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“Ce que Geraerts devait faire n’était pas clair”
“Ce que Geraerts devait faire n’était pas clair”

J
e veux remercier tous
les entraîneurs, joueurs
et supporters qui ont eu

confiance en moi. Au re-
voir !” Par ce message, posté

sur Twitter le 4 janvier 2017,

Karel Geraerts annonçait offi-
ciellement la fin de sa car-
rière. À 34 ans, le joueur passé

par le Club Bruges, le Stan-
dard, OHL et Charleroi n’est

cependant pas resté très long-
temps les bras croisés : le

6 juillet de la même année,
Ostende officialise l’arrivée

du Limbourgeois comme
nouveau coordinateur sportif
d’un club qui accueille
l’Union ce dimanche.
Une fonction que l’actuel

entraîneur des Bruxellois oc-
cupera durant moins de trois

mois. Retour sur la première
expérience de la nouvelle vie
de Karel Geraerts.
. Un vestiaire en feu

La saison 2016-2017 est cou-
ronnée de succès pour Os-
tende. Qualifiée pour les

playoffs 1 qu’elle termine à la
cinquième place, l’équipe

d’Yves Vanderhaeghe rem-
porte le barrage européen

face à Genk et se qualifie pour

la première fois de son his-
toire pour les tours prélimi-
naires de l’Europa League. En

stage estival au début du
mois de juillet à Wageningen

(Pays-Bas), les Côtiers décou-
vrent une nouvelle tête : Karel

Geraerts.
Amené par le manager
sportif Luc Devroe qu’il avait

connu du côté de Bruges, Ge-
raerts est nommé coordina-
teur sportif mais aussi res-
ponsable de l’accompagne-
ment des joueurs. “Ostende

devenait de plus en plus grand
avec le président Marc Coucke,
qui était très ambitieux”, nous
explique une source proche

du club. “Coucke voulait quel-
qu’un qui puisse faire le lien en-
tre la direction et les joueurs car

le coach Vanderhaeghe ne de-
vait s’occuper que de l’aspect

sportif. Le problème est qu’il y

avait pas mal de joueurs mé-
contents de leur situation et Ge-
raerts devait gérer tout cela.”

Avec les bons résultats de la
saison écoulée, plusieurs
joueurs se sont mis en vitrine.
Si certains ont la permission
d’aller voir ailleurs en surfant
sur leurs belles prestations
pour accrocher un beau

transfert, d’autres ne reçoi-
vent pas cette autorisation,

comme par exemple Fer-
nando Canesin, auteur d’une

grosse saison. Sans parler des
nombreux joueurs qui n’ont
pas droit au chapître vu la
grandeur du noyau.

Le vestiaire devient un lieu
où les joueurs mettent plus

souvent en avant leurs inté-
rêts individuels que l’intérêt

collectif. Une situation diffici-

lement gérable pour Karel Ge-
raerts. “Ostende était à un tour-
nant de son histoire après l’en-
chaînement de plusieurs bon-
nes saisons”, se rappelle le

gardien William Dutoit, ac-
tuellement en poste à Deinze.

“Beaucoup de joueurs étaient

convoités, mais le club ne pou-
vait pas laisser partir tout le

monde. Cela a créé des problè-
mes et Geraerts était là pour ra-
mener les informations plus

haut quand cela n’allait pas
dans le vestiaire. Il était présent
quotidiennement avec nous et
était toujours là si nous avions

besoin de quoi que ce soit. Sa re-
lation avec les joueurs était très

forte, c’était comme un ami
pour nous. Il comprenait ce qu’il
se passait dans le vestiaire car il
avait vécu ce genre de choses
durant sa carrière.”
. Un rôle loin d’être clair

Éliminé des tours prélimi-
naires de l’Europa League par

Marseille, Ostende débute sa
saison avec un piètre bilan de
0 sur 15. Pas de quoi apporter
de la sérénité dans le club…
“Nous avons vécu un début de

saison très difficile”, se sou-
vient Nicolas Rajsel, ancien

joueur de l’Union et passé par
Ostende. “Karel était là pour
nous aider à garder le moral,
nous montrer le cap à suivre et

nous pousser à continuer à tra-
vailler. C’était une personne

ouverte, honnête et très respec-
tueuse. Personnellement, je me

suis rapidement blessé (NdlR :

aux ligaments croisés du ge-
nou) et nous avons eu quelques

discussions les premiers jours

après ma blessure, durant les-
quels il me soutenait beau-
coup.”

Si le bras droit de Luc De-
vroe est présent durant des

négociations de contrat avec
certains joueurs, Geraerts a

une fonction dont les con-
tours sont difficiles à cerner

au premier regard. “Ce qu’il
devait faire exactement n’était
pas très clair, avance notre

source interne au club. Sur pa-
pier, cela semblait être un joli

métier, mais en réalité c’était
plus difficile. Il y a même eu une
rumeur qui disait que Geraerts
était l’espion de Coucke dans le
vestiaire. Je ne dis pas que c’est

vrai, mais cela a créé une cer-
taine méfiance. Devroe était du

genre à vouloir tout contrôler et
savoir tout ce qu’il se passait

dans le vestiaire, ce qui ne pas-
sait pas toujours bien.”

En tant que responsable de
l’accompagnement des

joueurs, Karel Geraerts se re-
trouve aussi à réaliser des tâ-
ches plus proches de celles

d’un team manager que d’un

conseiller sportif. “Il s’occu-
pait de la paperasse et aidait

les joueurs à résoudre leurs pro-
blèmes administratifs”, expli-
que Rajsel.

“Il devait par exemple trouver
des tickets pour les joueurs le

jour du match, continue Du-
toit. Il s’occupait aussi des pro-
blèmes d’électricité ou de plom-
berie dans les appartements

des joueurs. Ce qu’il faisait
n’était finalement pas trop lié
au sportif, même si cela avait
été présenté comme cela à la

base. Quand tu as eu une car-
rière comme la sienne, tu aspi-
res à faire autre chose que

cela…”
. Licenciement
sans explication
Karel Geraerts lui-même ne
savait pas très bien quel était
son rôle exact au sein du club.
“Cela ne m’a pas été expliqué
précisément par les patrons à
mes débuts, avance-t-il
aujourd’hui. J’essayais d’aider
à droite et à gauche et je parlais

avec les joueurs. Mais c’est diffi-
cile de bien faire son travail

quand on ne sait pas claire-
ment ce qu’on attend de vous.”

À la mi-septembre, Marc

Coucke et son entourage di-
rect décident de limoger l’en-
traîneur d’Ostende, Yves Van-
derhaeghe, la veille du match

de Coupe contre… l’Union
saint-gilloise. Quelques jours
plus tard, Karel Geraerts

saute à son tour et son licen-
ciement met fin à un chapitre

de moins de trois mois du
côté d’Ostende. “Nous étions
assez déçus de le voir partir car
c’était quelqu’un de bien avec
qui nous avions un bon feeling”,
avance William Dutoit.
L’actuel T1 de l’Union, de
son côté, fait part quelques

jours plus tard de sa décep-
tion de n’avoir reçu aucune

explication quant à sa mise à
l’écart. “J’ai été stupéfait quand

Luc Devroe m’a appris la nou-
velle”, annonçait-il à Het

Laatste Nieuws. “Cela m’a déçu

de n’avoir reçu aucune explica-
tion de la part de Coucke ;

j’ignore pourquoi j’ai été viré.

C’est dommage car je commen-
çais à trouver mes marques.”

Cinq ans plus tard, Karel
Geraerts se rendra à Ostende

ce dimanche soir avec un cos-
tume mieux taillé pour lui,

celui d’entraîneur principal.
Et sans aucune animosité
pour ce club qui lui a permis
de connaître une première

expérience en dehors des ter-
rains. “Cela fait partie de la réa-
lité du football, je n’ai aucun

problème avec cela. Je connais
encore beaucoup de personnes

à Ostende, où je me suis beau-
coup amusé. Je n’ai donc aucun

sentiment négatif envers ce
club.”

“Tout doit être joué
pour la victoire”

L’ Union n’est toujours

pas sortie de sa spi-
rale positive. Invaincue de-
puis six rencontres, toutes

compétitions confondues,
l’équipe de Karel Geraerts
se déplace ce dimanche
soir (21 h) à Ostende avec
comme objectif principal

de rester solidement ac-
crochée au top 4. “Certains

disent que jouer à Ostende
un dimanche soir n’est pas
sexy, mais je le vois d’une

manière différente, com-
mente Geraerts. Nous al-
lons jouer un match dans un

beau stade, sur une super
bonne pelouse et avec trois
points à accrocher au bout.”
C’est la mentalité des
Bruxellois cette saison :
peu importe la qualité de
l’adversaire et l’affiche
proposée, ils montent sur
le terrain pour la gagne,
comme cela a été le cas
face à Braga et comme ce
sera le cas trois jours plus
tard à la Côte. “Durant la
préparation d’avant-saison,
j’ai été très clair avec le staff
et les joueurs en leur disant
que nous allions toujours
jouer pour gagner, explique

Karel Geraerts. Chaque

match amical, match offi-
ciel, rencontre à l’entraîne-
ment ou tennis-foot doit être

joué pour la victoire. En plus

de cela, il faut réussir à pren-
dre plaisir. Il faut toujours

trouver un équilibre entre le

travail tactique et les exerci-
ces plaisants pour garder le

groupe en alerte.”
Déjà assurée de passer
l’hiver au chaud, en

Europa League ou en Con-
ference League, l’Union a

les qualités pour viser
haut en championnat. “La
saison dernière, nous avons
rêvé toute la saison et nous
sommes passés tout près du

titre”, se souvient l’entraî-
neur des Bruxellois. “Rien

n’est impossible. Il est encore
trop tôt pour affirmer que
nous allons faire la même
saison. Il faut regarder
match après match sans se
perdre. Nous ne regarderons
que nos idées, pas les autres
équipes.”

Face à Ostende, Karel Ge-
raerts devrait pouvoir

compter sur Burgess, sorti
à la pause contre Braga.

KV OSTENDE
Tanghe et Dewaele incertains
Réserves : 1. Dillon, 2. Urhoghide, 27. Capon,

  1. Dewaele, 36. Wylin, 7. Matam, 23. Amade,
  2. Boonen, 90. Berte.
    Blessés : D’Haese, D’Arpino.
    Suspendu : Atanga.
    Observations : Yves Vanderhaeghe ne sait pas
    encore s’il pourra compter sur Tanghe et Dewaele,
    incertains. Le KVO reste sur un seul succès sur
    ses huit derniers matchs, face à Eupen.
    UNION SG
    Des cadres sur le banc pour souffler ?
    Réserves : 21. Pirard, 14. Imbrechts, 3. Boone,
  3. François, 16. Burgess, 85. Dony, 6. El Azzouzi,
  4. Teuma, 29. Nilsson, 94. Lapoussin.
    Blessés : Machida, Ayensa.
    Sous la menace d’une suspension : Nieuwkoop.
    Observations : Karel Geraerts fera-t-il souffler l’un
    ou l’autre titulaire comme Burgess, sorti blessé le
    week-end dernier, ou Teuma, qui boitait en fin de
    match jeudi contre Braga ? Machida et Ayensa
    sont encore sur la touche.
    LE SEUL OSTENDE – UNION
    21-22: 1-7 (Ambrose/
    Undav 4, Burgess 2, Nielsen)
    LE 2E
    OSTENDE – UNION
    Période : 21-23. 1 confrontation, 1 succès
    bruxellois ; 0 pt à 3 et 1 but à 7 pour les
    Unionistes. Répartition des points : Ostende 0 %/
    Union 100 %. Depuis 6 matchs.- Ostende :
    DDVNDN = 5/18 ou 27,8 %. Union : DVDVVV
    = 12/18 ou 66,7 %. Séries en cours : Ostende
    0 match sans défaite at home, Union 3 matchs
    invaincu away.

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