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Roulers : François Kompany
Roulers : François Kompany

“Jouer trop vers l’avant ? Un défaut de famille”

“Merci de ne pas avoir joué le jeu de la comparaison avec mon frère.”

François Kompany sourit lorsque nous finissons nos boissons respectives. Pour une fois, il lui a été donné la possibilité de parler de lui et non uniquement de son grand frère Vincent. “J’ai connu beaucoup de haine vis-à-vis de mon nom. Des gens ont voulu me rabaisser”, lance-t-il sans détour. Et s’il subissait déjà des critiques lorsqu’il évoluait sur le flanc gauche, elles ne pouvaient qu’être plus nombreuses en passant défenseur central, comme son aîné.

C’est pourtant cette révolution dans son jeu qui l’a sorti de son trou.

“J’ai quitté Seraing il y a deux ans car la direction n’était plus stable; nous étions payés tous les deux ou trois mois. Il fallait partir à tout prix.”

Il débarque donc à Roulers à l’été 2015 pour vivre une saison galère entrecoupée de blessures. “Je revenais et je prenais direct un coup à l’entraînement. Puis, le coach Franky Van der Elst était très braqué communautaire. Au final, les gars qu’il alignait sont redescendus de division…”

Après une saison blanche, Roulers ne prolonge pas votre contrat. Vous vous retrouvez sans rien en mai et en 10 mois, vous devenez un cadre du club. Que s’est-il passé ?

“C’est une chance tombée du ciel. J’en étais au point où les clubs de D1 amateur me demandaient de passer des tests. Je croyais encore en moins et je ne me voyais pas faire des tests dans ces divisions. Honnêtement, j’aurais préféré arrêter le foot pro. Jouer à un plus petit niveau

en ayant un boulot. Arnauld Mercier est arrivé. Il me connaissait de Seraing. Il m’avait appelé en me disant qu’il voulait me garder et qu’il allait demander à la direction de faire l’effort. J’ai pu m’entraîner avec le groupe et j’ai reçu un contrat d’un an. Les dirigeants ne s’attendaient certainement pas à ce que je joue autant.”

Ils ne pensaient pas non plus vous voir à cette place !

“Dès notre première conversation, le coach m’a dit que s’il me gardait c’était pour jouer défenseur central et plus latéral car il voulait un gars rapide et athlétique à ce poste.”

Cela vous a surpris ?

“J’étais tellement loin que je n’avais pas l’arrogance de dire que je vouais jouer à un autre poste.”

Qu’avez-vous dû changer ?

“J’ai dû m’habituer à balancer de longs ballons. Je ne suis pas encore assez précis à ce niveau-là.

Je dois aussi bosser mon placement. J’ai tendance à être porté vers l’avant. J’ai encore des craquages (rires) .”

Sortir avec le ballon, c’est un truc de la famille Kompany…

“Clairement, c’est le défaut familial. J’ai dû apprendre à être plus calme.”

Un défenseur central est souvent un leader…

“Contre nature, j’ai dû le devenir.”

Considérez-vous que vous commencez une nouvelle carrière à 27 ans ?

“Non car elle ne s’est jamais lancée entièrement. Les choses sérieuses vont commencer. Vu à quel point je me soigne bien, j’ai encore quelques années devant moi.”

Vincent vous conseille-t-il d’autant plus que vous jouez désormais au même poste ?

“Je n’ai pas attendu d’être défenseur central pour lui demander son opinion. Même quand j’étais encore ailier gauche, il me donnait des conseils.”

Si Roulers est promu, vous découvrirez la D1 pour la première fois…

“Je suis en fin de contrat dans deux mois. Je devais être prolongé avant les finales mais cela ne s’est pas fait.”

Vous allez donc partir ?

“Non, je suis vraiment bien à Roulers et je ne me vois pas ailleurs. Je joue, le coach me fait confiance.”

Et si Roulers n’est pas promu ?

“C’est compliqué à dire pour l’instant. On parle toujours de la D1A mais en B je suis certain qu’on peut jouer avec le milieu de tableau de l’élite.”

Ce serait toutefois symbolique qu’après tout ce qui a été dit sur vous, vous soyez en D1…

“Ce serait surtout chouette pour mon père qui a vécu tout ce qu’on disait sur nous. J’ai toujours essayé de faire mon trou en tant que François. J’aurais pu utiliser mon nom pour signer dans des clubs qui

offraient beaucoup d’argent juste parce que j’étais un Kompany. J’ai connu un parcours du combattant, je n’ai jamais forcé le destin car je m’appelle Kompany.”

Avec la RDC

“J’espère être international congolais”

Avec son statut d’incontournable à Roulers, François Kompany peut commencer à rêver un peu plus grand. S’il ne cherche pas spécialement à changer de club, il aimerait vivre une nouvelle expérience : celle des matches internationaux.

“J’espère être international congolais. C’est un chouette projet et je pense que mon père apprécierait que je joue pour le pays de mes origines. Je n’y suis jamais allé. Je dois faire en sorte que mon nom arrive aux oreilles du sélectionneur (NdlR : Florent

Ibenge, qui a annoncé quitter son poste en 2018) . Mais en D2, c’est chaud.”

LE match aller

“On ne s’entendait pas à 10 mètres”

Roulers aura un écart de deux buts à combler ce samedi soir. On est loin de parler d’une mission impossible, même si les Flandriens nourrissent quelques regrets de ne pas avoir mieux abordé le match aller.

“On a manqué de caractère. Jouer à l’Antwerp n’est pas facile. On ne s’entendait pas à 10 mètres à cause de l’ambiance. Peut-être avions nous envie de trop bien faire. Il faut voir comment on bosse pour ces matches, à l’entraînement, cela se rentre dedans. On a rajouté le petit truc en plus. Footballistiquement, nous avons déjà dominé l’Antwerp en saison et nous pouvons le faire.”

“Vincent ne pense pas à arrêter”

Depuis fin janvier, Vincent Kompany n’a plus remis un crampon sur un terrain avec Manchester City. La faute à ses satanés mollets qui l’empêchent de retrouver son niveau.

François, son frère, n’a pas éludé le sujet. S’il sait dans quel état d’esprit se trouve le défenseur central de Manchester City, il n’est pas tellement au courant de son traitement ou de l’avancée de sa guérison.

“On parle déjà assez de tout ça dans les médias, sur les réseaux sociaux. Nous n’avons pas besoin d’en ajouter une couche en famille”, balance François. “Nous nous parlons tous les deux jours au téléphone. Nous avons beaucoup de choses sur lesquelles

nous pouvons discuter donc je n’ai pas besoin de remuer le couteau dans la plaie.”

Les gens se demandent surtout comment il fait pour ne pas baisser les bras…

“Je vous rassure, son moral va très bien. Il a toujours été très costaud dans la tête. Ne pensez pas non plus qu’il n’a pas d’émotions. Ne pas pouvoir jouer, ne pas fêter les victoires, voir ses équipiers sur le terrain, toutes ces choses l’embêtent.”

Comment fait-il pour rester calme ?

“Aussi difficile que soit la période d’un point de vue physique, il relativise beaucoup pour s’accrocher. Il y a des gens qui vivent 1.000 fois pire que lui. Il voit sa famille, marche. Il peut tout faire sans jouer au foot. N’importe qui rêverait d’avoir juste des problèmes aux mollets.”

Le fait qu’il ait des enfants l’aide à mieux vivre la situation ?

“Oui, c’est plus facile à digérer grâce à eux. Il faut les voir, ils ont du Congo en eux. La grande bouche, cela vient de là. (rires) ”

Vincent est-il touché par les rumeurs disant qu’il ne reviendra jamais ?

“Pas du tout. Les gens prennent un malin plaisir à rabaisser les autres. Si tu les écoutes, tu te tires une balle. On s’acharne sur lui mais je peux vous dire qu’il ne pense pas à la retraite.”

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