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“Nous sommes subitement devenus le petit club”
“Nous sommes subitement devenus le petit club”

Après une saison jugée comme ratée, Chankoo Shim, le patron de Sportizen, propriétaire coréen de Tubize, a revu l’ensemble de la stratégie du club.

Dans une Division 1B où de nombreux investisseurs étrangers sont arrivés avec de gros moyens financiers (King Power à OHL, Monaco au Cercle, etc.), Tubize doit trouver d’autres solutions pour continuer de rivaliser avec les sept autres clubs d’un championnat de plus en plus relevé.

“J’espère que cette saison sera celle de Tubize. Mais en football, il est impossible de prédire l’avenir. D’autant que cette année, de nombreux investisseurs sont arrivés dans les autres clubs de la série”, débute-t-il.

Du coup, Tubize a changé de statut. “Nous sommes subitement devenus le petit club alors que les autres sont devenus grands. Il est impossible d’être à la hauteur d’un club comme OHL où le patron de Leicester City vient d’investir. On doit donc trouver d’autres moyens pour survivre.”

D’où l’arrivée de plusieurs joueurs sous la forme d’un prêt. “Acheter des joueurs demande beaucoup d’argent, c’est pour ça que nous avons changé de stratégie, en privilégiant les prêts. C’est bon pour les clubs, et pour les joueurs qui ont l’occasion de se mettre en avant, de prendre de l’expérience. Cela ne nous coûte pas grand-chose et permet d’étendre nos partenariats avec les clubs étrangers. Tubize peut être une plateforme pour tous ces clubs.”

Une stratégie que le propriétaire tubizien avait déjà mise en place avec les clubs coréens et qu’il désire désormais étendre en Europe. “Je me suis focalisé sur l’élaboration de collaborations avec d’autres clubs. Puisque nous sommes petits, nous devons élaborer d’autres stratégies pour survivre. Pour préparer

cette saison, je me suis rendu dans différents clubs afin de voir comment on pourrait travailler ensemble. Beaucoup de clubs étrangers sont intéressés par le niveau de cette D1B. C’est l’occasion pour eux d’envoyer des joueurs faire leurs armes dans cette division, tout en ayant un œil sur les talents qui évoluent dans ce championnat. C’est pour ça que plusieurs joueurs issus de différents clubs européens sont arrivés en prêt à Tubize. Cette façon de travailler est une bonne opportunité pour un club comme le nôtre.”

Une stratégie que le patron de Sportizen a développée, tout en continuant à professionnaliser le club.

“On a développé la structure, que ce soit au niveau sportif, administratif ou encore dans la relation avec nos supporters et les autres clubs. On met tout en place pour que le club soit un véritable club professionnel.”

Chankoo Shim, propriétaire coréen de l’AFC Tubize, n’est désormais plus le seul investisseur étranger en D1B. sterpigny

“Tubize est plus fort que l’an dernier”

La saison dernière, Tubize espérait se hisser dans le Top 4 afin de prendre part aux playoffs 2. Le club n’a pas atteint cet objectif et Chankoo Shim n’avait pas caché sa déception à l’époque, parlant d’échec. Cette année, il veut à nouveau tenter de faire partie de ce fameux Top 4.

“Notre ambition est la même que la saison dernière. Je sais que ce ne sera pas facile mais je pense que nous en sommes capables. Nous essayons de proposer un beau jeu, tout en étant compétitifs. Pour cela, il faut éviter de commettre des erreurs qui pourraient entraîner la défaite. C’est pour ça que nous axons notre discours sur la

concentration. Il faut que les joueurs soient focalisés sur le même objectif.”

Un discours martelé à de nombreuses reprises au cours d’une préparation jugée de bonne qualité par le big boss de l’AFC. “C’est clairement la meilleure préparation que nous ayons réalisée depuis notre arrivée. Que ce soit au niveau du travail ou de l’atmosphère qui règne dans l’équipe. Les joueurs se sont bien préparés et forment un véritable groupe. Nous avons retenu les leçons du passé afin de nous améliorer dans notre préparation et je pense que Tubize est plus fort que l’an dernier.”

Faire partie de ce Top 4 pourrait ouvrir de nouvelles portes aux dirigeants tubiziens. “Pour Tubize, il est nécessaire d’être dans le Top 4 cette saison. Notamment en termes de visibilité. Cette saison, j’ai même acheté les droits télé pour diffuser nos rencontres en Corée. Pour l’instant, nos matches ne sont pas encore diffusés en direct en Corée puisque c’est la nuit là-bas lorsque nous jouons ici en Belgique. Actuellement, nous diffusons donc les meilleurs moments du match sur le Web mais si nous parvenons à réaliser

de bons résultats sur le terrain, nous pourrions entamer des discussions avec une chaîne de télévision en Corée afin de diffuser les matches en direct.”

Sadio Demba, le choix de la sagesse

Contrairement aux précédentes saisons, Tubize a rapidement nommé son nouveau coach. En choisissant Sadio Demba, le club a aussi opté pour un coach qui connaît parfaitement le championnat, ce qui n’était pas le cas de ses prédécesseurs.

“Il connaît très bien le championnat pour avoir réussi à faire monter différents clubs. C’est également un grand travailleur, il sait ce qu’il veut faire et comment faire pour que cet ensemble de joueurs forme une seule et même équipe. Il dispose également d’une excellente mentalité et le plus important de tout, c’est un homme bien. Il est entièrement focalisé sur Tubize et toute sa vie tourne désormais autour du club. Une semaine après sa signature, il a même quitté son

domicile à Bruges pour emménager à Tubize.”

Véritable globe-trotter, Sadio Demba est aussi une source d’inspiration pour les nombreux joueurs venus de l’étranger.

“Il prend soin de tout le monde au club et plus particulièrement des jeunes joueurs venus de l’étranger. Lui aussi a dû quitter son pays quand il était jeune pour jouer au football en Europe. Il est arrivé ici alors qu’il n’avait que 17 ans, il était seul et il se rappelle de cette situation. Il sait que ce n’est pas toujours simple pour un jeune joueur de quitter son pays pour tenter de percer à l’étranger. Du coup, il met son expérience au service de ces joueurs.”

Sadio Demba apporte aussi son calme à l’ensemble du groupe. Pour lui, plus question de prendre autant de cartons jaunes que la saison dernière.

“Les joueurs se comportent souvent de la même manière que leur coach. S’il est nerveux, ils seront nerveux sur le terrain. Pour Sadio, il est donc inutile de s’énerver sur l’arbitre. Il ne se focalise

pas sur les décisions des arbitres car cela ne sert à rien de perdre du temps et de l’énergie à discuter. Les arbitres commettent des erreurs, cela fait partie du jeu.”

“Brouard ? Je ne regrette pas ma décision”

 En avril dernier, alors que le club était au plus mal en playoffs 3, c’est depuis la Corée que Chankoo Shim a décidé d’écarter le coach, Régis Broutard. “Je ne regrette pas cette décision. Il y avait des raisons de prendre cette mesure. Nous ne parvenions plus à gagner, il fallait changer quelque chose. Dans de telles circonstances, alors que la situation devenait critique, je devais prendre une décision. Je reste persuadé que si nous n’avions rien changé, nous aurions tout perdu. La preuve, le match suivant l’éviction du coach, nous avons remporté la rencontre. Quelqu’un devait prendre une décision et je l’ai fait. Dans la vie, prendre des décisions peut

déboucher sur de nouvelles opportunités. Mais si vous ne prenez pas de décisions, vous passez à côté de certaines opportunités.

“Huit équipes, ce n’est pas assez”

Lorsque Sportizen a repris Tubize, le championnat comptait encore dix-huit clubs. Depuis la saison dernière, le nombre d’équipes a été réduit à huit, une décision qui a profondément changé les choses pour ces huit formations.

“Le championnat a totalement changé, le niveau s’est nettement amélioré et les moyens financiers engagés par ces clubs ne sont plus les mêmes.”

Un championnat que le propriétaire de Tubize aimerait voir évoluer. “Huit équipes dans un championnat, ce n’est pas assez. Ce n’est pas intéressant de jouer quatre fois contre la même équipe. Mon idée serait de répartir les vingt-quatre clubs professionnels

de D1A et D1B dans deux séries de douze équipes. Les six meilleures de chaque série s’affronteraient alors pour le titre et les places européennes alors que les six moins bonnes formations de chaque série joueraient pour ne pas descendre.”

Reste à savoir si son idée fera son chemin auprès des autres clubs professionnels

Entre Asie et Belgique

Le mercato

Parmi les joueurs arrivés en provenance de l’étranger, Tubize s’est attaché les services d’autres joueurs asiatiques, comme le Coréen Hwang ou le Japonais Sakai. “Hwang est issu du FC Séoul, l’une des plus grosses équipes de Corée alors que Sakai est le capitaine des U20 japonais. Cela renforce les liens entre Tubize et le marché asiatique. C’est l’une de mes priorités. Je veux que Tubize conserve une bonne réputation afin de faciliter l’arrivée de joueurs asiatiques dans notre club. La réussite du transfert de Lee va dans ce sens.”

Mais le club mise aussi sur des talents belges, comme le prouvent les arrivées de Ryckaert et Weymans, ou la belgicisation

du staff. “C’est quelque chose d’important. On a d’ailleurs rajeuni la moyenne d’âge de l’équipe, en y intégrant de jeunes talents belges. On veut les faire grandir. Nous avons aussi intégré plus de Belges dans le staff. C’est important de pouvoir compter sur des personnes qui connaissent le fonctionnement du championnat.”

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