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Mohammed Amoura – Gift Orban :deux poisons qui se ressemblent
Mohammed Amoura – Gift Orban :deux poisons qui se ressemblent

C

e dimanche 26 no-
vembre, lors de

Gand-Union Saint-
Gilloise se croiseront deux

des attaquants les plus

spectaculaires de Pro Lea-
gue : Gift Orban et Moham-
med Amoura, deux avants

de poche africains passés
par un autre championnat
européen avant de poser
leurs valises en Belgique,

où ils ont explosé dès leurs
premiers matchs, dévoilant

leur sens du but et un ca-
ractère bien trempé. Com-
paraison entre ces deux

faux jumeaux.
1
Des débuts fracassants et
prolifiques
Il n’a pas fallu longtemps

à Orban et Amoura pour af-
ficher leurs qualités. Dès

son arrivée à Gand en jan-
vier 2023, en provenance de

Stabaek, contre 3,3 mil-
lions €, le Nigérian montre

un sens du but redoutable :

un doublé pour sa pre-
mière titularisation ; un

quadruplé pour sa cin-
quième et, plus largement,

douze buts sur ses dix pre-
mières rencontres pour les

Buffalos. La cadence infer-
nale a un peu baissé en-
suite, mais est restée très

intéressante : huit goals sur
les douze derniers matchs

de la saison 2022-23, qu’il fi-
nit à 20 buts pour Gand. La

cote de Gift Orban était au
plus haut, au point que les

Flandriens en deman-
daient trente millions aux

clubs intéressés, l’été passé.
Amoura aussi a été
l’auteur d’un doublé pour
sa première apparition

dans le onze de base unio-
niste, au Cercle (0-2). Celui

qui avait également mar-
qué pour sa toute première

européenne, contre Tou-
louse, affiche un rythme un

peu moins impression-
nant, de premier abord :

cinq buts sur ses dix pre-
miers matchs. Mais l’inter-

national algérien a su aug-
menter la cadence, surtout

en championnat, où, après
avoir manqué les quatre
premières journées, il a
marqué huit fois en neuf
rencontres. Surtout, avec

une moyenne d’un but tou-
tes les cinquante minutes,

Amoura est, de loin, le bu-
teur le plus efficace de

l’élite belge.
2
Même force
de frappe… et défauts

Les deux joueurs présen-
tent un profil similaire à

pas mal de niveaux : petits,
rapides, efficaces devant les

cages et aimant la profon-
deur, ils sont particulière-
ment compliqués à suivre

pour les défenseurs adver-
ses. Les statistiques d’Or-
ban sur ses six premiers

mois de 2023 font d’ailleurs
écho à celles d’Amoura en
ce début de saison : avec
respectivement 4,2 et 5,9
tirs par match, Orban et
Amoura sont ou étaient
parmi les plus gros tireurs
du championnat. Tous
deux présentent un taux de
frappes cadrées supérieur à
50 %, avec 51 % pour Orban
et un exceptionnel 60 %
pour Amoura.

Ce dernier se distingue
toutefois par un indice
hors norme : 9,7 dribbles
tentés toutes les nonante
minutes.
Mais tous les indices ne
sont pas dans le vert : si l’on
compare certains chiffres
d’Amoura à ceux des autres

avants unionistes, on cons-
tate que l’Algérien dispute

par match de championnat
moins de duels (23,7) que
Nilsson (26,7) et Rodriguez
(31,2). Le Suédois intercepte
également plus de ballons :
3 contre 1 seul à Amoura,
qui est ici au même niveau
qu’Orban (1).

Enfin, nos deux avants de

poche ont un défaut com-
mun : ni Amoura, ni Gift n’a

signé la moindre passe dé-
cisive cette saison, cham-
pionnat et Europe confon-
dus. Orban n’en avait réa-
lisé que deux la saison

passée. Si Eckert (1), Nilsson
(1) et Rodriguez (2) n’en ont
pas distribué beaucoup
non plus, Tissoudali (6) et
Cuypers (5) sont nettement

plus généreux, eux. “J’aime-
rais pouvoir célébrer une

passe décisive de Moham-
med”, avait glissé Alexander

Blessin fin octobre. Le T1 de
l’Union attend toujours.
3
Deux caractères
bien (trop ?) trempés
Ce dernier élément n’est

pas sans lien avec le carac-
tère des deux avants. Un

bon attaquant doit être
égoïste, aime-t-on répéter,
mais dans un football où
l’on ne se contente plus de
dénombrer les buts,
d’autres chiffres comptent

également, comme les pas-
ses décisives, donc, mais

aussi les courses défensi-
ves, les duels disputés, le

pressing en perte de balle.
Et puis, il y a ce qui relève
du non quantifiable et qui
touche à la façon dont le

joueur se considère et s’in-
tègre à son équipe. La sor-
tie récente d’Orban Gift a

révélé au grand public ce

que les suiveurs gantois sa-
vaient : le Nigérian n’est

pas vraiment un joueur de

collectif, ni le mieux inté-
gré dans le vestiaire flan-
drien. Buteur contre Char-
leroi le 5 novembre pour la

première fois depuis août,
celui qui avait passé le
match de championnat

précédent face au Standard
sur le banc lâchait : “J’ai
connu des moments difficiles.

Si je ne marque pas, les criti-
ques fusent et j’ai moins de

temps de jeu. Si je ne réussis
pas ici, je réussirai ailleurs.
Aucun club ni entraîneur ne
pourra briser ma carrière.”

Une sortie qui a évidem-
ment fait grand bruit,

même si le Nigérian a rap-
pelé tout ce qu’il devait à

Hein Vanhaezebrouck dans
la foulée.
. Remplaçant,
le rôle ingrat
Amoura n’a pas lâché de
telles déclarations, loin de

là. Mais l’attaquant algé-
rien ne comprend pas tou-
jours pourquoi il ne com-
mence pas dans le onze. Ar-
rivé sur la fin du mercato,

celui qui a souvent goûté
au banc en championnat

ne cache pas bien sa décep-
tion. Il n’est pas non plus

celui qui fête le plus osten-
siblement les buts de ses

équipiers. Alexander Bles-
sin, qui aime le comparer à

un “cheval sauvage”, sait

qu’il doit protéger son bu-
teur de lui-même et du

monde extérieur. Un excès
de temps de jeu risquerait
de brûler celui qui n’était
que remplaçant à Lugano…

en partie parce que son en-
traîneur trouvait qu’il man-
quait de rigueur tactique,

d’ailleurs. Amoura aimerait
tout jouer et n’a pas envie
de ménager la monture. Il
n’avait d’ailleurs pas été
des plus honnêtes sur l’état
de son épaule, à Linz, où il a
joué à 60-70 % de ses
moyens… si pas moins.
Gare à l’excès.

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