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Malki : un titre avec l’Union, l’Europe avec le Beerschot  
Malki : un titre avec l’Union, l’Europe avec le Beerschot  

À 38 ans, Sanharib Malki est aujourd’hui retraité et suit des cours d’entraîneur.

Ce dimanche, l’Union et le Beerschot croisent le fer. Soit les deux anciens clubs de Sanharib Malki,   l’attaquant bruxellois qui a récemment pris sa retraite. L’occasion idéale de se replonger dans les souvenirs   d’une carrière qui l’aura notamment mené aux Pays-Bas et en Turquie. Ainsi qu’en… Syrie, son pays natal.  next

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Certains footballeurs ont une destinée pour le moins extraordinaire. C’est le cas de Sanharib Malki dont la trajectoire ne ressemble à aucune autre. « Je n’étais pas prédestiné à devenir footballeur professionnel », reconnaissait-il d’ailleurs humblement, confortablement installé au fond de son fauteuil lorsque nous l’avons rencontré à son domicile jettois. « Ma mère me voyait plutôt comme avocat ou comptable. »

Union, Beerschot : deux clubs qui l’ont marqué  

Avec le Beerschot en 2007.

Belga

Avec l’Union en 2004.

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C’est bien dans le football qu’il allait percer. Et ce, sur le tard. Car jusqu’à ses 15 ans, c’est dans les parcs et les agoras de Bruxelles qu’il allait développer son talent et sa technique, avant de s’affilier au SCUP Jette, alors actif en P2. Rapidement, il intègre l’équipe première et se fait un nom sur les pelouses provinciales, tapant dans l’œil de… l’Union Saint-Gilloise. À 18 ans (en 2002), il fait le grand saut et rejoint le matricule 10 qui milite alors en D3. « Je débarquais subitement dans un autre monde. Je me rappelle que je m’étais directement retrouvé au tapis lors des premiers duels avec mes nouveaux coéquipiers. »Finalement, il laissera une trace indélébile au sein du club bruxellois, inscrivant 54 buts en une centaine de matches durant ses trois ans et demi passés à la Butte. Mieux encore, il célèbrera un titre de champion de D3 en 2004. « Cette année-là, tout le monde nous voyait descendants en Promotion. Mais on avait déjoué tous les pronostics. À l’instar de la saison actuelle de l’Union, on était aussi très soudé. Et tout s’était parfaitement assemblé pour nous. »Ses prestations à l’USG n’allaient pas passer inaperçues et en 2006, il signait à Roulers en D1 grâce à Alain De Nil, son manager et ancien joueur de l’Union. Son expérience au Schiervelde ne durera que quelques mois puisque, en janvier 2007, il s’engage avec le Germinal Beerschot. « Lors des premiers mois, je ne jouais pas beaucoup car il y avait devant moi le fameux duo François Sterchele-Jurgen Cavens. Mais la saison suivante, Sterchele est parti à Bruges et j’ai alors plus souvent reçu ma chance. »Une opportunité qu’il n’allait pas laisser s’échapper puisqu’il allait planter 16 buts et terminer deuxième meilleur buteur du championnat, à un goal seulement de Joseph Akpala, alors actif au Sporting de Charleroi. « Et si le VAR existait à cette époque, j’aurais même été meilleur buteur car on m’a injustement refusé deux buts valables face au Cercle de Bruges ! »22 buts en 54 matchesAvec le Beerschot, il allait également s’illustrer sur la scène continentale, disputant un tour préliminaire d’Europa League face au Neftchi Bakou. « On s’était fait éliminer mais j’avais marqué un but. Je suis d’ailleurs encore jusqu’à ce jour le dernier buteur du club en Coupe d’Europe. »Au terme de la saison 2008-2009, Malki décide de partir pour Lokeren, refermant le chapitre anversois. Durant ses deux années au Kiel, il aura tout de même inscrit 22 réalisations en 54 matches.Depuis lors, il n’a cessé de suivre ses anciens clubs, l’Union et le Beerschot occupant une place à part dans son cœur. « Les Unionistes sont des gens très chaleureux. Ils forment une grande famille. La pression y est moindre qu’au Beerschot. Après un mauvais résultat, on va plutôt dire : « OK, ce n’est pas grave, allons boire un verre. » Et le lendemain c’est reparti. Tandis qu’à Anvers, les supporters critiquent plus. Ils sont plus sévères. Je me souviens que, lorsqu’ils étaient fâchés, ils ne nous laissaient pas sortir. Ils bloquaient les entrées. Ils manifestaient clairement leur mécontentement. Mais c’est normal. Ils payaient pour nous voir et voulaient des résultats. Je suis en tout cas triste de voir ce qui leur arrive cette saison. »

Grèce, Pays-Bas, Turquie, Qatar : il a vu du pays  

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En 2011, après une expérience décevante à Lokeren, Sanharib Malki quitte la Belgique. Il n’y reviendra qu’une dizaine d’années plus tard, pour terminer sa carrière en 2020 à Jette, actif en D2 ACFF. Entre-temps, il aura vu du pays. « J’ai d’abord passé quelques mois à Panthrakikos en D2 en Grèce sous les ordres d’Emilio Ferrera. Je n’avais marqué qu’un ou deux buts. Je me disais que j’avais vraiment touché le fond, que même en D2 je ne parvenais plus à scorer. »Il est le meilleur buteur de Roda JC sur une saisonMais il n’allait pas baisser les bras et rebondir quelques mois plus tard du côté de Roda JC aux Pays-Bas. « Le coach était Harm van Veldhoven que j’avais déjà eu lors de mon passage au Beerschot. Et à nouveau, cela s’est très bien passé. J’ai fini deuxième meilleur buteur en Eredivisie (NDLR : en 2011-2012) avec 25 goals derrière Bas Dost. Jusqu’à ce jour, je suis encore et toujours le meilleur buteur de Roda sur une saison. Malheureusement, je n’ai pas eu le transfert que j’espérais vers un club du top comme le PSV ou l’Ajax. Je suis encore resté une année à Kerkrade avant de prendre la direction de la Turquie. »C’est à Kasimpasa, un des clubs d’Istanbul, qu’il pose ses valises en 2013 pour un séjour de trois ans. « J’évoluais aux côtés de joueurs comme Andreas Isaksson, Ryan Babel ou encore Ryan Donk. Notre complexe d’entraînement était tout simplement somptueux. Je n’avais jamais vu cela autre part. Il y avait des jacuzzis, une piscine olympique, deux terrains de tennis, une salle omnisports. Chacun avait sa chambre. C’était fou. D’ailleurs, un jour, Eden Hazard, qui se déplaçait avec Chelsea pour un match de Ligue des Champions contre Galatasaray, était venu le visiter et il m’avait dit que ces conditions de travail étaient incroyables. »Par la suite, Malki allait encore passer brièvement par le Qatar et le club d’Al-Wakrah avant de revenir en Belgique. Aujourd’hui, s’il a raccroché les crampons, il conserve néanmoins un pied dans le monde du football puisqu’il suit des cours d’entraîneur. « Je suis en train de passer le diplôme UEFA B. En août, je devrai intégrer le staff d’une équipe pour une saison. Et pourquoi pas celui de l’Union ? Ce serait magnifique », sourit-il.

Les Diablotins d’abord, la Syrie ensuite 

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Sanharib Malki a également été international syrien. Pourtant, il s’en est fallu de peu pour qu’il ne revête le maillot des Diables rouges. En mai 2008, quelques mois avant les Jeux olympiques de Pékin, il prend part à un stage préparatif avec les Diablotins (les U23 belges) à Malte. Il fait bonne impression et inscrit même un but lors d’un amical contre le pays hôte. Mais sa lune de miel avec la Belgique s’arrêtera là. Car quelques mois plus tard, il opte finalement pour la Syrie, son pays natal. Un choix qu’il ne regrettera pas, malgré les résultats réalisés par la Belgique par la suite.« Certains coéquipiers syriens étaient traumatisés »« Lors d’un match amical contre l’Italie, René Vandereycken, le sélectionneur de l’époque, m’avait pris comme 24 e homme. S’il m’avait fait monter au jeu, ne fut-ce qu’une minute, j’aurais été Diable. Mais avec le recul, je me dis que ce fut une décision salutaire pour moi. J’aurais certes peut-être joué l’un ou l’autre match. Mais cela n’aurait pas été plus loin. Car je sais très bien que je n’ai pas les qualités d’un Lukaku, d’un Benteke, d’un Batshuayi ou d’un Hazard. Je connais mon niveau. Avec la Syrie, j’ai pu jouer une trentaine de matches. J’ai pu affronter des équipes comme le Japon. J’ai pu disputer la coupe d’Asie. J’ai pu voyager, voir d’autres cultures, d’autres mentalités. »Mais il aura aussi été confronté à la guerre qui a ravagé le pays à partir de 2011. « On ne pouvait pas jouer nos matches à domicile en Syrie. On devait les disputer en Jordanie, en Iran ou à Dubaï. Lors des rassemblements, on voyait que certains joueurs – ceux qui évoluaient au pays- étaient choqués, avaient des traumatismes. Ils m’avaient expliqué par exemple qu’une bombe était tombée juste à côté de leur bus et qu’ils l’avaient échappé belle. Je me souviens également d’un jour au restaurant où quelqu’un avait fait tomber sa cuiller sur le sol. En entendant le bruit métallique, les gens s’étaient protégés. Mais paradoxalement, c’est durant la guerre que l’équipe a atteint le meilleur ranking FIFA de son histoire. On a réussi à se hisser jusqu’à la 75 e place. On a également pris part à la Coupe d’Asie et on a été à deux doigts de se qualifier pour le Mondial. La situation avait fait se ressouder le groupe. »Aujourd’hui âgé de 38 ans, Sanharib Malki referme le livre à souvenirs de sa carrière de joueur, sans nostalgie aucune et avec la satisfaction d’avoir exploité du mieux qu’il le pouvait son potentiel. En attendant d’en ouvrir un nouveau, il sera un spectateur très attentif du duel de ce dimanche entre deux clubs qui l’auront marqué.

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