Après un grand retour dans l’élite fêté à
l’extérieur, l’Union et Seraing vont recevoir
dans leur enceinte mythique ce week-end.
Mais les deux promus sont-ils prêts ?
Cette deuxième jour-
née est synonyme de
reprise à domicile
pour les promus
saint-gillois et sérésiens. Après
plusieurs mois passés hors de
leur base, les deux formations
sont prêtes à accueillir, respec-
tivement, le Club Bruges et
Malines ce week-end. Le Parc
Duden et le Pairay sont-ils
prêts après des années passées
loin de l’élite ?
. 1. LE STADE
Union Saint-Gilloise
Le stade Joseph Marien de
l’Union fait partie du patri-
moine du club. L’enceinte
(inaugurée en 1919) est histori-
que et est forcément ancrée
dans les gènes des supporters
depuis qu’ils vont voir le club
de la Butte à domicile. Seul
hic, l’équipe A ne pourra pas
poursuivre l’aventure dans ce
stade sur le long terme car ce
n’est financièrement pas pos-
sible pour le matricule 10. Les
hommes de Felice Mazzù de-
vraient néanmoins encore res-
ter pour les trois saisons à ve-
nir à la Butte. “Faire grandir le
club est notre objectif ultime.
Mais nous ne pourrons pas
grandir dans la durée en restant
au Marien sur le long terme. Ce
n’est pas possible. Les revenus
que nous avons avec ce stade ne
sont pas suffisants pour survivre
en D1A et le plus important pour
l’Union est de pouvoir s’autofi-
nancer sans une aide externe au
club, de vivre de nos propres re-
venus. Pour le moment ce n’est
pas le cas. Nous avons investi
pas mal d’argent pour monter
en D1A et, sur le long terme, il
n’est pas possible de rester ici.
C’est pour cela que nous avons
comme ambition de construire
un nouveau stade, qui se situera
toujours dans la commune de
Forest ou dans ses alentours. Le
club possède un budget person-
nel et un bon projet pour le futur
stade. Mais cela ne se fait pas en
un claquement de doigts. Il est
important de bien s’accorder
avec la commune et la Région.
Cela apporte beaucoup de pos-
séder un nouveau stade, vous
pouvez le demander aux diri-
geants de Gand ou Malines (ri-
res). Développer ses services tic-
keting, merchandising, commer-
cial ne peut que faire du bien
pour les finances du club. Cela
servira à assurer l’avenir de
l’Union pour les prochaines an-
nées aussi. Nous connaissons
également des problèmes d’or-
ganisation et cela peut être com-
pliqué pour les riverains (NdlR :
ils n’auront toujours pas accès
en voiture à la rue principale).
Programmer un match de D1A
n’a rien à voir avec l’organisa-
tion des matchs en Nationale 1
ou D1B”, explique Philippe Bor-
mans. Il insiste juste sur un
point. “Nous ne voulons pas
nous séparer du Marien. Il res-
tera en notre possession et sera
utilisé. Pour les jeunes, pour les
dames, ou les Espoirs. On ne veut
pas l’abandonner.”
Seraing
Le stade du Pairay est aussi
centenaire. Inauguré en 1906,
il est la propriété de la Ville de
Seraing. Un stade “à l’an-
cienne”, implanté au cœur de
l’activité sidérurgique, avec
ses tribunes plutôt basses, ses
blocs debout. En 2016, le stade
a été mis aux normes de la D1A
pour un montant conséquent
de 2 millions €. À l’époque, il
s’agissait de transformer la tri-
bune principale en tribune as-
sise. La capacité a alors été ra-
menée de 14 000 places à
8 200 places, dont encore
3 000 debout. Il y a eu aussi la
construction de vestiaires
plus spacieux. Un deuxième
terrain synthétique avait été
construit et l’éclairage amé-
lioré. C’est sur cette base que
le RFC Seraing s’est construit
ces dernières années. Le projet
de futur stade, évoqué en
2016, est sans doute enterré,
puisque la Ville compte cons-
truire les installations de la fu-
ture académie des jeunes Jules
Bocandé (2,7 millions €), qui
devraient être opérationnelles
d’ici 2023. Si on peut craindre
l’accueil de grandes équipes,
avec les supporters qu’ils bras-
sent (même si les fans away ne
peuvent encore revenir vu la
situation sanitaire), le club
s’est toujours voulu rassurant.
“On ne pourrait pas jouer en D1A
si le stade n’était pas aux nor-
mes”, soutient Mario Franchi,
le président sérésien. Quel-
ques ajustements ont tout de
même été mis en place pour
ce premier match à domicile
face à Malines : mise en place
d’un tourniquet, de nouveaux
panneaux LED, des chapiteaux
pour les supporters, des écha-
faudages pour les caméras
d’Eleven, un accès PMR, etc.
. 2. LA PELOUSE
Union Saint-Gilloise
Le club a récemment refait
sa pelouse. “Je me trouve dessus
actuellement et elle me semble
prête cette fois-ci”, explique
Bormans en rigolant. “Elle
n’était pas prête pour Valencien-
nes mais elle le sera pour Bru-
ges. C’est un nouveau système
hybride que nous avons installé
comme à Anderlecht, à Bruges
ou au Standard (NdlR : il y a 5 %
de synthétique sur la pelouse).
Cela nous a coûté 200 000 euros
mais nous avons investi pour
avoir un terrain au top.”
L’Union a aussi installé un
système de chauffage en des-
sous de la pelouse et cela a
également coûté
200 000 euros. Le système de
bâche chauffante avait bien
dépanné durant l’hiver der-
nier mais n’était pas une solu-
tion adéquate pour les diri-
geants unionistes.
Seraing
Tout le monde se souvient
de cette image. Celle de la “pa-
taugeoire” du Pairay lors du
match de Coupe de Belgique
entre Seraing et le Standard
(1-4). Mais ceci est de l’histoire
ancienne. La pelouse sera
prête pour samedi. Et elle a
même reçu quelques aména-
gements. Un système d’arro-
sage automatique a été ins-
tallé. Pour le chauffage, en at-
tendant un système définitif,
le club a loué une bâche chauf-
fante. Un terrain d’entraîne-
ment en herbe, caché par des
bâches pour éviter les regards
indiscrets, a également été
aménagé et découvert cette se-
maine par les joueurs de
l’équipe première. “Ça avance
bien et ça nous donne de la sta-
bilité. Même si cela vient un
mois et demi après le début de la
préparation”, sourit Jordi Con-
dom (T1).
. 3. LES NOUVEAUTÉS
Union Saint-Gilloise
Bonne nouvelle pour tous
les médias : l’Union a ouvert
un nouvel espace pour les
journalistes et a agrandi sa tri-
bune de presse. Le travail sur
place sera donc plus agréable.
“Sportspress est venu contrôler
et ils semblent contents”, se ré-
jouit le CEO saint-gillois. Le
système de navettes sera tou-
jours d’actualité pour les mé-
dias. Hormis cela, le club a ré-
nové son Club House, local
très prisé par les fans du ma-
tricule 10. Il y aura également
un tout nouvel éclairage dans
l’enceinte bruxelloise mais le
club a encore deux ans pour se
mettre à niveau. Même si les
dirigeants entendent le faire
le plus vite possible.
Seraing
Le budget du RFC Seraing
est le plus petit de la division
(5 millions €). C’est donc avec
des moyens limités, et l’appui
de la Ville de Seraing, que le
club a mis à jour ses infras-
tructures.
Le parking, en soi, ne
change pas pour les suppor-
ters locaux. La rue de la Bove-
rie, qui longe le stade, est fer-
mée à la circulation à cet en-
droit et les fans sont invités à
se garer dans le zoning voisin
et aux alentours. Pour les sup-
porters visiteurs, une aire de
parking est prévue à côté du
stade. Celle-ci sera utilisée par
les équipes techniques d’Ele-
ven pour ce match et les sui-
vants, tant que les supporters
visiteurs ne seront pas admis
au stade. Et quand ça sera le
cas, ceux-ci seront placés dans
une tribune debout de
2 600 places, debout.
Pour la presse, il y a eu aussi
quelques aménagements. La
salle de presse avait été refaite
la saison dernière, mais en ne
sachant pas que le club allait
monter en D1A. Lors d’un
match contre Malines, il n’y a,
a priori, pas de soucis de
place. Mais lorsque des gros
clubs viendront au Pairay, ce
qui attire forcément son
quota de journalistes, on
pourrait être plus à l’étroit.
. 4. LES SUPPORTERS
Union Saint-Gilloise
Le public de la Butte a pris
d’assaut la billetterie pour s’of-
frir le précieux sésame : l’abon-
nement 2021-2022. Forcément,
après 48 années complètes
dans les niveaux inférieurs, les
supporters étaient impatients
de pouvoir retrouver les équi-
pes de l’élite. 3 500 fans jaunes
et bleus se sont (déjà) munis
de l’abonnement à l’année et
le service ticketing n’en met
plus à disposition pour le mo-
ment. Même si l’engouement
est énorme… Si les nouvelles
sanitaires sont rassurantes
dans les semaines qui vien-
nent, la Pro League pourra
autoriser la réouverture des
ventes d’abonnement.
Sur un stade de 9 500 spec-
tateurs, 1 800 tickets seront ré-
servés pour les supporters ad-
verses. “Le calcul est simple. Si
l’on retire les places adverses
cela ne fait plus que 7 700 tickets
pour les fans de l’Union. Pour
grandir, c’est compliqué”, évo-
que le CEO.
Entre-temps, de nouveaux
clubs de supporters ont vu le
jour récemment. On pense no-
tamment aux “Grognards” qui
se sont implantés à Braine-l’Al-
leud. Le service ticketing a
confié la responsabilité des
tickets pour les matchs à l’ex-
térieur aux clubs de suppor-
ters. Ce sera la seule voie possi-
ble pour assister aux déplace-
ments.
Seraing
Les Métallos ont deux cho-
ses à fêter ce samedi. D’abord,
le premier match du RFC Se-
raing au Pairay depuis 25 ans
en tant que club de l’élite. En-
suite, dans ce contexte sani-
taire, le retour des supporters
au stade. Ce samedi, la capa-
cité maximale est de 2 700 pla-
ces pour la réception de Mali-
nes. Soit près de quatre fois
plus que le nombre d’abonnés
(700) que compte le club, avec
trois groupes de supporters :
les Rouge et Noir, les Ultra Dy-
namite Boyz Sérésien et le Red
Lions. Le club espère quelque
1 500 supporters pour le re-
tour de Seraing en D1A.