Vainqueur facile de Francfort (3-1) ce samedi, le Bayer
Leverkusen est de retour dans les places européennes et
a des arguments pour faire mal à l’Union Saint-Gilloise.
L’ Union Saint-Gilloise est pré-
venue : le Bayer Leverkusen
sera un morceau très com-
pliqué, en quart de finale d’Europa
League, ces jeudis 13 et 20 avril (al-
ler en Allemagne). Même si Berlin,
éliminé au tour précédent par les
Bruxellois, est nettement mieux
classé que les Rouge et Noir en
Bundesliga, la dynamique qui
porte l’équipe de Xabi Alonso est
autrement positive. On a assisté
dans les tribunes de la BayArena à
sa victoire de ce samedi 8 avril 3-1
face à Francfort. Un succès qui l’a
vu dépasser son adversaire du jour
pour retrouver une place euro-
péenne (6e
) et faire le plein de con-
fiance. On décortique les forces du
Bayer.
1 Wirtz, monsieur 85 millions €,
à la baguette.
Ne vous fiez pas à ses 19 ans, son
air de gringalet et son discret nu-
méro 27 : Florian Wirtz est le “mon-
sieur plus” de cette équipe. L’inter-
national allemand, titulaire face
aux Diables rouges en mars, est ce-
lui par qui tous les ballons offen-
sifs passent. Blessé en première
partie de saison, il est de retour à
son meilleur niveau. Ce qui lui
vaut d’être estimé par Transfer-
markt à 85 millions €, la troisième
plus grosse valeur de Bundesliga
derrière Bellingham (Dortmund)
et Musiala (Bayern).
Contre Francfort, Wirtz a encore
étalé tout son talent, signant deux
passes décisives pleines de vista et
de précision. Déjà ses cinquième et
sixième assists en onze matchs de
Bundesliga. La façon dont il a
“scanné” la situation autour de lui
avant même de recevoir le ballon,
puis de jouer en un temps pour
Diaby sur le 2-0, n’était pas sans
faire penser à De Bruyne. Facilité
technique pour sortir de la pres-
sion, capacité à se projeter vers
l’avant dès qu’il y a de l’espace,
nombreux une-deux, etc. Wirtz est
le maestro. La priorité défensive de
l’Union sera de limiter son in-
fluence et ce ne sera pas simple. Sa-
medi, cinq de ses passes ont per-
mis à un équipier de tirer au but.
2 Trois flèches offensives qui
peuvent faire mal à la défense
de l’Union.
Au-delà du seul Wirtz, c’est le
trio offensif du 3-4-3 qui a fait mal
à Francfort. L’Allemand est accom-
pagné des Français Amine Adli et
Moussa Diaby pour former une at-
taque qui n’arrête jamais de tra-
vailler, même sans ballon. Les trois
se relaient pour chasser, presser et
gêner une relance qui était sou-
vent compliquée pour l’adversaire.
Oui, l’attaque est bien la première
ligne défensive, dans le Leverkusen
d’Alonso. Une fois Adli puis Wirtz
remplacés, Leverkusen a un peu
plus souffert.
Très rapide, c’est ce trio qui a
marqué les deux buts qui ont fait
la différence en première mi-
temps. Sur le premier, Adli a grillé
la politesse coup sur coup à
Ndicka et Tapsoba (1-0, 10e
). Sur le
deuxième, alerté par… Adli, Wirtz
a joué en un temps pour l’ex-Pari-
sien Diaby, qui s’est faufilé entre
les défenseurs dans un trou de
souris. “On a une bonne complicité,
on peut encore progresser”, recon-
naissait Adli à la sortie du match.
Le trio aurait pu en mettre qua-
tre avec plus de justesse. Sa vitesse
peut créer des problèmes à Bur-
gess, à Kandouss et à Van Der Hey-
den. La ligne arrière de l’Union ex-
celle dans le jeu aérien… mais ce
n’est pas du tout la façon de jouer
de Leverkusen. C’est simple, il n’y a
pas eu un seul centre pour Wirtz,
Diaby et Adli, qui aiment combi-
ner au sol et permuter tout au
long du match.
3 Une confiance retrouvée,
mais sans excès.
Leverkusen n’est plus l’équipe
dans le creux qui perdait 1-0 à Bru-
ges en septembre et se prenait 4-0
contre le Bayern, provoquant la fin
du mandat de Gerardo Seoane. Ce
Bayer est dans une spirale victo-
rieuse, et a même battu le Bayern à
la mi-mars. L’équipe d’Alonso
transpire la confiance, portée par
un stade rempli (30 000 specta-
teurs) et qui le sera à nouveau
jeudi contre l’Union. Samedi, elle a
démarré pied au plancher pour
étouffer Francfort… quitte à lais-
ser parfois des espaces dans le dos
du duo du milieu Palacios-An-
drich.
Leverkusen est bien le favori du
quart de finale, quoi qu’en disent
les Allemands. “Peut-être sur papier,
nous répond l’ex-Brugeois Odilon
Kossounou, titulaire en défense.
Mais attention, on a vu que l’Union a
sorti Berlin en gagnant 3-0 et ça doit
nous mettre en garde.”
“Tout est possible, maintenant, on
est dans un bon moment, estime
Adli. On démarrera le match contre
l’Union avec la même mentalité, en
voulant gagner, mais ce sera compli-
qué et je ne nous vois pas forcément
comme favoris ; il ne faut pas oublier
qu’on a des faiblesses.”
“Je n’ai pas oublié qu’on était perçu
comme favoris aussi face aux Young
Boys de Berne il y a deux ans (NdlR :
en barrages) et qu’on a été sortis”, se
souvient Diaby.