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Une D1B bien plus relevée que par le passé

Si Lokeren et le Beerschot semblent les mieux armés sur papier, il faudra sans doute compter aussi sur OHL, Westerlo et l’Union pour jouer les trouble-fête dans la course à la promotion en D1A. 

La saison s’ouvre ce vendredi soir avec pas moins de cinq candidats sérieux à la montée en D1A 

Division 1B 

Comme un clin d’œil

malicieux au destin, la première rencontre de D1B opposera ce vendredi soir le finaliste malheureux de la saison passée, le Beerschot, au descendant de D1A, Lokeren. Deux équipes aux destins croisés, certes, mais qui se sont unis à un moment donné pour tenter, en vain, de récupérer la place en D1A enlevée puis rendue à Malines, impliqué dans un scandale de match-fixing en 2018 pour lequel il a finalement été sanctionné en… Coupe de Belgique et en Europa League cette saison. Comprenne qui pourra !

Rebaptisé sur le ton d’un humour grinçant teinté de frustration « Propere vrijdag » en référence à l’expression « Proprere Handen » utilisé du côté néerlandophone du pays pour évoquer le « Footbelgate », ce match a priori assez partagé entre deux réels candidats

à la promotion en D1A lancera une bagarre qu’il sera intéressant à suivre à tous les étages. Pour les amateurs francophones, on regrettera toutefois que cette compétition qui a gagné en visibilité ces derniers temps ne recense qu’un seul club wallon -Virton, promu de D1 Amateurs afin d’y relayer Tubize, qui a effectué le chemin en sens inverse- ainsi qu’un club bruxellois, l’Union Saint-Gilloise, pour six clubs flamands.

Globalement, même si on n’est jamais à l’abri d’une surprise sur la durée d’une tranche, on peut estimer que 4 à 5 équipes peuvent ambitionner la montée ou le retour en D1A. Roulers, qui vient seulement d’appointer l’Islandais Gretarsson comme nouvel entraîneur, Lommel et Virton semblent encore un peu trop tendres pour revendiquer

ce statut de candidats à la succession de Malines. Par contre, Lokeren espère n’effectuer qu’un simple aller-retour. Combinées au maintien de l’essentiel de ses forces vives, les arrivées de Nganga (Ernis, ex Charleroi), Diakhate (Parme), Navarro (Valence B), Koike (Kashiwa Reysol) et surtout Jelle Van Damme (Antwerp) semblent à même de lui offrir l’expérience et ou/la vivacité qui lui ont manqué la saison dernière. Les deux autres favoris seront OHL, qui semble avoir les reins solides sportivement et financièrement mais surtout le Beerschot, qui est passé à deux reprises tout près du Saint-Graal en fin de saison dernière : d’abord en ne s’inclinant que les derniers instants de la finale perdue contre Malines puis devant les tribunaux. Malgré le fait que son entraîneur, Stijn Vreven, estime que son équipe a pris un double coup sur la tête, le noyau, encore renforcé, a fière allure. Outre ces trois ténors, l’Union, qui a perdu Tau (Bruges via Brighton) mais garde pour espoir de monter en D1A endéans les deux ans, ainsi que Westerlo, qui a notamment acquis Vetokele pour faire trembler les filets adverses, ont pour ambition de jouer crânement leur rôle de trouble-fête…

Une D1B sous pavillon très majoritairement étranger

 

À l’exception de Lokeren, 7 des 8 clubs de l’antichambre de l’élite sont aux mains d’investisseurs étrangers 

La tendance n’est pas vraiment neuve mais elle se renforce d’année en année : les 8 clubs professionnels évoluant en D1B suscitent toujours autant l’intérêt de la part d’investisseurs

étrangers, fussent-ils « exotiques » et donc sujets à beaucoup de questionnements dans une optique de pérennité à moyen ou long terme. C’est bien simple : si Roger Lambrecht n’avait pas tenu sa parole de céder Lokeren, descendant de D1A, à un consortium d’investisseurs belges, tous les clubs de D1B battraient pavillon étranger à l’heure actuelle.

Malgré des intérêts antérieurs d’investisseurs asiatiques ou, plus récents, de candidats espagnols et colombiens, l’emblématique mais vieillissant président du Sporting waeslandien a tenu parole : il a préféré privilégier une cession au rabais de « son » club à un consortium d’hommes d’affaires flamands représentés par l’ancien agent Louis De Vries (72 ans) plutôt que de répondre favorablement aux sirènes plus lucratives de personnes

dont il pouvait difficilement saisir les motivations réelles. « C’est pour cette raison que je suis resté si longtemps ici », nous expliquait-il voici un an. « Même si j’ai déjà dépensé beaucoup dans ce club, je m’en serais voulu que les supporters de Lokeren croient que je vends mon âme au diable ! » Alors qu’il réclamait une vingtaine de millions pour ce club dont il aura été président de 1994 à 2019, il en aurait touché à peine 8 ! La culbute en D1B a sans doute fait des dégâts à son portefeuille mais c’était, à ses yeux, le prix à payer pour garder l’estime des habitués de Daknam…

Des ambitions… verbales

Au-delà de ce choix fort dicté par le cœur, les dirigeants « historiques » des principaux clubs de l’antichambre de l’élite n’ont souvent pas vraiment eu le choix de céder

les clés du pouvoir à des richissimes étrangers pétris d’ambitions… verbales. Dans les faits, ce n’est pas toujours évident de les concrétiser via une montée, en partie à cause d’un système ultra-concurrentiel duquel il est difficile de s’extirper. Et où on peut surtout facilement s’enliser. Que ce soit à OHL, où les Thaïlandais de King Power, déjà propriétaires de Leicester, sont arrivés en mai 2017, ou à l’Union, qui a été repris en 2018 par Tony Bloom (un entrepreneur britannique qui possédait déjà Brighton & Hove Albion), un plan théorique de montée en D1 endéans les trois ans est clairement affiché. « Je suis conscient de l’importance de l’histoire de ce club et je ne veux pas le dénaturer mais je souhaite appliquer ici les recettes qui ont fait les succès de Leicester », expliquait Tony Bloom à l’époque.

Comme le prix d’achat d’un club de D1B reste modeste à l’échelle européenne, ces investisseurs aveuglants mais parfois aussi aveuglés par l’illusion d’un éden accessible sur un simple claquement de doigts se mettent à rêver de promotion rapide et, pourquoi pas ?, de disputer la Coupe d’Europe comme l’a fait l’an dernier le président luxembourgeois de Virton, Flavio Becca, avec Dudelange.

Un autre avantage, c’est de pouvoir mettre en valeur les pépites qui sont encore un peu « tendres » pour le plus haut niveau des clubs partenaires. Après avoir brillé en Coupe et en championnat à l’Union, l’international sud-africain Percy Tau, élu meilleur jouer de Proximus League, reste la propriété de Brighton mais il tentera de franchir un palier au FC Bruges, où

il a été prêté pour 12 mois.

Des problèmes financiers

D’autres clubs, comme Westerlo, qui vient d’être repris par des Turcs, Lommel, qui est passé dans les mains d’investisseurs israéliens, ou Roulers, où la propriétaire chinoise devrait faire un pas en retrait pour céder le relais à des investisseurs brésiliens, semblent davantage être impliqués dans une opération-survie désespérée, dictée à la base par de gros problèmes financiers. Enfin, le club de Beerschot appartient désormais à 50 % à un prince saoudien déjà copropriétaire de Sheffield United. Les 50 % restants sont dans les mains d’investisseurs locaux soucieux de garder un certain ancrage local. Un bon compromis à la belge, en quelque sorte…

Virton,  la grande inconnue de cette saison

Promu chez les pros 

Après trois saisons passées en D1 Amateurs, l’Excelsior Virton, seul club wallon présent en D1B, retrouve cette saison le second échelon du football national. Pour la première fois, les Luxembourgeois vont désormais appartenir au monde professionnel. Pour réussir cette transition, les dirigeants ont misé sur un grand lifting à l’entre-saison.

Le club a décidé de donner les clés de l’équipe à Dino Toppmöller qui était jusque-là l’entraîneur à succès de Dudelange, au Luxembourg. Après trois saisons couronnées par autant de titres et une participation historique à la phase de poules de l’Europa League, le fils de Klaus Toppmöller, qui avait conduit le Bayer Leverkusen en finale de la Ligue des champions en 2002, aura la lourde tâche d’assurer l’intégration de l’Excel en D1B.

Au niveau des joueurs, une grande lessive a été opérée durant la trêve, le club ne conservant que 11 éléments ayant participé au gain du titre en D1 Amateurs. Au rayon des arrivées, pas moins de 17 éléments (et ce n’est pas fini, le club cherchant toujours un arrière gauche supplémentaire) ont rallié la Gaume cet été dont 9 proviennent de la BGL Ligue,

la D1 grand-ducale. la D1 grand-ducale.

Le maintien prioritaire

La question est donc de savoir comment ces éléments vont s’adapter au style particulier de notre compétition. En effet, les anciens Dudelangeois, qui sont au nombre de six, ne sont pas forcément habitués à devoir se faire violence pour remporter une rencontre de championnat. Il faudra donc que tout ce petit monde s’adapte à la D1B, où les rencontres vont s’apparenter à un âpre combat 90 minutes durant.

Dès lors, Virton apparaît un peu comme une inconnue dans cette D1B. C’est pour cela que l’ambition première du club sera de décrocher au plus vite son maintien pour cette première saison. Un objectif qui ne vaudra que pour cette année

puisque, rapidement, le club devrait commencer à lorgner sur la D1A. En effet, Flavio Becca, le riche homme d’affaires luxembourgeois propriétaire de l’Excel, a des ambitions et a surtout les moyens pour les réaliser.

L’Excelsior Virton pourrait donc rapidement devenir le premier club luxembourgeois à rejoindre l’élite du football belge.

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