Toujours aussi disponible, Jordi Condom revient sur une saison éprouvante et évoque déjà la saison prochaine au plus haut échelon national.
Jordi, quel a été votre premier sentiment lorsque vous avez appris vendredi soir la montée en Division 1 ?
C’est un mélange de sentiments, car on n’a pas pu fêter cette montée sur le terrain. Quelques jours après le dernier match, on a appris ça au dernier moment. On a alors pensé à tout ce qu’on avait fait et au travail de tout le monde pour monter lors d’une saison difficile. Après, on a commencé à célébrer et on a pris la mesure de la dimension de cette nouvelle.
Sur le plan personnel, vous avez vécu une saison difficile, avec notamment cette mauvaise passe de l’équipe en décembre-janvier…
Au départ, l’objectif était de monter. On avait l’équipe pour lutter, mais il n’y a jamais rien de sûr. J’ai accepté cette pression, car on était très compétitif et on est là pour ça. Ceci dit, sans le tour final, une seule équipe allait monter. En janvier, on a été très fort mis en difficulté, mais cela a permis de réfléchir et de changer des choses. On a travaillé encore plus pour réussir. On a changé de système, on a changé des joueurs et finalement, on a trouvé la clé. Il faut dire aussi qu’on a eu beaucoup de joueurs internationaux, qu’il y a beaucoup de langues différentes à Eupen, où on a 14 nationalités différentes. Avoir pu gérer tout ça avec mon staff et les joueurs, c’est quelque chose dont je suis très fier.
Avez-vous eu peur en janvier ?
Non. Chaque semaine, je passe un examen. Je suis habitué à vivre ainsi, mais étant loin de chez moi, c’est difficile. Tu penses alors à tous les sacrifices que tu as faits. En tant qu’entraîneur, tu peux être viré ou en difficulté ; chaque semaine, ça change. La récompense de la montée n’en a que plus de saveur. Si tout est facile, ça ne vaut pas grand-chose. On a souffert pour être dans le top 8. Beaucoup de personnes travaillent au club et c’était une très grande responsabilité.
Même si vous n’avez pas encore rempilé officiellement, c’est en très bonne voie et vous vous apprêtez donc à découvrir la D1 belge…
Je ne pense pas qu’il y aura de problème pour continuer à Eupen, qui est ma première option. Des propositions arrivent d’ailleurs, mais je ne vais rien écouter. C’est très clair pour moi, je suis très bien à Eupen. Il n’y a pas encore la signature, mais je suis un homme de parole. Concernant la D1, il ne faut jamais se mettre de limite et tout est possible. On est préparé pour la Division 1 et on ne va pas changer grand-chose. Côté économique, il n’y a pas de souci et au niveau de l’organisation du club, elle est au top. Sportivement, on devra être à la hauteur de tout ça, mais tout dépend aussi des joueurs. Le groupe qui a fini la saison est humainement très bon et il n’y aura pas beaucoup de changements. On sera vite au point. Ceci dit, on est tout petit et on arrivera avec humilité en D1.
Quid du reste du staff sportif ?
Personne n’a encore rempilé, mais l’ensemble du staff sportif (NDLR : Jordi Condom, Manel Exposito, Javier Ruiz et Roma Cunillera) compte pour un et on va faire ça tous ensemble. Normalement, tout va continuer. Quand il y a une montée, ça veut dire que le travail a été parfait.
Ne regrettez-vous pas, tout de même, de ne pas avoir été champion, et donc montant, sur le terrain ?
Finalement, ce qui compte, c’est de monter, même si, en tant que coach, j’aurais préféré gagner sur la pelouse. On a fait tout notre possible pour cela et on a livré une fin de saison magnifique avec pourtant un calendrier très difficile. Il nous a manqué 10 centimètres au dernier match à l’Antwerp pour monter. Et cette montée, ce n’est pas un cadeau, c’est mérité. Tout le monde a mérité ça. On sait qu’on aura des difficultés, mais tenter de se maintenir en D1, ce sera une autre pression.