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Sièges vides, sifflets et héros du gazon…
Sièges vides, sifflets et héros du gazon…

Parfois l’une ou l’autre bonne séquence, du déchet technique et un manque de réalisme effarant dans les deux rectangles : le Standard a livré une rencontre plutôt banale face à Saint-Trond mais, cette fois, y a ajouté une certaine dramaturgie sous la forme d’une égalisation adverse dans les dernières secondes du temps additionnel. Ce scénario n’a pas eu le don de réconcilier le club avec ses supporters, au lendemain de la visite de plusieurs dizaines de fans à l’entraînement. Le stade, désespérément vide, n’a pas manqué l’occasion de manifester sa colère via des messages clairs et humoristiques. Il va falloir s’y habituer car les

prochaines rencontres disputées en bord de Meuse risquent fort de ressembler à celle de ce samedi soir…

Combien y avait-il de supporters dans les tribunes ?

Il y a dix jours, le club annonçait que près de dix-huit mille abonnés avaient reconduit leur précieux sésame. Un relevé plutôt réjouissant mais, dans les faits, près de la moitié ont préféré ne pas se rendre au stade face à Saint-Trond. Au total, ce sont 9.171 supporters, selon les chiffres officiels, qui étaient présents pour manifester leur colère. Cela a donné l’impression d’un stade vidé de sa substance, surtout en tribune 3 d’où viennent traditionnellement les chants et animations.

Ce chiffre d’assistance est plus ou moins similaire à ceux relevés lors des playoffs de la précédente saison. Et si les résultats lors des deux prochaines rencontres, disputées à l’extérieur, ne sont plus favorables, il ne serait pas étonnant de voir le chiffre tomber

sous les neuf mille. “C’est logique de voir autant de sièges vides car nous ne parvenons plus à gagner”, disait Aleksandar Jankovic.

Les supporters ont-ils fait passer des messages ?

C’est essentiellement le PHK, le groupe d’animation de la tribune 4, qui s’est manifesté via une dizaine de messages inscrits sur des banderoles. Ses membres ont, dans un premier temps, utilisé une bonne dose d’humour pour décrire les performances de leurs joueurs : “C’est thonteux”, en référence à une séquence qui avait fait le buzz sur les réseaux sociaux; “On n’est pas venu ici pour souffrir, okay ?!”, en lien avec un témoignage d’une participante à l’émission française C’est mon choix; ou encore : “Vous êtes en train de tourner la troisième saison des héros du gazon ?”

Juste avant le coup d’envoi, une banderole, située de l’autre côté du stade, mettait en avant des supporters

flamands qui avaient “fait quatre cents kilomètres” mais se demandaient “où était passée la passion de ce club”.

Pendant la rencontre, c’est encore le PHK qui a manifesté, sous la forme d’une déclinaison de “On en a marre des fausses ambitions, des fausses excuses, de votre manque de combativité, des playoffs 2, de se faire charrier tous les lundis au boulot, d’en avoir marre.”

Comment était l’ambiance durant la rencontre ?

Avec si peu de monde, les contestations étaient moins assourdissantes, bien entendu. Durant la première demi-heure, les supporters ont bien essayé d’encourager leurs couleurs mais dès l’ouverture du score trudonnaire, les sifflets et huées ont gagné les tribunes. Le désormais traditionnel “Jankovic démission” a résonné, tout comme le “Même si vous ne le méritez pas, nous on est là”, qui s’échangeait entre les tribunes. L’égalisation rapide d’Ishak Belfodil

n’a rien changé car ces chants se sont poursuivis jusqu’à la mi-temps, sifflée dans un concert de plaintes.

La seconde période a été plus calme, comme si le spectacle proposé était devenu une norme à laquelle il fallait s’habituer. La bronca a simplement repris à la fin de la rencontre, et s’est poursuivie jusqu’au tour d’honneur des joueurs, qui avaient bien du mal à cacher leur envie de rapidement regagner le vestiaire.

 

“Pas de prime ? C’est normal”

Titularisé suite aux absences de Matthieu Dossevi (adducteurs) et Edmilson (orteil), Jonathan Legear s’est démené sur la pelouse et a offert une passe décisive à Ishak Belfodil. Malgré tout, le Liégeois ne pouvait masquer sa déception.

Comment pouvez-vous analyser cette rencontre ?

“Nous n’étions pas trop mal et Saint-Trond n’avait pas d’occasions mais nous avons commis de bêtes erreurs. C’est frustrant. Nous avons encore trop reculé après le deuxième but et la carte rouge, cela a donné confiance à notre adversaire avec le résultat que tout le monde connaît. On encaisse vraiment des goals à la con.” (sic)

Pouvez-vous encore vous motiver alors que, par exemple, vous n’avez plus de primes en playoffs 2 ?

“Jouer au football, c’est notre métier. Nous ne sommes pas uniquement là pour l’argent. Je trouve même qu’après une telle saison, ne pas toucher de prime durant ces playoffs est la moindre des choses. Notre seule préoccupation doit être de redorer le blason du club.”

Comprenez-vous la colère des supporters ?

“Nous avons le meilleur public de Belgique mais je comprends la frustration. C’est vrai que le stade n’était pas plein mais qu’il y ait cent ou vingt mille personnes, nous devons afficher la même mentalité car c’est notre boulot. Bien entendu, c’est plus agréable de prendre les trois points devant vingt-cinq mille personnes mais pour en arriver là, il faut gagner des matches.”

Ces mauvais résultats plombent-ils l’ambiance dans le vestiaire ?

“Il y a encore une bonne ambiance dans ce groupe. À l’entraînement, nous affichons une bonne mentalité. On est vraiment bien mais vu que nous ne parvenons plus à gagner, nous jouons avec peur. Nous doutons et, il faut bien le reconnaître, la chance n’est pas de notre côté.”

 

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