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Mazzù : « La passion, je l’ai retrouvée à l’Union »
Mazzù : « La passion, je l’ai retrouvée à l’Union »

L’entraîneur carolo est en passe de réussir son pari du côté de Saint-Gilles : la montée en D1A 

 PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT JOSÉPHYFelice Mazzù a le sourire.PhotoNewsAyant réussi à amener le club bruxellois largement en tête d’une D1B qui reprend ses droits ce week-end, l’ancien entraîneur de Charleroi et de Genk veut à présent terminer le travail pour écrire une nouvelle page d’histoire de ce club de tradition.  next

En italien, Felice signifie « heureux ». Lorsqu’il nous rejoint au centre d’entraînement de Lierre où l’Union Saint-Gilloise a pris ses quartiers, Felice Mazzù transpire la joie de vivre. Saluant avec bienveillance la cuisinière venue s’assurer qu’il a bien mangé, charriant volontiers ses joueurs ou ses assistants, l’ex entraîneur de Charleroi et de Genk a toutes les raisons de sourire malgré le contexte sanitaire actuel. Pourtant, il redevient plus sérieux, plus déterminé aussi dès lors qu’on aborde ses objectifs à court et moyen terme avec une Union qui trône largement en tête de la D1B avec 9 unités d’avance sur Seraing et 10 sur Westerlo. « Le long terme, je ne l’évoque plus, par contre. Quand j’étais à Charleroi, on me demandait souvent si je pensais à ma suite de ma carrière, si je rêvais d’entraîner tel ou tel club, dans telle ou telle compétition majeure. Tout ce qui compte en ce moment, c’est l’Union et rien que l’Union. On a un objectif unique à accomplir : monter en D1A. »Felice Mazzù, sept mois après avoir repris l’Union, vous l’avez menée largement en tête de la D1B. Si vous deviez vous donner une cote pour vos premiers mois ici, quelle serait-elle ?Je m’accorderais volontiers un… 6,5 sur 10. Par rapport à ce que vous mettez dans les journaux, c’est plutôt une cote correcte, non ? Jusqu’à présent, je trouve que le boulot qu’on réalise avec ce groupe est cohérent avec ce que l’on recherche, tout simplement.Êtes-vous également satisfait du jeu proposé par vos troupes ?À treize matches de la fin, on est en harmonie avec l’objectif qu’on s’était fixé initialement. On a eu la chance de ne perdre que deux fois et de ne concéder que deux nuls en 15 matches. Après, un entraîneur veut toujours plus : j’aurais aimé un peu plus de fluidité dans le jeu à certains moments.Avec l’avance qui est la sienne, l’Union peut-elle passer à côté de la montée ?Ce qui me fait le plus peur, c’est cette médiatisation de quelque chose qui semble presque acquis alors que ce n’est pas du tout le cas. Je crains qu’elle puisse bouleverser le mental de mes joueurs et suis très attentif par rapport à tout cela. Neuf points d’avance, c’est bien mais ce n’est rien du tout ! Tout cela peut fondre très, très vite si on ne se montre pas vigilants. Pour atteindre notre objectif, on devra encore être meilleurs que durant le premier tour.L’Union reste la troisième équipe belge la plus titrée après Anderlecht et Bruges. Est-ce que vous ressentez ce poids de l’histoire ?Honnêtement, pas trop. En raison de la situation sanitaire qui implique l’absence d’un public qui est le meilleur de la série, on vit les matches différemment, sans saveur. Par contre, je sais que le club n’a plus joué au sein de l’élite depuis la saison 1972-73 et que beaucoup de gens aimeraient qu’il la retrouve. Si on y parvient, on écrirait une page d’histoire de ce club mythique.Vous aviez débuté la saison par un 8 sur 15 avant de réussir un 27 sur 30. La défaite au RWDM, fin septembre, a-t-elle servi de déclic ?Peut-être mais on ne le saura jamais réellement parce que la symbiose qui peut exister au sein d’une équipe vient parfois d’événements qu’on ne maîtrise pas forcément. Ce qui est certain, c’est qu’on a commencé la saison avec un schéma de jeu particulier, à quatre derrière. Par la suite, on a perdu trois arrières latéraux sur blessure ou suite à un départ et on a dû se remettre en question pour trouver des solutions. Ce match perdu à Molenbeek nous a fait mal parce qu’on était dans une période où on était un peu sous pression, mais il nous a surtout ouvert les yeux.Quand on voit qu’un garçon comme un Dante Vanzeir a été convoqué chez les Espoirs alors qu’il évolue en D1B, cela doit vous faire plaisir, non ?Clairement ! Quand j’étais à Genk, on ne l’avait pas gardé parce que j’estimais, malgré ses qualités, qu’il y avait là-bas trop de concurrence pour lui. On avait eu une grosse discussion avant qu’il ne parte (NDLR : à Malines). Huit mois plus tard, quand je me suis lié à l’Union, il a été le premier à qui j’ai téléphoné et il est en train de vivre une certaine forme de renaissance. Parfois, certains jeunes devraient prendre conscience qu’il vaut parfois mieux aller plus bas pour retrouver la confiance et rebondir plus haut par la suite.En début de saison, vous aviez expliqué qu’aller à l’Union ne représentait pas un pas en arrière. Vous maintenez cette affirmation ?Bien sûr ! Forcément, il y a plus d’attention autour d’un entraîneur ou d’une équipe qui se rend à Liverpool que celle qui affronte le Club NXT mais la passion reste la même, la préparation d’un match nécessite la même application. Ici, j’ai l’impression que je suis dans un milieu où il y a de l’ambition. L’amour et la passion ne se chiffrent pas au travers de la division au sein de laquelle tu entraînes mais par rapport à ce que tu as envie de faire, ce que tu reflètes via ta personnalité. Partant de ce principe, je ne trouve pas que j’ai reculé même si, avec une perception extérieure, on a le droit de le penser. Cela ne me touche pas ou plus, pas davantage que cela ne m’inquiète. Aujourd’hui, je suis heureux, je ne me projette pas trop loin, surtout en cette période de Covid où beaucoup de gens ont des problèmes.Cette D1B, elle vous a surpris ?Oui, positivement. Il y a beaucoup de qualités individuelles et collectives, des moyens qui sont mis en place par des investisseurs étrangers : je pense à Westerlo, à Deinze, à Seraing ou à Lommel qui a bien investi grâce à l’apport de Manchester City et dont il faudra se méfier lors du second tour. Après, ce championnat est un championnat d’expérimentation, qui n’est pas valorisé à sa juste valeur, tant sportivement que médiatiquement. Il n’y a que 8 équipes, et seulement 7 qui peuvent réellement jouer le jeu. C’est un peu regrettable.Quels sont vos rapports avec les dirigeants de Brighton ? Sont-ils impliqués, intrusifs dans votre travail ?J’ai des relations très bonnes avec le président, Alex Muzio, qui montre beaucoup d’intérêt sans jamais se montrer intrusif. À aucun moment, mes choix ne sont remis en question lors des visioconférences qu’on tient chaque semaine. Je garde carte blanche sur le volet sportif.Les ambitions de Brighton, à terme, quelles sont-elles ?Le club anglais veut clairement qu’on monte en D1A. Cela fait trois ans qu’il met les moyens pour y parvenir et on peut imaginer que si tel est le cas, la relation s’intensifiera. Qu’il y aura davantage d’échanges.Avec vous comme T1 ?C’est le deal, oui. J’ai signé pour un an avec prolongation automatique en cas de montée.Et si le club ne monte pas l’été prochain ?Dans ce cas-là, on ne sait pas réellement ce qui se passera derrière.Cela fait plus de 30 ans que vous êtes dans le métier, sept saisons que vous êtes au niveau professionnel. Gardez-vous toujours la même passion de votre métier ?Honnêtement, je l’ai retrouvée ici à l’Union.Pourquoi, vous l’aviez perdue ?Je pensais l’avoir un peu perdue suite à mon licenciement à Genk qui a précédé 8 mois d’inactivité forcée. Même si c’était la première fois que cela m’arrivait d’être licencié, j’ai été déçu par rapport à la manière dont tout s’est terminé dans le Limbourg. Au début, on savoure pendant 2 ou 3 mois une certaine inactivité dont on avait certainement besoin pour évacuer toute la pression accumulée avec le temps, quand on se sent pris dans un entonnoir sans pouvoir s’en dépêtrer. Rapidement, la passion reprend toutefois le dessus, avec cette envie de reprendre ce travail qui nous plaît. Parfois, pourtant, on se demande si on est encore à la bonne place, si on bénéficie encore du même crédit que certains autres entraîneurs plus « habitués » aux licenciements.Vous avez craint de ne plus retrouver de poste ?Au début, je n’étais plus vraiment dans la passion donc je n’ai pas vraiment craint grand-chose. Mais je ne savais pas très bien comment les choses allaient se passer. J’ai espéré recevoir des propositions en me disant que ma belle période à Charleroi avait fait qu’on avait de l’estime pour mon travail.En ce sens, est-ce que votre limogeage à Genk vous a changé ?Je ne pense pas avoir changé avec les années. Je me remets continuellement en question, j’ai aussi une certaine forme d’humilité sans quoi je ne me serais pas retrouvé ici. Par rapport à ce qu’il s’est passé à Genk, je me suis rendu compte qu’il fallait absolument que je reste moi-même par rapport à mes choix, à ma manière de travailler. Si j’aime être proche de mes joueurs, je le reste, parce que mon message ne peut passer que comme cela, en dévoilant ma vraie personnalité. Après, l’analyse qu’on en fait autour de moi, je m’en fous complètement. Je m’en foutais nettement moins quand je suis arrivé dans ce milieu que je ne connaissais pas spécialement, parce que je suis un affectif à la base. Cette aventure à Genk m’a en tout cas permis d’avoir plus de recul, de détachement. Je me concentre sur ce que je sais faire de mieux, à savoir la communication et le partage. Avec le respect et les mots justes, votre personnalité doit se dégager de la même manière, que vous ayez en face de vous le Roi ou un joueur lambda. Jusqu’au bout de ma vie, je ne changerai pas cela !

L’Union devra faire preuve de sérieux 

Les Saint-Gillois entament leur sprint final à Deinze, un adversaire toujours très difficile à bouger 

 S.HE.Casper Nielsen n’a qu’une ambition: le titre.BelgaRetour aux choses sérieuses pour l’Union Saint-Gilloise ce samedi soir. Favoris dans la course au titre, les protégés de Felice Mazzù seront attendus lors de leurs treize dernières sorties. Méfiance, donc.  prevnext

Un bon mois après avoir bouclé 2020 sur un important succès face à Westerlo (2-1), l’Union Saint-Gilloise remet son bleu de travail ce samedi (20h45) à Deinze. L’objectif est simple : reprendre sa marche en avant dans une quête pour le titre qui sera loin d’être aisée, les sept concurrents des Saint-Gillois souhaitant les faire tomber. Le mot d’ordre est dès lors limpide : ne pas tomber dans la facilité et poursuivre le travail effectué depuis de longs mois. « Il ne faut pas penser que les treize derniers matches seront simples, sinon nous nous planterons », confirmait Casper Nielsen qui portera le brassard de capitaine en l’absence de Teddy Teuma, suspendu. « Ce qui est certain, c’est que nous voulons tous reprendre la compétition, cette période de préparation étant un peu ennuyante pour nous sans rencontre officielle. »« On est en confiance »Une trêve qui aura permis de recharger les batteries mais aussi de croiser le fer avec Genk (4-4) et Anderlecht (victoire : 0-1). « Face aux Limbourgeois, une grande partie de l’effectif a pu disputer 45 minutes. Il est dès lors difficile d’en tirer de véritables conclusions. J’estime que nous devons nous reposer sur le match face aux Mauves où nous avons livré une bonne prestation. Collectivement, nous avions été costauds, prouvant que nous étions prêts à reprendre le collier. Sans oublier que cela nous procure une certaine confiance. »Mais comme à l’accoutumée, il ne sera pas question pour les Bruxellois de se reposer sur leurs lauriers et sur une confiance acquise au premier tour. Pour la simple et bonne raison qu’en ce mois de janvier, c’est un nouveau championnat qui débute. « Je ne vois pas pourquoi nous devrions douter, ni pourquoi nous devrions nous croire supérieurs. Nous sommes en bonne position et la récompense finale dépendra uniquement de nous. »« La finalité, la montée »Et pour cause, avec neuf points d’avance sur Seraing et dix sur Westerlo, l’Union a tout en main pour parvenir à ses fins. Et si les protégés de Felice Mazzù devront se méfier de leurs adversaires, ils feront aussi face à leurs plus grands rivaux : eux-mêmes. « C’est en tout cas ce que je pense », pointait Nielsen. « Nous avons montré que nous étions capables, même loin de nos bases, de bien prester. Si nous jouons notre football, nous avons de grandes chances de remporter nos matches. Et surtout, la manière ne doit pas trop nous importer. Ce qui compte, c’est la finalité et cette accession à la D1A. En fin de saison, personne ne se souviendra de comment nous aurons joué, mais bien de ce que nous aurons atteint… »Un titre qui, pour le Danois, ne sera qu’un accomplissement d’une ambition individuelle et collective. « Si je suis arrivé à l’Union, c’est pour vivre ce genre de saison et aider l’Union à regoûter à la D1A. À mes yeux, seule la promotion compte même si j’aime, aussi, proposer du beau football. »La première des treize finales de l’USG n’aura, qui plus est, rien d’une sinécure avec un déplacement à Deinze, toujours très périlleux. « Qui plus est dans des conditions hivernales, ce qui n’est jamais simple », relatait Nielsen, auteur d’un but sur cette même pelouse de la journée inaugurale de la D1B. « Lors de notre dernière visite là-bas, en début de saison, nous n’avions d’ailleurs pas eu facile. À nous de confirmer que notre préparation fut bonne et que nous sommes prêts. »Gageons que Felice Mazzù aura rappelé à ses ouailles qu’un championnat n’est jamais fini. Encore moins à treize rencontres de la fin.

« Du bien de revoir la famille »  

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La trêve, longue d’un mois, n’aura pas été vaine pour les Bruxellois. Et notamment dans le rang des étrangers qui ont profité de l’occasion pour rendre visite à leur famille. « Ce n’était pas simple pourtant », glissait Casper Nielsen. « Puisque nous reprenions le 4 janvier et qu’une semaine de quarantaine était exigée, je ne suis resté au pays que quelques jours, jusqu’au 28 décembre. »Une courte période qu’il a toutefois utilisée à bon escient. « J’étais heureux de revoir ma famille après de très longs mois passés seul en Belgique. C’était fantastique de rentrer chez moi, d’avoir une petite semaine relaxante. Ce fut un bon bol d’air frais, redonnant du boost mental en cette période compliquée. Mais je sais qu’ils sont fiers de ce que j’accomplis, même si j’aimerais pouvoir les accueillir dans notre stade. »

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