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L’Union veut garder tout le monde en janvier
L’Union veut garder tout le monde en janvier

Pour la première fois depuis 2018, le CEO de l’Union Saint-Gilloise, Philippe Bormans, va faire son retour à Saint-Trond.  Un club dans lequel il a travaillé près d’une décennie, gravissant les échelons jusqu’à en devenir le directeur général. 

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À 34 ans, Philippe Bormans affiche déjà un CV qui en ferait pâlir plus d’un d’envie. Plus jeune dirigeant d’un club professionnel lorsqu’il est arrivé à la tête de Saint-Trond en 2014, il est aussi le plus jeune membre du conseil d’administration de la Pro League où il représente les intérêts des clubs du K11, après avoir défendu ceux des écuries de Division 1B. Ces retrouvailles avec son ancien club sont dès lors l’occasion de s’intéresser de plus près à son incroyable parcours, mais également de revenir sur la formidable première partie de saison de l’USG. Et d’évoquer ce fameux mercato hivernal qui angoisse plus d’un fan saint-gillois.C’est en 2008 que le jeune Philippe Bormans, fraîchement diplômé, débarque au Stayen. « Il s’agissait là de mon tout premier boulot », se souvient-il. « Pour moi, c’était un rêve de travailler dans le monde du football. Mais dans un sens, ce n’était pas non plus évident car j’étais directement mis dans le bain de la Division 1A. Lorsque je suis arrivé, Saint-Trond venait en effet de remonter de D1B. Au départ, j’étais responsable du ticketing et de l’organisation des matches. Mais j’ai rapidement fait un peu de tout. J’aidais par exemple également au niveau de la comptabilité. Toute cette expérience m’aide énormément aujourd’hui. Car quand je parle avec le comptable ou avec le responsable du ticketing de l’Union, je comprends leur travail. »Gravissant les échelons lentement mais sûrement, il est finalement nommé directeur général chez les Canaris. « Lorsque Roland Duchâtelet a revendu le club (NDLR : en 2011), celui-ci a été relégué. Le nouveau patron a repris le STVV dans des conditions difficiles. Les finances n’étaient pas bonnes. Il a alors décidé qu’on jouerait avec des jeunes. À l’époque, leur chance a été donnée à Junior Edmilson et Rob Schoofs par exemple. Et il en a été de même au niveau du management. Le directeur opérationnel et le directeur commercial ont été écartés et on m’a donné ma chance. Techniquement, je n’ai pas directement eu ce titre de directeur général mais, dans les faits, c’était le cas. Je gérais un peu de tout, dont les contrats des joueurs. Et j’étais également le correspondant qualifié. »C’est alors qu’il écrira les premières belles pages de sa carrière de dirigeant. « On a grandi et été champion de D1B au terme de la saison 2014-2015. On avait conquis ce titre avec Chris O’Loughlin (NDLR : qui est aujourd’hui directeur sportif de l’Union) et Yannick Ferrera. Je me rappelle que, la saison suivante, pour notre retour en Division 1A, on avait battu le Club de Bruges. Et on avait également remporté le derby du Limbourg face à Genk. Un derby qui, vous vous en doutez, représente énormément dans la région. C’était en outre la première fois que Saint-Trond battait son voisin ! »Mais la belle aventure prendra fin en 2018. « Roland Duchâtelet était revenu au club (NDLR : en 2016). Mais il était âgé, il avait déjà près de 70 ans. Il souhaitait dès lors ne rester qu’un court laps de temps. Celui nécessaire afin de trouver des repreneurs qui assureraient la pérennité du club. Ce qui a été fait avec des investisseurs japonais. J’étais alors toujours CEO mais j’estimais que, quand de nouvelles personnes arrivent, c’est à elles de décider de la direction qu’elles veulent faire prendre au club. J’estimais que ce n’était pas une bonne chose pour moi, ainsi que pour le club, que je reste. Car j’avais fait signer tout le monde là-bas, que ce soit de la personne qui nettoie le stade jusqu’à l’attaquant de pointe. »Alors âgé de 31 ans, Philippe Bormans se retire mais ne restera pas bien longtemps sans emploi. Car quelques mois plus tard, l’Union vient sonner à sa porte. « En fait, à la base, j’avais envie de faire autre chose. Car je ne suis pas marié avec le foot. Je ne voulais pas absolument rester dans le monde du football. Mais les investisseurs anglais de l’Union se sont montrés très séduisants. Je les ai écoutés et ils m’ont convaincu de par leur expertise et leur plan sur le long terme qu’ils avaient pour le club. »Une décision qu’il ne regrette pas le moins du monde aujourd’hui. Car depuis trois ans et demi, les réussites s’accumulent. Après une montée historique en Division 1A (la deuxième dans sa carrière de dirigeant donc), c’est un titre de champion d’automne qu’il vient de décrocher ! « Je savais qu’on avait une bonne équipe. C’était déjà le cas en D1B et on est parvenu à conserver tout le monde ou presque. L’inconnue était de savoir comment les joueurs allaient s’adapter à la pression, aux stades remplis, à la vitesse d’exécution, etc. Mais cela se passe admirablement. Et on mérite entièrement les points qu’on a obtenus jusqu’à présent. »Mais la rançon de la gloire, c’est que les prestations des joueurs saint-gillois attisent les convoitises. Et ce, alors que mercato hivernal pointe le bout de son nez. Un mercato qui fait frissonner plus d’un sympathisant unioniste. « Mais le club ne veut pas qu’un de ses joueurs parte », coupe Philippe Bormans. « Et les joueurs eux-mêmes affirment dans les médias qu’ils veulent rester. Ils se connaissent très bien, ils sont proches les uns des autres et savent qu’il y a quelque chose de très bien à faire cette saison. Évidemment, certains clubs vont essayer. Et ce, pour deux raisons. Car ils aiment bien un joueur mais également pour nous déstabiliser. Et cela arrive malheureusement en Belgique. Mais je le répète, il n’y a pas d’intérêt de notre côté. Et cela vaut aussi pour Mitoma. Quand je dis que nous voulons garder tout le monde, je parle également des joueurs prêtés. »À l’inverse, le club pourrait accueillir l’un ou l’autre nouveau venu. D’autant que le noyau saint-gillois est loin d’être extensible. « Mais c’était un choix de notre part d’avoir un noyau pas trop large. Il se pourrait toutefois qu’on renforce l’équipe à l’une ou l’autre position. Lesquelles ? Je préfère ne pas trop m’avancer. »Si ce fameux mercato se déroule sans trop de casse, les meilleurs espoirs pourraient-ils dès lors être permis ? Le maintien étant déjà quasiment assuré, le directeur général a-t-il fixé des objectifs plus ambitieux pour cette fin de saison ? « Le but n’a jamais été uniquement celui de se sauver. J’étais déjà persuadé qu’on avait une équipe bien plus forte que pour simplement se battre pour ne pas descendre. Pour notre part, on veut juste apprendre et essayer de gagner le plus de matches possibles. Et notre position actuelle ne change rien. On ne se met pas de pression supplémentaire. Mais on a aussi dit qu’on ne voulait pas spécialement vivre une saison calme. Car pour moi, cela équivaudrait à une saison perdue. Aujourd’hui, les fans se mettent à rêver, et peut-être même les joueurs. Et ils ont raison. Mais il faut regarder match après match. Et on verra bien si, en fin de compte, on se retrouvera en Playoffs 1, 2, ou avec rien du tout. »Philippe Bormans a aussi des attributions au niveau de la Pro League. La saison dernière, il était le représentant des clubs de Division 1B au sein du conseil d’administration de la Pro League. Aujourd’hui, il siège toujours à ce CA mais comme représentant du K11 (c’est Harm Van Veldhoven, le président de Lommel, qui représente désormais les clubs de D1B). Et ce, alors qu’il n’a que 34 ans. « La difficulté ne résidait pas spécialement dans mon âge mais plutôt dans le fait que j’étais seul pour représenter les huit clubs de D1B. Alors qu’ils sont quatre pour représenter le G5. Aujourd’hui, je fais partie des quatre représentants des clubs du K11. Je ne suis dès lors plus tout seul. On est plusieurs à défendre nos intérêts. »Bien intégré dans les hautes sphères du football belge, il est aussi aux premières loges pour suivre les révélations relatives au Footgate. Des révélations qui apportent leur lot de surprise, semaine après semaine. Et par rapport auxquelles il ne mâche pas ses mots. « Des êtres humains ont volé de l’argent sur le dos de leur club. Des agents ont triché. Il y a dès lors ce volet financier. Mais cela impacte également le sportif. Car des clubs ont peut-être évité de payer telle ou telle taxe. En tout cas, d’après moi, tous ceux qui ont fait des constructions pareilles ou bien volé de l’argent doivent être mis hors du monde du football. Si le foot veut retrouver une image positive, tous ces gens doivent quitter le milieu. Car au final, on ne parle jamais toujours que de quelques personnes, et toujours des mêmes. Alors que le football, ce sont des centaines de personnes qui travaillent tous les jours, des milliers, voire des centaines de milliers de personnes qui s’amusent, qui y mettent du cœur. Et à cause de cette dizaine de personnes, on ne parle qu’en négatif de notre sport depuis trois ans. »Ce qui n’est par contre pas le cas de l’Union qui reçoit les louanges depuis plusieurs semaines. Philippe Bormans espère bien évidemment que cette spirale positive se poursuivra face à son ancien employeur ce vendredi. Il y croit fermement : « Je pronostique une victoire de l’USG 1-2 ! »

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