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Ancien :

Yves Buelinckx,  le buteur devenu coiffeur  

 

Yves Buelinckx dans son salon de coiffure de Hal.

L’ancien joueur de Bruges, du RWDM ou de la Louvière a marché sur les traces de son paternel  pour reprendre le salon de coiffure familial. Il excelle également dans la course à pied. next

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La silhouette s’est considérablement affinée, le sourire et la gouaille sont restés les mêmes qu’à l’époque où il faisait trembler les filets adverses avec une régularité de marathonien. Quand il nous accueille dans son salon de coiffure de Hal, dans le Brabant flamand, c’est l’usine à souvenirs qui se remet en marche et fonctionne au… poil.Ayant embrassé la carrière de footballeur pro durant 15 ans, Yves Buelinckx a raccroché les crampons en 2015, à l’âge de 43 ans, après une dernière pige du côté du SK Leeuw. Passé entre autres par le FC Bruges, avec lequel il fut officiellement sacré champion de Belgique en 1995-96 grâce aux 13 petites minutes accumulées lors de quatre montées au jeu, par Tubize, Beveren, le RWDM, La Louvière, le FC Brussels ou l’Union, il affirme n’éprouver aucun regret d’avoir définitivement tourné la page du football pour vaquer à d’autres occupations professionnelles et sportives.« Depuis mon dernier match en 2015, je n’ai plus jamais frappé dans une balle, même pour jouer au jardin avec des enfants », s’amuse-t-il aujourd’hui, en coiffant un fidèle client. « Si je devais faire une partie de mini-foot, je sais qu’on se moquerait de moi et ne croirait pas que j’ai été joueur à Bruges. Quand j’ai terminé ma carrière, je pesais encore 83 kilos. Aujourd’hui, je suis à peine à 70. J’en ai gardé d’excellents souvenirs mais ce chapitre de ma vie est terminé. Objectivement, je suis plus heureux aujourd’hui que je ne l’étais à l’époque parce que j’ai su trouver un équilibre idéal entre ma nouvelle vie professionnelle, ma famille et mes activités sportives en course à pied. C’est dû à l’âge sans doute. Quand on est footballeur, on ne profite sans doute pas assez du fait qu’on a beaucoup de temps libre, par exemple. Ou des bonheurs d’une victoire. Aujourd’hui, après avoir couru un marathon, je savoure pendant des semaines. Mais c’est dû à l’âge aussi, sans doute. Je vais avoir 50 ans, un âge bizarre, qui fait réfléchir. »Ayant entamé ses études secondaires en latin-maths au collège à Hal, Yves Buelinckx fut rapidement confronté à un choix de carrière. Ou, à l’époque, de post-carrière étant donné qu’il ne se doutait pas qu’il allait un jour devenu professionnel jusqu’à ce que le Club vienne le débaucher à 21 ans. Son père Théo tenait en effet un salon de coiffure qui marchait bien en plein cœur de sa commune. Et il souhaitait que son rejeton l’accompagne dans un premier temps pour, idéalement, prendre sa succession à terme. Une envie, presque une prophétie, qui s’est finalement accomplie. « Devenir coiffeur, c’était le choix le plus logique : petit à petit, j’ai assez vite pris goût à ce métier comme je suis quelqu’un de sociable, peut-être un peu trop au goût de ma femme, d’ailleurs. J’ai donc commencé à travailler avec mon père dès l’âge de 16 ans et j’ai coupé les cheveux d’équipiers comme Alan Haydock ou Marino Sabbadini, voire d’Ariel Jacobs du temps où je jouais au RWDM ou à La Louvière. Eux étaient contents d’économiser 500 francs de l’époque. Quand j’ai arrêté ma carrière professionnelle, j’ai repris ce salon où je suis installé depuis le 1 er octobre 2010. C’est un métier à la fois exigeant et passionnant parce qu’il nous offre beaucoup de contacts sociaux. On joue parfois le rôle de psychologue ou de thérapeute. J’adore le contact avec les clients mais aussi le métier en soi, qui offre du plaisir. Je préfère largement cela à devoir me retrouver assis derrière un bureau huit heures par jour ou de coller des amendes, par exemple. Et si parfois certains clients m’ont reconnu ou sont étonnés d’apprendre que j’ai joué au foot, ils reviennent plus pour mes qualités professionnelles qu’en raison de mon passé de footballeur. Enfin, je l’espère ! »Encore ambitieuxDynamique et enjoué, Yves Buelinckx a également retrouvé le plaisir de faire de la compétition. En course à pied et à un niveau plus qu’appréciable. « Quand j’étais footballeur, j’aimais déjà la course à pied, ce qui n’était pas forcément le cas de tous mes équipiers. Quelques jours après mon tout dernier match, alors que je courais dans le bois, on m’a proposé de rejoindre le club d’athlétisme de Hal. Rapidement, j’ai pris goût à ce sport que je pratique avec assiduité, dans pas mal de disciplines, qui peuvent aller du 400 mètres sur piste au marathon en passant par le cross. »Ayant récemment terminé les 20 KM de Bruxelles à la 180 e place avec un temps canon de 1h16, Yves Buelinckx possède un record personnel au marathon de 2h53, réalisé en 2020 à Berlin. « L’avantage de ce sport par rapport au foot, où vous ne pouvez pas tenir la comparaison avec des gamins de 20 ans, c’est qu’il existe des catégories d’âge qui me permettent de rester ambitieux. Mon rêve, pour 2022, c’est de passer sous la barre des 2h50 fin septembre. Cela exigera une sacrée préparation et il est possible que j’explose au 30 e kilomètre mais je mets toute mon énergie pour y parvenir. Je soigne mon alimentation grâce à ma femme, qui est nutritionniste. Ce qui ne m’empêche pas de me m’autoriser occasionnellement quelques plaisirs coupables… »

Le clin d’œil qui l’a mis  mal à l’aise 

 V. J.prevnext

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Quand on lui demande de nous narrer des anecdotes inédites au sujet de sa carrière de footballeur, Yves Buelinckx en a, dit-il, des dizaines en magasin. « Vous êtes disponible jusqu’à quelle heure ? », s’amuse-t-il. « Avec mon pote Alan Haydock, on se disait souvent qu’on en savait plus l’un sur l’autre que quiconque. Mais toutes ne sont évidemment pas racontables dans les gazettes ! »Après avoir narré celle du gardien égyptien Nader El-Sayed, 110 sélections à son compteur, introuvable avant un match d’avant saison du FC Bruges parce qu’il faisait ses prières dans les douches ou celle de l’éphémère milieu de terrain géorgien Zaza Revishvili, côtoyé au RWDM « un ‘klassback’ qui s’endormait aux séances de théorie comme s’il était à la plage », Yves Buelinckx se souvient surtout d’un match particulier avec le RWDM.« On était allé au Patro Eisden, qui était supporté par un millier de personnes, parmi lesquels quelques Turcs assez turbulents. À un moment donné, je m’étais laissé tomber parce que je sentais qu’un adversaire allait essayer de me tacler. Il avait pris la rouge et, en me relevant, j’avais regardé les supporters avec un grand sourire, en leur faisant un clin d’œil. Eux n’avaient pas oublié cela. Quand je suis rentré au vestiaire, le délégué de l’époque m’avait dit de vite prendre ma douche parce qu’ils étaient énervés et devaient m’attendre à la sortie, à 25 ou 30. Visiblement, ils n’étaient pas là pour s’amuser. Notre kiné m’avait protégé mais je peux vous jurer que je n’étais vraiment pas à mon aise… »

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