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Guillaume Gillet : « Je regrette de ne pas avoir signé à l’Union »  

La padel, la 2e passion de Guillaume Gillet qui a investi dans un club à Saint-Georges, en région liégeoise, avec Steve Darcis.

Le Liégeois est très heureux d’avoir rejoint Waasland-Beveren, où il a retrouvé le plaisir de jouer depuis janvier. Mais, s’il avait su, il aurait accepté l’offre de l’Union l’été dernier, au lieu de prolonger son contrat à Charleroi. next

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Après le RFC Liège, Visé, Eupen, Gand, Anderlecht, Bastia, Nantes, l’Olympiacos, Lens et Charleroi, Guillaume Gillet n’est pas encore rassasié. Le nouveau défi qu’il s’est lancé à Waasland-Beveren a de quoi surprendre, mais l’intéressé insiste sur le plaisir retrouvé, à quelques semaines de ses 38 printemps. Quatre fois champion de Belgique avec le RSCA et Diable rouge à 21 reprises, le Liégeois n’est pas près de raccrocher. Avec Da Costa, il est l’un des meilleurs transferts hivernaux de Beveren où il vise la montée en Pro League.Guillaume Gillet, après le parcours que vous avez connu depuis vingt ans, on comprend difficilement votre présence à Waasland-Beveren depuis janvier…Waasland-Beveren, repris par des Américains très ambitieux et dirigé par le Français Antoine Gobin, était tout simplement le projet qui me convenait le mieux en janvier. J’avoue qu’au départ, je suis surtout allé écouter Beveren par politesse, par respect pour ses dirigeants très professionnels. Mais il ne m’a pas fallu longtemps pour être convaincu par toute la direction, et notamment par son directeur sportif Jordi Condom. Lors des autres contacts avec Seraing, le Beerschot, Chypre ou Bastia (en Nationale), il n’y avait pas cette alchimie. La volonté des Waeslandiens de me faire venir absolument, en faisant de moi un élément important, m’a séduit. Début janvier, je suis allé les retrouver en stage en Espagne.Rejoindre Beveren chaque matin, ce n’est pas aussi simple que Charleroi…Cela reste raisonnable. Depuis le Brabant wallon, où nous sommes bien installés, cela me prend une petite heure. Et, surtout, je m’entraîne de nouveau avec un objectif bien précis. Même si la montée en Pro League ne sera pas facile avec Westerlo, et le RWDM qui s’est très bien renforcé cet hiver, cela reste une énorme motivation. Lors de mon premier match à Virton, en dépit de très mauvaises conditions et d’un déplacement de trois heures, j’étais heureux comme un gamin de pouvoir rejouer.Vous rêvez de retrouver la Pro League la saison prochaine ?Waasland-Beveren voulait me faire signer pour un an et demi mais j’ai préféré me contenter de 6 mois pour refaire le point en mai. J’aurai 38 ans le mois prochain mais j’ai encore le feu sacré. Cela m’a rassuré après des mois de doutes au Mambourg. J’avoue que j’avais fini par me demander si j’étais encore capable d’apporter quelque chose à une équipe, mais toutes les offres que j’ai reçues m’ont rapidement donné la réponse. Ce que j’ai vécu à Charleroi les 6 derniers mois était tout simplement incohérent.Comment êtes-vous passé en l’espace de quelques semaines du statut de meilleur Zèbre 2020-21 à celui de réserviste cette saison ?C’était même pire que réserviste. J’ai carrément été écarté du groupe à deux reprises, dont ce fameux match à domicile contre Malines où, après m’avoir dit que je ne faisais pas partie du groupe, le coach m’a prié de venir quand même au stade pour recevoir mon trophée du « Zèbre d’or » Ahurissant ! D’un point de vue sportif, ce furent les six mois les plus durs de toute ma carrière. Je n’avais aucune perspective : quoi que je fasse à l’entraînement, ou lors des matches amicaux, je savais que rien ne changerait. C’était horrible de s’entraîner dans ces conditions. C’était d’autant plus difficile que je n’avais jamais connu, durant toute ma carrière, des entraînements aussi exigeants physiquement. À force de m’entraîner la semaine et de m’échauffer tout le match pour ne rentrer qu’à la 89 e minute, j’avais fini par être dégoûté. J’étais déprimé en me levant chaque matin, je n’avais jamais connu un tel sentiment.Votre relation avec Edward Still n’était plus tenable ?Humainement, le contact était bon. On ne s’est jamais pris le bec. Je suis resté le plus calme et le plus respectueux possible. Nous avons eu plusieurs réunions avec lui et Mehdi Bayat, mais il m’avouait qu’il ne s’attendait pas à autant de concurrence en milieu de terrain après les transferts de l’été.Est-il parvenu à vous convaincre ?Lorsque vous avez été élu le meilleur joueur du club durant une saison en tant que nº6 et que le nouveau coach vous déplace pour vous aligner milieu droit offensif, il y a de quoi se poser des questions. Tout le monde sait que j’aime jouer offensivement mais, à mon âge, ce n’est plus la même chose. Plus on vieillit, plus on recule dans le jeu. Me mettre à cette place, c’était me sacrifier pour laisser la place à d’autres. Même s’il me l’avait dit lors de notre premier entretien téléphonique, avant même que je ne prolonge mon contrat d’un an, je ne m’attendais certainement pas à vivre un tel calvaire. J’aurais préféré qu’il me dise ‘Tu ne joueras pas ou vraiment très peu cette saison mais tu es chez toi ici à Charleroi et ce sera un plaisir de te compter dans le groupe pour nous apporter toute ton expérience’.Vous auriez alors pris une autre décision, l’été dernier ?Bien sûr ! Je devais signer à l’Union au mois de juin, après avoir visité les installations et y avoir rencontré Chris O’Loughlin, le directeur sportif. Je regrette évidemment de ne pas y être allé quand je vois ce que les Unionistes réalisent actuellement. Si j’avais dit oui, je serais aujourd’hui dans l’équipe qui fascine toute la Belgique. C’est très frustrant. J’ai dû vivre avec ça pendant six mois.Pourquoi aviez-vous refusé la proposition de l’Union l’été dernier ?J’étais en fin de contrat chez les Zèbres et donc totalement libre mais j’ai commis l’erreur d’opter pour la facilité. À Charleroi, je sortais d’une bonne saison à titre personnel et j’avais la promesse de voir mon beau contrat être prolongé. Les trajets étaient aussi plus simples, avec mon gamin qui joue en U10 au Sporting. Des déplacements de 30 minutes, c’était l’idéal. À l’Union, j’aurais dû aller m’entraîner chaque jour à Lierre, en région anversoise. Mais, finalement, je fais plus de route aujourd’hui pour aller à Beveren… Felice Mazzù est un coach génial avec lequel j’aurais vraiment aimé travailler. Encore aujourd’hui, je ne comprends pas très bien pourquoi j’ai fait ce choix.Prolonger à Charleroi au détriment de l’Union, ce fut le plus mauvais choix de votre carrière ?Ce fut sans contestation le plus mauvais oui.La résiliation de votre contrat à Charleroi, par contre, fut une délivrance ?J’ai été libéré d’un poids incroyable, vous ne pouvez même pas imaginer. Je me suis senti soulagé. Ce jour où j’allais jouer moins devait bien arriver tôt ou tard, mais pas de cette façon. Je n’aurais plus pu faire un jour de plus, je n’aurais pas eu la force de partir en stage hivernal avec les Zèbres. Lors du dernier match contre Louvain, alors que six titulaires étaient absents, je me suis malgré tout retrouvé sur le banc. Là, j’ai failli laisser sortir toute la frustration et la colère qui s’étaient accumulées, il était vraiment préférable que je parte. Au moins comme ça, je suis parti sans faire de vagues.Et en bons termes avec Mehdi Bayat…Oui, en très bons termes. Je profite de cette interview pour encore le remercier ainsi que le président Fabien Debecq et toutes les personnes qui m’ont si bien accueilli. Je n’ai pas eu la chance de beaucoup les côtoyer vu qu’on a joué toute la saison dernière sans public à cause du Covid, mais le courant passait bien avec les supporters. Ils m’ont adopté, ils m’adoraient et inversement. C’est dommage d’avoir dû quitter le club comme ça, mais je suis certain qu’ils comprennent ma décision.Au niveau familial, la situation était-elle supportable ?J’ai heureusement réussi à laisser tout ça de côté. Mes proches en ont assez bavé durant toutes ces années quand je revenais de très mauvaise humeur à la maison après une défaite. Au club, dans le vestiaire, je m’amusais bien avec beaucoup de jeunes joueurs et une super-ambiance. Je peux même parler d’une relation fraternelle avec des jeunes que j’entraînais la saison dernière durant mes cours d’entraîneur. Tout cela m’a permis de rester positif.Abandonner la D1 pour Beveren fut forcément douloureux…La D1B ne m’a pas fait peur. N’oubliez pas que j’avais quitté l’Olympiacos et la Ligue des champions pour aller jouer en Ligue 2, à Lens. C’est un bon niveau cette D1B. Le plus important pour moi était de retrouver les joies du quotidien de footballeur. Ces dernières semaines m’ont apaisé : je pense avoir encore de beaux restes.Combien d’années vous voyez-vous encore jouer ?Le plus longtemps possible. Je suis très bien physiquement et, tant que le plaisir est là, je continuerai. À Charleroi, on a énormément travaillé sur l’aspect physique. Parfois même à l’excès.C’est-à-dire ?Ce travail physique à outrance, c’était la voie que le coach avait décidé de prendre mais c’était, à mes yeux, beaucoup trop, d’ailleurs je n’ai jamais ressenti durant les matches que nous survolions nos adversaires physiquement grâce à toutes ces courses faites durant la semaine. Je n’avais jamais connu une telle charge de travail, que ce soit à Gand, à Anderlecht, à l’Olympiacos, à Bastia, à Nantes ou à Lens. C’était la première fois que je courais autant et pourtant, dieu sait si je suis un marathonien. Mais bon, Edward Still fait partie d’une nouvelle génération d’entraîneurs, et il faut respecter cela. Il sera intéressant de voir ce que cela donne sur le long terme avec un même groupe de joueurs.Les supporters du RFC Liège commencent à désespérer. Reviendrez-vous, comme promis, finir votre carrière chez les Sang et Marine ?Je suis en contact permanent avec le président Jean-Paul Lacomble. Mais, pour un retour en janvier, la conjoncture n’était bonne ni pour moi, ni pour Liège. Le football amateur était complètement dans le brouillard au moment où j’ai signé à Beveren. Personne ne savait si l’on rejouerait en février. À mon âge, je ne pouvais pas prendre ce risque. En plus, Liège a une très bonne équipe, qui reste en pleine course pour la montée. On a bien pesé le pour et le contre avec le président. Les supporters liégeois doivent aussi se mettre à ma place : si je sens que je peux encore jouer au plus haut niveau et que je reçois des propositions du niveau supérieur pourquoi devrais-je y renoncer maintenant ?Vous comptez battre un record ?Vitorino Hilton a bien joué jusqu’à 43 ans à Montpellier, pourquoi ne pas le dépasser ? Cela dit, ce n’est pas un record que je recherche, je veux surtout prolonger le plaisir. Mon corps me dira quand il sera temps d’arrêter mais l’heure n’est pas encore venue.Cette condition physique hors du commun, c’est avant tout du travail ou de la chance ?Un peu des deux. J’ai toujours été très consciencieux durant ma carrière, en me soignant et en faisant attention à mon alimentation.Ma femme vous dira sans doute que je ne faisais pas assez de choses à la maison mais quand je vois où j’en suis aujourd’hui – ses récents tests médicaux à Beveren ont impressionné – je constate que le repos est l’une des principales clés de la longévité d’un sportif. Je ne crache jamais sur une sortie après un match mais, en semaine et la veille des rencontres, je me suis refusé énormément de restos, de mariages ou d’autres réunions de famille.Votre carrière de joueur n’est pas encore terminée mais vous préparez déjà activement celle d’entraîneur…J’ai déjà le diplôme UEFA A en poche. C’est une belle option.Et si Anderlecht vous avait appelé, il y a quelques semaines, pour rejoindre le staff de Vincent Kompany ?Que ce soit en provenance d’Anderlecht ou d’ailleurs, j’aurais pu arrêter ma carrière de joueur pour un tel projet. On verra si cela arrivera dans les mois ou les années qui viennent, mais j’ai clairement l’ambition de devenir entraîneur.Je veux grandir là-dedans, comme je l’ai fait la saison passée en coachant les U21 de Charleroi. Je veux d’ailleurs entraîner d’autres jeunes prochainement, car je souhaite être le mieux préparé possible dès qu’une opportunité se présentera.Quels sont vos modèles en termes de coaching ?Que ce soit van den Brom, Jacobs, Hasi, Conceiçao, Oscar Garcia, Ranieri ou Makelele, ils m’ont tous appris énormément. Même Edward Still, avec ses analyses video très poussées, ses entraînements ultras dynamiques et sa vision tactique, m’a beaucoup apporté.Mais c’est votre ami Sergio Conceiçao que vous rejoindriez le plus volontiers…S’il m’appelle demain pour venir dans son staff, j’arrête tout et je le rejoins dans l’heure sans hésiter. Ce fut mon meilleur coach, à tous les niveaux. Mais Sergio me connaît trop bien. Il sait que je fais de la résistance et que mon envie de jouer reste trop présente.Quel regard portez-vous sur l’évolution d’Anderlecht ces derniers mois ?Après des mois, voire des années de tâtonnements, je vois une nette évolution. Il y a encore des hauts et des bas ainsi qu’une fragilité, mais Vincent Kompany ne change plus ses plans chaque semaine. On y voit plus clair. Anderlecht fait actuellement partie des trois meilleures équipes du championnat belge.Les Mauves sont-ils, à vos yeux, des candidats au titre ?Je place les Anderlechtois parmi les candidats au titre avec les Unionistes, l’Antwerp et les Brugeois, car ce sera plus serré que les saisons précédentes où Bruges faisait cavalier seul. Mais il faudra aller chercher l’Union, qui pourrait signer un exploit digne de Leicester.Si le football occupe toujours l’essentiel de votre temps, le padel est également venu prendre une place très importante dans votre vie avec l’ouverture, toute récente, d’un grand complexe dédié au padel à Saint-Georges, en région liégeoise…Les premiers contacts avec Steve Darcis à ce sujet remontent au premier confinement. Avec les deux autres associés – Jérôme Peeters et Maxime Diederickx – nous avons mis 9 mois à faire éclore ce projet Planet Padel. Il est ouvert depuis la Noël et propose cinq terrains intérieur et quatre extérieur. Avec, en outre, une plaine de jeu, un club house, un resto, une salle de sport multi fonction ainsi que des salles de séminaires pour les entreprises de la région ou encore un simulateur de golf. L’inauguration officielle aura lieu en grande pompe. Je pense que Steve et moi avons le carnet d’adresses nécessaire pour organiser quelque chose de beau avec des tennismen et des footballeurs célèbres.Je conseillerais juste à Steve de s’entraîner un peu plus au padel car je l’ai battu récemment. Même si, je dois le reconnaître, je jouais avec le nº1 du padel en Belgique (Jérôme Peeters).Vous devenez peu à peu un homme d’affaires…J’avais déjà mis sur pied des projets immobiliers par le passé mais ici, ça change complètement et cela part dans tous les sens. Pour preuve nous avons aussi créé ma femme et moi une marque de vêtements pour enfants (www.Kids-me.be).C’est chouette de sortir du monde du foot, mais ce n’est pas de tout repos. Je n’avais jamais été autant occupé. Pour la première fois de ma vie, je me suis acheté un agenda.

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