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Felice Mazzù : des défis à Anderlecht, un vide à l’Union  
Felice Mazzù : des défis à Anderlecht, un vide à l’Union  

 FRÉDÉRIC LARSIMONT ET XAVIER THIRIONEn choisissant Felice Mazzù comme successeur de Vincent Kompany, la direction d’Anderlecht est convaincue qu’elle verra désormais des Mauves plus matures, plus incisifs et surtout moins instables. Mais à quel prix sur l’ADN anderlechtois ?   Au parc Duden, où on a choisi une forme de continuité avec Karel Geraerts, on se demande comment on va digérer ce départ inopiné alors que la saison de la confirmation se profile. next

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Anderlecht n’aura pas traîné en chemin. Trois jours à peine après avoir acté le divorce d’avec Vincent Kompany, il a entériné l’arrivée de son successeur Felice Mazzù (56 ans). Un accord a été trouvé entre toutes les parties et à tous les niveaux samedi matin. Tout devrait être signé ce lundi. Les directions des deux clubs sont également rentrées en contact ce week-end.Mazzù, en dépit d’une proposition de Lille qui le tentait également, va signer au Sporting un contrat à durée indéterminée et a reçu l’autorisation de pouvoir emmener avec lui une partie de son staff unioniste. Il emmènera ainsi au parc Astrid l’analyste vidéo Sandro Salamone, le préparateur physique Thibaut Meyer ainsi que le coach des gardiens Laurent Deraedt.Priorité des dirigeants mauves et en particulier de Wouter Vandenhaute, Felice Mazzù ne sera par contre pas accompagné de l’ex-Brugeois Karel Geraerts qui deviendra le nouveau T1 de l’Union. Comme T2 au Sporting, le Carolo a choisi Samba Diawara (voir ci-contre).A l’Union, même si l’on faisait mine ces dernières heures de croire encore en un improbable retournement de situation, on avait compris depuis le début que les termes du contrat liant son entraîneur à succès au parc Duden ne lui permettraient pas de lutter avec le voisin anderlechtois.Par rapport à ce qu’il gagnait à l’USG, Mazzù améliorera considérablement son salaire à l’ombre de Saint-Guidon. L’entraîneur de l’année se voit par ailleurs offrir une nouvelle occasion de se prouver dans un club du top, deux ans et demi après son échec à Genk où il avait été remercié après à peine 21 matches. Et tout cela en restant en Belgique, proche de son papa, comme il le souhaitait.Mazzù a offert à l’Union un titre en D1B et une saison extraordinaire en Jupiler Pro League, seul le système des playoffs et le manque d’efficacité face à Bruges ayant privé le club de la Butte d’un douzième titre de champion de Belgique. Mais, en restant au parc Duden, l’ancien mentor de Charleroi aurait eu beaucoup plus à perdre qu’à gagner.En sera-t-il autrement à quelques kilomètres de là du côté de Saint-Guidon ? La pression qui pèsera sur ses épaules sera très forte à Anderlecht, une majorité des supporters anderlechtois l’attendant au tournant après le départ de leur icône Kompany. Mais il se devait de relever ce défi. Après avoir entraîné entre autres Nivelles, Marchienne-au-Pont, le CS Brainois, Tubize ou le White Star Woluwe, le Carolo vit un rêve éveillé en rejoignant le club le plus titré de Belgique. Un club pour la énième fois en pleine reconstruction et auquel il vient de donner une leçon tactique à quatre reprises en une saison, mais qu’il entend bien replacer au sommet du football belge. En tant que… premier coach wallon de l’histoire anderlechtoise.

UN DÉFI DE TAILLE POUR LE NOUVEAU T1 DES MAUVES 

Un équilibre à trouver entre   l’ADN anderlechtois et le style Mazzù 

 GUILLAUME RAEDTS ET XAVIER THIRIONprevnext

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Alors que l’officialisation de Felice Mazzù comme nouvel entraîneur du Sporting d’Anderlecht devrait tomber sous peu, de nombreuses questions se posent sur un mariage que personne n’avait vu venir il y a encore une semaine ou deux.

1 Un nouveau staff mais pas Geraerts

Dès les premières négociations avec la direction anderlechtoise, Felice Mazzù a été clair : c’est avec l’ensemble de son staff unioniste, ou en tout cas la majeure partie, qu’il entendait débarquer au parc Astrid. Quoi qu’il en soit, il ne pourra compter chez les Mauves sur Karel Geraerts, l’Union étant bien décidée à conserver l’ex-Brugeois et même à en faire son nouveau T1. Mais Mazzù emmènera avec lui au Sporting l’analyste vidéo Sandro Salamone, l’entraîneur des gardiens Laurent Deraedt et le préparateur physique Thibaut Meyer, en attendant son ancien adjoint à Charleroi, Samba Diawara (voir ci-contre). Côté anderlechtois, où l’on n’avait de toute façon pas renouvelé les contrats des amis de Vincent Kompany (Ngalula et Munienge), on a donc accepté une grande partie des conditions de Felice Mazzù tout en souhaitant construire un staff solide et cohérent. Plus question, dit-on à Neerpede, de n’avoir que des « proches » du T1 sur le banc de touche comme ce fut le cas avec Rodyse Munienge, un ami d’enfance de l’ancien Diable. Reste à savoir ce qu’il adviendra des autres membres du staff de Kompany à l’image de Willem Weijs, T2, Jelle ten Rouwelaar, entraîneur des gardiens, ou encore des Bram Geers (coach physique), Kevin Ried (analyste vidéo) et Eliot Tybebo (analyste vidéo).

2 Enfin, de la grinta ?

Les Anderlechtois ont trop souvent manqué d’engagement et de concentration sous Vincent Kompany. Avec Felice Mazzù, les Mauves espèrent ne plus louper presque systématiquement leurs débuts de mi-temps tout en n’ayant pas peur de s’engager dans tous les duels. C’est souvent ce soin de tous les instants pour le collectif qui a permis à l’Union de briller tout au long de la saison dernière. Le coach carolo parviendra-t-il à ancrer ce don de soi dans les esprits mauves ? Quand on observe les profils présents dans le noyau anderlechtois actuel, ce n’est pas gagné d’avance. Mazzù aura bien du mérite à convaincre des éléments biberonnés au football léché de Neerpede tels Verschaeren, Amuzu ou Ait El Hadj, de se sacrifier pour le collectif.

3 Un football plus mature ?

Les supporters anderlechtois sont inquiets : Anderlecht va-t-il redevenir une équipe de contre-attaque, comme elle l’était sous René Weiler lors du dernier titre en 2017 et qui était exécré par une large partie des fans du RSCA ? Avec Felice Mazzù, le Sporting devrait en tout cas proposer un football plus réaliste, plus mature et moins naïf que ne l’était celui de Kompany. Même si des progrès manifestes avaient été observés ces derniers mois, la possession de balle stérile et le Tiki-taka à outrance ont souvent coûté cher aux Anderlechtois ces trois dernières années. Si le RSCA a régulièrement renoué avec l’identité anderlechtoise sous Kompany, une prestation cinq étoiles était trop souvent suivie d’une copie cochonnée. C’est, entre autres, pour gommer cette instabilité chronique et ô combien préjudiciable, que Wouter Vandenhaute a misé sur Mazzù. On rappellera quand même que c’est en reniant ses principes et en optant pour un football de… contre que Vincent Kompany avait qualifié in extremis le Sporting pour les playoffs 1 en 2021.

4 Quelle politiquede jeunes ?

Les jeunes vont-ils une nouvelle fois être relégués au second plan, à Anderlecht ? Dans les coulisses de Neerpede, on assure qu’il n’en est pas question, rappelant que le salut du club ne pourra passer que par les talents du centre de formation. Felice Mazzù réussira-t-il à trouver le parfait équilibre entre expérience et jeunesse, alors que les ambitions de la direction mauve seront plus grandes que jamais ? On a vu sous Vincent Kompany qu’il était souvent très compliqué d’obtenir des résultats tout en faisant confiance à un grand nombre de jeunes sur le terrain. Kompany était-il d’ailleurs si précieux pour les jeunes de Neerpede ? On rappellera qu’il ne croyait pas en Saelemaekers, Bornauw ou Delcroix – dans un premier temps pour ce dernier – et qu’il n’a rappelé Kana et Arnstad que très tard cette saison. Ce n’est d’ailleurs pas lui qui a lancé les carrières de Verschaeren, Lokonga, Saelemaekers ou Delcroix en Pro League. Aux Sadiki, Duranville, Debast, Aït El Hadj, Kana ou encore Stroeykens de prouver à Mazzù que « Vince the Prince » avait bel et bien la fibre juvénile. Un aspect où l’ancien coach de Charleroi devra en partie se faire violence. Pas vraiment réputé pour utiliser les jeunes à outrance dans ses précédentes expériences – en avait-il la possibilité à Charleroi ? –, Felice Mazzù devra convaincre ses détracteurs dans ce domaine. Autant parce que son noyau sera composé de beaucoup d’éléments en fin d’adolescence que par obligation vis-à-vis de ses nouveaux dirigeants.

5 Quels transferts ?

L’arrivée de Felice Mazzù va-t-elle complètement changer la politique de transferts d’Anderlecht ? Du côté du parc Astrid, où l’on dément les rumeurs annonçant les arrivées de Nielsen ou Vanzeir, on assure qu’il n’en est pas question. Les priorités anderlechtoises restent un attaquant de pointe et un back droit. Pour le reste, même si l’on sait qu’une grosse offre pour Gomez ne pourrait être refusée, on espère le moins de mouvement possible cet été. Avec un budget toujours limité de 3 ou 4 millions maximum par transfert, une exception pouvant monter jusqu’à 5 millions pour le nouveau nº9. Felice Mazzù, qui a le don de tirer le maximum de ses joueurs, devra s’adapter mais il voudra évidemment confectionner le noyau anderlechtois à son image. Pas question, pour le coach carolo, de renier ses principes ni sa philosophie qui a fait ses preuves à l’Union et à Charleroi. Chaque partie risque de devoir mettre de l’eau dans son vin. Cela débouchera-t-il sur un grand cru mauve 2022-2023 ?

6 La pression serabeaucoup plusforte que sous Kompany

L’exigeant public anderlechtois, souvent séduit par le football de Vincent Kompany, adoptera-t-il le nouveau style qu’apportera, inévitablement, Felice Mazzù avenue Théo Verbeeck ? Il faudra impérativement que les résultats suivent. Et, de préférence, dès le mois d’août, avec des préliminaires de Conférence League d’ores et déjà annoncés comme un moment-clé dans la nouvelle saison du RSCA. Un Sporting que les patrons de Neerpede voudront voir enfin jouer le titre tout en allant à nouveau très loin en Coupe de Belgique. La pression qui pèsera sur les épaules de Mazzù sera énorme dans les prochains mois. Sera-t-il capable de la gérer ainsi que l’attention médiatique ? Kompany est parvenu à relativement bien les gérer durant ses deux années comme T1, mais il avait l’immense avantage de ne pas être un entraîneur comme un autre au Sporting. Il y a reçu un crédit que plus personne ne recevra jamais à l’ombre de Saint-Guidon de la part de sa direction mais aussi de supporters qui pardonnaient énormément à leur idole. En remerciant « Vince the Prince », Anderlecht et ses boss, et du même coup le nouveau T1, ont perdu leur plus précieux paratonnerre. Felice Mazzù adore les défis. Cela tombe bien. Au RSCA, il sera de taille !

IL A TRAVAILLÉ AVEC MAZZÙ À CHARLEROI 

Samba Diawara sera son nouveau T2 

 FRÉDÉRIC LARSIMONT

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Après le préparateur physique (Thibaut Meyer), l’entraîneur des gardiens (Laurent Deraedt) et l’analyste vidéo (Sandro Salamone), il ne restait qu’une pièce au puzzle composé par Felice Mazzù lors des négociations avec la direction d’Anderlecht. Karel Geraerts espérant décrocher le poste de T1 à l’Union, l’entraîneur de l’année restera en pays de connaissance avec son nouvel adjoint : Samba Diawara, qu’il avait déjà côtoyé à Charleroi pendant un an et demi. Il ne reste plus que quelques formalités après avoir obtenu l’accord de Mehdi Bayat ce week-end. Contacté personnellement par Mazzù, l’administrateur-délégué n’a pas fait obstacle au départ de son T3 auquel Edward Still ne semblait pas non plus s’accrocher.Arrivé au Mambourg en janvier 2018 en provenance du Pole Performance de Saint-Trond, l’ancien défenseur international malien (14 sélections, 1 but) avait déjà failli être amené à Genk par Mazzù mais la direction limbourgeoise s’y était opposée, comme elle l’avait d’ailleurs fait avec Karel Geraerts pour le poste de T2.Outre les derniers détails juridiques du contrat de Mazzù qui sera couché noir sur blanc ce dimanche avant d’être paraphé ce lundi, la journée de samedi a donc été consacrée aux négociations avec Diawara. L’ancien joueur du Red Star (L2), Troyes (L1), Istres (L2), Louhans-Cuiseaux (L2), Union Saint-Gilloise (D1B) et Tubize (D1B) a trouvé un accord de principe avec le RSCA, nous dit-on dans les couloirs du parc Astrid. Après Karim Belhocine et Edward Still, Diawara travaillera cette fois sous les ordres de son troisième entraîneur au plus haut niveau en la personne de Felice Mazzù. Là aussi, et sauf retournement de situation qui paraît désormais improbable, un contrat à durée indéterminée devait lui être soumis ce dimanche, une fois les termes de la collaboration rédigés en bonne et due forme.

L’HÉRITAGE DE MAZZÙ À L’UNION 

Il sera difficile pour Karel Geraerts de faire mieux  

 VINCENT MILLERprevnext

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L’Union s’attendait aux départs de plusieurs de ses joueurs-clés en cette fin de saison. Mais pas à celui de son entraîneur. Ou en tout cas, pas avant qu’Anderlecht ne lance l’offensive cette semaine afin de trouver un remplaçant à Vincent Kompany. D’ailleurs, au lendemain de la cérémonie des Pro League Awards, lundi dernier, les discussions concernant une prolongation du tacticien carolo semblaient aller bon train.Ce départ, peut-être encore plus que tous les autres, pourrait dès lors faire très mal à l’Union. Car sous Mazzù, cette dernière s’est métamorphosée. Elle est en effet rentrée dans une nouvelle galaxie. De « petit club » qui attire la sympathie, elle est devenue une formation respectée et crainte par tous en Belgique. Une formation passée de l’anonymat de la D1B aux tours préliminaires de la Ligue des champions, en deux ans à peine.72% de victoiresÀ l’Union, Felice Mazzù aura importé la culture de la gagne. Que ce soit lors des entraînements ou des amicaux, seule la victoire primait. L’exemple le plus frappant eut lieu lors de la préparation de cette saison. L’Union avait disputé une dizaine de matches amicaux et les avait pratiquement tous remportés. « Je veux que mes joueurs aient envie de tout gagner, peu importe qu’on joue contre une équipe amateur de D3 ou bien contre une D1A confirmée », avait-il alors expliqué.Et cela s’était vérifié durant la saison puisque l’Union a réalisé retournements de situation épiques, alors qu’elle était bien mal embarquée. Dont le plus illustre face à Seraing le 16 octobre 2021 lorsqu’elle allait finalement l’emporter 4-2 alors qu’elle était menée 0-2 à la mi-temps et réduite à 10. « Dans ce genre de match, c’est le mental qui fait la différence », avait-il lâché.Au total, championnat et Coupe de Belgique compris, Felice Mazzù aura remporté avec l’Union 51 rencontres, réalisé 10 nuls et concédé 11 défaites. Le tout, en 72 matches coachés. Il totalise donc un bilan exceptionnel de 72% de victoires !Il a sorti le meilleur de ses joueursSous sa houlette, nombre de joueurs se seront sublimés. De parfaits inconnus du grand public seront devenus des joueurs convoités par les plus grandes écuries, aussi bien belges qu’européennes. Le plus bel exemple est celui de Deniz Undav. Arrivé du SV Meppen, club de D3 allemande, il y a deux ans, il quitte aujourd’hui la Belgique auréolé du titre de meilleur joueur du championnat et meilleur buteur, ainsi qu’avec un beau transfert à Brighton en poche. Une transaction à 7 millions d’euros qui permet à l’Union de réaliser une superbe opération financière puisqu’il était arrivé libre durant l’été 2020.Autre joueur « symbole : Dante Vanzeir. Alors que sa carrière semblait ne jamais vouloir décoller, Mazzù allait le convaincre de quitter Genk, où ils s’étaient connus lors du bref passage du tacticien carolo en 2019, pour le rejoindre à l’Union. Un pari payant puisqu’il allait devenir le meilleur buteur de D1B avec 19 goals (à égalité avec Mikautadze) en 2020-2021, avant de planter douze buts et distribuer dix assists cette saison en D1A. Des performances qui allaient même lui ouvrir les portes des Diables. Une sélection qu’allait aussi découvrir Siebe Van der Heyden, devenu international au mois de mars dernier. Encore un joueur revanchard qui aura acquis une autre dimension avec le coach carolo.Un entraîneur qui correspondait dès lors bien au projet de la direction qui, grâce à ses immenses bases de données, parvient à dénicher des éléments prometteurs aux quatre coins de l’Europe. Des joueurs dont le talent ne demande qu’à éclater au grand jour. Ce que se chargeait de faire Felice Mazzù.Il a créé un engouement … dans le monde entierDurant 48 ans, l’Union a végété dans les divisions inférieures jusqu’à sa remontée en D1A cette année. Si les fidèles n’auront jamais lâché le club durant toute cette période, force est de constater que les travées du stade Marien étaient plutôt clairsemées. Une réflexion qui valait également ces dernières années lorsque le club évoluait en D1B. Mais en quelques mois, la situation a changé du tout au tout. Cette saison, dégoter des tickets pour un match à domicile relevait plutôt de la gageure. D’ailleurs, les trois rencontres des playoffs se sont disputés à guichets fermés.Un engouement qui s’est également ressenti au niveau du merchandising puisque les maillots sont partis comme des petits pains. A tel point que tous les fans qui en désiraient un n’ont pas pu être contentés.Les succès de l’Union ont également eu un large écho en dehors de nos frontières. Nombre de médias étrangers ont consacré des reportages à la belle histoire du Petit Poucet saint-gillois. On pense, entre autres, aux Américains du New-York Times, aux Espagnols de Marca ou aux Français de L’Équipe. De quoi replacer l’Union sur la carte du football.Assurément, Felice Mazzù aura marqué l’histoire du matricule 10. À voir désormais comment celui-ci se relèvera de son départ. Une chose est certaine : il sera difficile pour son successeur de faire mieux que lui.

L’ÉDITO SPORTIF  

Le match de la dernière chance va débuter 

Chef foot

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Clap de fin pour le cercle des poètes disparus. Exit Vincent Kompany dans le premier rôle et retour à une real politik plus en phase avec l’ère du temps. Et avec les besoins inhérents à une étape de reconstruction où l’obtention d’un trophée, cinq ans après le titre de 2017, s’impose. Aux yeux du public et plus encore selon les désirs d’une direction anderlechtoise qui a vainement tendu les bras vers une Coupe de Belgique qu’il estimait lui être due par un entraîneur qu’elle a grassement rétribué pour ce faire. Et qu’elle a fini par limoger, contrairement à la fable du divorce par consentement mutuel qu’elle a tenté de vendre au grand public.Mais plus encore que la terrible désillusion du Heysel, ce sont les quatre défaites contre l’Union en l’espace d’une saison qui ont poussé Wouter Vandenhaute à mettre fin à l’expérience Kompany. Dans ces conditions, quoi de plus naturel pour le président anderlechtois que de se tourner vers l’auteur de ses tourments ? A savoir Felice Mazzù.La tradition du débauchageUne vieille tradition anderlechtoise du débauchage, qui remonte à l’époque de Constant Vanden Stock (Aad de Mos un après sa victoire en Coupe des Coupes en 1988 avec le FC Malines et dans la foulée de son titre en 1989) et poursuivie par son fils Roger (Aimé Anthuenis exfiltré après le premier titre de Genk en 1999). A l’instar des grands clubs de chaque pays, le Sporting a toujours eu le chic de la formule choc qui consiste à se renforcer en déforçant sans vergogne la concurrence.En allant débaucher Felice Mazzù, le RSCA tente donc le coup du copier-coller. Le fait de devenir le premier entraîneur wallon à la tête du plus prestigieux du pays constituera tout sauf un avantage pour le technicien carolo. Et il en est pleinement conscient au moment d’effectuer le grand saut que beaucoup lui reprocheront au nom de l’éthique et de l’attachement à l’Union.Justifier son choixDans une structure flamando-flamande, Mazzù va devoir lutter contre les a priori et le prisme au travers duquel il sera inévitablement scruté en sa qualité de petit francophone de service. Mais il bénéficiera du soutien de Vandenhaute, un homme extrêmement ouvert et sans œillères ni frontière… linguistique. Pour le reste, Mazzù devra faire ses preuves. A commencer par justifier son propre choix de quitter l’Union.En passant du deuxième classé au club qu’il a maintenu à bonne distance, le nouveau T1 d’Anderlecht s’apprête donc à… redescendre dans la hiérarchie. On s’arrête souvent au fait que Mazzù a permis à l’Union de se resituer sur la carte du football. Mais on oublie surtout que cet entraîneur a largement contribué à élargir la frange extrêmement restreinte d’un public du parc Duden qui se concentrait sur une poignée de fidèles. La hype de l’Union Saint-Gilloise, le naturel d’une ambiance bon enfant, le retour aux bases d’un foot joyeux et populaire, ce sont lui, ses résultats et le supplément d’âme qu’il parvient à insuffler partout où il passe qui en ont composé, en grande partie, la recette gagnante.Sans pouvoir le dire officiellement, Anderlecht rêve dès lors d’une transposition du modèle saint-gillois quelques kilomètres plus loin. Aujourd’hui, Mazzù part certes de plus loin que son prédécesseur en termes d’aura, mais son tour de main et sa vision des relations humaines sont inimitables.Hormis les contours du recrutement, tout est donc en place pour que le dernier étage de la fusée mauve se détache enfin. Une sorte de match de la dernière chance dont le coup d’envoi est programmé pour la reprise du prochain championnat. Bonjour la pression. Et bientôt bye-bye la frustration ? Le défi est à la fois à la mesure de Mazzù et à la démesure d’Anderlecht. Ainsi que de sa propre Histoire à laquelle il court à perdre haleine. Depuis cinq ans. Soit une éternité.

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