XAVIER THIRION
Burgess est heureux: et de 7 face à Anderlecht.N. Vereecken/Photo News
Malgré le départ d’une demi-équipe de titulaires, l’Union a battu le RSCA pour la 7 e fois d’affilée. Anderlecht ne pouvait pas encore compter sur Vazquez et Lonwijk mais il a signé une première extrêmement décevante. next
Une Union toujours aussi engagée dans les duels et un Anderlecht toujours autant bousculé. L’inspiration et la force face à l’impuissance et le manque total de créativité. Les Jaune et Bleu ont perdu une demi-équipe de titulaires cet été et ont vu s’envoler 53 % de leur production offensive. Les Anderlechtois, orphelins de Verbruggen et de Slimani, comptaient quant à eux énormément sur Dupé, Patris et Dolberg pour enfin prendre leur revanche. Mais, au final : non, non, rien n’a (encore) changé. L’USG a battu le RSCA pour la septième fois d’affilée en championnat, égalant du même coup le record de Bruges remontant à 1999. Cela fait désormais un demi-siècle que les Bruxellois du parc Astrid n’ont plus battu leurs voisins du parc Duden, excepté en coupe de Belgique.
Un but, un poteau, une transversale et une domination de tous les instants. Anderlecht n’a tout simplement pas existé contre l’Union durant toute la première mi-temps. Il a même été surclassé. Étouffé dans l’entrejeu et incapable de se créer la moindre occasion, les Mauves ont subi les événements, réduits à admirer un Loic Lapoussin tout simplement énorme en cette première journée de Pro League. Sa défense étant encore plus inquiétante que les autres secteurs de son jeu, le Sporting pouvait même s’estimer très heureux de n’être mené que 1-0 à la pause. Un but tombé dès la demi-heure, sur un dégagement d’Anthony Moris parfaitement remisé par Lapoussin dans les pieds d’Eckert qui trompait facilement Maxime Dupé par ailleurs sauvé par ses montants à deux reprises. Une action parmi tant d’autres au cours de laquelle Zeno Debast est apparu à côté de son sujet alors que Louis Patris vivait lui aussi une soirée ô combien difficile pour sa première officielle en mauve.
A nouveau un échec
Au moins aussi nerveux et impuissant que ses joueurs, incapables de construire face à la toile d’araignée tissée par Alexander Blessin, Brian Riemer était averti après à peine vingt-cinq minutes. La pression était clairement sur les épaules anderlechtoises, vendredi. Et, pour sa grande reprise trois mois après avoir conclu à la 11 e place sa pire saison depuis 1937, le RSCA s’est à nouveau pris les pieds dans le tapis.
L’entraîneur des Mauves, qui avait fait confiance au onze ayant laissé une très bonne impression face à l’Ajax le week-end passé, ne changeait rien à l’entame du second acte. Son discours tenu dans le vestiaire était censé métamorphoser ses troupes. Dans les faits, cela donnait une formation visiteuse un rien plus consistante et entreprenante mais pas de quoi inquiéter un bloc défensif bien rodé et privé du titre de champion de Belgique à quelques minutes près deux mois plus tôt. Montés à une petite demi-heure du terme pour Patris et Arnstad, Sardella et Leoni ne sont guère parvenus à inverser la tendance. Seul Raman, en fin de soirée, apporta un peu de danger. Mais, face à Dolberg inconsistant – trop souvent seul sur son île – et les siens, Moris n’a pratiquement pas eu un véritable arrêt à effectuer durant toute la soirée.
Dans un sens comme dans l’autre, il est évidemment beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions après une première journée de compétition. Le mercato, aussi bien entrant que sortant, est encore loin d’être terminé. Mais, après trois années consécutives de succès et malgré les chamboulements de l’été, les Unionistes ne pouvaient rêver un meilleur début de campagne 2023-24. C’est en toute sérénité qu’ils se déplaceront au Standard vendredi prochain, alors qu’ils semblent avoir digéré les départs de Boniface, Vertessen, Teuma, Adingra, Van der Heyden ou encore de leur coach Karel Geraerts, excusez du peu… Anderlecht, par contre, qui doit espérer que Lonwijk, Vazquez et Mendel, voire d’autres renforts annoncés, seront rapidement opérationnels, accueillera l’Antwerp avec déjà l’obligation de ne pas se trouer pour ses retrouvailles avec son public. Le millier de sympathisants mauve et blanc présent vendredi (et dont une partie derrière le but s’ets lamentablement comporté en fin de match) a quitté le Stade Marien une nouvelle fois rempli d’interrogations après avoir assisté au penalty transformé par Puertas dans les arrêts de jeu (2-0). Pour la confiance et la suite des opérations, on connaît l’importance d’une première réussie. Anderlecht l’a à nouveau loupée.
VINCENT MILLER
Cameron Puertas, auteur du 2-0 sur penalty.
Cameron Puertas était tout sourire à l’issue de la rencontre. «
7-0, on ne peut pas rêver mieux
», se réjouissait le milieu de terrain suisse, faisant référence aux désormais sept victoires de rang de l’Union face à son voisin anderlechtois. «
On a bien commencé le match. On aurait pu marquer l’un ou l’autre goal en plus. Mais on a réussi à être solide et à ne pas concéder d’occasions. Le coach voulait mettre un pressing et une haute intensité. On a réussi à le faire, surtout durant les 25 premières minutes.
»
L’Union a dès lors déjà lancé un signal fort. Il faudra à nouveau compter sur elle. «
Comme à chaque fois, les gens pensent que l’Union est morte car il y a des départs. Mais il y a des gars qui sont là pour les remplacer. Et la direction fait bien son recrutement.
»
Cameron Puertas, pour sa part, avait déclaré avant la rencontre vouloir décrocher une place de titulaire de titulaire cette saison. Il a saisi sa chance ce vendredi soir, couronnant sa prestation par un but sur penalty. «
Il y a trois tireurs désignés cette saison
: Bart Nieuwkoop, Senne Lynen et moi. Pourquoi l’ai-je tiré moi
? Parce que je la sentais bien. Quand tu as la confiance d’un coach et des autres joueurs, cela aide. C’est en tout cas une nouvelle saison, avec de nouvelles ambitions.
»
Et une nouvelle fois, il aura donc fait trembler les filets contre Anderlecht. «
J’ai de la chance. J’ai marqué lors des deux derniers derbies. J’espère encore scorer lors du prochain.
»
L’Union Saint-Gilloise a livré une très bonne prestation contre les Mauves pour s’adjuger leur septième victoire de suite. Dominant en première période, le club de la Butte a ensuite géré en seconde mi-temps. Et c’est grâce au but de Dennis Eckert que les hommes d’Alexander Blessin ont pu jouer ainsi. Pour l’entraîneur allemand, c’est le fruit d’un gros travail en préparation.
«
Au début de la préparation, j’ai récupéré un joueur sans confiance
», raconte Blessin, quelques instants après la rencontre. «
Je lui ai dit qu’il devait se battre, travailler avec l’équipe. Je l’ai vu évoluer durant la préparation, il a pris confiance. Je suis très heureux pour lui, qu’il marque ce but. Désormais, il travaille vraiment pour l’équipe.
»
V.M.prev
Anthony Moris a disputé son premier match comme capitaine officiel de l’Union. «
Mais cela ne change rien pour moi
», réagissait l’international luxembourgeois quelques minutes après la victoire. «
C’est juste un brassard autour du bras. J’ai toujours eu cette âme de leader, même quand Teddy Teuma était capitaine.
»
C’est cette semaine qu’il a appris la nouvelle de la bouche d’Alexander Blessin. Et il n’a pas hésité longtemps à donner sa réponse. «
J’ai directement dit oui. C’est quelqu’un qui a dû prendre ses informations à droite à gauche. Tu ne deviens pas capitaine comme cela. Cela crée de la légitimité au sein d’un groupe, d’un club et de ses supporters. Comme Burgess et Nieuwkoop, je remplissais les critères pour cette fonction. J’en suis très fier.
»
X. TH.
Maxime Dupé.
Le gardien français entame son parcours en mauve sur une défaite. «
Nous avons très mal commencé le match, nous n’arrivions pas à remonter le ballon. Mon arrêt après à peine deux minutes de jeu
? Cela résumait notre entame de match. J’ai senti l’équipe timorée avant le repos. Forcément, six défaites d’affilée face au voisin, cela joue dans les têtes. Pourtant, avant le match, mes coéquipiers avaient tenté de jouer là-dessus pour insuffler un esprit de revanche et une saine agressivité. Cela n’a pas suffi. On m’avait aussi parlé de ce stade si particulier et de cette équipe de l’Union très enthousiaste. Je n’ai pas vraiment été surpris. Je comprends la déception de nos supporters (NDLR
: une partie du millier de fans mauves présents du côté de la tribune Sud se sont comportés lamentablement en fin de match). Ils ont connu des moments difficiles et cette 7
e
défaite contre l’Union leur fait mal. J’espère que nous pourrons relever la tête contre l’Antwerp à domicile.
»
Dreyer
: «
Ne
pas tout remettre en question
»
«
Nous avons réagi en seconde mi-temps mais sans parvenir à inverser la tendance. C’est décevant mais le chemin est encore long. D’autres nouveaux joueurs seront disponibles. Dire que rien n’a changé par rapport à la saison dernière n’est pas juste. Il ne faut pas tout remettre en question après une défaite.
»
À l’issue de la rencontre, Brian Riemer analysait avec lucidité le match de ses joueurs, battus à nouveau pour l’Union. «
J’ai vu une équipe qui n’avait pas confiance au début, qui avait peur de jouer, d’être battue. On n’a pas montré assez de qualités
», réagissait le Danois.
Souvent dépassés, ses hommes n’ont jamais su répondre au pressing unioniste en première période. Pour autant, le coach ne pointait pas uniquement son milieu de terrain
: «
Ce n’était pas que ce secteur. Tout le monde doit jouer à fond pour tenir les lignes, pas juste le milieu. Si tu ne mets pas assez de qualités pour sortir du pressing, c’est difficile.
»
D’autant qu’il garde confiance
: «
Les joueurs ont assez de qualités pour faire mieux.
»