custom-header
/*
*/
D2 et D3 amateurs: « C’est la mort   des petits clubs »
D2 et D3 amateurs: « C’est la mort des petits clubs »

Le nouveau règlement de l’Union belge relatif aux infrastructures pourrait faire des dégâts

LAURENT MAES
Deux dispositions font grincer les dents des clubs amateurs : un terrain d’une largeur de 64 mètres (au lieu de 60) et une zone neutre obligatoire   de 3 mètres.
Un mail adressé aux clubs de D2 et D3 amateurs sème la panique au sein des clubs francophones depuis le début de la semaine. Celui-ci rappelle une décision prise en 2013 par la Commission Nationale d’Etudes de l’Union belge concernant la modification de la largeur réglementaire des terrains de tous les clubs des divisions amateurs. Elle sera portée de 60 à 64 mètres. Les clubs doivent, en outre, délimiter une zone neutre de trois mètres et installer un éclairage conforme autour de leur surface de jeu.
Ces dispositions, qui ont pris court en juillet 2015, donnaient un an de délai pour la mise en conformité. Passé cette échéance, les clubs qui n’ayant pas effectué les travaux nécessaires se verront rétrogradés en… première provinciale.
« C’est la mort du foot amateur francophone car seuls 20 des 76 clubs francophones seraient en ordre actuellement », s’emporte le député Vincent Sampaoli, auteur du courriel adressé aux clubs et qui a interrogé le Ministre Furlan, en charge des infrastructures sportives, à ce sujet. « On fout en l’air le travail des bénévoles et des clubs. De plus, ceux-ci demanderont des subsides à la Région Wallonne mais elle ne saura jamais suivre financièrement. On parle aussi du placement d’un éclairage (avec un délai de trois ans pour la mise en conformité). Pour les clubs qui n’en disposent pas actuellement, car ils évoluent à domicile le dimanche après-midi, cela coûterait environ 50.000 euros. Et il n’y a pas que le foot à subsidier, d’autres sports ont aussi leur légitimité. »
Au sein des clubs, l’indignation est grande. A Waterloo (D3 amateurs), on vient de terminer des travaux pour agrandir le terrain à 60 mètres au lieu de 56. Coût : entre 15.000 et 20.000 euros. De certains côtés, comme à Tilleur, il faudrait enlever une partie de la tribune pour grappiller les précieux centimètres tandis que, à Huy, le terrain est coincé entre la tribune et la buvette d’une part et le hall omnisports d’autre part. « A Andenne (NDLR : qui évolue en P1 namuroise), si on doit élargir, il faut démolir le synthétique. On ne jouera pas mieux sur une surface qui fait 64 mètres de large plutôt que 60 ! »
Les clubs de provinciales sont aussi concernés par la mesure concernant la zone neutre. Sclayn a d’ailleurs connu quelques frayeurs la semaine dernière puisque le comité provincial namurois lui a interdit toute rencontre sur son terrain. En cause, une zone neutre de 2,60 mètres. Dans l’urgence, les travaux ont été effectués et tout est rentré dans l’ordre. «Je ne comprends pas cette obligation », poursuit Vincent Sampaoli. « En France et en Allemagne, les dimensions sont inférieures. »
Une application « bête et stricte » du règlement, sans la moindre dérogation, engendrerait donc la relégation de plusieurs clubs dans chaque province. Et ils seraient remplacés par… des montants supplémentaires de P1 qui devront à leur tour transformer considérablement leurs installations dans un délai de 12 mois. Une extrapolation qui montre bien le ridicule de la situation. « Il faut modifier ce règlement, pas donner une dérogation à 56 clubs, sinon ça devient la règle », conclut le député.
Alors, révolution un an à peine après la réforme du foot amateur ou pétard mouillé ? On attendra la réponse officielle de l’Association des Clubs Francophones de Football (ACFF) dans les prochaines semaines.
DANIEL BOCCAR, DIRECTEUR TECHNIQUE DE L’ACFF, CALME LE JEU

« Il y aura des tolérances et des dérogations »

Daniel Boccar, le directeur technique de l’ACFF, a tenu à calmer le jeu. « Nous allons préparer une réponse à M. Sampaoli, qui panique trop vite. Les nouvelles directives seront assouplies car le but n’est pas de mettre la moitié des clubs en péril. Je vais participer à une cellule de réflexion concernant le nouveau règlement, en ayant conscience des problèmes. Il y aura des tolérances. Je proposerai aussi un délai supplémentaire pour se mettre en ordre, mais je ne suis pas seul décideur. Par contre, on ne veut plus de clubs de Nationales qui évoluent sur une pelouse de 55 mètres de large ni de nouveaux synthétiques qui ne font que 55 ou 58 mètres. Pour quelques milliers d’euros en plus, ils ont un terrain aux normes du haut niveau. Demandez aux joueurs et aux entraîneurs s’ils aiment se produire sur de si petites surfaces. Les nouvelles règles ont été établies pour avoir un foot unique. On n’empêchera cependant pas un club de D2 amateurs, dont le terrain de 60 mètres est enclavé, de jouer. Le règlement prévoit d’ailleurs des dérogations pour les terrains où les adaptations sont « matériellement impossibles ». Par contre, on estime que ceux dont la largeur est de 54 mètres et qui sont propriétaires d’un bout de terrain à côté peuvent faire l’effort de se mettre en conformité. Vous voyez, ce ne sont donc pas 56 clubs qui sont concernés ! »
Pas de dérogation en vue, par contre, pour la zone neutre. « Je n’y crois pas à cause d’un problème d’assurances. Elles se sont déjà retournées contre l’Union belge quand des obstacles se trouvant trop près du terrain occasionnaient des blessures. Cela fait donc jurisprudence. »
Et quid de l’éclairage ? « Il n’y a aucune obligation. M. Sampaoli fait paniquer les gens », conclut le DT de l’ACFF.

Tilleur : « Nous ne sommes pas les premiers visés »

D.S.
A Buraufosse, où évolue le RFC Tilleur (division 3 amateurs), le sujet ne fait pas partie des préoccupations premières. «Notre terrain fait 62 mètres sur 110 », confie Daniel Renard, le manager des Métallos, précisant que le terrain avait été homologué, il y a quelques mois, pour l’ancienne division 3. « Mais on devrait se situer dans la zone de tolérance qui sera définie. Ce sera le cas, semble-t-il. On n’a donc pas le couteau sous la gorge, la zone neutre étant quant à elle pleinement conforme aux normes aujourd’hui en vigueur. »
Si l’aire de jeu devait passer de 62 à 64 mètres de largeur, une formule existe pour gagner les deux mètres manquants : il « suffirait » de rogner sur les premiers gradins de la tribune debout, ce qui nécessiterait évidemment des travaux et engendrerait un coût important, sachant que Buraufosse étant un stade communal, ce serait à la commune de Saint-Nicolas de prendre les décisions et les faire exécuter. « Mais je le répète, il n’y a pas le feu au lac », tempère Daniel Renard. « Ce sont les terrains qui ne font que 60 mètres de largeur ou moins qui sont visés en premier lieu… »
RÉGION DE CHARLEROI

Solre ne peut élargir ses terres

CÉ. M. (AVEC MA. ST.)
En région carolo, quatre clubs sont concernés par les normes énoncées ci-dessus. Parmi les trois représentants de D2 amateurs, l’Olympic Charleroi et Châtelet-Farciennes sont en ordre alors que le terrain du Racing Charleroi est trop court d’un mètre. Le club n’est pas inquiet puisque cela sera compensé sans mal. Cela n’est pas contre pas le cas de Solre-sur-Sambre (D3 amateurs) qui, après avoir atteint sa largeur maximale possible il y a deux ans, pour son accession en Promotion, se voit bloqué des deux côtés (par un ruisseau d’un côté, un chemin communal de l’autre), son terrain étant large de 60 mètres. Les dirigeants ne voient pas non plus de possibilité de délocalisation et espèrent donc pouvoir bénéficier d’une dérogation sans quoi ils se verraient promis à une descente forcée en P1 Hainaut.

Huy : ce   sera sans  le président !

L.M.
A Huy, on espère que le nouveau règlement ne sera pas appliqué au pied de la lettre. « Notre zone neutre est en ordre mais notre terrain fait 63 mètres au lieu de 64 », commente le président Mathot. « Si on doit l’agrandir, on doit arracher l’escalier en béton du hall omnisports, raser la terrasse des visiteurs et refaire une bande de terrain. Qui va payer ? Avec ce qui se passe à Tihange, la Ville n’a plus un sou. Et, nous, nous étions au bord du désastre il y a 6 mois. Les bénévoles se sont crevés (sic) pour faire rentrer de l’argent. Si on doit effectuer ces travaux, ce sera sans moi ! »
TOUR D’HORIZON D’AUTRES CLUBS CONCERNÉS

Hamoir coincé par un… camping

HAMOIR.

La surface des Rats mesure 60,5 mètres de large. Pour l’élargir, il faudrait peut-être réduire la surface du… camping voisin. Heureusement, il appartient à la commune.

WATERLOO.

Afin d’utiliser son terrain en herbe à la place du synthétique, le club de Waterloo a entrepris des travaux estimés entre 15.000 et 20.000 euros pour élargir le terrain de 56 à 60 mètres et ainsi être conforme aux normes actuelles. La nouvelle modification pose donc problème : « Pourquoi ne sommes-nous pas prévenus plus tôt ? Les travaux ont déjà été effectués et une personne vient la semaine prochaine pour homologuer notre terrain… »

ENTITÉ MANAGEOISE.

Il manque trois mètres au terrain du Scailmont pour être conforme (60,9m actuellement). Manage peut l’élargir mais devra empiéter sur son terrain 2… qui ne sera dès lors plus conforme pour les catégories d’âge supérieures aux U15 ! Il devra donc être agrandi.

MEUX ET PROFONDEVILLE.

Les deux clubs namurois ont un terrain d’une largeur de 60 m mais coincés entre leur buvette et leurs vestiaires, ils seraient incapables de passer à 64 m.

LA CALAMINE.

Pour la largeur du terrain, on est dans le bon. Mais pas pour la zone neutre…

LONGLIER.

Le terrain ardennais est… trop large : 70 m! Sa surface de jeu avait d’abord été refusée avant que l’Union belge n’envoie un rapport conforme.

GIVRY.

Le terrain des Canaris est de 60 mètres. Vu la tribune d’un côté et le terrain B de l’autre, il serait très difficile d’élargir…

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

CLASSEMENT D1A

Prochaine journée - RUSG

Calendrier

Meilleur buteur