custom-header
“On ne se rendait pas compte du désastre à l’époque”
“On ne se rendait pas compte du désastre à l’époque”

Paul Philipp est le dernier joueur
de l’Union à avoir inscrit un but en D1.
Il ne se doutait pas qu’il faudrait 48 ans
au club de la Butte pour retrouver l’élite !

La nouvelle génération
de supporters au Marien ignore sans doute
son existence. Pourtant, Paul Philipp est une figure emblématique de
l’Union Saint-Gilloise.
Débarqué en 1969 à l’âge de
18 ans en provenance de son
Luxembourg natal, il intéresse
déjà les meilleures formations
du pays, dont le Standard.
“Mais je suis venu à l’Union car
mon papa voulait que je continue des études pour devenir professeur d’éducation physique…
On a vite compris tous les deux
que je ne ferais pas long feu à
l’ULB (rires).”
L’ancien milieu de terrain
jaune et bleu a connu la dernière saison du club dans
l’élite. L’actuel président de la
Fédération luxembourgeoise
évoque, avec un brin de nostalgie, ses nombreuses aventures au parc Duden.
Paul, les souvenirs de votre
premier passage à l’Union
(1969-1974) restent-ils intacts ?
“Il y en a tellement que je ne
saurais tous les évoquer ! C’était
ma première aventure marquante dans un grand club. Il y
avait un très bon groupe et nous
savions nous amuser avec Guy
Thys comme entraîneur. Malgré
la descente en 1973, nous avons
vécu de très beaux moments…
notamment les stages d’oxygénation à la montagne. Je ne
peux pas évoquer ce qu’il s’y passait (rires) !”
De très belles années donc
malgré un gros point noir en
mai 1973…
“Quel gâchis ! Cette dernière
saison en D1 était très frustrante
car nous avions réellement une
équipe pour jouer le top 5.
Sportivement, cela se passait

mal mais nous étions très unis
et le moral était au beau fixe. Il
n’y avait pas spécialement la
pression du résultat que l’on
peut connaître dans des clubs
comme le Standard, Bruges
voire Anderlecht. Quand j’ai
signé au Standard par après,
j’ai découvert un autre sport
(rires). C’était ça l’esprit de
l’Union, un club professionnel
où l’ambiance était très amicale, familiale. On ne se rendait
alors pas compte du désastre
que l’on avait causé à l’époque.”
Expliquez-nous cette fin catastrophique de championnat…
“On avait encore notre sort
entre les mains à quelques
journées de la fin de saison. On
se battait avec Diest pour ne
pas descendre. L’avant-dernier
match de la saison se jouait
contre eux et nous avons perdu
devant notre public (0-1). C’était
fini. Le dernier match de la
saison face au Beerschot comp tait pour du beurre mais nous
quittions la D1 sur le score de
1-1. Petit lot de consolation,
j’avais inscrit, sur coup-franc, le
dernier but du club dans la
division.”
Malgré la relégation, vous
décidez de rester à l’époque…
“Je voulais rendre à l’Union ce
qu’il m’avait donné. Je ne pouvais pas partir
comme un voleur
car c’est un club
très attachant. On
se disait qu’on
pouvait remonter.
Au final, j’ai
quitté l’Union
pour le Standard
en fin d’année. Je
suis resté à Liège deux ans puis
je suis revenu à l’Union pour
une nouvelle aventure.”
Vous semblez très attaché au
matricule 10, avec la manière
dont vous en parlez !
“J’ai vécu neuf saisons dans la
capitale. Je ne suis pas Bruxellois mais je suis devenu Unioniste avec le temps ! Mes premiers pas en pro ont été à
Saint-Gilles. J’ai grandi, j’ai été
chouchouté, dorloté pendant
plusieurs saisons. C’est mon

club de cœur ! Pour tout vous
dire, dès que je viens à Bruxelles, je passe toujours devant le
stade pour voir si tout va bien.
Cela peut paraître bizarre mais
je me remets en mémoire tous
les souvenirs vécus au Marien,
les fêtes d’après-match, les
tribunes pleines de l’époque…”
Le club remonte en D1 après
48 années de disette. C’est fou !
“On ne pensait pas qu’on
allait causer cela.
Avec le recul, c’est
dramatique. Je croise
parfois certains
anciens et nous
parlons de tout ça.”
Suivez-vous toujours
le club ?
“Dès que je peux
regarder un match, je
le fais, évidemment.
Sinon, je me contente
de suivre les résultats
ou je regarde les
résumés des rencon

tres. J’aurais aimé venir au
stade cette année mais avec le
Covid, cela n’était pas possible.
J’espère me rendre au Duden
l’année prochaine avec des
tribunes garnies.”
Monter est une chose. S’installer
en D1A en est une autre. L’Union
peut-il s’inscrire dans la durée
dans l’élite ?
“Le football belge n’est plus ce
qu’il était. L’écart entre la D1 et
son antichambre s’est réduit
avec le temps. Prenons le Beerschot ou OHL ; je pense que
l’Union est capable de faire ce
genre de saison. Les SaintGillois ont montré de très bonnes choses cette année mais il

faudra bien se préparer et ne
pas penser que ça va le faire
directement. Le match face à
Anderlecht, en Coupe, a montré
qu’il y avait encore du boulot.
Mais les dirigeants anglais et
Mazzù semblent bien gérer les
choses. J’aurais donc tendance à
leur faire confiance.”

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

CLASSEMENT D1A

Prochaine journée - RUSG

Calendrier

Meilleur buteur