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L’Union des oubliés 
L’Union des oubliés 

Mathias Fixelles (2016-2021).

Anthony Sadin (2008-2017).

Charles Morren (2014-2019).

Un temps considéré comme des emblèmes du club bruxellois pour avoir participé à sa progression linéaire des dernières saisons,  ils sont aujourd’hui à ranger dans la catégorie de ses anciens serviteurs qui n’auront jamais goûté à la D1A avec l’USG. Ils s’appellent Charles Morren, Anthony Sadin ou Mathias Fixelles et se sont vus montrer la porte avant que l’Union ne redevienne hype. next

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Souvent, « les joueurs vedettes du club ont été obligés de partir ou sont entrés en conflit avec la direction. Cela fait partie de notre histoire. C’était déjà vrai du temps de Paul Van Den Berg, plus grand joueur depuis l’après-guerre qui nous avait finalement quittés pour le Standard après avoir été au clash avec la direction. En vrai, l’Union a toujours mal vécu les transitions. » L’homme qui déroule des bouts d’histoire de son club comme s’il racontait sa propre vie s’appelle Fabrizio Bassano et ne s’est lui jamais vu interdire l’entrée du Parc Duden.« Rester dix ans au club, un fantasme »À 62 ans, ce membre historique des Union Bhoys, assidu du Marien depuis 30 ans, est un recueil d’anecdotes et une porte d’entrée idéale pour comprendre l’Union des années 2010. Celle qui n’a pas connue les endroits catalyseurs des nineties qu’étaient les cafés branchés de Johnny Metteko ou le Capitainje dans le centre-ville, mais qui a par contre vécu de l’intérieur l’ascension récente façon Jürgen Baatzsch puis Alex Muzio.Des présidents fortunés et ambitieux. De ceux qui s’embêtent rarement à faire dans le sentiment au moment d’effectuer le tri de fin de saison.Buteur émérite, sauveur de l’Union au printemps 2013 au moment d’assurer un maintien en division 3 qui préfigurera de ce qu’allait devenir l’Union Saint-Gilloise, Esteban Casagolda ne connaîtra jamais les grandes heures du club, ni même l’accession à la division 2. La faute à des relations distendues avec l’ancien entraîneur Jacques Urbain qui aboutira au départ du joueur pour Dender dès l’été 2014. Un premier petit trauma pour les supporters unionistes vite oublié cependant devant le torrent de réactions que suscitera deux ans plus tard le départ forcé d’Ignazio Cocchiere après une saison tumultueuse passée sous les ordres de Marc Grosjean.Triple meilleur buteur du club sur les trois derniers exercices, cet Italien débarqué à Bruxelles en 2012 pour finir une thèse qui s’intéressera à la protection civile au niveau européen avait plus le profil pour intégrer la Commission européenne que pour devenir le chouchou du Duden. Ignazio fera finalement les deux. Avant donc de devenir un élément surnuméraire sous Marc Grosjean.« Je serais bien resté dix ans à l’Union. Mais dans le monde du foot d’aujourd’hui, cela relève malheureusement du fantasme », analyse avec le recul Cocchiere. « Il se fait que j’ai déménagé récemment et que je suis tombé sur beaucoup de vieux articles où je disais que j’en voulais à Marc Grosjean. Ce n’est plus aussi clair aujourd’hui dans mon esprit. Bien sûr que je ne comprenais pas et que je ne comprends pas mieux aujourd’hui, mais je pense que pour faire grandir un club, tu te dois de faire des choix… »« En 2009, un changement de mentalité »Celui porté par Grosjean pour sa première saison comme T1 a le mérite de ne pas être consensuel. Hué par des supporters qui s’entêtent chaque semaine à réclamer la montée au jeu de leur buteur fétiche, Grosjean vit une première saison chahutée à l’Union. S’il admet aujourd’hui « ne pas avoir toujours été bien compris par les supporters », l’homme réfute l’idée selon laquelle il s’agissait d’un problème humain. « Je n’avais rien contre personne, seulement l’envie d’opérer dans l’intérêt du club. »Des préoccupations divergentes, mais surtout une liste d’exigences sans cesse revues à la hausse. Les mêmes qui priveront Anthony Sadin dès l’été 2017 des derniers stades de l’évolution de la fusée unioniste version Jürgen Baatzsch. Alors pas franchement sur la même longueur d’onde que son entraîneur des gardiens Cédric Belin et critiqué par ailleurs pour mener de front sa carrière avec son job à la commune de Saint-Gilles, le gardien emblématique du temple unioniste débarqué dès 2008 à l’ombre du Duden prendra finalement la direction de Molenbeek et du RWDM.Un an plus tard, c’est une arrivée qui fait grand bruit. Celle de Tony Bloom et d’Alex Muzio changera définitivement la face du club. Le premier choix sportif du binôme porte sur la nomination de Luka Elsner comme coach. Fraîchement débarqué, le Franco-Slovène se prête en y mettant les formes à l’indispensable revue d’effectif qu’obligeait le changement de dimension voulu par les nouveaux propriétaires. « Voir arriver un coach étranger qu’on ne connaissait pas était déjà significatif des changements à venir, mais cela s’est aussi accompagné d’un changement de mentalité, » détaille Mathias Fixelles, un autre ancien serviteur du club. « On a commencé à nous parler de datas, on a vu des tonnes de joueurs arriver en test et on a déménagé à Lier. On avait l’impression de changer de club sans bouger. »En vrai, c’est l’Union qui est en train de changer de visage. La suite s’écrit comme dans un film à gros budget. Convoqué successivement par Luka Elsner et Alex Hayes dans leurs quartiers de l’hôtel Hilton à Bruxelles, le noyau dur de l’époque voit opérer sous ses yeux un tri sélectif encore jamais vu à l’Union. « C’était une grosse période de flottement et un stress immense de savoir qui allait rester dans le bateau et qui allait s’en faire jeter », revient Charles Morren, capitaine de l’époque. « On ne parlait plus que de ça parce qu’on était conscient d’être tous potentiellement sur la sellette. »« Même Mazzù voulait me garder ! »Comme Fixelles, Charles Morren reçoit un premier avis favorable, mais voit vite son temps de jeu se réduire inexorablement. L’été suivant sera celui de trop. « L’esprit était différent. Beaucoup de Bruxellois avaient choisi de venir à l’Union pour des raisons aussi bien sportives que pratiques. En cela, le déménagement à Lier a fait mal. »À une heure et quart de route de Bruxelles sans embouteillage, l’Union vit désormais dans une autre sphère qui mènera trois ans plus tard à l’accession tant rêvée à la D1A. L’occasion d’un dernier tri estival et d’un au revoir manqué avec Mathias Fixelles.« Mon départ a été difficile parce que j’ai tout connu avec ce club. J’ai joué à toutes les positions, connu trois coaches différents, deux directions, sincèrement, je ne me voyais pas partir, mais on en a décidé autrement pour moi. Sans doute que j’avais fait mon temps là-bas. Mais je crois que c’était plus probablement une histoire de statistiques ou de trucs qui ne rentraient pas dans leur ordinateur. Mais quand on réfléchit rationnellement, il n’y a pas vraiment de raison que je parte. Même Felice (Mazzù, ndlr) voulait me garder, mais la direction n’a pas voulu l’écouter. »Un cri dans le désert pour un club dont on peut difficilement critiquer la gestion sportive des derniers mois, mais où le noyau dur des supporters espère pour beaucoup qu’il garde la tête froide malgré le succès. « Aujourd’hui, on comprend bien qu’on est dans une dynamique différente au niveau de la constitution d’un noyau », achève Fabrizio Bassano. « Mais on apprécie quand on entend que Chris (O’Loughlin, directeur sportif, ndlr) dit qu’il n’y a pas que les datas et qu’il garde un œil sur la personnalité du joueur. On ne doit jamais devenir le PSG ou Newcastle. Il y a de l’argent, mais on doit prouver qu’il est possible de combiner une approche contemporaine et humaine. »

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