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Danny Ost et Patrick Thairet lancent le derby: «En 35 ans, tout a changé»
Danny Ost et Patrick Thairet lancent le derby: «En 35 ans, tout a changé»

Ce samedi, après 35 ans d’attente -on ne le rappellera jamais assez- le derby de la Zwanze entre le RWDM et l’Union retrouvera sa place d’antan. L’occasion était belle de réunir deux acteurs du dernier match officiel, le 12 mai 1985, Danny Ost (USG) et Patrick Thairet (RWDM). Entre souvenirs, rires et analyse de la situation actuelle des deux clubs, les deux hommes ont passé un chouette après-midi autour d’une table de la Brasserie de Beersel.

Plus de 15.000 fans ont vécu, le 12 mai 1985, au parc Duden, la dernière confrontation officielle entre l’Union Saint-Gilloise et le RWDM (0-1). Samedi, au stade Machtens, les règles sanitaires ne permettront qu’à 1.400 supporters de rejoindre les tribunes, dont aucun de l’USG. En 35 ans, tout, ou presque, aura changé au sein des deux clubs ; seuls l’histoire et les titres demeurent intacts, leur permettant de traverser les époques, malgré un changement radical des mentalités.

Disputé par des Bruxellois payés par des dirigeants et sponsors de la région, devant des fanatiques de leur club, ce derby haut en couleur va quelque peu retrouver de sa superbe ce samedi soir. Mais personne, en 1985, ne s’attendait à devoir attendre tant d’années pour pouvoir, à nouveau, voir deux clubs mythiques croiser le fer. « Avant ce match du 12 mai, je me souviens surtout du match aller où nous avions pris l’eau au RWDM », relatait Danny Ost, alors défenseur des Saint-Gillois, que nous avons rencontré, ce jeudi, aux côtés de Patrick Thairet, joueur incontournable du RWDM en cette période. « Il y avait 18.000 supporters au Machtens, dans une ambiance de folie face à, il faut le reconnaître, une équipe incroyable dans les rangs molenbeekois. Au décompte final, nous avions perdu 6-1… »

« Nous venions de descendre de D1 et la montée était l’unique objectif », glissait Thairet. « L’écart de niveau était important, c’est vrai. Mais surtout, plus jamais, nous n’avions vu autant de fans dans nos travées. »

« C’était un match couperet »

Et pour cause, un derby entre l’Union et le RWDM, c’est la représentation parfaite du football que l’on aime à Bruxelles, d’une ambiance tout aussi particulière. Après le 6-1 du match aller, en 1984 donc, le retour, lui, s’annonçait tout aussi passionnant, les Molenbeekois étant toujours en lice pour le titre ; l’Union pour le maintien. « C’était un match couperet que nous ne pouvions pas louper… », se souvenait Thairet. « Si nous l’emportions, nous abordions notre dernier match face à Alost avec un peu plus de confort au terme d’une saison longue et où nous terminions sur les rotules. »

L’histoire voulait que ce derby se décide sur… un penalty concédé par… Danny Ost. « L’action, je la vois encore dans ma tête : je tackle le cuir et il n’y a jamais penalty », pointait le défenseur saint-gillois. « Sans cela, nous pouvions réaliser un résultat face à, il faut le reconnaître, un noyau impressionnant du RWDM… »

« Mais c’était un mauvais match des deux côtés. À l’époque, en avril-mai, les terrains étaient difficilement praticables et c’était le cas à l’Union. Jouer au football relatait de l’exploit ; nous ne parvenions pas à imposer notre jeu et l’Union se battait pour ne pas descendre. Dans de telles circonstances, nous étions heureux de l’emporter grâce à ce penalty… »

« Plus la même saveur »

Véritables clubmen, Danny Ost (15 ans en équipe première à l’Union) et Patrick Thairet (la même période au RWDM), savent pourtant qu’en 35 ans, le derby a changé de statut, d’image. « Ce type de match, pour les joueurs, n’a plus la même saveur qu’à notre époque », assurait Patrick Thairet. « Si pour les plus anciens fans, cela est un moment incontournable de la saison, pour les plus jeunes, ce n’est pas la même passion que ce que nous avons pu connaître. »

« Je pense même que la rivalité qu’il doit y avoir tourne, parfois, à la haine », coupait Danny Ost. « Et c’est malheureux. Moi, ce que j’espère, c’est que la convivialité demeure présente entre les supporters sur les différents réseaux sociaux. Car c’est l’essence même d’un derby entre le RWDM et l’Union. »

Sans oublier le changement total des traditions. « Au terme de ces derbies, nous buvions un verre entre joueurs des deux camps, refaisant le match encore et encore », expliquaient, de concert, Ost et Thairet. « Aujourd’hui, c’est à peine si les différents acteurs de cette rencontre se connaissent. »

Et alors que le RWDM était l’ogre de la Division 2 il y a 35 ans, le rapport de force entre les deux cercles bruxellois a, aujourd’hui, changé. L’Union SG est favorite dans la course au titre tandis que le RWDM devra jouer des coudes pour se maintenir. « Nous ne parlons plus des mêmes budgets non plus. C’est, finalement, inversement proportionnel au passé que nous avons connu », clamait Danny Ost. « Et que pour tenir la cadence au sein du football professionnel belge, il faut de solides « petro-dollars » à l’heure actuelle », ajoutait Patrick Thairet.

Qu’à cela ne tienne, un derby de cette renommée doit offrir aux fans des deux camps et neutres du spectacle, du suspense et de l’abnégation. « C’est ce que l’on espère, oui », souriait Danny Ost, qui commentera le duel au micro d’Eleven Sport ce week-end. « Si cette sensation de Zwanze sera moins présente sans les cortèges d’avant-match et dans un stade moins rempli, gageons que le football nous ramènera quelques années en arrière ! »

Place au foot et à une nouvelle histoire pour les deux formations bruxelloises !

UNE PAGE DE SÉBASTIEN HELLINCKXJeudi, Septembre 24, 2020 – 19:41

«Ce que Dailly a fait au RWDM, chapeau!»

En 2015, lors de la renaissance du RWDM c’est un certain… Danny Ost qui était le premier entraîneur de l’équipe mise sur pied par Thierry Dailly, en D3 amateurs. « Et les conditions dans lesquelles nous nous entraînions, c’était délicat (sic) », glissait-il. « Si j’ai été écarté assez rapidement, je ne regrette pas mon choix. Ce fut une expérience inoubliable, avec plus de 4.000 fans pour notre premier match à domicile. Mais en 2015, l’équipe avait été montée en quelques jours, sans qu’il n’y ait vraiment de liant au sein du noyau. »

Et personne n’aurait cru, qu’en 2020, le RWDM parvienne à retrouver le football professionnel. « C’est même inespéré, soyons honnêtes », avouait Patrick Thairet. « Le club a grandi à une grande vitesse et va devoir travailler dur pour se maintenir. D’autant que pour les jeunes, c’est important de pouvoir affronter des équipes au niveau Élites. »

Dans les faits, le RWDM aura en tout cas mis tout le monde d’accord : le club retrouve, petit à petit, ses lettres de noblesse. « Je ne croyais pas au projet au moment où Thierry m’en avait parlé », se souvenait Thairet. « Mais il a été au bout des choses et il a eu raison. L’engouement, les supporters et les résultats : il a réussi son pari, même si sa tâche ne sera pas terminée… »

Reste à savoir si le RWDM parviendra à passer un nouveau cap pour jouer dans la cour des grands en D1B. « Le parcours actuel, c’est très beau. Mais pour progresser, il faudra s’ouvrir à de nouveaux investisseurs », assurait Danny Ost. « Du côté de l’Union, le club a aussi changé de statut, l’aspect professionnel prenant le pas sur le côté familial. Mais c’est normal, je présume… »Jeudi, Septembre 24, 2020 – 19:44

À la tête d’une Brasserie et Directeur de l’académie

S’ils suivent encore avec insistance les résultats de leurs deux clubs de cœur, Danny Ost et Patrick Thairet ont, aussi, une activité professionnelle en parallèle. L’ancien défenseur unioniste tient toujours la Brasserie de Beersel tandis que l’élément molenbeekois s’occupe, lui, de la piscine de Molenbeek. Entre autres, puisque Thairet est également le directeur technique de l’académie du RWDM. « Nous l’avons remise sur pied il y a cinq ans », souriait-il. « Et nous sommes contents d’avoir pu grimper en Élites avec nos catégories de jeunes suite à la promotion en D1B de l’équipe première. C’est une bonne chose pour nos joueurs qui, après quatre saisons en Iris commençaient à être à l’étroit. Nous en avons perdu nombre d’éléments qui rejoignaient des clubs en Élites, ne pouvant leur offrir ce niveau-là de compétition. Aujourd’hui, je gère 39 équipes et près de 600 jeunes ! »

Et dire qu’il avait décidé de ne pas continuer dans le monde du football. « Je n’aurais jamais accepté ce poste dans un autre club. Le RWDM, j’ai envie de l’aider à grandir. »

Régulièrement présent dans les travées de l’Union SG, Danny Ost a, pour sa part, digéré comme il le pouvait, la période de Covid qui a touché le secteur de l’horeca. « Mais je touche du bois : nous avons eu la chance de connaître une excellente période lorsque nous avons pu réouvrir », pointait-il. « La Brasserie tourne bien et nous espérons que cela continue de la sorte dans les mois et années à venir. »

Avec, qui sait, un retour au bord des terrains en tant qu’entraîneur ? « Il ne faut jamais dire jamais, mais ce n’est pas à l’ordre du jour… »

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