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Les raisons pour lesquelles le White Star n’a pas obtenu sa licence
Les raisons pour lesquelles le White Star n’a pas obtenu sa licence

La Cour belge d’arbitrage pour le sport (CBAS) avait jusqu’à ce dimanche 16 mai avant minuit pour motiver sa décision de confirmer le non-octroi de la licence pour la division 1A au White Star. La RTBF a pu se procurer le document détaillant les motivations des arbitres de la CBAS.

Une décision de ne pas octroyer la licence au club bruxellois, pourtant champion en division 2, qui a fait couler beaucoup d’encre. Surtout après les déclarations fracassantes de son charismatique manager, John Bico, lequel avait annoncé la fin “pure et simple” du club lors d’une conférence de presse le 9 mai dernier.

L’occupation du stade Machtens, pas l’élément clé de la décision

Lors de cette rencontre avec la presse, l’entraîneur avait pointé du doigt la bourgmestre de Molenbeek, Françoise Schepmans (MR), qu’il avait accusée d’avoir fait trainer le dossier de l’octroi du stade au club, après un long litige avec le club historique de Molenbeek : le RWDM. Une problématique de l’occupation du stade Machtens pointée par la Commission des licences.

Finalement, après être passée au conseil communal de Molenbeek en urgence, la convention établie entre la commune et le club est actée par la CBAS et lors de l’analyse du recours le 3 mai dernier, cette question ne pose plus de problème : “(…) l ’existence d’un accord entre la commune de Molenbeek-Saint-Jean et le Royal White Star Bruxelles ASBL relativement à l’occupation du stade Edmond Machtens pour la saison 2016-2017 ne pourrait être niée, le White Star établissant à suffisance pouvoir disposer d’un stade pour disputer la saison 2016-2017. Le White Star produit donc bien, aux yeux du collège arbitral, un ‘accord écrit ferme des autorités locales’, comme réclamé par l’URBSFA“.

En conclusion, la question du stade n’a pas été l’élément clé empêchant l’octroi de la licence, même si elle a certainement coûté beaucoup d’énergie à l’équipe en charge de la défense du dossier face à la CBAS. C’est ce qu’expliquait l’avocat du club, Maitre Denis, après avoir appris la décision.

Dettes, périodes d’interdiction de transfert, saisies, manque de trésorerie

Mais si cette question de l’occupation du stade Machtens a fait perdre du temps à la direction du White Star dans la préparation de son dossier, la Cour belge d’arbitrage pour le sport a avant tout relevé “de nombreux faits précis, graves et concordant témoignant d’une gestion de l’ASBL peu rigoureuse et de difficultés financières mettant fondamentalement en doute l’affirmation selon laquelle la continuité du club peut être assurée pour la saison 2016-2017“.

Autrement dit, c’est surtout la gestion du club qui l’a empêché d’empocher le précieux sésame. Une gestion pointée du doigt a de nombreuses reprises dans la “sentence arbitrale“.

Dettes, périodes d’interdiction de transfert, saisies, manque de trésorerie, jugements par défaut, fonds de roulement net négatif de plus de 500 000 euros… “Cette accumulation de procédures de saisies constitue une grave préoccupation et témoigne d’un manque manifeste de rigueur financière, comptable et administrative“, selon la décision rendue ce vendredi.

Par exemple :

  • Les salaires des joueurs du mois de mars 2016 ont été payés le 2 mai 2016, soit le jour même de l’audience devant la Cour, uniquement grâce à la vente d’un joueur du club au KAA GENT dans les jours (heures ?) précédant l’audience, ce qui fait craindre pour la saison prochaine si une telle vente ne pouvait se (re)produire.
  • Le club a fait l’objet, par décisions de la Commission des Licences des 29 juin 2015 et 22 décembre 2015, de deux périodes d’interdiction de transfert de joueurs.
  • Le collège arbitral constate que le paiement de nombreuses dettes de l’ASBL, pour des montants très importants, ont été effectués à partir des comptes de l’ASBL WHITE STAR JEUNES, de M. John BICO PENAQUE et du compte tiers de Me Laurent DENIS.

Oublis dans la présentation du budget 2016-2017

Afin de donner des garanties sur la viabilité du club pour la prochaine saison, la White Star devait présenter un budget prévisionnel pour obtenir sa licence. Problème : plusieurs postes de dépenses ont été oubliés :

  • Dépenses d’infrastructure et principalement le coût de l’installation d’un système de chauffage du sol (500.000 euros selon l’URBSFA) ou d’une bâche (180.000 euros d’après l’URBSFA)
  • Paiement des fournitures en relation avec les recettes de la buvette (225.000 euros)
  • Les coûts d’intervention de la police

Pas de preuve de la solidité de l’investisseur dubaïote

Par ailleurs, la société Gulf Dynamic Challenges qui était venue à la rescousse du club en 2013, alors que celui-ci occupait encore les infrastructures sportives du stade Fallon à Woluwé-Saint-Lambert, n’a pas été jugée comme ayant les capacités financières nécessaires pour assurer la stabilité financière du club.

L’investisseur qui a permis au club en 2013 de continuer son chemin vers la deuxième division. Mais, aujourd’hui, le CBAS estime que les garanties produites par le club en ce qui concerne la solidité de cet investisseur ne sont pas suffisantes.

Nouvelles dettes, interdictions de transfert, nécessité de faire contribuer financièrement l’école des jeunes pour faire lever ces interdictions, le paiement des salaires des joueurs uniquement via la vente d’un joueur dans les heures précédant l’audience de la CBAS, une procédure de liquidation, mais aussi le manque d’informations requises sur la société… Tous ces éléments ont amené la Cour a conclure : “Cette société, Gulf Dynamic Challenges, ne dispose pas d’une capacité financière suffisante pour exécuter ses engagements“. Malgré son engagement dans le club depuis 2013, de nombreux problèmes financiers ont continué à se poser.

Quelles suites au dossier ?

Après l’annonce de John Bico de jeter l’éponge, la question de la survie de l’école des jeunes du White Star a été soulevée, tout comme l’éventualité d’un recours juridique. Me Denis et le White Star avaient évoqué un recours en annulation devant le tribunal de première instance. Pourtant, la décision finale de la CBAS est dite “irrévocable et sans appel”. Mais il semble qu’une autre voie juridique puisse être empruntée…

Maitre Denis rencontre la direction du White Star en ce moment pour évoquer la survie du club et de son école des jeunes. De son côté, la commune explore plusieurs pistes afin de garantir l’existence d’un projet social autour du football à Molenbeek.

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