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Il y a un effet Vanzeir dans notre école des jeunes
Il y a un effet Vanzeir dans notre école des jeunes

Thomas Rodriguez, président de l’académie, a lancé un plan d’action en dix points qui s’appelle: «L’Union, mon club, je t’aime». 

Un vent nouveau souffle sur l’école des jeunes de l’Union Saint-Gilloise. Et ce, notamment sous l’impulsion de son nouveau président, Thomas Rodriguez (34 ans), qui entend redorer l’image de l’académie. prevne

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Thomas Rodriguez, pouvez-vous tout d’abord nous expliquer votre parcours ?

J’ai étudié le commerce international à l’EPHEC et puis les sciences commerciales à l’ICHEC en masters. Deux matières qui n’avaient rien à voir avec le foot. Mais je suis un passionné de la balle ronde et j’ai commencé à travailler à l’ACFF en 2013.

Quelle était votre fonction ?

Je suis rentré en tant qu’assistant du président de l’époque, Gérard Linard (NDLR : ex-président de l’Union belge). De fil en aiguille, j’ai évolué jusqu’à être aujourd’hui « seniors operations manager ». Une fonction en quelque sorte touche-à-tout.

Et vous êtes désormais également directeur de l’école des jeunes (EDJ) de l’Union. Une fonction que vous combinez donc avec vos attributions à l’ACFF.

Je suis en temps plein à l’ACFF effectivement et on s’est mis d’accord avec Philippe Bormans (NDLR : le directeur général de l’Union) pour que je travaille une journée par semaine pour l’EDJ, mais répartie sur plusieurs jours. Dans les faits, on peut dire que mes soirées et mes week-ends sont bien occupés !

N’y a-t-il pas une forme de conflit d’intérêts ?

Non car je ne confonds jamais mes deux rôles. Je ne me sers jamais de ma position à la Fédération pour avoir des avantages pour l’Union. Ou vice-versa. J’ai mis les choses au clair avec la fédé et l’Union. Il ne faut pas me demander des passe-droits d’un côté ou de l’autre !

Cette expérience à la Fédération doit par contre vous être utile dans votre poste à l’Union…

Effectivement. Ce qui est intéressant, c’est qu’à la Fédération, on met énormément de choses en place qui ont un impact sur les clubs. Et c’est bien de passer de l’autre côté de la barrière pour avoir le point de vue de ces clubs. Mon expérience à l’ACFF me permet également de bien connaître tous les mécanismes administratifs.

Récemment, Joël Crahay, l’ancien directeur technique de l’Union, aujourd’hui à Charleroi, a fait une sortie remarquée dans la presse déplorant que l’équipe première était l’arbre qui cachait la forêt. « Mais que cette forêt, c’est un marécage ». Qu’en pensez-vous ?

Il a raison sur certains points mais tort dans ce qu’il formule. Il a eu un beau challenge à l’Union qu’il a préféré quitter. Pour moi, cette interview a plutôt été une source de motivation. Lors de la première réunion avec mon staff, j’ai montré cet article où il parle de marécage. Et ce, car je voulais faire passer un message : on sait qu’il y a des problèmes mais je ne veux pas que les gens restent englués dans ces problèmes. Je veux des gens orientés solutions pour avancer vers le futur et donner une bonne image de notre académie.

Une image qui a également été dégradée par l’affaire Abdallah Achaoui. On se souvient que l’ancien président de l’EDJ de l’Union, également échevin à Molenbeek, avait démissionné en 2020 suite à des articles de presse l’accusant d’avoir effectué des retraits injustifiés d’argent avec la carte du club…

Pour cette raison, et même si on ne sait pas si c’est avéré ou non, lors de ma première discussion avec Philippe Bormans, je lui ai dit que la condition de mon acceptation était que je vienne avec mon trésorier. Il s’agit d’Alexandre Truyens qui travaille à la Banque Nationale de Belgique. Pour lui, une virgule, c’est une virgule.

À présent, comment est composée, dans les grandes lignes, la structure de cette EDJ ?

Joël Crahay était directeur technique mais aujourd’hui, il n’y a plus de directeur technique. Et c’est un choix du club. Nous avons trois directeurs sportifs. Il y a Wim Declercq, qui a travaillé à Saint-Trond et Zulte Waregem, qui est en charge des Elites U13 à U18. Il y a Naïm Aarab qui est en charge des U6 à U12. Et il y a Miguel Sanchez qui est en charge des équipes Iris (NDLR : les championnats régionaux bruxellois). J’ai créé un département technique pour pouvoir avancer ensemble avec ces trois directeurs. Et dans ce département, on retrouve aussi Sébastien Pocognoli, qui est coach des Espoirs.

Et au niveau des infrastructures, comment cela se passe-t-il ?

Nous sommes sur trois sites. Celui de la rue Joseph Bens à Forest où jouent les plus jeunes. Celui du Barca à Anderlecht où jouent les plus âgés et notamment l’équipe réserve et enfin le FitFive de Forest.

N’est-ce pas compliqué à gérer ? Sachant, en plus, que l’équipe première s’entraîne à Lierre et joue au stade Marien…

Effectivement. D’autant que 80 % des jeunes sont au Barca tandis que tout le staff administratif se trouve au Bens. Et que la commune de Saint-Gilles est propriétaire de ces deux complexes… Mais cela ne doit pas servir d’excuse pour freiner la formation de nos jeunes. On veut pouvoir leur donner le meilleur encadrement possible.

Au niveau de la formation, vous avez un concurrent de taille avec votre voisin d’Anderlecht. Pourquoi un jeune talentueux choisirait-il d’aller à l’Union plutôt qu’à Neerpede ?

Certes dans le passé, on n’avait peut-être pas les arguments. Mais aujourd’hui, c’est différent. On parle de l’Union dans le monde entier. Les grands journaux comme Marca, L’Équipe, etc. s’y intéressent. On se rend compte que de plus en plus de jeunes rejoignent notre académie car ils voient que l’équipe première performe. Et qu’une Coupe d’Europe l’année prochaine se profile peut-être à l’horizon… On commence tout doucement à avoir un avantage par rapport à la concurrence.

Un problème de taille persiste toutefois à l’heure actuelle. Votre équipe réserve est « nomade ». Elle ne peut pas jouer à domicile…

Effectivement. Normalement, elle joue au Barca mais l’éclairage n’est pas aux normes. Il faut avoir 200 lux pour jouer en Elites U21. Or, il y en a moins. C’est la commune qui doit faire un appel à subside à la Région bruxelloise. Ce qui a été fait. Une entreprise a remporté l’appel d’offres mais depuis lors, elle ne donne plus signe de vie. On m’avait promis que ce serait fait pour octobre mais on est en décembre et il n’y a toujours pas de solution.

Et comment faites-vous alors ?

On a déjà joué à Tubize au centre national. Et récemment contre le RWDM (NDLR : l’Union est en Elites 2), on a joué à Rebecq pour avoir un synthétique plus récent. C’est clair que ce n’est pas l’idéal pour nos U21 qui ne peuvent pas jouer dans leurs propres installations…

Quel est, au final, le but de l’EDJ de l’Union ? Est-ce d’amener des jeunes en équipe première ? Car pour l’heure, seul le jeune Ilyes Ziani a reçu quelques minutes de jeu avec l’équipe A cette saison.

Il faut comprendre que l’Union a grandi très vite grâce aux résultats de l’équipe première. Et qu’il est plus dur de lancer des jeunes quand tout va bien au niveau des résultats. Le but est bien de fournir des jeunes à l’équipe première car il y a du talent chez les U18 et U21. Et également de mettre en place une politique de scouting efficace. Mais il y a aussi un autre aspect, c’est le « giving back to community ». L’Union a un rôle social à jouer et doit permettre aux jeunes de Saint-Gilles, et de Bruxelles plus globalement, de pouvoir évoluer dans un cadre prospère.

Vous êtes en poste depuis peu, quelles ont été vos premières réalisations. Et quelle est votre méthode ?

J’ai d’abord fait une évaluation de la situation durant les premiers mois et je viens de sortir un plan d’action en dix points qui s’appelle : « L’Union, mon club, je t’aime ». Le but, c’est que les joueurs, les formateurs et tout le monde au club soient fiers jusqu’au bout de porter les couleurs de leur club.

Et justement, sentez-vous un engouement particulier des jeunes Unionistes suite aux récents résultats de l’équipe première ?

Oui et j’ai d’ailleurs une anecdote assez incroyable à ce sujet. Il y a peu, j’ai vu trois jeunes passer à côté de moi avec leur maillot bien remonté dans leur short. Je me suis demandé si c’était une nouvelle mode un peu rétro. Et on m’a dit que c’était l’effet Vanzeir ! Aujourd’hui, nos petits gardiens se prennent pour Moris. Nos milieux se comparent à Teuma ou Nielsen et nos petits attaquants rêvent le soir d’Undav et Vanzeir. Ils ont des étoiles plein les yeux et s’identifient véritablement à leur équipe première.

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