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oici ce que le titre de champion changerait pour chaque club  
oici ce que le titre de champion changerait pour chaque club  

VINCENT JOSÉPHY

Être champion de Belgique, c’est évidemment une question de prestige. Mais également d’argent. Un sacre pourrait avoir d’énormes conséquences. Lesquelles 

? On fait le point candidat par candidat.  next

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Succéder à l’ogre brugeois, qui pourrait jouer un rôle d’arbitre dimanche, changera la vie de l’heureux élu, permettra de réécrire son histoire, certainement dans le cas de l’Antwerp et l’Union, qui n’ont plus connu l’ivresse d’un titre de champion depuis des temps immémoriaux (pour Genk, ça ne fait que quatre ans). Mais ce titre serait-il juste souhaitable ou indispensable pour poursuivre son évolution, ou pour simplement pérenniser sa place au sommet de la hiérarchie du football belge 

? Quel impact ce titre aura ou pourrait avoir sur les finances du club, sur la gestion d’un stade, sur sa politique de transferts 

? Et donc, par extension sur ses finances et sa viabilité économique à moyen ou long terme 

? On fait le point candidat par candidat.

Antwerp : le Great Old (re)parti pour durer  

V. J.

L’Antwerp court après le titre depuis 1957.

Photo News / David Hagemannprevnext

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Jusqu’au but miraculeux de l’Union, le champagne était au frais, prêt à être débouché, dimanche passé au Bosuil. Aujourd’hui, l’Antwerp espère évidemment qu’il aura une nouvelle occasion de faire péter les bouchons, dimanche. Un succès à Genk lui ouvrirait en effet les portes d’un cinquième titre d’autant plus historique que le peuple anversois l’attend depuis 66 ans 

! Et celui-ci élargirait encore davantage le spectre des perspectives ultérieures, tant au niveau sportif que financier.

Remonté en D1 en 2017, le « 

Great Old 

» a déjà bien grandi depuis lors. Un simple coup d’œil à son stade, qui bénéficie de trois nouvelles tribunes ultra-modernes – et espère en faire rapidement de même avec la quatrième, laissée à l’abandon… 

–, suffit à s’en rendre compte. Le retour de ce « 

géant endormi 

», comme l’a récemment appelé Toby Alderweireld, s’est matérialisé par le gain de deux Coupes nationales (2020, 2023) mais aussi par le fait qu’il a réussi la gageure de venir titiller l’establishement avec une certaine forme d’arrogance qui ne plaît pas à tout le monde. Ayant terminé 8 

, 6 

, 4 

, 3 

et 4 

depuis son retour en D1, l’Antwerp a fait preuve d’une étonnante constance.

En attendant, cette équipe qui avait d’abord su compter sur les contacts de Lucien D’Onofrio et avait rapatrié quelques anciennes gloires (Bolat, Mbokani, Van Damme, Refaelov ou, dans une moindre mesure, Mirallas et Defour) ainsi que quelques joueurs fantas(ti)ques aux rangs desquels Lamkel Ze, Nainggolan, Benson ou J. Lukaku, a su fédérer un groupe soudé qui se repose sur un excellent gardien (Butez), une défense en béton armé (Alderweireld, Pacho, De Laet), un entrejeu prometteur (symbolisé par le jeune Vermeeren) ainsi qu’un secteur offensif à forte coloration ‘oranje’ (Kerk, Janssen, Stengs, Ekkelenkamp).

Gheysens veut clouer

le bec à Verhaeghe

Même si ses méthodes déplaisent parfois, le président-entrepreneur Paul Gheysens rêve de ce titre qui lui permettrait d’atteindre son Graal et de clouer à tout le moins temporairement le bec à son meilleur ennemi, Bart Verhaeghe. Un titre lui offrirait sans doute quelques millions supplémentaires bienvenus via la Coupe d’Europe et le sponsoring, augmentant de facto l’attractivité de ce club (re)parti pour durer.

Union : la pérennisation et l’âme du club sont en jeu  

V. J.

L’Union n’a plus été sacrée depuis 1935.

PhotoNews / Jimmy Bolcinaprevnext

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Si l’on s’en tient à un constat purement arithmétique, l’Union présente le meilleur bilan comptable de l’élite depuis qu’elle y a effectué un retour fracassant en D1A, il y a deux ans. Bénéficiant un peu partout en Belgique – bien qu’un peu moins à Bruxelles, où ses concurrents ne se réjouissent pas forcément de cette concurrence accrue… – d’un capital sympathie énorme, le matricule 10, « 

mériterait 

» sans doute de dépoussiérer enfin son armoire à trophées garnie d’antiquités. Vice-championne au terme d’un suspense intenable, la saison dernière, l’Union continue à faire preuve d’une résilience qui arrive encore à nous surprendre et qui l’a menée là où elle est aujourd’hui tout en ayant atteint le dernier carré en Coupe et les quarts de finale en Europa League. Le tout avec un noyau composé majoritairement de joueurs ayant connu la montée et avec un entraîneur néophyte.

Faire avancer l’épineux dossier du stade

Si elle était déclarée championne dimanche, la formation bruxelloise aurait d’autres atouts à faire valoir pour convaincre certains investisseurs de la rejoindre, pour conserver ou revendre à de meilleures conditions ses cadres aux envies d’ailleurs (Teuma, Boniface, Burgess, Nieuwkoop 

?) ou pour attirer plus facilement certains joueurs prometteurs. Pour l’Union, qui a tout de même considérablement augmenté sa masse salariale mais aussi ses recettes, le principal frein à une pérennisation au plus haut niveau a trait à l’épineuse problématique de son stade. Possédant un charme désuet qui en fait sa « 

hype 

» auprès de ses supporters ou visiteurs d’un soir, sa vétuste enceinte constitue aussi un frein majeur à une expansion rapide. Partiellement classé et niché en bordure du parc Duden, le stade Joseph Marien ne peut pas être agrandi et, bien que souvent sold out, il ne génère que des recettes marginales « 

de l’ordre de 

% de notre budget 

» selon Philippe Bormans, contraignant aussi l’équipe à être délocalisée (à Louvain ou à Anderlecht) pour ses rencontres européennes. Pas encore abouti, le projet de construction d’un stade plus moderne de 15 à 16.000 places au complexe du Bempt pourrait permettre d’augmenter ses revenus mais ferait sans doute perdre une partie de l’âme du club qui a longtemps vécu d’une certaine forme de nostalgie.

Genk : un club sain qui cherche un « bonus »
V. J.

Genk a encore été couronné en 2019.Photo News / Sébastien Smets
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Seul club parmi les trois derniers prétendants au titre à avoir connu l’ivresse du gain du championnat dans un passé récent (en 2019), Genk a longtemps fait cavalier seul en tête, (se) persuadant que rien ni personne ne pourrait l’empêcher de succéder au palmarès au FC Bruges. Même si elle a rapporté 18 millions en caisse, la vente à Southampton de Paul Onuachu, l’hiver dernier, a toutefois prouvé qu’il n’était finalement « qu’un » géant aux pieds d’argile, voyant son avance fondre comme neige au soleil.
recrutement malin et formation efficace
Revenu miraculeusement s’immiscer dans cette indécise course, le club limbourgeois rêve de triompher, histoire de dépoussiérer quelque peu son palmarès, bien sûr. Mais il ne « doit » pas forcément être champion comme on l’entend souvent du côté de la Cegeka Arena. Tout d’abord, Genk n’a plus son sort entre les mains. Pourtant, il pourrait néanmoins profiter des circonstances pour émerger sur le fil : il joue à domicile, l’Union pourrait être déforcée et stressée et l’Antwerp a pris un gros coup sur la tête dont il lui sera difficile de se remettre.
Financièrement, Genk est aussi un club sain grâce notamment au fait que ses dirigeants continuent à recruter des talents qu’ils revendent extrêmement bien à l’étranger. Cette saison, par exemple, il a vendu pour 60 millions d’euros (Thorstvedt, Ito, Lucumi, Dessers, Bongonda, Ugbo et, bien sûr, Onuachu) alors qu’il n’en a déboursé qu’un peu plus d’un tiers en transferts entrants (Sor, Galarza, Arokodare, Castro, Carstensen et Ait El Hadj).
En outre, le club continue à former de jeunes et probables futurs grands talents qui pourraient un jour éclater en équipe première et/ou renflouer considérablement les caisses. Comme en plus, il est un peu perdu au fond du Limbourg, il souffre moins de la concurrence directe de rivaux régionaux. Enfin, même si le président Peter Croonen a expliqué à la RTBF qu’il pourrait rapporter entre 2 et 7 millions d’euros supplémentaires s’il était correctement rénové, son stade reste parfaitement fonctionnel en l’état actuel des choses, disposant de pas mal de qualités de confort, de facilités d’accès et de possibilités commerciales que n’a pas l’Union ou que ne maîtrise pas encore totalement l’Antwerp.

Comment suivre le dénouement à la TV 

CÉDRIC BAUFAYT

Deceuninck et Delire.

CBprevnext

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Pas de multilive orchestré depuis un studio fermé, mais bien deux multives au programme d’Eleven, ce dimanche 

! Chaque abonné pourra décider du match « 

principal 

» qu’il veut voir (Genk-Antwerp sur la chaîne Eleven Pro League 1 et Union-FC Bruges sur Eleven Pro League 2). Et dès qu’il se passera quelque chose dans l’autre rencontre (un goal, un penalty, une carte rouge…), l’écran se « 

splittera 

» afin que le téléspectateur ne rate absolument rien. « 

Notre priorité, c’est de transmettre l’ambiance depuis les stades. Pas depuis un studio fermé 

», explique Jan Mosselmans, le patron d’Eleven. « 

Notre dispositif sera conséquent. Nous aurons 23 caméras dans chaque stade 

! En tout, ce sont 30 journalistes/consultants et plus de 150 techniciens qui seront mobilisés. Nous serons même présents au Bosuil de l’Antwerp… 

»

Marc Delire et Philippe Albert commenteront le duel entre Genk et l’Antwerp, Benjamin Deceuninck sera accompagné de Nordin Jbari à l’Union. En bord terrain au Parc Duden 

: Christine Schreder et Alexandre Teklak. Dans le Limbourg 

: Patrick Stein et Swann Borsellino. Des journalistes « 

mobiles 

» officieront aussi (Jonathan Anciaux à Genk, François-Nicolas Sepulchre à l’Union) pour prendre la température auprès des supporters. « 

À l’Antwerp, Maxime Dôme interviendra aussi en direct. La rencontre sera diffusée depuis un écran géant, le stade sera plein. Nous serons donc en direct depuis les trois endroits où une célébration peut se dérouler. Nos équipes capteront les moments de joie dans le vestiaire du club sacré. Si c’est l’Antwerp, nous serons même dans le bus qui ramènera les joueurs à Anvers… 

»

Un hélicoptère spécial

La chaîne suivra également de près le… CEO de la Pro League, Lorin Parys. Il regardera les deux matches déterminants pour le titre depuis un hélicoptère, pour atterrir dans l’un des deux stades afin de remettre la coupe et les médailles aux champions.

Eleven va aussi mettre le paquet sur ses réseaux sociaux. Les festivités de l’éventuel titre anversois, qui se dérouleraient après 23h dans la métropole, seraient retransmises sur les réseaux de la chaîne. Mais nul doute que l’Union et Genk ne l’entendent pas de cette oreille…

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