C’est officiel depuis une semaine : Colbert Marlot n’est plus le coach de Tubize. Le technicien a accepté de sortir de son silence et de nous expliquer les raisons de son départ. Un entretien à l’image de l’homme : franc et entier.
Colbert, quel est votre premier sentiment après avoir quitté l’aventure tubizienne ?
De la déception. C’est toujours frustrant d’arrêter une aventure comme ceci. J’aurais aimé continuer avec le club, c’est sûr. Mais nous partons en bons termes et avec un grand respect mutuel.
Quels étaient les termes exacts de votre désaccord avec la direction ?
Je ne vais pas rentrer dans les détails mais il y avait des divergences sur le plan sportif. Nous avons tenté de nous comprendre mais à partir du moment où nous n’y arrivions pas, cela ne servait à rien de continuer. J’étais le garant du volet sportif et à un moment, j’ai trouvé que certaines choses n’étaient pas positives pour le groupe. Je ne pouvais pas l’accepter. En cela, je suis en accord avec moi-même et c’est le plus important. Et je souhaite le meilleur à Tubize pour la suite.
La sélection obligatoire de joueurs coréens dans le groupe l’an prochain a-t-elle joué un rôle dans votre décision ?
C’est logique que les dirigeants veuillent amener des joueurs coréens. Cela fait partie de leur stratégie. Mais quand on est un coach, on veut les meilleurs. Si ces joueurs étaient très bons, il n’y aurait pas eu de souci. Mais s’ils ne l’étaient pas, cela posait un problème. Ici, la stratégie du club était de prendre des jeunes joueurs à former. Cela fait partie de leur projet.
Considériez-vous que le fonctionnement de la direction n’était pas compatible avec leur objectif de monter en Division 1 ?
Je pense que quand on a des ambitions importantes, une stratégie doit être mise en place. Et si je considérais que le fonctionnement n’était pas en adéquation avec ces objectifs, je ne pouvais pas le cautionner. Mais je n’ai pas la science infuse. Il n’y a pas de vérités absolues dans le football.
Votre départ va pourtant à l’encontre de l’envie de continuité du club.
Oui mais c’est moi qui ai décidé de partir. Ce n’est pas eux. À partir du moment où j’ai décidé de partir car je ne cautionnais pas certaines choses, le club était tributaire de mon choix.
Mais vous auriez pu rester si la direction avait fait un effort ?
Nous aurions pu trouver un terrain d’entente. Je n’étais pas fermé sur certaines choses, même si j’ai mes idées. J’avais mes raisons, le club avait les siennes. C’est dommage. Mais je suis quelqu’un d’entier et je ne déroge pas à cela. Je sais qu’on ne peut pas plaire à tout le monde et je suis resté moi-même.
Quel est le bilan que vous tirez de cette année et demie à Tubize ?
Un bilan positif car quand je suis arrivé, le club était dans une situation compliquée. Avec mon staff, nous avons mis en place une certaine rigueur de travail. Je pense que cela a plu aux gens et au groupe. Maintenant, il y a une équipe en place et une bonne philosophie de travail. Le chantier est plus avancé que quand je suis arrivé. J’ai apporté ma pierre à cet édifice. Cette année, nous n’étions pas loin de la montée mais nous avons eu des hauts et des bas.
En un an et demi, le football belge a appris à vous connaître mais l’inverse est aussi vrai. Quel est votre point de vue sur notre football à l’heure de quitter Tubize ?
Il évolue et on le voit bien avec votre équipe nationale qui est favorite pour l’Euro. Les réformes mises en place vont tirer le foot belge vers le haut.