VINCENT MILLER
Stade, mercato, playoffs: Bormans fait le point.P. De Voecht / News
C’est devant près de 14.000 personnes au parc Astrid, dont 2.000 supporters allemands, que l’Union tentera d’arracher sa qualification face à Berlin après le 3-3 de l’aller. Un record « à domicile » pour l’USG cette saison. next
Philippe Bormans est un directeur général satisfait. Les 15.000 tickets mis en vente pour cette rencontre ont presque tous trouvé preneurs. Seuls les blocs derrière les goals traditionnellement réservés à la « Mauve’s Army » et aux « Souths Leaders » n’ayant pas été ouverts.
Philippe Bormans, rappelez-nous pourquoi vous avez décidé de déménager chez votre voisin anderlechtois.
En décembre dernier, il a fallu poser un choix pour le reste de la compétition, sans encore connaître le nom de notre adversaire, et sachant qu’on pouvait tomber sur une équipe comme Barcelone ou Manchester United (NDLR : et que Louvain était limité à 9.000 spectateurs). Le stade Roi Baudouin n’était pas une option. Il restait Anderlecht et OHL. On n’était pas spécialement mécontent à Louvain. Mais en prenant tous les points en considération, on a opté pour le changement.
À Louvain, vous aviez aussi écopé de plusieurs amendes…
Oui, pour des jets de gobelets, pour l’utilisation de matériel pyrotechnique ou encore pour le fait que des gens étaient installés dans les escaliers. L’UEFA est très sévère et, sur les quatre matches, on a pris un total de plus de 100.000 euros d’amende. Et puis, il y avait aussi des frais supplémentaires. Il fallait par exemple faire venir des bancs de touche du stade Roi Baudouin, ou encore installer des tentes presse en plus car la zone média était trop petite.
Pour ce match, 15.000 tickets étaient en vente. En cas de qualification pour les quarts de finale, pourriez-vous débloquer plus de places ?
On devra avoir cette discussion si on se qualifie.
L’année prochaine, sauf surprise, vous serez à nouveau en coupe d’Europe. Savez-vous déjà où vous jouerez ?
On a un accord sur papier avec Zulte Waregem pour jouer les matches là-bas. Mais c’est avant tout parce que, pour la licence, on doit donner le nom d’un stade où on pourrait jouer chaque match européen. Or, on sait qu’une des dates de tours préliminaires est déjà prise à Louvain et que le stade Roi Baudouin n’est pas disponible avant le mois de septembre, et que des travaux y débuteront après décembre. Quant à Anderlecht, on ne sait pas encore s’ils seront en Europe ou non. D’où, donc, cet accord avec Zulte qui nous permettrait d’être en ordre pour la licence. Mais si on se qualifie, on devra décider où on jouera. En tout cas, c’est triste. Cela montre qu’on est comme des « gypsies », qu’on doit toujours trouver des solutions à gauche et à droite.
Et où en êtes-vous dans le dossier du nouveau stade ?
Nous devions avoir une réunion avec la Région bruxelloise vendredi dernier. Mais à cause de notre retour compliqué de Berlin, nous n’avons pas su être présents. Cette réunion aura lieu la semaine prochaine et nous y discuterons des points qui bloquent.
Le fait que vous réussissiez à attirer près de 14.000 personnes, est-ce aussi un signal que vous envoyez aux autorités compétentes dans ce dossier ?
Oui, d’autant plus que, d’une certaine façon, c’est un match en déplacement pour nous, car ce n’est pas « notre » stade. Cela reste en tout cas tellement dommage de ne pas pouvoir jouer une telle affiche chez nous…
Ce jeudi soir, Anderlecht est aussi engagé en Coupe d’Europe, à Villarreal. Des fans anderlechtois pourraient être présents dans les cafés aux alentours du stade. Doit-on nourrir des craintes par rapport à la sécurité ?
Non. On a mis en place des navettes gratuites de bus De Lijn qui relieront toutes les cinq minutes le stade Marien au Parc Astrid. Ainsi, si quelqu’un ne connaît pas bien les environs, il peut prendre cette navette et être déposé devant l’enceinte. Mais les relations entre nos deux clubs sont correctes. Et il y a déjà beaucoup de fans des Mauves qui font le voyage jusqu’en Espagne. Nous, on est surtout contents d’être aidés.
Au niveau purement sportif, l’Union s’apprête à vivre un nouveau moment historique.
Oui mais on dit cela à chaque fois (sourire). Il y a deux ans jour pour jour, on parlait d’une promotion historique en D1A. L’an dernier, on a parlé de cela après notre deuxième place en championnat et cette année après notre première place dans notre groupe d’Europa League. On ajoute à chaque fois de nouvelles pages à notre histoire.
Ce week-end contre Malines, vous aurez également l’occasion de valider votre place en Champions Playoffs, pour la deuxième année d’affilée.
Et je pense qu’on ne faisait pas partie de la liste de beaucoup d’analystes comme candidat au Top 4 en début de saison (sourire). Cela montre la qualité du groupe et son état d’esprit. Mais on ne va pas pour autant commencer à parler maintenant de titre, ni même de ces playoffs.
La fin de saison approche, ainsi que le mercato. Pourrez-vous retenir Victor Boniface, votre attaquant qui fait des étincelles en coupe d’Europe ?
Il marque, il est fort et pourrait jouer dans n’importe quel championnat. Évidemment, il y a de l’intérêt pour un joueur pareil. Mais on verra cela en été. Il y a encore trop d’autres choses sur lesquelles se concentrer.
Dans le même ordre d’idée, votre coach Karel Geraerts pourrait-il s’en aller ?
Il y a toujours le risque, oui, car c’est un très bon entraîneur. Nous, on est très content et on pense qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire ensemble. Mais on verra après le championnat ce que, lui, veut.
Vous aviez aussi dit que vous parleriez après la saison avec Felice Mazzù. On sait ce qu’il en est advenu…
Mais on ne peut pas comparer les deux cas. On me demande si c’est possible qu’il parte. Je réponds qu’il y a toujours le risque. Mais cela n’aura rien à voir avec le fait qu’il est satisfait ou pas ici. Peut-être qu’un jour un club viendra et le fera grandir dans sa carrière. Mais de notre point de vue, on peut encore collaborer ensemble quelques années.
V.M.
L’Union Saint-Gilloise devra se passer des services de Yorbe Vertessen ce jeudi soir. Le jeune attaquant belge, qui était déjà sorti prématurément contre Genk dimanche, était pourtant au départ de l’entraînement sur la pelouse du parc Astrid, ce mercredi matin, mais il n’a pas terminé la séance. «
Il est touché aux adducteurs
», a précisé Karel Geraerts. «
C’est une mauvaise nouvelle mais il y a toujours des solutions.
» Et, ce jeudi soir, elle pourrait se nommer Gustaf Nilsson qui devrait, selon toute vraisemblance, prendre place aux côtés de Victor Boniface en pointe de l’attaque. À moins d’une surprise
?
Karel Geraerts poursuit en mettant en garde ses troupes
: elles ne sont pas favorites, quand bien même l’Union Berlin n’a plus gagné depuis quatre rencontres. «
Pour moi, cela reste une excellente équipe. Certes elle avait perdu contre le Bayern Munich (NDLR
: 3-0 le 26 février) mais je trouve qu’elle avait été très costaude. Et ce week-end contre Wolfsbourg (NDLR
: 1-1), elle a mis un pressing incroyable durant les premières minutes. Il y a encore beaucoup d’énergie dans cette équipe, et c’est cela la clé.
»
Le coach saint-gillois s’est également réjoui de l’engouement que suscite cette rencontre auprès des supporters unionistes. «
C’est magnifique de pouvoir jouer devant un public plus nombreux que d’habitude à domicile. Mais le plus important n’est pas tant le nombre de fans que l’ambiance qu’ils mettront dans le stade. Et pour cela, il faut avoir une bonne synergie entre les joueurs et le public. Je compte sur eux.
»
Voilà le message lancé.
V.M.
Décisif dernièrement.
Newsprev
Si Victor Boniface s’était particulièrement illustré au match aller, enfilant deux perles à l’«
An der Alten Försterei
», Bart Nieuwkoop est également en grande forme ces derniers temps.
Le Néerlandais, qui s’apprête à jouer son 79
e
match pour le matricule 10 (soit presqu’autant que pour Feyenoord où il en avait disputé 81), reste en effet sur un but décisif face à Genk ce dimanche, ainsi qu’un magnifique assist à son coéquipier nigérian au match aller à Berlin, il y a une semaine. Et ce, au terme d’une chevauchée fantastique. «
Nous avons été très efficaces dernièrement
», sourit-il. «
Nous avons eu besoin de peu d’occasions pour marquer. Espérons que cela continue ainsi. Car je ne m’attends pas à ce que nous ayons beaucoup d’opportunités ce jeudi. Il s’agira donc d’être le plus concret possible.
»
Cette saison, Bart Nieuwkoop se révèle en tout cas être l’homme des grands moments à l’Union. Le Batave ayant notamment inscrit des goals importants contre l’Antwerp, lors du match aller en Coupe de Belgique, ainsi que contre le Standard et Bruges en championnat. «
C’est un peu une coïncidence
», concède-t-il. «
Mais c’est bien de pouvoir se montrer décisif lors des grandes occasions.
» Le sera-t-il à nouveau ce jeudi
? Réponse sur le coup de 21h.
«
Je m’attends à un match compliqué mentalement
»
Ce qui est en revanche d’ores et déjà certain, c’est que son équipe devra être au top physiquement, et avoir récupéré des efforts des dernières semaines. Car les Saint-Gillois enchaînent les échéances de taille. «
Mais je pense surtout que, vu que nous sommes constants depuis plusieurs années désormais, la récupération est peut-être un peu plus facile. C’est toujours plus aisé de se remettre lorsque vous l’emportez.
»
C’est dès lors avec le moral au zénith que Bart Nieuwkoop et les siens abordent cette rencontre. «
Ce serait fantastique de pouvoir aller en quarts de finale, surtout quand on voit notre parcours. Mais je m’attends à un match difficile, surtout mentalement.
»