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L’AS Eupen monte en division 1
L’AS Eupen monte en division 1

«Peu de changements»

Jordi Condom a réussi à emmener Eupen en D1. Il envisage l’avenir avec ambition

PROPOS RECUEILLIS PAR
OLIVIER DELFINO
Toujours aussi disponible, Jordi Condom revient sur une saison éprouvante et évoque déjà la saison prochaine au plus haut échelon national.
Jordi, quel a été votre premier sentiment lorsque vous avez appris vendredi soir la montée en D1 ?
C’est un mélange de sentiments, car on n’a pas pu fêter cette montée sur le terrain. Quelques jours après le dernier match, on a appris ça au dernier moment. On a alors pensé à tout ce qu’on avait fait et au travail de tout le monde pour monter lors d’une saison difficile. Après, on a commencé à célébrer et on a pris la mesure de la dimension de cette nouvelle.
Reste que le White Star pourrait encore décider d’aller plus loin….
Ce n’est pas mon boulot, mais les avocats ont dit que ce serait très difficile pour le White Star (NDLR : lire l’interview de Maître Hissel en page suivante).
Sur le plan personnel, vous avez vécu une saison difficile, avec notamment cette mauvaise passe de l’équipe en décembre-janvier…
Au départ, l’objectif était de monter. On avait l’équipe pour lutter, mais il n’y a jamais rien de sûr. J’ai accepté cette pression, car on était très compétitif et on est là pour ça. Ceci dit, sans le tour final, une seule équipe allait monter. En janvier, on a été très fort mis en difficulté, mais cela a permis de réfléchir et de changer des choses. On a travaillé encore plus pour réussir. On a changé de système, on a changé des joueurs et finalement, on a trouvé la clé. Il faut dire aussi qu’on a eu beaucoup de joueurs internationaux, qu’il y a beaucoup de langues différentes à Eupen, où on a 14 nationalités différentes. Avoir pu gérer tout ça avec mon staff et les joueurs, c’est quelque chose dont je suis très fier.
Avez-vous eu peur en janvier ?
Non. Chaque semaine, je passe un examen. Je suis habitué à vivre ainsi, mais étant loin de chez moi, c’est difficile. Tu penses alors à tous les sacrifices que tu as faits. En tant qu’entraîneur, tu peux être viré ou en difficulté ; chaque semaine, ça change. La récompense de la montée n’en a que plus de saveur. Si tout est facile, ça ne vaut pas grand-chose. On a souffert pour être dans le top 8. Beaucoup de personnes travaillent au club et c’était une très grande responsabilité.
Même si vous n’avez pas encore rempilé officiellement, c’est en très bonne voie et vous vous apprêtez donc à découvrir la D1 belge…
Je ne pense pas qu’il y aura de problème pour continuer à Eupen, qui est ma première option. Des propositions arrivent d’ailleurs, mais je ne vais rien écouter. C’est très clair pour moi, je suis très bien à Eupen. Il n’y a pas encore la signature, mais je suis un homme de parole. Concernant la D1, il ne faut jamais se mettre de limite et tout est possible. On est préparé pour la Division 1 et on ne va pas changer grand-chose. Côté économique, il n’y a pas de souci et au niveau de l’organisation du club, elle est au top. Sportivement, on devra être à la hauteur de tout ça, mais tout dépend aussi des joueurs. Le groupe qui a fini la saison est humainement très bon et il n’y aura pas beaucoup de changements. On sera vite au point. Ceci dit, on est tout petit et on arrivera avec humilité en D1.
Quid du reste du staff sportif ?
Personne n’a encore rempilé, mais l’ensemble du staff sportif (NDLR : Jordi Condom, Manel Exposito, Javier Ruiz et Roma Cunillera) compte pour un et on va faire ça tous ensemble. Normalement, tout va continuer. Quand il y a une montée, ça veut dire que le travail a été parfait.
Ne regrettez-vous pas, tout de même, de ne pas avoir été champion, et donc montant, sur le terrain ?
Finalement, ce qui compte, c’est de monter, même si, en tant que coach, j’aurais préféré gagner sur la pelouse. On a fait tout notre possible pour cela et on a livré une fin de saison magnifique avec pourtant un calendrier très difficile. Il nous a manqué 10 centimètres au dernier match à l’Antwerp pour monter. Et cette montée, ce n’est pas un cadeau, c’est mérité. Tout le monde a mérité ça. On sait qu’on aura des difficultés, mais tenter de se maintenir en D1, ce sera une autre pression.
ZOOM SUR LES 27 JOUEURS
Au total, 27 joueurs ont eu du temps de jeu cette saison avec l’AS Eupen.
LUIS GARCIA, 2.649 MINUTES.

Le capitaine espagnol a disputé 2.649 minutes sur 2.880 possibles ! Titulaire indiscutable, il a parfaitement rempli son rôle de leader.

RAOUL KENNE, 2.605 MINUTES.

Le back droit camerounais a fait preuve d’une grande régularité que ce soit en tant qu’arrière droit ou en tant que latéral dans un système à trois défenseurs centraux.

FLORIAN TAULEMESSE, 2.151 MINUTES.

Le Français termine meilleur buteur de son équipe, avec 12 réalisations au compteur.

NICOLAS TIMMERMANS, 2.133 MINUTES.

Le défenseur central s’est lui aussi érigé en titulaire incontournable et en leader de cette équipe eupenoise.

GUY DUFOUR, 2.019 MINUTES.

Pas souvent titulaire en début de saison, le Limbourgeois est entré dans l’équipe et n’en est plus sorti. Il a incontestablement sa part dans la superbe fin de saison d’Eupen.

ERIC OCANSEY, 1.967 MINUTES.

Le jeune Ghanéen, arrivé l’été dernier en provenance de l’Académie Aspire, est l’une des révélations de la saison.

SERGIO RODRIGUEZ, 1.744 MINUTES.

Avant son renvoi début février suite à une altercation avec le T2, le défenseur espagnol était titulaire à part entière. Son but égalisateur dans les ultimes instants du match au Lierse aura tout de même valu son pesant d’or, alors qu’Eupen traversait une période très difficile.

HENDRIK VAN CROMBRUGGE, 1.710 MINUTES.

Gardien numéro 1 en début de saison, il n’a plus retrouvé sa place de titulaire entre les perches à son retour de blessure.

FAHAD AL-ABDULRAHMAN, 1.427 MINUTES.

Très régulier sur côté gauche de la défense, le défenseur qatari a aussi fait beaucoup d’allers-retours en première partie de saison pour honorer ses sélections nationales.

DIAWANDOU DIAGNE, 1.425 MINUTES.

Le jeune Sénégalais, prêté cette saison par Barcelone, a été blessé durant toute la deuxième partie de saison et n’a repris les entraînements collectifs que récemment.

JOSÉ MARIA CASES, 1.405 MINUTES.

À l’image de Guy Dufour, il a dû attendre sa chance, mais quand il l’a reçue, il l’a pleinement saisie.

AKRAM AFIF, 1.392 MINUTES.

Il a souvent été appelé en sélection nationale qatarie, mais quand il était à Eupen, il a démontré tout son talent.

VICTOR CURTO, 1.333 MINUTES.

Avant son départ au mercato d’hiver, il était le meilleur buteur eupenois.

BABACAR NIASSE, 1.170 MINUTES.

Appelé à relayer Hendrik Van Crombrugge entre les perches dès la trêve hivernale, il n’a plus jamais quitté le 11 de base.

SIEBE BLONDELLE, 1.119 MINUTES.

Lui non plus n’a pas retrouvé sa place de titulaire à son retour de blessure, alors que l’équipe tournait bien.

JEFFRÉN, 1.080 MINUTES.

Arrivé avec un CV bien fourni, l’international vénézuélien n’a pas su apporter ce qu’on était en droit d’attendre de lui.

PETER HACKENBERG, 990 MINUTES.

Le seul transfert entrant du mercato hivernal a directement saisi sa chance et a disputé l’intégralité des matchs depuis son arrivée.

ODENI GEORGE JAMABO, 937 MINUTES.

Il a apporté sa pierre à l’édifice eupenois avec 11 titularisations au compteur.

HENRY ONYEKURU, 860 MINUTES.

Une autre révélation de la saison. Même si son loupé dans les dernières minutes à l’Antwerp a marqué les esprits, il ne faudrait pas oublier les goals importants qu’il a inscrits auparavant, contribuant ainsi au redressement spectaculaire de son équipe.

JONATHAN D’OSTILIO, 405 MINUTES.

Le back gauche, barré à son poste, s’en est allé à Liège en janvier.

ABDOULAYE SANOGO, 265 MINUTES.

Titulaire à plusieurs reprises, il n’a pas su s’implanter durablement dans le 11 de base.

ANTHONY BASSEY, 195 MINUTES.

Très peu utilisé cette saison, il a tout donné lorsqu’on a fait appel à lui, comme face à Geel lors de l’avant-dernier match.

LES AUTRES.

Nthutuko Radebe (141 minutes), Samba Ndiaye (115 minutes), Alma Wakili (110 minutes), Ahmed Moein Doozandeh (93 minutes) et Ibrahima Diedhiou (90 minutes) ont bénéficié de très peu de temps de jeu cette saison. Doozandeh a quitté Eupen en janvier. Quant à Diedhiou, il n’a joué qu’un match : c’était face à Seraing, en tant que titulaire.

LA RÉACTION DU DIRECTEUR GÉNÉRAL CHRISTOPH HENKEL

« Un moment extraordinaire »

F.P.
Ce vendredi soir était un jour particulier pour Christoph Henkel, le directeur général de l’AS Eupen depuis 2012.
Alors qu’il attendait ce jour depuis 4 ans, le club germanophone, a atteint, pour la seconde fois de son histoire, la D1. « C’est un moment extraordinaire. On attendait ce jour depuis longtemps et aujourd’hui, c’est fait. On savait que le jugement serait rendu ce vendredi mais la journée a été longue puisqu’on a dû attendre 21h30 pour être fixé », a réagi vendredi soir Christoph Henkel, le directeur général du club, après l’annonce du CBAS qui a décidé de ne pas délivrer de licence au White Star.
« On était convaincu qu’avec nos arguments on avait de grandes chances de l’emporter mais évidemment, ce n’était pas une certitude », ajoute le directeur du club germanophone.
Pour célébrer ce retour dans l’élite du football belge, une centaine de supporters et de membres du staff de l’AS Eupen se sont rassemblés au café le Penalty.
Si ce vendredi soir la fête s’est organisée de manière spontanée, le club et la commune d’Eupen se sont rencontrés ce week-end pour organiser une fête de plus grande ampleur. « Je suis très heureux que des supporters soient venus nous rejoindre. C’est très important pour nous d’avoir ce soutient des supporters qui nous sont fidèles même dans les moments les plus compliqués. »
Si la bière a coulé à flot ce vendredi soir, la saison prochaine était déjà dans tous les esprits.
« On va aussi rapidement se remettre au travail pour préparer la nouvelle saison », conclut Christoph Henkel.

Akram Afif quitte le Kehrweg pour l’Espagne et Villarreal

L’international qatari Akram Afif troque la vareuse d’Eupen pour celle d’un des clubs espagnols les plus en vue du moment : Villarreal. Ce transfert intervient entre Al-Sadd Sports Club, le club d’attache d’Akram Afif, et Villarreal. Akram Afif avait été prêté à la KAS Eupen par Al-Sadd Sports Club jusqu’au 30 juin 2016.
Christoph Henkel, le directeur général de la KAS Eupen, regrette la décision de son attaquant qatari tout en soulignant ses mérites dans les rangs de la KAS Eupen : «Nous remercions Akram Afif pour son engagement et ses bonnes prestations. C’est un sportif modèle et sympathique qui a contribué dans une large mesure à l’accession de la KAS Eupen à D1. Il a régalé nos supporters par sa vitesse et sa technique. Nous aurions bien aimé encore pouvoir compter sur ses services mais nous comprenons sa décision de rejoindre un club de haut niveau qu’il connaît bien. La KAS Eupen lui souhaite beaucoup de chance et de succès dans la poursuite de sa carrière. »
Akram Afif se réjouit de rallier Villarreal et jette un regard satisfait sur son passage au Kehrweg : « A Eupen, j’ai trouvé les conditions idéales pour poursuivre ma formation et construire ma personnalité. J’y ai trouvé l’environnement optimal pour m’aider à franchir un nouveau palier. J’aimerais par cette voie remercier mes entraîneurs, mes coéquipiers et tous les supporters pour m’avoir aidé à écrire ce bel épisode eupenois dans le livre de ma vie. »

« Le dossier du White Star était pourri!»

Nous avons rencontré Martin Hissel, l’avocat du club d’Eupen, qui ne mâche pas ses mots

FRANÇOISE PEIFFER
Ce vendredi soir, une centaine de personnes, membres du staff de l’AS Eupen ou encore des supporters se sont rendus au café le Penalty pour célébrer la montée en D1. Parmi eux, il y avait l’avocat plombimontois, Martin Hissel, qui a défendu les intérêts du club germanophone.
Martin Hissel, vous êtes l’avocat de l’AS Eupen et vous avez défendu le dossier devant la CBAS. Comment vivez-vous cette montée du club en D1 ?
J’ai marqué le penalty final. Plus sérieusement, à nos yeux, la décision ne pouvait pas être différente que celle qui a été prise. C’est une décision fondamentale qui valide le système de la licence. Une décision contraire aurait décrédibilisé ce système. C’est une décision courageuse, qui n’a certainement pas été facile à prendre mais c’est une décision juste.
Vous n’avez jamais douté ?
Face à la justice classique, qui n’est pas celle de la CBAS, nous n’aurions jamais douté de nos arguments. Le dossier du White Star était pourri ! C’est une évidence mais dans les mêmes conditions, le club a obtenu une licence l’année dernière. La CBAS lui avait accordé une licence alors que la commission de licence l’avait, à l’époque déjà, refusée.
L’AS Eupen n’est pas parvenue à s’imposer sur le terrain. Monter suite à une décision de justice, n’est-ce pas frustrant ?
Absolument pas. Avec cette décision courageuse, la CBAS a confirmé que pour aller en D1, il faut non seulement être classé premier au terme du championnat mais aussi être en ordre administrativement.
Premier au terme du championnat, ce n’était pas le cas d’Eupen…
C’est bien d’être premier sur le terrain mais si cela est rendu possible par le fait que l’on ne respecte pas les règles, alors, il s’agit d’un titre volé.
Le club d’Eupen avait-il sa place dans cette discussion au sujet de la licence des Bruxellois ?
Évidemment qu’Eupen avait sa place dans cette procédure puisque nous étions concernés par la situation. On n’a fait qu’appliquer le règlement. La preuve que nous avions notre place, c’est que l’on nous a donné raison.
Accorder une licence au Withe Star, n’était-ce pas une manière de redonner un peu d’espoir aux jeunes de Molenbeek?
Peut-être mais c’est un aspect psychologique ou social qui ne doit pas renter en ligne de compte. Par ailleurs, le Withe Star était auparavant à Woluwé. Ce club n’a que très peu d’ancrage local. L’équipe n’est pas composée de jeunes de Molenbeek. La preuve, ils ont une moyenne de 165 spectateurs par match.
Un recours est-il encore possible pour le White Star (lire aussi en page 32) ?
Oui ! Il s’agirait alors d’un recours introduit devant le tribunal civil de Bruxelles. Dans ce cas, les moyens sont extrêmement limités et il n’est pas possible de revenir sur le fond du dossier.
Il faut savoir également que si le dossier était amené devant le tribunal de première instance, il pourrait être communiqué au ministère public. Au vu des indices d’infractions pénales relevés, ce serait très audacieux…
UNE SEULE SAISON EN DIVISION 1 JUSQU’À PRÉSENT

La descente après avoir consommé quatre entraîneurs !

ALAIN SIEMES
Après avoir longuement végété entre la Promotion et la D3 dans les années 1980-1990, l’AS Eupen est monté en D2 lors de la campagne 2001-2002 pour y rester huit saisons.
En 2008, Nico Claesen avait repris les Pandas, mais l’effectif a sa disposition était bien trop maigre suite à une mince enveloppe budgétaire et les résultats sportifs étaient néfastes. Heureusement, des investisseurs italiens, avec Antonio Imborgia à leur tête, sont venus à la rescousse en amenant de nombreux éléments de valeur et après un sauvetage après une superbe fin de compétition avec Danny Ost comme T1, les germanophones sont arrivés à décrocher leur billet pour le tour final. Le dimanche 23 mai 2010, Eupen remportait son duel contre Mons dans un Kehrweg surchauffé et il pouvait évoluer pour la première fois de son existence en division 1.
Hélas, après avoir consommé quatre entraîneurs dont Danny Ost (2), le fantasque Eziolino Capuano et Albert Cartier, l’Alliance ne parvenait pas à assurer son maintien. Et ce, après avoir remporté les playoffs 3 contre Charleroi, mais en échouant lors du tour final D2 et même à la CBAS lors de l’affaire Jason Adesanya du FC Malines.
Même si les Italiens préparaient activement la nouvelle campagne avec Marc Grosjean comme entraîneur et Roland Louf à la direction générale, tout se bousculait et des Allemands, avec Ingo Klein à leur tête, débarquaient chez les Eupenois.
Si tout se déroulait sans le moindre problème pendant les premiers mois avec de bons résultats sportifs à la clé, de gros soucis apparaissaient avec l’emprisonnement du boss pour escroquerie et les hommes du défunt Wolfgang Frank ne parvenaient pas à arracher leur billet pour la D1.
Pire, le trou financier était gigantesque et sans l’aide providentielle d’un certain Luciano D’Onofrio, Eupen se serait retrouvé en D3 car sans licence. Heureusement, les Qataris d’Aspire amenaient une manne céleste et après une huitième place au terme du championnat 2012-2013, les Pandas disputaient quatre finales sans succès pour un retour au sommet du football belge.
Et puis le tapis vert et une décision défavorable pour le White Star Bruxelles rendaient le sourire à tout un club le vendredi 6 mai 2016…
AMBIANCE AU KEHRWEG VENDREDI SOIR APRÈS L’ANNONCE TARDIVE DE LA MONTÉE EN DIVISION 1 AVEC DES SUPPORTERS SURPRIS ET SURVOLTÉS

« Nie mehr zweite Liga ! »

F.P.
La décision de la CBAS est tombée vendredi soir vers 21h30, mais il n’aura pas fallu très longtemps pour que l’info se répande comme une traînée de poudre.
Quelques minutes à peine après l’annonce de cette bonne nouvelle, des supporters ont convergé vers le café le Penalty, où une fête spontanée a été improvisée et la bière a été offerte durant plus d’une heure.
C’est évidemment dans une ambiance survoltée que s’est déroulée la soirée.
Alors que la bière coulait à flots, les supporters et les membres du staff ont donné de la voix avec des chants de carnaval mais aussi avec le « Nie mehr zweite Liga » (Plus jamais la D2, ndlr), devenu culte lorsque l’AS Eupen avait rejoint la D1 pour la première fois de son histoire en 2010.
« On est très surpris par ce qui arrive ce soir. Évidemment, on espérait que cela arrive mais il faut bien reconnaître que l’on n’était pas très optimiste… C’était notre tout dernier espoir. Jamais on n’a imaginé que ça se concrétiserait », raconte Emil, un fervent supporter des « Noir et blanc ».
Rejoints par le panda, la mascotte du club, qui était évidemment de la partie, les sympathisants de l’équipe germanophone ont profité des températures estivales pour faire la fête, jusqu’aux petites heures, sur la terrasse du café.
« C’est fait ! On est en D1 », se réjouit Hubert, qui garde tout de même les pieds sur terre.
« À mon avis, ce ne sera pas facile. D’autant que j’ai l’impression que l’on ne nous aime pas trop en D1. Souvenez-vous, même Stéphane Pauwels avait reconnu dans l’une de ses émissions que plusieurs points nous avaient été volés. Mais ils peuvent compter sur nous, on va se battre pour rester dans l’élite du football belge ».

« Notre stade apte pour la D1 »

La Ville n’est pas prise au dépourvu avec cette montée

Y.B.
Pour le maïeur d’Eupen, Karl-Heinz Klinkenberg, la soirée de vendredi aura été marquée d’une pierre blanche. Ou plutôt son samedi, « J’ai appris la montée dans la nuit, vers 1 heure du matin. Nous avions une fête familiale. » Pour autant, il estime qu’il était un peu tard pour sabrer le champagne, alors…
Prudent comme un Sioux, le bourgmestre redoute encore l’une ou l’autre procédure qui permettrait au White Star d’être finalement reconnu comme montant direct. Mais il ajoute : « Je crois que les dirigeants de l’AS comptent fermement sur cette montée. »
« Pour une ville comme Eupen, monter en D1, c’est une chose extraordinaire », souligne le maïeur. « Et l’équipe le mérite bien vu son dernier tiers de championnat. On est en train de réfléchir avec l’équipe et la direction pour organiser une réception à la ville, probablement à la fin de la semaine. »
Le bourgmestre se dit supporter des «Noir et Blanc » mais ne guère avoir eu la possibilité de les suivre au stade du Kehrweg durant cette saison 2015-2016. En effet, il a été hospitalisé durant plusieurs mois. Mais il a regardé les matches quand il le pouvait à la télévision. Ce qui le séduit dans cette équipe de l’AS Eupen ? « La solidarité de l’équipe. C’est elle qui a forgé ces bons résultats. »
Pas peur d’être le petit Poucet qui se fera croquer par des ogres, la saison prochaine? « Non . Mais il faut voir quels transferts on pourra faire et quelle équipe on pourra aligner sur le terrain. Mais j’ai pleine confiance dans la direction du club. » Pronostic pour 2016-2017, dès lors ? « Je crois qu’on va se maintenir. »
On présente souvent l’AS Eupen comme une équipe aux mains de Qataris où évolue une flopée de joueurs extérieurs à la Communauté germanophone, dont Eupen est la capitale. Karl-Heinz Klinkenberg répond : « Nous avons un ancrage fort dans la Communauté germanophone. Notamment du point de vue des équipes de jeunes. L’AS Eupen et le FC Eupen, l’autre club de la ville, ont signé un contrat pour travailler ensemble à la formation d’équipes de jeunes. »
Du point de vue de l’infrastructure, le bourgmestre ne se fait pas trop de mouron, vu que l’équipe avait déjà fait un bref passage dans l’élite lors de la saison 2010-2011 avant une relégation, après avoir gagné les playoffs 3, au terme du tour final : « Notre stade est apte pour la D1 : on ne doit rien changer. On doit juste peut-être renforcer l’éclairage. Je verrai ce lundi. Il y aura peut-être aussi des problèmes à résoudre pour le parking. On doit s’organiser avec le club. Mais je ne vois pas de gros soucis pour l’instant. »
Pour le bourgmestre, cette seconde montée en D1 de l’histoire des Pandas aura des retombées dépassant le purement footballistique : « Notammentdu point de vue du tourisme. Je crois que l’AS sera un bon ambassadeur. » Mais il y aura aussi des désavantages.
Par exemple, cela induira davantage de présence policière, les jours de match…
LE MINISTRE-PRÉSIDENT GERMANOPHONE OLIVER PAASCH SE RÉJOUIT

« Le foot, un bon ambassadeur »

F.P.
Pour la Communauté germanophone, la montée de l’AS Eupen en D1, c’est plutôt une bonne nouvelle.
« Le football et particulièrement l’AS Eupen, est l’un de nos meilleurs ambassadeurs », se réjouit d’emblée le ministre-président germanophone, Oliver Paasch. D’ailleurs, la plus petite entité fédérée du pays, entend bien tout mettre en œuvre pour profiter de cette nouvelle visibilité que lui offrira la D1.
« C’est une très bonne plate-forme pour promouvoir notre région. D’ailleurs, des réunions seront programmées dans les jours à venir, notamment avec l’agence du tourisme, pour voir comment profiter au maximum de cette visibilité médiatique », ajoute le ministre-président qui ne boude pas son plaisir. « Ça nous fait évidemment plaisir mais il faut reconnaître que c’était bien mérité. Les dernières journées du championnat ont été éprouvantes l’équipe est parvenue a remonter son retard grâce à une motivation extrêmement importante au sein du groupe ».
Et si l’AS n’était pas parvenu à se maintenir dans l’élite du football lors de la saison 2010-2011, Oliver Paasch estime « que la situation a évolué. Aujourd’hui le club a situation financière saine et un projet. Toutes les conditions sont désormais réunies pour que cela se passe bien ».
Et Oliver Paasch est vraisemblablement assez confiant.
« Je pense vraiment qu’ils vont pouvoir se battre pour rester au sommet du football belge ».
NICOLAS TIMMERMANS (DÉFENSEUR)

« Barbecue arrosé chez des amis »

A.S.
Si la majorité des Eupenois se trouvaient au Kehrweg vendredi soir, ce n’était pas le cas pour Nicolas Timmermans. « Après la rencontre amicale disputée à Louvain, j’étais chez des amis à Bruxelles devant un barbecue. Quand Florian Taulemesse m’a téléphoné pour m’apprendre la bonne nouvelle, je ne le croyais pas et sous son insistance, j’ai bien fini par sauter de joie. En fait, j’avais des frissons et une sensation indescriptible… »
Et le défenseur central d’ajouter : « J’ai immédiatement annoncé cette bonne nouvelle à mes proches et mes amis, et je peux certifier que la fin de notre barbecue a été très bien arrosée ! D’ailleurs, je me trouve actuellement (NDLR : lisez samedi)à un tournoi de foot avec mon fils et j’ai toujours mal aux cheveux. Même si je suis en fin de contrat avec Eupen et que je ne connais pas encore mon avenir, avoir l’espoir de retrouver la D1 dans un club familial est comme un rêve. Maintenant, il est clair que j’aurais préféré gagner sur le terrain à l’Antwerp, mais on ne va pas faire la fine bouche pour une fois que la pièce tombe en notre faveur. »
Assurément, Eupen aura besoin de toute l’expérience de son défenseur le plus régulier sur l’ensemble de la saison, pour faire bonne figure en Pro League.
FLORIAN TAULEMESSE (ATTAQUANT)

« Tout le club a fait le travail »

A.S.
« Ça va super-bien pour moi, mais je suis convaincu que c’est plus dur pour certains Eupenois. »
Florian Taulemesse était encore dans l’euphorie samedi. « Franchement, c’est énorme et il n’y a pas de mot pour décrire ce que je ressens ! Il est juste dommage de ne pas avoir pu fêter ce sacre avec nos supporters sur le terrain, mais la fête organisée cette semaine à Eupen (NDLR : en principe jeudi au Kehrweg) sera quand même très belle. »
Le prolifique attaquant français enchaîne sur la future compétition. « Tout le club a fait son travail pour arriver en D1, que cela soit les joueurs sur le terrain avec la formidable remontée au classement, où nos dirigeants en coulisses. Personnellement, je vais toucher à mon rêve de pouvoir évoluer au plus niveau d’un championnat et si Eupen compte encore sur mes services, je vais donner le maximum de ma personne comme je l’ai toujours fait depuis ma venue en Belgique. »
À notre étonnement sur sa dernière réflexion, Florian Taulemesse répliquait directement. « Vous savez, le monde du football va très vite et on ne peut jamais jurer de rien ! Je suis encore sous contrat à Eupen et mon envie est de poursuivre l’aventure en D1, mais la balle est dans le camp du club. »
HENDRIK VAN CROMBRUGGE (GARDIEN)

« Vivre mon rêve d’enfant »

AS
Comme l’ensemble des Eupenois, le moral de Hendrik Van Crombrugge était au zénith. « Après notre retour de Louvain, je suis resté avec plusieurs joueurs, le staff et la direction au Kehrweg. Alors que nous étions tranquilles en attendant la décision pour la licence du White Star, nous avons vu des accolades entre plusieurs personnes proches du club et nous avons directement compris que la décision de la CBAS était défavorable aux Bruxellois. Ensuite, tout s’est rapidement enchaîné avec l’arrivée des supporters pour le début de la fête. »
Le gardien de but ajoutait avec le sourire. « Personnellement, je ne bois jamais d’alcool et après avoir été rechercher ma femme et mon fils pour les amener au stade, nous sommes restés là-bas jusqu’à minuit. »
Hendrik est heureux de retrouver la D1. «Avant ma venue à Eupen, j’ai eu la chance de disputer une rencontre en Pro League et mon objectif était d’y rejouer le plus vite possible. Comme notre entraîneur des gardiens a stipulé que nous étions prêts avec Babacar Niasse pour évoluer à ce niveau, j’espère vraiment pouvoir vivre mon rêve d’enfant. Certes, il faudra quelques renforts dans le groupe en place, mais je pense qu’il ne faut pas commencer à tout vouloir chambouler car il y a du talent à Eupen. »
EXPRESS

La fête samedi

FESTIVITÉS.

Vendredi soir, Eupen a fait la fête, mais vu l’heure tardive de l’annonce de la montée, c’était plutôt à l’improviste. Raison pour laquelle des festivités de plus grande ampleur sont en train d’être mises sur pied pour ce samedi.

REPRISE.

Vu l’accession à la D1, Eupen, qui avait prévu un plan A et un plan B, reprendra les entraînements une semaine plus tôt que s’il était resté au deuxième échelon national. La reprise est fixée au 26 ou 27 juin. Le plan des matchs amicaux est déjà en bonne voie aussi, on devrait en savoir plus prochainement.

PROGRAMME.

Cette semaine, les Eupenois s’entraîneront encore. Une séance est programmée ce lundi, ainsi que mardi. Mercredi, un paintball et un barbecue seront au programme, avant un entraînement jeudi puis un match amical face à une sélection régionale sur le terrain de Weywertz vendredi soir. Et samedi, place à la fête, avant quelques semaines de repos.

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