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On ne sait jamais , un joueur libre…

“Si un club belge me téléphone, je viens directement”

C’était il y a six ans, déjà. Eupen surprenait tous les spécialistes, qui avaient annoncé, avant le début de la campagne, son retour immédiat dans l’antichambre nationale, grâce à quelques joueurs majeurs comme Olivier Werner, Danijel Milicevic et, surtout, Matthias Lepiller. Totalement inconnu, le médian français avait, tout au long de la saison, inscrit deux buts et délivré onze passes décisives. Sa grosse frappe de balle et sa précision technique en avaient fait l’une des attractions de l’élite, au point d’attirer l’attention de grosses écuries

comme La Gantoise et… le Standard. Depuis lors, tout a bien changé pour lui, qui est sans club depuis le mois de juin 2015Commençons par le début de l’histoire. Pourquoi n’avez-vous pas rejoint un grand club belge au bout de votre très belle campagne à Eupen ?

“En janvier 2011, il y avait eu un petit peu de mouvement autour de moi. Deux formations habituées à jouer les premières places étaient disposées à m’accueillir : La Gantoise et le Standard. Bien entendu, c’était plus qu’intéressant et j’aurais bien aimé accepter l’une de ces propositions. À l’époque, j’étais prêté à Eupen jusqu’au terme de la saison et les dirigeants n’ont pas accepté de me libérer. Même si cela avait été le cas, il aurait fallu que la Fiorentina, à qui j’appartenais, donne également son accord.”

Ce transfert au Standard faisait les gros titres de la presse.

“Notre victoire (1-3) là-bas est l’un de mes plus beaux souvenirs. Je pourrais encore vous décrire les trois buts. Kevin Vandenbergh en plante deux, dont un sur un contre de Danijel Milicevic, et Jadid transforme un penalty. L’ambiance dans le stade était tout bonnement incroyable; il n’y avait pas photo avec ce qu’il y avait dans les autres enceintes du pays.”

N’avez-vous pas essayé de forcer un transfert en fin de saison ?

“Malheureusement, je n’ai plus rien entendu de spécial venant de Belgique et le directeur de la Fiorentina m’appréciait beaucoup. Il préférait que je dispute une saison en Serie B pour ensuite m’imposer à la Fiorentina. Personnellement, l’antichambre italienne me plaisait et lorsque la proposition de l’Hellas Vérone est arrivée, je n’ai pas hésité.”

Comment s’est passée votre saison là-bas ?

“Tactiquement et

techniquement, c’était plus difficile qu’en Belgique, où seules six équipes sont vraiment très bien organisées. Les six premiers mois à Vérone n’ont pas été très bons pour moi car je n’avais pas suivi l’ensemble de la préparation mais, par la suite, j’ai retrouvé mon niveau et commencé à soigner mes statistiques personnelles.”

C’est en signant à Novara, toujours en Serie B, que tout a basculé, non ?

“La première année se passe super bien. Enfin, presque. J’enchaîne les bonnes prestations et nous étions tout proches de décrocher une promotion en première division. Malheureusement, je me blesse sérieusement à deux ou trois matches de la fin. Après un duel, je tombe sur le gardien de Cittadella et je sors du terrain pour me faire soigner. En remontant, je marque de la tête mais en retombant, je comprends que c’est terminé. Verdict : les croisés . Je suis resté six mois sur la touche.”

C’est vraiment le tournant de votre carrière.

“Oui car, à ce moment, deux ou trois clubs de Serie A désiraient me faire signer. Cela restera le grand regret de ma carrière. La chance n’était pas de mon côté car après ma blessure, je n’ai plus rien entendu de leur part.”

Vous ne vous êtes jamais remis de cette blessure ?

“Ce n’est pas ça. Il me restait une année de contrat et j’ai eu le malheur de vouloir revenir un petit peu trop vite. J’ai donc enchaîné les petites blessures et les déchirures. À la fin de la saison, Novara n’a pas prolongé mon contrat et j’étais donc sans employeur au mois de juin. J’ai eu du mal à retrouver à quelque chose car mes différentes blessures ne rassuraient pas les dirigeants. Finalement, j’ai atterri à la Juve Stabia, en Serie C . Tout se passait bien au début, je trouvais assez régulièrement le chemin des filets, mais l’ambiance au sein du club n’était pas top . Je n’ai pas trop envie de raconter ce qu’il s’est passé, mais je suis finalement

parti et je ne voulais plus entendre parler de l’Italie.”

Nous sommes en juin 2015. Depuis lors, vous n’avez pas retrouvé de club.

“J’ai bien eu quelques propositions de clubs de l’Est, notamment d’Albanie, mais j’ai une famille et je n’avais pas envie de partir pour partir.”

Comment vivez-vous cette période ?

“Au début, je n’avais même plus envie de faire d’efforts. Je me suis un petit peu laissé aller lors des deux ou trois premiers mois. Mentalement, j’avais lâché. Depuis trois ou quatre mois, je me suis repris en main et je m’entraîne avec un petit club du Havre. Le plus difficile n’est pas d’être retombé dans une vie normale, car je n’ai jamais perdu la tête, mais bien de ne plus avoir d’objectif, comme un match le samedi par exemple. Heureusement, je suis à la tête d’un restaurant qui marche plutôt bien.”

Vous n’avez jamais reçu de proposition de Belgique ?

“Non. Pourtant, si j’en reçois une, je reviens tout de suite, que ce soit en première ou en deuxième division. Moi, tout ce que je veux, c’est jouer au football. Je pense qu’il est encore possible de recevoir une proposition car j’ai accumulé pas mal d’expérience en Italie et je pense qu’elle pourrait être utile. Et je n’oublie pas que c’est en Belgique que j’ai connu mes meilleures années footballistiques.”

Interview > Michaël Franken

Matthias Lepiller est sans club depuis juin 2015.

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