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L’Union belge doit avoir le courage d’aller au bout des choses

L’avocat du repenti Veljkovic espère que la montagne n’accouchera pas d’une souris 

Le match Malines-Waasland-Beveren du 11 mars 2018 sur lequel plane un doute…BelgaKris Luyckx, avocat de Dejan Veljkovic, espère qu’un lien sera établi entre fraude fiscale et falsification de la compétition, ce qui pourrait entraîner la rétrogradation de clubs. Mais le combat s’annonce âpre.  

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Plus de 31 millions d’euros de faux contrats, qui impliqueraient au moins une douzaine de clubs pros, quelque 19 millions versés à des joueurs, agents et autres intermédiaires, une cinquantaine de transferts dans le viseur… Les chiffres extraits des aveux de l’agent Dejan Veljkovic, premier justiciable belge ayant obtenu le statut de « repenti », donnent le tournis, comme lorsqu’on respire trop longtemps un air vicié et nauséabond.Avant la fin de l’année 2021, l’agent serbe, qui a vu son mémorandum validé il y a quelques jours, sera confronté à sa condamnation (5 ans de prison avec sursis et 80.000 euros d’amende, outre la confiscation des 4 millions de commissions indûment perçues). Le boulot du parquet fédéral sera bouclé, place ensuite à la Cour d’appel pour les suites de ce « Footbelgate » décidément repoussant, qui éloigne un peu plus l’amateur de foot lambda d’un microcosme professionnel aux usages délétères.L’exemple du CalcioAvocat de Veljkovic, grand amateur de foot « aujourd’hui dégoûté », Kris Luyckx espère que l’Union belge « aura assez de courage pour aller au bout des choses », pour nettoyer les écuries d’Augias de fond en comble. Vœu pieux ? Selon Veljkovic, la plupart des clubs qui comptent dans le foot belge sont impliqués dans le dossier (FC Bruges, Anderlecht, Standard, Genk, La Gantoise, Malines, Ostende… on en passe mais l’Antwerp ne semble visiblement pas concerné, ce qui peut potentiellement donner du souffle à une éventuelle action ultérieure si le Great Old se sent floué) mais, comme l’a encore montré le reportage de Thierry Luthers et Patrick Remacle la semaine dernière sur la RTBF, tout le monde se tient par la barbichette, dans un monde régi par l’omerta.Des faits de fraude fiscale et de blanchiment d’argent peuvent-ils conduire à la dégradation sportive des clubs condamnés ? « Au cœur de compétitions plus puissantes que la nôtre, en Italie par exemple, les dirigeants sont allés au bout de la logique coercitive, la Juventus ou la Lazio ont ainsi été sanctionnées dans le cadre de ce qu’on a appelé autrefois le Calciopoli », rappelle M e Luyckx, qui espère -sans toutefois nourrir trop d’illusions- que la Belgique aura « le même courage, le même culot. Si les clubs belges impliqués dans ce système d’argent sale restent impunis, ce sera un échec cuisant… »Compétition falsifiée ?En outre, pour qu’une procédure de dégradation sportive ait la possibilité d’aboutir, il faudrait a priori un lien direct entre fraude fiscale et falsification de la compétition. Ce qui paraît difficile à établir, même si l’Union belge a (depuis le possible « match fixing » qui impliquait le FC Malines et Waasland-Beveren) renforcé son arsenal et comblé les vides du règlement fédéral dans lequel les dirigeants du KaVé s’étaient alors engouffrés.Détaxer de prétendues missions de scouting afin de dégager des sommes ensuite transformées en commissions au noir : cette pratique, au cœur du « Footbelgate », ne conduit-elle pas à une falsification de la compétition ? Lorsqu’un cercle débourse des centaines de milliers d’euros voire plusieurs millions de moins qu’un autre pour s’approprier un joueur, n’acquiert-il pas un avantage financier qui, de facto, biaise le rapport de forces entre clubs et influence le championnat ? Poser la question est y répondre. Sans omettre le recours au mensonge, froid et éhonté, dont certains auraient abusé face aux instances légales et sportives, décrochant des licences professionnelles sur des bases falsifiées.Comme le rappelle le quotidien « Het Laatste Nieuws », les clubs pris la main dans le pot de confiture peuvent théoriquement être privés de licence pro (article P.407.2). Il « suffit » que plus de 10 % des propriétaires d’un club soient condamnés pour blanchiment pour que la sanction soit prononcée (éjection du foot pro). Mais c’est sans compter avec les recours en appel, qui font traîner les choses, les failles législatives et surtout le carrousel dont les personnes inquiétées n’hésitent pas à descendre (revente des parts, départ du CA), coupant alors l’herbe sous le pied des garants du droit et de la justice.Du côté de l’Union belge, qui selon certaines sources aurait déjà eu accès aux pièces, on estime que toute réaction officielle à propos d’un dossier juridique en cours est prématurée. « La procédure prime la communication », résume Pierre Cornez, press officer de la fédération. « Nous comprenons les interrogations des amateurs de foot mais nous ne pouvons pas réagir à ce stade, au risque d’aller à l’encontre de la procédure. »

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