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“Teuma était prêt à se couper les veines pour son club”
“Teuma était prêt à se couper les veines pour son club”

Retour sur l’ascension folle en France du capitaine de l’Union.

De livreur pour la boucherie familiale à capitaine du leader de Pro League. Voilà la trajectoire folle empruntée par Teddy Teuma en quelques années. Mis de côté par plusieurs centres de formation durant sa jeunesse à cause de sa petite taille, l’international maltais a véritablement lancé

sa carrière à Boulogne (National, D3 française), avant de connaître la Ligue 2 avec le
Red Star, sa dernière étape
avant l’Union saint-gilloise.
Retour sur l’ascension du

joueur de 28 ans qui a été dé-
cisif pour la 15e

fois de la sai-
son au Standard et qui pour-
rait être mis au repos ce week-
end avant d’attaquer les

playoffs.
. Le grand saut,
du Sud vers le Nord

C’est à Hyères, entre Mar-
seille et Saint-Tropez, que

Teuma se fait les dents avant
d’être scruté par Boulogne,

un club situé à plus d’un mil-
lier de kilomètres de là.

“Quand je suis allé le voir jouer

pour la première fois, je l’ai
trouvé vraiment intéressant, se

rappelle Olivier Miannay, di-
recteur sportif de l’époque. Je

lui ai proposé de rejoindre Bou-
logne et il n’a pas hésité une se-
conde, même si c’était loin de

chez lui. Il est arrivé sur la
pointe des pieds mais, grâce à
son acharnement, il a réussi à

s’imposer rapidement. En foot-
ball, il ne faut pas que du talent

et Teuma en est le parfait exem-
ple. C’est quelqu’un qui ne lâche

jamais rien et qui connaît les
valeurs du travail. Son passé de

livreur pour la boucherie fami-
liale a joué un rôle là-dedans.

Ces valeurs l’ont aidé à être ce-
lui qu’il est aujourd’hui.”

Sur le terrain, Teuma se fait
directement une place dans

le onze de base avec 24 titula-
risations dès sa première sai-
son, souvent aligné derrière

un certain Xavier Mercier (OH
“Il ne faut pas que
du talent en football
et Teuma en est
le parfait exemple.”

Louvain). “C’était un bonheur
de jouer avec Teddy car c’est
quelqu’un de très généreux
dans l’effort, explique Pierre
Ducasse, passé entre autres

par Bordeaux et Lens. On a ra-
pidement décelé un gros poten-
tiel chez lui avec une très bonne

patte gauche. Même s’il n’était
pas le capitaine de l’équipe, il a
toujours montré l’exemple en
mouillant le maillot à chaque
match. C’était un leader naturel
qui tirait l’équipe vers le haut et
qui galvanisait les joueurs
autour de lui.”

Cette qualité de jusqu’au-
boutiste, qu’on retrouve plus

de cinq ans plus tard à
l’Union, a fortement surpris

le directeur sportif de Boulo-
gne de l’époque. “C’était im-
pressionnant, Teddy était un

joueur valeureux prêt à se cou-
per les veines pour son club,

commente Olivier Miannay. À

Boulogne, il était dans la récu-
pération plus que dans l’anima-
tion du jeu. Il était dur sur

l’homme et avait un gros men-
tal de compétiteur. C’était un

gamin qui n’aimait pas perdre,
il haïssait vraiment la défaite. Je
me rappelle qu’il boudait quand
l’équipe perdait.”
Bon coéquipier, Teuma a

aussi laissé un agréable sou-
venir en dehors des terrains.

“C’est un gars qui affirmait ses

idées mais qui n’était jamais
dans le conflit, se souvient

Miannay, actuel General Ma-
nager du Puy en Nationale 2.

C’est un mec qu’on aimerait
tous avoir dans son groupe. Il
sait d’où il vient et n’oublie pas
son passé. Sa réussite, il la doit

à lui-même car il a mis beau-
coup de choses en place pour y

arriver. Et sa progression n’est

pas finie : si vous le mettez de-
main dans un club comme An-
derlecht, il aura le niveau car il

fera tout pour y arriver.”
. La professionnalisation
à Paris
Après deux saisons pleines

et 56 rencontres avec Boulo-
gne, Teuma fait le grand saut

vers le monde professionnel.
Il signe le premier contrat
pro de sa carrière à 23 ans en

rejoignant le Red Star, relégué
en National, le troisième

échelon français. “Je ne le con-
naissais pas avant de débar-
quer au club”, avoue Régis

Brouard, coach du club de la
banlieue parisienne de
juin 2017 à octobre 2018. “Je
l’ai titularisé dès le début du
championnat car il répondait à
presque toutes les demandes. Il
avait une grosse activité dans le

milieu du jeu, un état d’esprit ir-
réprochable et un gros pied

gauche.”

Malgré son importance, ce-
lui qui inscrit cinq buts et réa-
lise deux passes décisives

pour sa première saison dans

ce club historique n’est titu-
laire que deux fois sur les huit

dernières rencontres d’un
championnat que le Red Star
remporte, accédant à la Ligue

  1. “En fin de saison, il a moins

joué car j’avais changé mon or-
ganisation, analyse Brouard. Je

l’ai mis sur le côté, dans un re-
gistre qui ne lui plaisait pas, et

non pas à l’intérieur du jeu. Je

me rappelle que nous avons eu
une grosse discussion franche à
ce sujet. Il me disait qu’il ne

pouvait pas jouer à cette posi-
tion. J’ai été obligé de le mettre

sur le banc et de me priver d’un
de mes meilleurs joueurs. C’est
un gars engagé dans tout ce

qu’il entreprend et cette anec-
dote le montre bien. Il a besoin

d’être au taquet car dès qu’il

commence à être dans la ges-
tion, il est moins bien. En lui

donnant des responsabilités, on
l’oblige à être engagé.”
Teuma ne passe finalement
qu’une demi-saison en
deuxième division française

avant de changer d’air en rai-
son de son manque de temps

de jeu. “Quand il est parti, cela
ne se passait pas trop bien avec
le nouveau coach (NdlR : Faruk

Hadzibegic)”, lance son ex-
coéquipier Grégoire Lefebvre

qui se rappelle des longues
parties de Fortnite jouées avec
Teuma. “Le groupe était surpris
des choix du coach et il a voulu
partir. Il nous a expliqué que

l’Union comptait beaucoup sur
lui. Je savais qu’il allait rebondir
mais je ne m’attendais pas à ce
qu’il se retrouve en tête du

championnat de Belgique quel-
ques années plus tard…”

Sous contrat à l’Union jus-
qu’en juin 2024, Teuma a vu

sa cote gonfler ces derniers

mois. Comme d’autres Unio-
nistes, il pourrait profiter de

la grosse saison pour rejoin-
dre une plus grosse écurie

dans un futur proche. “Il a le
niveau pour des clubs de la
deuxième partie de Ligue 1
comme Clermont ou Reims,
conclut Brouard. Sa vision du
jeu et la qualité de son pied

gauche font de lui un joueur as-
sez rare. Au Red Star, je me rap-
pelle avoir dit que Teddy avait

une énorme valeur marchande
et sportive. Le président n’était

pas de cet avis et a voulu le ven-
dre à un prix dérisoire. Dom-
mage que des clubs de Ligue 1

n’aient pas pris le risque de le
signer à ce moment-là…”

“Il râlait beaucoup mais Mazzù a su le calmer”

Teuma s’est rapidement
intégré à l’Union dès son
arrivée durant l’hiver 2019.

C’ est dans un certain anonymat
que Teddy Teuma débarque à
l’Union au milieu de la saison 2018-

  1. L’équipe, emmenée par le trio de

feu Tau – Selemani – Niakaté, a un dou-
ble objectif : la montée en D1A et la vic-
toire finale en Croky Cup. “Teddy s’est

très vite acclimaté dès son arrivée, se sou-
vient son ancien coéquipier, Anas

Hamzaoui. Il ne connaissait personne
dans le groupe mais c’est comme s’il était

là depuis des années. Le fait que beau-
coup de joueurs parlaient français l’a

aidé. Et puis, il a directement fait bonne
impression sur le terrain. Son défaut ?
Parfois, il s’énerve un petit peu. Disons

que lui et les arbitres, ce n’était pas une
grande histoire d’amour (rires). Quand il
y avait de grosses erreurs arbitrales, il
pouvait se montrer très énervé. Il râlait
beaucoup mais Mazzù a su le calmer.”
En dehors des terrains, Teuma a

deux visages : posé et calme avec sa fa-
mille, l’international maltais sait ap-
porter son grain de folie dans le ves-
tiaire. “Teddy, c’est le plus fou, sourit l’ac-
tuel joueur de Virton. Il rigole avec tout

le monde et fait tout le temps des blagues.
Quand on a célébré le titre en D1B, il avait
crié au Président : ‘Brighton est mal en
point, non ? Si vous voulez, vous pouvez
me transférer…’ On était morts de rire.
Malgré sa réussite actuelle, il a gardé les

pieds sur terre et il sait que cela peut s’ar-
rêter à tout moment. Il sait qu’il doit res-
ter humble vu toutes les galères qu’il a

connues dans sa carrière.”

“Dante Vanzeir
sera titulaire”

Le Diable revient de suspension
et sera dans le onze de base.

Q ue les défenseurs du

Beerschot se tien-
nent prêts : ils vont faire

face au duo le plus efficace
de Belgique. Aux côtés de

Deniz Undav, Dante Van-
zeir va faire son grand re-
tour après ses cinq matchs

de suspension suite au
coup de poing asséné à

Ozornwafor lors de Charle-
roi – Union. “Dante sera titu-
laire car il a besoin de jouer,

explique son entraîneur,

Felice Mazzù. Ce sera l’occa-
sion pour lui de retrouver

ses sensations avant les
playoffs. C’est vrai que son
profil atypique avec ses
courses dans la profondeur
est important pour nous.
Mais ce serait manquer de
respect aux autres joueurs

que de dire qu’il nous a man-
qué. Nous nous sommes

adaptés et je suis content

d’avoir pu voir d’autres pro-
fils à sa position.”

Durant ses sept semai-
nes d’absence, le T1 unio-
niste a joué un rôle impor-
tant auprès de Vanzeir, qui

est revenu petit à petit
dans le groupe bruxellois.

“J’ai joué un rôle de média-
teur. Je l’ai directement pris

à part pour lui dire que je le
‘pardonnais’ pour son geste.
J’ai essayé de lui transférer

de l’énergie positive. Menta-

lement, j’ai constaté que ce

n’était pas simple pour lui
au lendemain du match à
Charleroi. Le plus important
était de le remettre à niveau
d’un point de vue mental
avant l’aspect physique ou

tactique. Il est ensuite re-
venu avec le sourire en tra-
vaillant de manière nor-
male.”

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