Jeudi soir, l’Union SG tentera de réaliser un nouvel exploit en huitièmes de finale de la Coupe face au Sporting d’Anderlecht. Un derby qui vaudra le détour et qui sera particulier pour Siebe Van Der Heyden, formé à Neerpede.
D’ici moins de 72 heures, le football bruxellois vibrera une nouvelle fois au rythme des dribbles, passes et autres défenses héroïques lors du derby opposant l’Union Saint-Gilloise au RSC Anderlecht. Avec, comme enjeu, un ticket pour les quarts de finale de la Coupe. La récompense est donc de taille pour les deux formations : l’USG tentera de prouver qu’elle a les armes pour rivaliser avec les clubs de D1A tandis que le Sporting aspirera à confirmer son redressement affiché face à Genk dimanche (1-2). « Anderlecht ne traverse sans doute pas la période la plus facile de son histoire, mais le projet mis en place devrait être solide pour le futur. En tout cas, j’ai beaucoup de respect pour ce club », glissait le défenseur unioniste, Siebe Van Der Heyden.Et on le comprend ! L’arrière central des Jaune et Bleu a connu une très grande partie de sa formation dans les installations de Neerpede, enfilant le maillot anderlechtois des U12 aux Espoirs. « Cela rend ce derby très spécial à mes yeux, cela me permet de me remémorer de solides souvenirs. »Dont un particulier : la Youth League en 2015-2016 où le RSCA s’était hissé jusqu’en demi-finale de la compétition en éliminant Barcelone en quarts avant de tomber face à Chelsea en demi-finale (0-3). Van Der Heyden faisait d’ailleurs partie du onze de base ayant terrassé le Barça (2-0). « J’ai eu la chance de jouer avec des gars comme Orel Mangala, Wout Faes, Dodi Lukebakio, Francis Amuzu ou Leya Iseka », se souvenait-il. « Nous avions de la qualité dans ce groupe et avons vécu de superbes moments. En demi-finale, face à Chelsea, c’est le jeune Tammy Abraham qui nous avait fait très mal. Aujourd’hui, il joue en équipe première chez les Blues. C’était une chance et une belle expérience de connaître de tels moments. »S’il est encore régulièrement en contact avec Amuzu, qu’il « chambrera volontiers », Siebe Van Der Heyden fait partie de ce grand pourcentage de joueurs n’ayant jamais reçu sa chance en équipe première au parc Astrid. « Tous les jeunes espèrent percer dans un tel club, c’est certain », reconnaissait-il. « Je ne sais pas si on peut donc parler de sentiment de revanche dans mon chef. C’est une situation qui m’a blessé à l’époque, mais je n’ai jamais arrêté de me battre. J’ai accepté cette décision, j’ai travaillé et j’ai tout donné pour réussir à me relancer. Baisser les bras car je n’avais pas reçu de contrat, ce n’était pas dans mes gênes. »Une carte à jouerTitulaire indiscutable depuis l’instauration du système à trois défenseurs axiaux en cours de saison, le jeune homme de 22 ans semble en tout cas avoir tourné le bouton, ayant trouvé chaussure à son pied au stade Marien. « Je suis content de pouvoir jouer et montrer mes qualités à l’Union », admettait-il. « Et, dans un coin de ma tête, je crois en la qualification. »Les Saint-Gillois ont d’ailleurs pleinement raison de croire en leurs chances, la saison du Sporting d’Anderlecht n’étant pas un long fleuve tranquille, les performances ressemblant à s’y méprendre à de véritables montagnes russes. « Nous avons les qualités pour réussir une belle performance. Mais ce n’est pas parce que nous sommes dans une bonne spirale que nous devons nous enflammer. Il est nécessaire de garder les deux pieds sur terre. Si nous appliquons les consignes et que nous respectons les analyses évoquées à la vidéo, nous avons une chance de passer. À mes yeux, si nous jouons bien et que nous prenons du plaisir, nous aurons déjà livré une bonne rencontre. »Dans l’esprit des fans unionistes, qui suivront le derby à la télévision, un exploit comme en seizièmes de finale en 2018 (NDLR : 0-3 pour l’Union) est dans les cordes. « Nous en parlons un petit peu mais les équipes seront totalement différentes. J’estime que nous aurons une carte à jouer mais nous devrons être prêts, sérieux et consciencieux. »Face à lui, Siebe Van Der Heyden croisera aussi la route d’un coach -Vincent Kompany- qui fait pleinement confiance aux jeunes et qui fut, lui aussi, un défenseur central. « Je ne sais pas si j’aurais reçu ma chance si je faisais partie des jeunes aujourd’hui. On ne peut pas savoir ce qu’il se serait passé si Kompany avait été coach voici quatre ou cinq ans. Moi, ce que je sais, c’est que je garde les pieds sur terre. Je ne m’emballe pas et je fais mon travail. »
La Coupe de Belgique réserve chaque année son lot de surprises. L’Olympic Charleroi, qui s’est hissé en huitièmes de finale en éliminant Zulte Waregem, alors qu’il n’avait plus disputé de match de compétition depuis plus de trois mois, l’a rappelé la semaine dernière. Et cet exploit pourrait ne pas être le dernier de cette saison de Croky Cup.C’est en tout cas le doux rêve de milliers de fans de l’Union Saint-Gilloise qui, depuis jeudi dernier, n’attendent qu’une chose : voir leurs favoris prendre le meilleur sur les protégés de Vincent Kompany. Une performance qui s’annonce compliquée, forcément, mais loin d’être impossible. En septembre 2018, les Jaune et Bleu, alors entraînés par Luka Elsner, avaient été la preuve qu’en football, rien n’est impossible. Emmenés par un Youssoufou Niakaté en pleine bourre (NDLR : dont vous retrouverez l’interview dans nos colonnes en ce milieu de semaine) et auteur d’un triplé, les Unionistes avaient donné une leçon au Sporting (0-3) avant d’éliminer, quelques mois plus tard, Genk en quart de finale et de mordre la poussière face à Malines en demie.Un KaVé qui, alors pensionnaire de Division 1B, s’était alors emparé de la victoire finale face à Gand, confirmant qu’il ne fallait jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Encore moins lorsque cet ours s’appelle, cette semaine, l’Union.Leader autoritaire de l’antichambre de l’élite, le matricule bruxellois marche sur l’eau depuis le mois d’octobre, ayant décroché quatorze succès et essuyé une seule défaite (NDLR : face à Seraing) en quinze matches. C’est dire si la confiance fait partie du vocabulaire unioniste cette saison. Cette même confiance qui est quelque peu revenue dans les rangs anderlechtois aussi ce dimanche soir au terme de la victoire, méritée, à Genk (1-2).Enchaînant le chaud et le froid cette saison, le Sporting d’Anderlecht ne pourra donc pas se permettre de snober l’USG qui dispose de sérieux atouts afin de faire chavirer le navire mauve. Et quand on sait que le Sporting éprouve toutes les peines du monde à conserver un résultat en fin de match et que c’est un certain Felice Mazzù qui se retrouve en face, avec son désormais mythique « Felice Time », on se dit que tout est définitivement possible ce jeudi. Et on s’en réjouit !