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Soixante ans plus tard, l’Union s’offre un exploit 
Soixante ans plus tard, l’Union s’offre un exploit 

FRÉDÉRIC LARSIMONT

La joie de tout le clan unioniste après le deuxième but signé Vanzeir.Photo News / Jimmy Bolcina.

Le dernier succès en Coupe des Villes de Foire datait de 1962 au Dinamo Zagreb (0-1). En s’offrant les Rangers (2-0), les Unionistes ont signé une perf digne de leurs lointains prédécesseurs. Mais rien n’est fait avant le déplacement dans le chaudron d’Ibrox Park. next

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Entendre Den Dreef résonner au nom des chants de renaissance européenne – in het frans, alstublieft – avait quelque chose d’un peu surréaliste, il faut bien le dire. Les « Ici, ici, c’est Saint-Gilles ! », « Bruxelles, ma ville je t’aime, je porte ton emblème, tes couleurs dans mon cœur… », « On reste au bar, on tient c’p*** d’comptoir et on va continuer à boire » ainsi que le semi-remorque de folklore jaune et bleu transporté extra muros l’espace d’une parenthèse enchantée ont réellement marqué cette soirée louvaniste. Au moins autant que le score final, scellé par deux buts d’écart auquel peu s’attendaient. Du moins dans son différentiel.

Cinquante-huit ans après avoir courbé l’échine face à la Juventus en Coupe des Villes de Foire en 1964, l’Union a assuré l’enchaînement à distance spatio-temporelle dans des circonstances radicalement différentes, avec une victoire à la clé face aux Glasgow Rangers, finalistes de l’Europa League pas plus tard qu’en mai dernier.

Les vice-champions de Belgique n’ont renoncé à rien et ont sauté sur tout. À commencer par ces rares occasions concédées en début de rencontre (ce fut autre chose par la suite) par une défense écossaise rompue à ce genre de festivités contre des adversaires gonflés à bloc à l’idée d’emprunter le sillage des étoiles de la Ligue des champions.

L’Union n’est pas encore en poules, loin s’en faut, mais elle s’est donné les moyens – à l’extrême limite supérieure de ceux qui sont les siens à l’heure actuelle – de continuer à rêver. La suppression l’an dernier du bénéfice des goals inscrits à l’extérieur confère évidemment à ce 2-0 une tournure moins radicale qu’elle ne l’aurait eue en d’autres temps, en cas de passage par la case but, mardi prochain à Ibrox Park. Mais ni les joueurs et encore moins les 7.500 supporters saint-gillois présents à Louvain, ne bouderont leur plaisir. D’ici la semaine à venir, il y aura encore de l’eau qui coulera sous les ponts, à commencer par un déplacement à Malines où les révélations de la défunte saison chercheront à conquérir une deuxième victoire de rang en championnat.

Avec dans un coin de la tête, le décollage pour le poumon économique de l’Ecosse ? Sans doute, surtout au vu de la fenêtre de tir qu’ont audacieusement forcée les hommes de Karel Geraerts, prudents en début de rencontre en se contentant d’un quadrillage en règle de leur moitié de terrain puis de plus en plus téméraires jusqu’à l’ouverture du score par Teuma. Un but de « rageux » comme disent les d’jeuns, à la fois symbolique de son personnage tout en générosité mais aussi d’une équipe qui ne lâche décidément jamais rien.

Présents au duel sur un ballon traînant trop longuement dans la surface adverse, Nieuwkoop et Lazare ont au moins chacun un pied virtuel dans cette frappe décroisée de Teuma qui fit se lever le stade comme un seul homme. À l’exception des 1.500 supporters des Rangers ébahis par le crime de lèse-majesté commis par cette équipe d’illustres inconnus, ne comptabilisant que 14 matches en Coupe d’Europe pour… 824 à leurs favoris.

Ce qui paraissait sur le moment être le monde à l’envers n’a pas fait tourner la tête aux Unionistes, placés dans leur meilleur rôle durant les deux tiers de la partie : celui de contre-attaquants. Gestionnaires de leur effort collectif et surtout de leurs émotions, ils ont su zapper de leur horizon tout ce qui aurait pu les faire dévier de leur objectif, une fois aux commandes de la rencontre.

Vanzeir a pris ses responsabilités

La clé de ce premier succès européen depuis six décennies (0-1 le 21 novembre 1962 au Dinamo Zagreb) est incontestablement la faculté unioniste d’avoir encaissé le choc dans un premier temps avant de transformer cet engagement de tous les instants dans la reconversion.

Et dans une troisième phase, de ne pas avoir brûlé cette énergie en allumant des mèches inutiles. Le reste, ce sont les impondérables du foot qui en ont décidé, à l’instar de ce coup de réparation longuement discuté entre l’assistance vidéo et le directeur de jeu. Cette fois, contrairement au penalty manqué contre le FC Bruges en mai, et qui a sans doute été décisif dans la course au titre, Vanzeir n’a pas tremblé à un petit quart d’heure du terme.

Den Dreef pouvait faire monter les décibels. L’Union qui avait épaté la galerie pendant tout un championnat moins les affrontements directs contre Bruges, poursuit cette fois son petit numéro de voltige à l’échelle européenne. Elle n’est pas encore en barrages, mais Monaco et le PSV seraient bien inspirés de se pencher sur son cas. On ne prend jamais assez de précautions. Et du côté des observateurs belges, on ne jure plus de rien avec cette équipe qui n’en finit plus de repousser ses propres limites.

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