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UNION SAINT-GILLOISE 
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Comment Karel Geraerts est passé de T2 à entraîneur   le plus convoité du Royaume en moins d’un an  

VINCENT MILLER

En quelques mois, l’ancien Diable rouge s’est fait un nom comme entraîneur, au point de figurer aujourd’hui sur les tablettes de Bruges. Voici comment il s’y est pris pour réussir haut la main ses débuts. next

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Le 9 juin 2022, pourtant dénué d’expérience comme T1, Karel Geraerts était nommé entraîneur principal de l’Union avec la lourde tâche de succéder à Felice Mazzù. « 

Difficile, voire impossible de faire mieux 

», pouvait-on entendre ça et là à l’époque. Et pourtant, près de onze mois plus tard, le Limbourgeois a mis tout le monde d’accord. Grâce à 33 victoires en 51 matches toutes compétitions confondues (soit un taux de près de 65% de succès), il est parvenu à hisser -pour la seconde année d’affilée- l’Union en Champions Playoffs, tout en réalisant une improbable campagne européenne. Des performances de choix qui lui ont permis de remporter le trophée Raymond Goethals du meilleur entraîneur belge de l’année, et d’être aujourd’hui courtisé par le Club de Bruges. Un intérêt des Blauw en Zwart qu’il a récemment commenté 

: « 

Je sais que beaucoup de choses ont été écrites et dites à ce sujet. Mais avant tout, je travaille pour l’Union. Je ne me suis pas encore assis à la table des négociations avec la direction, mais c’est la première chose que je ferai. Et ce, au bon moment. Maintenant, l’accent est mis sur les playoffs et je veux absolument les remporter. Si les choses se passent bien, alors oui forcément il y aura de l’intérêt pour l’entraîneur, les joueurs et le club. À l’inverse, si vous ne réussissez pas, alors il n’y aura pas d’intérêt. Ce sera ensuite à moi de faire mes choix. 

»

Alors qu’on rentre donc dans le money-time de la saison, nous avons tenté de décrypter sa méthode. Celle qui lui a permis, en moins d’un an, de devenir l’un des coachs les mieux cotés du pays.

Boosté par la confiance immédiate de sa direction
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Si Karel Geraerts a pu s’épanouir comme coach, c’est avant tout grâce à la confiance que lui a accordée la direction saint-gilloise. Car les instances dirigeantes de l’USG n’ont pas hésité longtemps avant de lui proposer le poste de T1 après le départ de Felice Mazzù, lui qui évoluait comme adjoint au sein du club depuis 2019 (une saison avec Thomas Christiansen et deux avec le tacticien carolo). « La décision avait été prise très vite », confirme Alex Muzio, le président du matricule 10. « Nous travaillions avec lui depuis 3 ans. Nous le connaissions très bien. Nous savions qu’il donnerait tout, ainsi que son staff à ses côtés. D’après moi, nous prenions beaucoup moins de risques à engager Karel plutôt que quelqu’un d’extérieur au club. Nous savions qu’il allait convenir. »
Un entraîneur que la direction saint-gilloise espère désormais conserver en ses rangs la saison prochaine. « C’est certain à 100 %, nous voulons le garder. Il n’y a pas de doute là-dessus. Mais si on dit à Karel qu’on parle d’un nouveau contrat maintenant, il va nous dire qu’on est fou. Car il voudra prendre son temps pour analyser la proposition. Or, pour le moment, il est focalisé sur le fait de gagner le titre. Il faut attendre le bon moment. Et celui-ci arrivera après la saison. »
Des discussions en cours
Toutefois, d’après nos informations, des discussions seraient bel et bien en cours entre l’Union et le « clan » Geraerts, non seulement sur le plan financier, mais également sur le plan des garanties sportives pour la saison prochaine.

Une gestion efficace de son groupe, y compris de ses remplaçants
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Les nombreux succès engrangés cette saison n’ont pas fait tourner la tête des Saint-Gillois. Au contraire, Karel Geraerts est parvenu à faire garder les pieds sur terre à ses joueurs, même après des victoires éclatantes. Le plus bel exemple a été donné par Victor Boniface après le succès lors du match retour des 8 es de finale de l’Europa League face à l’Union Berlin (3-0). Auteur d’une prestation XXL, l’attaquant nigérian avait alors conservé toute son humilité, refusant de tirer la couverture à lui tout seul. « Je fais ma part du boulot. Je fais partie de l’équipe. Je veux juste aider mes coéquipiers. »
Karel Geraerts est aussi parvenu à garder ses remplaçants très impliqués. Et ce, malgré le fait qu’il reconduise souvent le même onze de base. Sa méthode ? De la communication mais aussi des actes. En effet, alors que les titulaires récupèrent physiquement les lendemains de match, il est, lui, sur le terrain pour donner l’entraînement à ceux qui n’ont pas, ou peu, joué. Une tâche qu’il ne délègue donc pas à ses adjoints. De quoi envoyer un signal fort aux joueurs moins utilisés. Et le message semble passer puisque, pour ne citer qu’eux, Gustaff Nilsson ou Cameron Puertas, lui ont déjà rendu de fieffés services.

Un discours cohérent pour tenir ses joueurs en alerte 

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Karel Geraerts n’est pas un adepte des déclarations tapageuses dans les médias. Mais son discours a le don d’être cohérent d’une semaine à l’autre. Il ne s’en prend jamais de manière virulente ou frontale aux arbitres. Il ménage généralement ses joueurs, à quelques exceptions près toutefois, comme lors du dernier match contre Courtrai où il déclara 

: « 

À la mi-temps, j’aurais pu remplacer toute mon équipe. 

» Et il refuse systématiquement d’évoquer des rencontres plus lointaines. Ainsi, jamais n’a-t-il par exemple snobé un match de championnat avant un grand rendez-vous européen. « 

Car si on veut revivre des moments pareils en Europe, cela passe par le championnat 

», déclarait-il en substance. De quoi tenir ses troupes en alerte constante. Car il le sait, vu l’écart minime avec ses concurrents au coup d’envoi des playoffs, que le titre pourrait se jouer sur des détails. « 

Et on ne veut pas avoir de regret. On ne veut pas se dire qu’on a loupé le titre pour un point ou un demi-point qu’on aurait laissé s’échapper bêtement. 

»

Son passé de joueur à profit pour désamorcer des situations délicates
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Avec plus de 400 matches professionnels au compteur, dont une vingtaine avec la vareuse des Diables rouges, Karel Geraerts dispose d’une expérience longue comme le bras. Une expérience qui lui permet de comprendre ce que ressentent ses propres joueurs, et de désamorcer certaines situations délicates. Ainsi, à titre d’exemples, il n’avait pas laissé les « affaires » Casper Nielsen et Dante Vanzeir parasiter son groupe. Durant l’été dernier, alors qu’un bras de fer s’amorçait entre le joueur danois désireux de rejoindre le Club de Bruges et la direction de l’Union, Geraerts avait beaucoup communiqué avec son milieu de terrain. « Nous parlons tous les jours et c’est moi qui souhaite qu’il s’entraîne avec le groupe, aussi pour lui-même afin de travailler pour préparer son avenir. »
Une méthode qu’il avait aussi appliquée en janvier dernier durant les négociations entre Vanzeir et les New-York Red Bulls. « Je parle beaucoup avec Dante, comme j’ai beaucoup parlé avec Casper durant l’été. Je veux que le joueur soit bien dans sa tête. Je veux le soutenir, l’aider à faire ce qui est le mieux pour lui, mais aussi pour le club. »

Des choix forts en match
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Au niveau tactique, Karel Geraerts n’a pas révolutionné l’Union, conservant le 3-5-2 cher à Felice Mazzù lors des deux saisons précédentes. Seulement a-t-il un peu plus insisté sur la possession de balle. Ce qui se vérifie légèrement au niveau des chiffres : 51% de possession moyenne cette année contre 48% l’année dernière. En revanche, le coach a démontré une grande flexibilité durant les rencontres. Lorsque les choses tournent mal, il n’hésite pas à prendre le taureau par les cornes et à tenter des « coups ». Un bel exemple a été donné lors du match retour face à Braga en octobre dernier. Mené 1-3 à la pause, il n’avait pas hésité à sortir Burgess pour Lapoussin, plaçant ce dernier au back gauche, une position inhabituelle pour l’international malgache. Mais résultat des courses, les Saint-Gillois s’offraient une deuxième mi-temps de feu et une incroyable remontada (3-3). Dernier exemple en date : le week-end dernier à Courtrai, il n’a pas lésiné au moment d’effectuer quatre changements en un coup à l’heure de jeu. De quoi sonner la révolte car, menée 1-2, l’Union allait finalement s’imposer 4-2. Tout juste peut-on discuter de ses choix en demi-finale retour de la coupe de Belgique face à l’Antwerp, lorsqu’il avait débuté la rencontre dans une sorte de 3-6-1. Un système plus prudent qu’à l’accoutumée. Avec une élimination aux portes de la finale.

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