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Les années zébrées de Geraerts, la machine à la mentalité excellente
Les années zébrées de Geraerts, la machine à la mentalité excellente

Au milieu du mois
d’août 2014, le ciel

est bien gris au-des-
sus du Pays noir.

Après trois défaites de rang,
Charleroi se fait accrocher en
toute fin de rencontre par
Waasland-Beveren (2-2) lors
de la quatrième journée de
championnat. Une nouvelle
désillusion pour l’équipe d’un
Felice Mazzù qui demande à

son patron des renforts rapi-
des. “Nous avons été paralysés

par la peur de gagner, explique

alors Mehdi Bayat, l’adminis-
trateur-délégué du club. Si le

coach désire des renforts, nous
allons voir ce qu’il est possible
de faire.”
. L’arrivée
d’un expérimenté
Moins d’une semaine plus
tard, la direction carolo passe

des paroles aux actes en offi-
cialisant l’arrivée d’un joueur

expérimenté au long CV : Karel
Geraerts, qui était sans contrat
et s’était pour la première fois

de sa carrière entraîné seul, si-
gne à Charleroi. “Karel va nous

apporter son expérience, sa
grinta, sa mentalité flamande,
commentait Felice Mazzù qui

avait perdu Ederson et Kume-
dor dans son milieu du jeu.

C’est un travailleur qui ne rechi-
gne pas à la tâche et qui peut

guider ses partenaires dans les
moments plus difficiles.”

Formé à Genk, le Limbour-
geois a goûté au plus haut ni-
veau à Bruges avant d’exploser

au Standard durant trois sai-
sons et de porter à vingt repri-
ses le maillot de l’équipe natio-
nale belge. De retour en Venise

du Nord, le milieu de terrain
allait jouer le haut du tableau
durant quatre saisons tout en

participant à plusieurs ren-
contres d’Europa League, une

compétition qu’il retrouvera
sans doute cette saison en tant
qu’entraîneur avec l’Union…

“Malgré son gros CV, il est ar-
rivé avec beaucoup d’humilité,

se souvient Mehdi Bayat.
C’était un profil parfait pour
Charleroi d’autant qu’on avait
besoin d’un mec de vestiaire.”

“C’était un joueur d’expé-
rience qui a réussi à rapidement

s’intégrer dans un groupe avec

une grosse communauté franco-
phone, explique Damien

Marcq, son compagnon dans
le milieu du jeu. Il est arrivé
comme un papa qui était là
pour nous encadrer et parfois
nous canaliser. Sur le terrain, il

réussissait à apporter une cer-
taine rigueur qu’il manquait

parfois à l’équipe.”
. Une machine
sur le terrain
Rapidement, Geraerts se
fait une place dans le onze de
base de Mazzù et enchaîne les
titularisations, jusqu’à une
blessure aux ischios au début
du mois de janvier 2015. “Je lui
disais souvent qu’il ressemblait
plus à un joueur allemand que

belge, sourit Martos qui ap-
partient à AE Prat, un club es-
pagnol de 4e

division. C’était
une véritable machine surtout

en matière de précision et de fi-
nition. Peu importe s’il y avait

de la pression ou non, il arrivait
tout le temps à exécuter le geste
parfait. Il ne lui fallait pas cinq
tirs pour mettre un goal : tu lui
donnais cinq occasions, il te

mettait cinq buts. En plus de

cela, il était très intelligent tacti-
quement. Son défaut ? Disons

que sa vitesse n’était pas sa qua-
lité première… À Charleroi, il

était en fin de carrière et était
plus lent qu’avant.”
Alors que le Sporting finit
par participer aux playoffs 1 et
se qualifier pour les barrages

européens, Geraerts ne par-
vient pas à retrouver une

place de titulaire. Durant sa
deuxième et dernière saison
au Sporting, il prendra plus
souvent place sur le banc ou
en tribunes que sur le terrain.
“Un jour, je l’ai pris à part en
lui expliquant qu’à cause de
l’énorme concurrence à son
poste, il allait parfois devoir se

contenter d’un rôle de rempla-
çant, expliquait il y a peu Fe-
lice Mazzù. ‘Coach, je suis là

pour l’équipe’, m’avait-il ré-
pondu. Ce jour-là, je me suis dit

qu’il était le premier que j’allais

aller chercher si je devais com-
poser un jour mon staff.”

Geraerts a alors 33 ans,
il comprend que son

rôle a changé et l’ac-
cepte sans sourciller.

“Il était vraiment là
pour le groupe”,
lance Cédric Fauré,
actuellement à la
recherche d’un
banc en Belgique
pour continuer son

parcours d’entraî-
neur principal. “Même

s’il ne jouait pas tout le
temps, il était respecté et tout
le monde l’écoutait quand il
parlait. Ce n’était pas le genre à
râler quand il devait s’asseoir
sur le banc. Même s’il savait
qu’il n’allait pas être titulaire le
week-end, il donnait tout aux
entraînements avec un vrai
professionnalisme.”
“‘Professionnel’ est le mot
qui le caractérise le mieux,
renchérit Martos. Il avait
une mentalité excellente

qu’il soit titulaire, rempla-
çant ou en tribunes. Quand

il ne jouait pas, il donnait
beaucoup de conseils à ses

coéquipiers : ‘Javi, cet atta-
quant est gaucher et très ra-

pide, il vaut mieux défendre de

cette manière’. Il travaillait
comme un chien car c’était un
gagnant.”
Sur le terrain, quand Mazzù

fait appel à lui, Geraerts ré-
pond présent lors d’une sai-
son que Charleroi termine

par une défaite face à Genk
qui l’empêche de se qualifier
pour les barrages européens.
Dans un rôle de récupérateur,
avec des joueurs comme
Diandy ou Ndongala autour
de lui, l’ancien Brugeois reste
une valeur sûre.

“Ce n’était pas nécessairement
un meneur d’hommes mais

c’était le premier à aller au pres-
sing ou à aller tacler son adver-
saire dans les pieds, se rappelle

Marcq. Autant il pouvait être
discret en dehors du terrain,

autant il était le premier à enfi-
ler son bleu de travail quand il

le fallait. Il sentait aussi qu’il

était en fin de carrière et qu’il al-
lait devoir parfois jouer des

bouts de match. Cela reste un

exemple pour les nouvelles gé-
nérations.”

. Des regrets sur la fin
À la fin de la saison 2015-
2016, Geraerts décide de ne
pas prolonger l’aventure à
Charleroi. Un choix qui lui
reste encore en
travers de la

gorge plu-

sieurs années plus tard. “Char-
leroi avait envie de me proposer

un an de contrat supplémen-
taire mais mentalement j’étais

fatigué, explique-t-il. J’aurais
dû accepter de prendre ce rôle
dans l’ombre mais j’ai décidé
d’arrêter et je le regrette encore
aujourd’hui…”
Officiellement retraité au

début de l’année 2017, l’an-
cien Diable rouge décide rapi-
dement de passer de l’autre

côté de la ligne de touche avec
une première expérience
d’adjoint à l’Union avant de
reprendre les rênes de
l’équipe il y a presque deux
mois.
“Il y a des joueurs qui, par

leur manière d’être et de com-
prendre le football, ont tout

pour devenir entraîneur, confie

Martos. C’était le cas de Ge-
raerts mais aussi de Nico Penne-
teau à Charleroi. Karel avait une

manière très correcte de gérer le

vestiaire et une bonne commu-
nication avec des coéquipiers.

J’espère qu’il arrivera au top car
c’était un excellent
ts,
ellente

joueur mais surtout une excel-
lente personne.”

“Beaucoup de joueurs veulent

devenir coach mais peu y arri-
vent, conclut Fauré. Il a eu un

bon maître avec Mazzù et em-
ploie une méthode similaire à

Felice. Il faudra désormais qu’il
se démarque par son style de
coaching.”

Avec comme deuxième bap-
tême du feu la réception ce

vendredi de Charleroi. Un
club au sein duquel il est très
difficile de trouver quelqu’un

de négatif à l’encontre de Ge-
raerts…

“Ne pas penser
à la saison dernière”

L’Union avait facilement battu Charleroi
à deux reprises.

L’ Union a plutôt un bon
souvenir du Sporting

Charleroi. La saison der-
nière, les Bruxellois

n’avaient pas fait dans la

dentelle en battant sèche-
ment les Zèbres à deux re-
prises (4-0 et 0-3). “Nous ne

devons pas pen-
ser à la saison

dernière en di-
sant que le

match de ce
vendredi sera

facile sous pré-
texte qu’on

avait facile-
ment gagné à deux reprises,

tempère Karel Geraerts, T1
unioniste. Je suis convaincu
qu’Edward Still saura motiver
ses joueurs en parlant de
leurs deux défaites. Ils ont fait
un très bon match contre
Eupen. C’est une équipe avec
beaucoup de qualités et avec
un coach qui a toujours de

bonnes idées tactiques. Nous
devrons être à la hauteur si
nous voulons gagner ce
match.”

À quelques jours du duel

face aux Rangers (“Je ne par-
lerai des Rangers qu’à partir

de samedi car je veux que
tout le monde soit concentré

sur Charleroi”), Geraerts ré-
cupère Ismaël Kandouss

sorti sur blessure (genou)
face à Saint-Trond. Le match
arrive néanmoins trop tôt
pour Koki Machida, sur la
touche depuis le premier

match amical de la prépara-
tion (hanche). Par contre,

l’Union pourra compter sur

son nouvel attaquant, Gus-
taf Nilsson, officialisé ce

mercredi. Le Suédois de

25 ans est d’ores et déjà sé-
lectionnable. “Il a joué son

dernier match ce lundi avec
son ancienne équipe (NdlR :
match nul avec Wehen

Wiesbaden face à Dort-
mund II, avec un but à son

compteur) donc il est fit
pour jouer, explique son
nouvel entraîneur. Nous
l’avons bien analysé. C’est un
gars ouvert et positif. C’est un

attaquant qui sait jouer en pi-
vot et qui sait aussi partir

dans la profondeur. Il est as-
sez complet mais il devra

avant tout découvrir le cham-
pionnat belge. À lui de mon-
trer ses qualités ici à l’Union.”

L’arrivée de Gustaf Nils-
son ne ferme cependant

pas totalement la porte à
un transfert dans le secteur

offensif d’ici la fin du mer-
cato. “C’est encore possible.

C’est à la direction de faire

des choix mais, oui, c’est pos-
sible.”

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