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Les Espoirs mêlés aux vieux briscards; la saison prochaine; la réforme qui divise
Les Espoirs mêlés aux vieux briscards; la saison prochaine; la réforme qui divise

L’intégration des U23 des clubs pros aux divisions inférieures sera l’un des grands débats du CA de la Pro League ce mardi : focus sur les grandes questions de ce dossier 

Qu’est-ce qui pourrait retarder la décision

« L’ambition est d’aboutir à une décision ce mardi et que cette réforme soit d’application dès la saison prochaine », pointe Stijn Van Bever, porte-parole de la Pro League, conscient toutefois que les débats pourraient se prolonger avant d’aboutir à un accord. La position de La Gantoise pourrait par exemple faire traîner les choses, le club buffalo s’estimant lésé de ne pas voir sa future formation U23 faire partie de la D1B, faisant valoir sa position dans le G5 belge. Or, la réforme telle que pensée aujourd’hui ne prévoit que quatre places pour des formations U23 en D1B, dans un championnat qui comprendrait alors 12 équipes, dont Virton, qui y ferait son retour après une longue saga judiciaire, pour autant que sa licence soit validée.La réforme sera soumise à un vote entre les clubs de la Pro League, une majorité de plus de 50 % étant nécessaire à sa validation, les clubs du G5 disposant chacun de trois voix, les autres clubs de D1A deux et ceux de D1B une.Restera ensuite à obtenir l’accord des deux ailes régionales du foot amateur, Voetbal Vlaanderen et l’ACFF, ce qui ne devrait a priori pas poser problème. « Indépendamment de notre intérêt, nous ne sont évidemment pas contre un programme de post-formation qui a pour but de faire évoluer positivement les jeunes dans leur carrière. Nous sommes même positifs vis-à-vis de cette initiative », pointe le président de l’association francophone, David Delferière. L’ACFF et son équivalent néerlandophone ont cependant exposé certains griefs, comme la revue à la baisse des critères d’obtention de la licence pour la D1B, afin de rendre celle-ci plus accessible aux clubs amateurs. « Par rapport à ça, nous avons demandé deux choses », poursuit M. Delferière. « Primo, que l’on revoit à la baisse les normes exigées en termes de nombre de places assises et debout dans les stades ; secundo, que l’on n’impose pas de devoir se mettre en ordre pour répondre aux normes de D1A un an après l’accession en D1B, comme c’est le cas aujourd’hui, certains clubs ayant l’ambition de monter en D1B et avant tout de s’y stabiliser quelques années avant de rêver de mieux. Pour le reste, nous avons aussi certaines interrogations quant à d’autres points mais tout cela n’est cependant pas motif de rejet. »D’autres points sont également sujets à controverse, comme l’instauration d’un droit d’entrée qui serait réclamé aux clubs alignant des U23 en D1B : la somme d’1 million a même été évoquée et pourrait dès lors s’avérer dissuasive pour les clubs susmentionnés (on parle de 75.000 € pour la Nationale 1, 50.000 pour les D2 amateurs et 25.000 pour les D3 amateurs). Notons aussi que les U23 brugeois ne bénéficiaient pas de droits TV, au contraire de leurs adversaires de D1B, et il s’agira là aussi d’un des points de discussion même si la tendance est au maintien de cette mesure.Aussi, alors qu’une saison blanche pour le foot amateur devrait selon toute vraisemblance être définitivement actée ce lundi, la Pro League envisageait de ne faire descendre aucune équipe de D1B vers l’échelon inférieur à l’issue de la saison en cours, mais l’idée récemment avancée par certains clubs de Nationale 1 (dont le RFC Liège) de jouer un mini-championnat pour se disputer une montée pourrait elle aussi redistribuer quelques cartes. Le tout alors que les dossiers virtonais et roularien pourraient encore amener leur lot de chamboulements dans les mois à venir… tout étant finalement liés. Bref, il y aura matière à discussion, ce mardi, et sans doute encore au-delà…

Quelle est la position des clubs ?  

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Si Bruges, Anderlecht, le Standard et Genk sont favorables à l’idée émise – avec des réserves toutefois quant au montant à payer pour inscrire une équipe U23 en D1B – et que Gand conteste le sort qui lui est réservé, la réforme n’est pas accueillie avec le même enthousiasme d’un club à l’autre, lorsqu’on s’intéresse à ceux amenés à rejoindre les échelons inférieurs.Des avis contrastés« Nous sommes bien évidemment pour, nous nous battons pour cela depuis des années », lance Pierre-Yves Hendrickx, directeur administratif du Sporting de Charleroi.« De manière générale, je ne suis pas contre cette solution », nous dit Philippe Bormans, CEO de l’Union Saint-Gilloise et membre du CA de la Pro League, avant de nuancer : « Mais il y a un problème structurel en D1B par rapport au format et les clubs en souffrent financièrement. Je suis ouvert à la discussion mais je ne pense pas que l’ajout des U23 réglera le problème. Il faut aussi voir si l’intégration des U23 profite à tout le football belge ou juste aux gros clubs. »« J’ai toujours été pour », assure pour sa part Thierry Dailly, président du RWDM. « C’est très important pour l’avenir de notre foot belge et celui de nos jeunes. Car plus ils grandissent, plus l’étau se resserre. Une fois qu’ils arrivent en Espoirs, il n’y a plus qu’une seule équipe et beaucoup de jeunes partent à l’étranger. Mais cela ne doit pas se faire à n’importe quel prix, il faut trouver la bonne solution. Toutes les équipes de D1A n’ont pas les moyens de composer une équipe compétitive… »Du côté de Seraing, la formule ne séduit pas le président. « Je ne suis pas convaincu qu’intégrer des équipes U23 en D1B soit vraiment une bonne chose », juge Mario Franchi. « J’estime qu’il s’agit d’une perte de vitesse pour l’image du championnat. Quand on affronte des U23, même s’il s’agit d’une équipe dotée d’un nom comme le Standard ou Anderlecht, cela n’intéresse pas trop les gens, même à la télévision. Mon rêve, c’est un championnat à seize avec deux montants, deux descendants et un barragiste. Dans cette configuration, presque tous les matches sont importants. Quand il n’y a qu’un seul descendant, tout peut déjà être dit à la mi-championnat. »

Comment les équipes seraient réparties ?  

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En l’état actuel, les U23 d’Anderlecht, du Standard et de Genk rejoindraient donc la D1B la saison prochaine. En Nationale 1, trois autres places seraient vacantes pour des formations Espoirs qui accompagneraient les 15 clubs actuels de la série (les 16 du début de saison moins Roulers, qui avait demandé sa mise en faillite en septembre), si tant est que la saison blanche est actée.Puis c’est aux échelons inférieurs que seraient réparties les autres formations U23 (D2 ACFF puis D3 ACFF pour les clubs francophones). Là aussi, l’idée de partir sur des séries à 18 équipes (alors qu’elles en comptent 16 ou 17 actuellement) fait son chemin. « En tout cas, il n’est pas question de pénaliser des clubs de l’ACFF en les faisant descendre au profit de formations U23 », prévient David Delferière. « Pour l’heure, nous comptons huit clubs francophones professionnels. Dans la mesure où Anderlecht et le Standard seraient en D1B, il resterait six équipes à étaler entre la N1 et la D3 ACFF. »« Les U23 carolos iraient en Nationale 1 ou en D2 amateurs, selon les candidats intéressés », nous dit Pierre-Yves Hendrickx, directeur administratif du club zébré, en guise d’exemple. Car il s’agit bien d’une possibilité, chaque club ayant l’option d’inscrire ou non une équipe. Les formations Espoirs seront ensuite réparties suivant leur classement, lequel sera déterminé selon une série de critères : « On tiendrait compte des résultats sportifs des équipes U21 (sur les cinq dernières années), mais aussi des infrastructures et donc des labels, du nombre de jeunes, de minutes jouées par ceux-ci etc. », précise Stijn Van Bever.Et si ce sont ces critères qui détermineront dans un premier temps la place des différentes équipes U23, la logique de compétition pure reprendrait ensuite ses droits. « C’est d’ailleurs l’une des revendications de l’ACFF que cette volonté de voir ces montées et descentes valoir pour tous, et jusqu’aux échelons provinciaux », ajoute David Delferière. « C’est tout à fait normal que les jeunes soient ainsi confrontés à la réalité d’un championnat, et donc à l’obligation de faire des résultats. »

Comment ça se passe à l’étranger ?  

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Parmi les grandes nations du foot européen, on retrouve déjà depuis plusieurs saisons ces fameuses équipes « B » ou « II », aux échelons inférieurs à la D1. « Je rappelle qu’il n’y a pas encore de décision prise », sourit Stijn Van Bever. « Mais oui, on a regardé ce qui se faisait un peu partout : le plus important est qu’il y ait un enjeu sportif pour toutes les équipes. »Et on a déjà pu observer çà et là des répercussions positives au niveau de la post-formation. En Allemagne, où la 3.Liga est la division autorisée la plus élevée pour une équipe réserve, le Bayern est l’exemple de réussite le plus marquant de ce mode de fonctionnement, son équipe B ayant d’ailleurs remporté le championnat de D3 en 2020, sans la possibilité de monter, donc. Mais preuve que les Bavarois ont su mettre à profit la possibilité pour leur vivier de jeunes joueurs de s’aguerrir au contact d’hommes, l’équipe championne de Bundesliga en 2014 comptait dans son onze type pas moins de cinq joueurs issus du centre de formation du club et ayant transité par le « Bayern II ».En Espagne aussi, la formule est connue, les équipes B pouvant même évoluer un échelon plus haut, les équipes réserves du Barça et du Real ayant eu cet honneur dans un passé pas si lointain… La formation catalane a d’ailleurs déjà fourni l’équipe nationale espagnole en joueurs (au nombre de trois).En Italie, on se rapproche davantage de ce qui se fait aujourd’hui en Belgique, avec des championnats de jeunes allant jusqu’en U19 (Primavera) avec le cas particulier de la Juventus qui dispose d’une formation U23, créée en 2018, militant cette saison en Serie C mais comprenant aussi quelques joueurs de plus de 23 ans.En France, il faut descendre au quatrième échelon national pour trouver trace des premières équipes B.Le cas autrichien« Mais il y a aussi l’exemple autrichien, où le projet porte également ses fruits, avec une équipe qui joue le haut de classement en D2 », soulève Tim Smolders, T2 du Club NXT, pointant ici l’exemple du FC Liefering. On est face ici à un cas particulier puisque le club en question a été racheté par le groupe « Red Bull » alors qu’il végétait en D3 sous le nom d’USK Anif, devenant une sorte d’équipe B de Salzbourg. Au moment de l’opération, l’équipe réserve d’une formation de D1 autrichienne ne pouvait évoluer plus haut que la D3 (dont les dirigeants de Salzbourg trouvaient le niveau trop faible), chose qui a changé depuis (on retrouve d’ailleurs l’Austria II en D2). Mais aujourd’hui, l’exemple du FC Liegering – deuxième de la D2 autrichienne – est pointé comme un exemple de réussite en matière de post-formation et d’intégration d’équipe de jeunes à un championnat adultes, alors que tous les joueurs de l’équipe ont entre 17 et 20 ans. Et comme en Autriche, les moins de 21 ans peuvent à la fois évoluer pour une équipe de Bundesliga (jeunes ou A) et une autre en division inférieure, c’est du gagnant-gagnant pour le Red Bull Salzbourg, FC Liefering et surtout leurs jeunes.L’exception anglaiseL’Angleterre fait par contre office d’exception, avec la tenue d’un championnat U23 qui bénéficie d’une certaine visibilité et a été revisité en 2012 – en même temps que son nom devenait alors Professional Development League – les équipes n’étant plus directement liées au sort de leurs équipes premières (montée et descente) mais de leurs propres résultats.

Que retenir de l’expérience brugeoise ?  

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L’intégration des U23 brugeois à la D1B, l’été dernier, avait fait couler beaucoup d’encre, suscitant quelques jalousies. Mais cette inclusion expérimentale de l’équipe baptisée Club NXT aura en tout cas permis de tirer certains enseignements.« Le cas de Bruges est une réussite et a permis à pas mal de joueurs d’atteindre un certain niveau de maturité », résume Stijn Van Bever.Mais de l’extérieur, certains émettent des réserves, à l’instar de Mario Franchi, président de Seraing, qui soulève : « Bruges disposait de la meilleure formation de cette catégorie, la meilleure ! Et quand on voit comment cela se passe… (NDLR : 7 points en 15 matches avec une seule victoire engrangée). Ce n’est peut-être finalement pas rendre un bon service aux jeunes joueurs. Il est certain qu’ils s’aguerrissent un peu en affrontant des hommes chaque semaine mais, malheureusement, les résultats ne sont pas au rendez-vous… »« De plus en plus malins »T2 de la formation brugeoise, Tim Smolders tend à minimiser le bilan comptable en rappelant : « Tout d’abord, nous avons appris assez tardivement que nous ferions bel et bien partie de la D1B, à savoir un mois avant le début de la compétition. Il n’a donc pas été facile de se préparer à 100 %. Mais pour nous, l’objectif reste que les garçons progressent sur tous les plans. Et que l’on retrouve de plus en plus de jeunes en D1A et je pense qu’avec ce projet, on prend le bon chemin. »Et de nous décrire comment il a perçu l’évolution de ses protégés de l’intérieur : « Alors qu’on militait encore dans un championnat U21 la saison dernière, on a ici observé une progression plus rapide et sur tous les plans : technique, tactique, physique et mental. C’était un gros challenge de début de saison que de s’opposer à des équipes beaucoup plus fortes physiquement, face à des joueurs de 25 à 27 ans en moyenne, plus expérimentés, avec plus de métier, alors que notre équipe affiche une moyenne d’âge de 18 ans ou 18 ans et demi. Mais on voit que nos joueurs sont devenus de plus en plus malins, ils trouvent d’eux-mêmes des solutions plus intelligentes pour contrebalancer un manque par ailleurs. Car sur le plan physique, et au niveau de l’accélération du jeu, ils ont découvert une différence de l’ordre de 50 % par rapport à ce qu’ils avaient connu jusque-là. »Et d’ajouter : « Tactiquement, ils comprennent de mieux en mieux comment s’organiser contre des équipes pros, malgré les différences de style de jeu de chacune. C’est beaucoup mieux qu’un championnat Espoirs. »Et s’ils les jeunes Brugeois sont bons derniers, ils sont donc parvenus à accrocher quelques équipes, dont le leader de l’Union Saint-Gilloise.

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