderlecht a proposé son stade à son voisin pour ses matches européens. Reste la rivalité sportive…

IL N’A PAS CHANGÉ 

Mazzù fait toujours du Felice 

G.R.prevnext

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Dès sa première conférence de presse chez les Mauves, Felice Mazzù a reconnu qu’il entrait dans une institution du football belge. Qu’elle était plus grande que les autres où il a travaillé par le passé de par son palmarès et son histoire européenne. Trois mois après sa nomination, force est de constater que l’entraîneur carolo n’a changé de comportement. Il agit toujours de la même manière qu’il le faisait à Charleroi, à Genk et à l’Union.

Alors qu’il aurait pu avoir le sentiment de devoir se guinder pour coller à l’étiquette qui prévaut à Saint-Guidon, le coach de 56 ans reste « 

nature 

». Devait-on attendre autre chose de sa part 

? Sûrement pas, tant il mesure la chance qu’il a de faire ce métier et d’être à la tête d’Anderlecht. En quelques mois à peine, Mazzù a montré qu’il continuerait à faire du Felice. Et c’est tant mieux 

!

Toujours ouvert à avoir un petit mot pour un journaliste ou un photographe qu’il côtoie depuis de nombreuses années, l’entraîneur du Sporting a déjà réitéré quelques moments qui pourraient devenir mythiques au parc Astrid. A l’instar de sa danse du parc Duden ou de ses chansons au Mambourg. Le dernier exemple en date, c’était jeudi après la séance de tirs au but victorieuse contre les Young Boys en faisant savoir à tout le monde qu’il avait dit à Noah Sadiki qu’il avait de « 

grosses c******* 

». Avec le regard mi-amusé, mi-interloqué du responsable presse à ses côtés.

Une semaine avant, lors du déplacement à Berne, il s’était amusé à verser de l’eau bien froide dans le dos de Wesley Hoedt et Hannes Delcroix alors que ceux-ci répondaient aux questions des journalistes. Sans oublier cette célébration du troisième but à Saint-Trond où il a sauté dans le dos de Sebastiano Esposito. Un acte de « 

people manager 

» vis-à-vis de l’attaquant italien mais également un acte naturel dans son chef.

Il n’est sans doute pas près de s’arrêter auprès de ses joueurs et d’un public de plus en plus convaincu.

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