Originaire de Messancy, Heathcliff Collin vit actuellement sa 9e saison en vert et blanc. Ce dimanche, à l’occasion de la 31e journée de championnat, le keeper de 18 ans va effectuer ses grands débuts avec l’équipe première de Virton en Division 2. Dernier rempart talentueux, il a intégré le noyau à 16 ans avant de connaître deux sérieuses blessures (les croisés deux fois) qui ont freiné sa carrière.
Heathcliff, pas trop stressé avant de découvrir la D2 ?
C’est certain que dans un coin de ma tête il y a un peu de stress. Mais je ne veux pas y penser car je sais que si je me mets trop de pression je vais passer au travers. Je veux profiter un max des 180 minutes de jeu que je vais avoir.
Quel sera votre objectif ?
Avant toute chose, je veux prendre du plaisir. Après, j’ai la chance de recevoir l’opportunité de jouer et je veux prouver au staff qu’ils ont eu raison de me faire confiance. J’ai deux matches pour faire mes preuves. Je veux aussi sortir un bon match pour remercier le club du soutien qu’il m’a témoigné durant mes blessures. Peu de clubs auraient conservé leur confiance en un jeune portier qui a subi deux graves blessures.
Justement, comment avez-vous vécu ces deux déchirures des ligaments croisés ?
Au début, c’était très difficile. Je n’avais que 16 ans lorsque je me suis blessé une première fois en match avec les U17. C’est arrivé au pire moment. Tout semblait rouler pour moi, je venais de monter dans le noyau A, j’étais international chez les jeunes et tout s’est effondré. J’en ai beaucoup pleuré.
Et vous n’étiez pas au bout de vos peines…
Non, au premier entraînement lorsque je suis revenu, ça a encore lâché. Là, j’entendais beaucoup de monde autour de moi dire que j’étais fini, que je ne retrouverais jamais mon niveau. Cela m’a motivé, je voulais leur prouver qu’ils avaient tort. Cette double épreuve m’a permis de grandir au niveau mental, d’être plus fort que les autres qui ont joué et progressé pendant mon absence.
Et votre niveau, vous l’avez retrouvé facilement ?
Non. Au début, j’avais vraiment très peur sur les centres et je retirais le pied quand il y avait un contact. En plus, mon positionnement était mauvais tout comme ma prise de balle. J’avais tout perdu. J’ai donc travaillé 2-3 fois plus que les autres et aujourd’hui, je ne pense pas avoir retrouvé mon niveau mais je l’ai amélioré.
Comment s’est passée votre saison jusqu’ici ?
Très bien. Avec Baptiste (Valette) et Julien (Hurbain), on a bien travaillé en compagnie de Laurent Deraedt. Évoluer aux côtés de deux keepers d’expérience, ça a été bon pour moi. Ils étaient toujours là pour me soutenir et me conseiller quand j’en avais besoin. J’ai d’ailleurs été assez choqué d’apprendre la blessure de Baptiste. Je n’étais pas présent à l’entraînement ce vendredi-là car j’étais dans le car avec les Espoirs pour aller à Dessel. C’est là qu’on a appris sa blessure et un peu plus tard le diagnostic exact. Je lui ai envoyé un sms ce jeudi voir comment s’est passée son opération. J’espère qu’il reviendra très vite et qu’il retrouvera son niveau car c’est un excellent gardien. Avec ses qualités, il peut viser une belle carrière.
Le fait qu’il n’y a pas trop d’enjeu ce dimanche à Seraing, c’est une bonne chose pour vous ?
Je pense qu’il y aura moins de tension que dans un match normal. Maintenant, les deux équipes vont quand même tout faire pour gagner. De mon côté je serai très motivé. J’ai déjà reçu beaucoup de messages de félicitations et d’encouragement de la part de ma famille et de mes amis. Ma famille fera d’ailleurs le déplacement à Seraing ce dimanche pour m’encourager. J’en profite pour remercier mes parents qui ont toujours été derrière moi depuis que je joue au foot. Je sais que mon père sera le plus heureux des hommes si je sors un grand match.
Et vous, de quoi rêvez-vous pour votre première titularisation en équipe fanion ?
J’espère qu’on va ramener les trois points. Après, en tant que gardien, on espère toujours garder le zéro derrière et parvenir à être décisif. Pour moi, le scénario idéal serait qu’on mène 0-1 et que j’arrête un penalty à la dernière minute. C’est le genre de scénario dont tout jeune gardien rêve (rires).