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Soumah ne sera pas le seul joueur en D1

Certains auront du mal à se recaser mais d’autres trouveront vite un employeur

OLIVIER EGGERMONT
Après avoir obtenu la montée sur le terrain, les joueurs du RWSB font la soupe à la grimace suite à l’annonce de la possible disparition du club.
Si les jeunes font partie des premières victimes de la possible disparition du RWS Bruxelles, les joueurs sont aussi concernés au premier plan. En cas de descente en Division 1 amateurs ou de disparition du club, la plupart des éléments du noyau devront se trouver un nouveau port d’attache.
« Qui sont les perdants ? Certainement pas les joueurs du White Star car ils vont retrouver un club en Division 1A ou en Division 1B », déclarait John Bico en conférence de presse hier.
« Nous, le petit White Star, nous avons amené un joueur dans la plus grande équipe de Belgique (ndlr : Soumah à Gand). Les Duplus, Huyghebaert ou encore Fall retrouveront un club également. »
Des joueurs qui se montraient logiquement déçus à la suite de l’annonce du club.
« Si c’est vraiment le cas, ce serait dommage que le club champion de D2 disparaisse », regrettait Mike Vanhamel. «Sportivement, nous avons été les meilleurs tout au long de la saison. Si la raison mise en avant est vraiment la pérennité du club, je trouve cela un peu tiré par les cheveux pour un club qui existe depuis trois ans seulement. »
Pour autant, les joueurs craignaient cette issue après le premier rejet de licence du White Star. Cependant, le gardien étoilé confie n’avoir jamais pensé que cette possibilité était plus probable que celle d’une montée en Division 1. Il confie que tous les joueurs étaient motivés par le projet.
« Mais il y a des règles à respecter dans le foot », rétorque-t-il. « Pour les joueurs sur le terrain mais aussi pour les clubs dans les bureaux et dans la paperasse. Je n’ai pas l’impression qu’il y a eu un véritable souci au niveau de la licence. Mais si ni les papiers ni le sportif ne sont les raisons de notre problème, ce sont des gens qui ne sont pas dans le projet qui jugent de sa non-viabilité. Après, je comprends que l’Union belge veuille préserver la Division 1. Ces dernières années, des clubs comme Mouscron et Dender ont fait des folies en D1 pour faire faillite trois ans plus tard. Mais le projet du White Star est différent et devait encore grandir. »
Si certains auront du mal à se recaser quelque part, d’autres comme Vanhamel se sont assez mis en avant durant cette saison pour avoir attiré le regard de nombreux clubs. Même s’il confie n’avoir pas pensé que le club puisse disparaître, le gardien confie qu’il y a « des clubs intéressés ».
Quant à Samuel Fabris, il croit encore que le club se sauvera et trouvera une solution.
« Nous les joueurs, nous avons fait notre travail et nous sommes montés en D1. Ce qui se passe sur le côté n’est pas de notre ressort. Nous n’avons rien à nous reprocher. C’est dommage pour le projet mais nous avons l’esprit tranquille », confie-t-il tout en précisant qu’il n’a pas encore de plan précis en cas de disparition du club.
« Maintenant, nous allons voir comment les choses vont évoluer dans les prochaines semaines. Le club peut encore changer d’avis pour un recours. Mais je suis serein quant à la suite des opérations. Nous allons nous battre jusqu’au bout », assure Fabris.
Pour Samuel Fabris, trouver un nouvel employeur ne devrait pas être trop compliqué. Certains éléments comme Duplus ou Joachim ont assez prouvé pour avoir attiré l’attention de clubs de Division 1 tandis que Fall et Daf retourneront quant à eux à Charleroi. Pour Joachim, Somé, Huyghebaert, Traoré, Niankou ou Koné, cela ne devrait pas non plus être trop difficile de trouver un nouvel employeur en Division 1A ou Division 1B. Mais certains devront faire une croix sur leurs rêves de D1 et de foot professionnel en cas de disparition du club.
LE PAYSAGE FOOTBALLISTIQUE BRUXELLOIS RÉAGIT

« Le White Star Bruxelles est le vrai champion »

T.L ET D.I.
MICHAËL JONCKHEERE (EX-WHITE STAR).

« J’étais dans l’équipe lorsque Bico est arrivé. Dès le départ, il nous a fait part de son projet en trois ans et force est de constater qu’il a réussi son pari. Sur ce point-là, je ne peux que lui tirer mon chapeau. À mon sens, le sportif doit primer avant tout et le White Star a prouvé qu’il avait la meilleure équipe de D.2. Ils méritent donc de monter. Eupen, qui devrait finalement monter, n’a pas prouvé sur le terrain qu’il méritait d’évoluer au sein de l’élite. Et pourtant, ils y seront. Et quand je vois qu’on parle à présent de disparition, je suis surtout triste pour mes amis et anciens coéquipiers. Je pense à des gars comme Ambroise ou Fabris. En l’espace de quelques jours, ils pourraient passer de statut de joueurs de première division à celui de joueurs sans contrat. C’est injuste pour eux. Ils ont réalisé une saison fantastique. Quoique l’on en dise, le White Star est le vrai champion. »

ALAN HAYDOCK.

« Je comprends la frustration de John Bico qui a beaucoup investi dans le club et qui a rempli son objectif sur le terrain en remportant le titre sans avoir besoin des deux points supplémentaires. D’un autre côté, je trouve cela regrettable que cela dépasse le plan du sportif. On parle davantage d’argent ou d’ego. Ce qui m’exaspère également, c’est le fait que la commission des licences pointe le stade pour motiver sa décision alors que la CBAS évoque le fait que le club ne serait pas viable en Division 1. Sportivement, le club n’a rien volé et s’est battu toute la saison pour avoir son titre. Certes, on peut dire que le club n’a pas de supporters mais il suffit de voir Monaco qui survit sans pour autant avoir un gros public. Je trouve vraiment regrettable d’en arriver là surtout les chamailleries entre le club, la commune et le RWDM. Je pense que la cohabitation était possible entre les deux clubs. Si John Bico tire sa révérence, cela marque la fin du club pour moi. »

LES MOLENBEEKOIS ONT DONNÉ LEUR OPINION

« Les jeunes ont la rage et ça va mal se passer »

UN ACTEUR SOCIAL.

« Je travaille à Molenbeek depuis 35 ans en tant qu’acteur social. Je suis donc au contact des jeunes au quotidien et je peux vous assurer que cette annonce fait mal à tout le monde. Depuis trois ans, la jeunesse molenbeekoise s’est identifiée au White Star. Monsieur Bico, et son club, leur redonnait espoir, eux qui vivent difficilement, et encore plus depuis les attentats de Paris en novembre dernier. Le club leur a inculqué la discipline et d’autres valeurs qu’ils garderont toute leur vie. On ne peut pas leur enlever tout ça. Je suis ici en tant que porte-parole et je peux vous jurer qu’ils ont la rage, la haine. Ils se posent plein de questions mais ils n’ont aucune réponse. Ils ont l’impression d’être à nouveau délaissé. C’est un véritable drame pour eux et, je vous le dis, ça va mal se passer dans les jours, semaines et mois à venir. »

UN ENSEIGNANT.

« Je suis instituteur dans une école de la commune et j’ai pu constater les dégâts sur certains de mes élèves. Cela fait deux ou trois jours que je constate que certains d’entre eux, qui sont affiliés au White Star, ne parviennent plus à suivre les cours. Cette affaire les affecte énormément et je peux les comprendre. Ils ne savent pas où ils pourront jouer l’an prochain. Nous ne voulons évidemment pas qu’ils décrochent alors que des échéances importantes arrivent. Le White Star les avait aidé à avoir un but dans leur vie et maintenant tout est brisé. Cette annonce est vraiment triste pour la commune mais aussi, et surtout, pour tous ses jeunes. »

Le Machtens, ce Temple maudit !

T.L.
Et si le stade Edmond Machtens était un Temple maudit ? En 2002, le RWDM est déclaré en faillite un an après avoir retrouvé l’élite du football belge. Un an plus tard, le club est radié. Johan Vermeersch rachète le matricule de Strombeek pour fonder le FC Molenbeek Brussels. Le football était donc rapidement de retour au Machtens. À l’aube de la saison 2013-2014, Johan Vermeersch renomme le club « RWDM Brussels » mais la belle histoire ne dure pas longtemps et le club est déclaré en faillite au terme de la saison. Ambitieux, le White Star, sauvé par John Bico un an plus tôt, décide de déménager à Molenbeek, dans un stade davantage conforme à ses ambitions mais ce lundi 9 mai 2016, l’histoire du club étoilé semble arriver à son terme. En un peu plus de dix ans, l’enceinte molenbeekoise a déjà vu deux clubs faire faillite et avec le White Star, c’est un troisième qui est en passe de disparaître. Une véritable hécatombe pour un stade qui a été le témoin de si belles histoires.

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