Mazzù a parfaitement exploité la fragilité
du nouveau puzzle de Kompany pour offrir
un succès de prestige à l’Union, 48 ans après.
Ce n’est pas encore
pour cette année. Le
Sporting n’a toujours
pas remporté son
match d’ouverture dans l’ère
Kompany. Après Ostende il y a
deux ans (1-2) et Malines l’an
dernier (2-2), c’est le voisin de
l’Union qui est venu doucher
les illusions anderlechtoises
dans un Lotto Park où les sup-
porters s’attendaient à autre
chose pour leur grand retour.
Comme pour venir compléter
une tendance étonnante de
cette première journée :
aucun des quatre participants
aux derniers playoffs 1 n’a ga-
gné ce week-end.
Si le point d’Eupen à Bruges
et la remontada malinoise
contre l’Antwerp plus tôt di-
manche étaient de vraies sur-
prises, les difficultés mauves
dans le derby pouvaient se
prévoir. Ce match contre
l’Union ressemblait plus une
rencontre de préparation (où
il n’y a eu aucune victoire)
qu’au début de la compéti-
tion. Vincent Kompany cher-
che encore clairement la for-
mule et les automatismes
avec cette équipe où cinq des
dix joueurs de champ titulai-
res n’étaient pas au RSCA l’an
dernier.
Un paramètre dont Felice
Mazzù était parfaitement
conscient au moment de choi-
sir ses hommes. Face au fra-
gile puzzle anderlechtois, il a
opté pour son équipe de la
D1B. En laissant toutes ses re-
crues sur le banc, même celles
qui devaient apporter l’expé-
rience nécessaire de la D1A.
Les automatismes unionistes
ont fait mal à une défense qui
se découvre encore totale-
ment. Undav, troisième
meilleur buteur de la
deuxième division l’an passé
et serial-scoreur en prépara-
tion, a pu se faire plaisir avec
un joli doublé.
L’attaquant allemand a
d’abord profité d’une erreur
de Sardella, pris en grippe par
le public et sorti à la pause,
dont l’excellent Lapoussin a
profité pour tranquillement
amener l’assist (20e
). Puis Un-
dav a exploité deux mauvaises
passes consécutives d’Olsson
et de Murillo pour battre Van
Crombrugge une seconde fois
(62e
). Et dire que le Suédois et
. Felice Mazzù et l’Union ont réussi un retour parfait parmi l’élite en prenant largement la mesure d’Anderlech tois encore bien pâles en ce début de saison. © BELGA
La joyeuse rentrée de Felice
le Panaméen étaient montés à
la pause pour faire oublier les
prestations compliquées
d’Ashimeru et de Sardella…
Ils auront été le symbole de ce
manque de cohésion actuel.
Le système asymétrique de
Kompany, un 4-4-2 sans ballon
qui se mue en 3-4-3 avec, doit
encore être assimilé par les
joueurs. Voire compris, par
certains.
Il faudra encore plusieurs
semaines avant que le RSCA
puisse se roder, d’autant que
le mercato n’est pas terminé
avec la recherche de renforts
offensifs. Il faut espérer que ça
ne plombe pas trop la saison,
ni en championnat, ni en
Coupe d’Europe où les préli-
minaires arrivent dans
10 jours déjà. Ce n’est pas
l’éphémère égalisation mauve
sur un joli contre lancé par
Amuzu et conclu par Vers-
chaeren (45e
+2) qui va donner
de l’assurance à une équipe
qui devra encore faire le jeu
contre Eupen et Seraing, ses
deux prochains adversaires en
Pro League.
Si l’Union a laissé jouer les
Anderlechtois, personne ne
pourra parler d’un hold-up di-
manche. Le 1-3 sur une jolie
frappe enroulée d’Amani (73e
)
était même logique au bout
d’une deuxième mi-temps
quasi à sens unique. Un mo-
ment, on a même vu des pi-
geons se balader devant le rec-
tangle de Moris. Kiese Thelin
et Raman, qui n’a pas pu ca-
cher ses quatre mois sans titu-
larisation, ne faisaient vrai-
ment peur à personne. Les
Saint-Gillois ont réalisé le
match parfait pour fêter
deux grands retours : celui
du club après 48 ans d’ab-
sence de l’élite et celui de
Mazzù qui ressemblait bien
plus au coach qu’on a
connu à Charleroi qu’à son
ombre de Genk. Le Club Bru-
geois est prévenu pour le
week-end prochain.
“Sardella n’était pas le pire”
Vincent Kompany était
assez abattu à sa con-
férence de presse
d’après-match. “Ma
plus grande déception est le ré-
sultat”, dit-il. “Une défaite est
inacceptable devant notre pu-
blic. Je savais que – vu notre
manque d’automatismes – tout
ne serait pas parfait. Mais mal-
gré cela, je voulais un bon résul-
tat contre une équipe qui, elle,
C ette semaine, Vincent
Kompany l’a suffisam-
ment martelé : les Mauves
doivent (re)construire leurs
automatismes. La défaite su-
bie a encore davantage mis
cette réalité en évidence.
“Mais ce n’est pas une excuse,
plutôt une circonstance atté-
nuante”, a expliqué Hendrik
Van Crombrugge. “L’Union a
joué avec un onze identique par
rapport à la saison dernière,
contrairement à nous où il y a
beaucoup de nouveaux
joueurs.”
Si l’Union a livré une solide
prestation, le portier et capi-
taine anderlechtois estime
surtout que les Mauves peu-
vent s’en vouloir à eux-mê-
mes. “On a bien commencé,
puis on a encaissé. On a égalisé
juste avant la mi-temps, donc
on fait le plus dur face à une
équipe bien organisée. Mais en-
suite, on se tire une balle dans
le pied sur leur deuxième but. Et
puis le troisième est une belle
action individuelle de Lazare.”
Écarté des terrains pendant
neuf mois suite à sa terrible
blessure au genou, Van Crom-
brugge a enfin pu regoûter
aux sensations d’un match of-
ficiel, à enjeu. Mais le scénario
ne s’est pas déroulé comme il
l’aurait souhaité. “Je suis con-
tent de revenir après tout ce
temps… Le fait qu’une toute
nouvelle défense ait joué devant
moi n’a donc pas changé grand-
chose (vu son absence prolon-
gée). Je trouve qu’on ne leur a
pas donné beaucoup d’occa-
sions. La réaction du public ? Il
faut apprendre à s’y faire et à di-
gérer cela quand nous jouons
pour un club comme Ander-
lecht. Il faut que tout le monde
se soutienne. Nous devons en-
core grandir, apprendre de nos
erreurs et nous créer davantage
d’opportunités. Mais je ne ren-
tre pas à la maison inquiet.”
Louis Janssen
. Il a assumé son rôle
de capitaine en se présentant
face à la presse. © BELGA
“Le manque d’automatismes ? Une circonstance atténuante”
Après neuf mois d’absence, Van
Crombrugge a retrouvé la Pro League, mais
certainement pas de la manière souhaitée.
. Vincent Kompany a voulu protégé
Sardella. Le T1 d’Anderlecht s’attendait
à un match difficile : “L’Union
a des automatismes, nous pas.” © BELGA
était déjà rodée.”
La misère a commencé
après la bourde de Sardella,
qui a été sifflé et ensuite rem-
placé à la mi-temps. “Et pour-
tant, Killian n’était pas le pire.
Non, je ne l’ai pas remplacé
suite à la réaction du public,
mais Murillo ne savait jouer
que 45 minutes, et Olsson aussi.
Les sifflets ? C’est le public d’An-
derlecht. Ses exigences sont très
hautes. Il faut gérer ça dans sa
carrière.”
Après le 0-1, Anderlecht s’est
fait balader par l’Union. Kom-
pany : “C’était la folie. On a
perdu tout le contrôle du match,
alors qu’on avait bien débuté,
avec de bonnes courses. Malgré
cela, on est revenu à 1-1.”
Sur le 1-2, Murillo a été aussi
mauvais que Sardella. Kom-
pany : “Tout commence par la
première passe (NdlR : de
Harwood-Bellis) qui n’était pas
bonne. Et je suis très déçu par la
réaction de l’équipe après le 1-2.
On a commis des erreurs techni-
ques, on n’a plus mis la pres-
sion, on n’a plus récupéré de
ballons, je n’ai plus vu les cour-
ses du début de match. On était
à la recherche de nous-mêmes.”
L’Union s’est créé beaucoup
plus d’occasions qu’Ander-
lecht. “Alors qu’on avait la
deuxième meilleure défense du
championnat la saison passée.
Mais au début de celle-ci, on
a eu le même problème.
On a dû chercher avant
de trouver les automa-
tismes. Je suis con-
vaincu que je vais
résoudre le pro-
blème. Seule-
ment, je n’ai pas
trois mois, mais
trois jours.”
Kompany ne
désespère donc
pas. “La saison passée,
nous nous sommes renfor-
cés avec des joueurs en
prêt. Cette année, on a des
joueurs pour le long
terme. Je crois que c’est le
bon choix. Mais cela si-
gnifie aussi qu’on doit re-
partir de zéro.”
“Le manque d’automatismes ? Une circonstance atténuante”
Après neuf mois d’absence, Van
Crombrugge a retrouvé la Pro League, mais
certainement pas de la manière souhaitée.
C ette semaine, Vincent
Kompany l’a suffisam-
ment martelé : les Mauves
doivent (re)construire leurs
automatismes. La défaite su-
bie a encore davantage mis
cette réalité en évidence.
“Mais ce n’est pas une excuse,
plutôt une circonstance atté-
nuante”, a expliqué Hendrik
Van Crombrugge. “L’Union a
joué avec un onze identique par
rapport à la saison dernière,
contrairement à nous où il y a
beaucoup de nouveaux
joueurs.”
Si l’Union a livré une solide
prestation, le portier et capi-
taine anderlechtois estime
surtout que les Mauves peu-
vent s’en vouloir à eux-mê-
mes. “On a bien commencé,
puis on a encaissé. On a égalisé
juste avant la mi-temps, donc
on fait le plus dur face à une
équipe bien organisée. Mais en-
suite, on se tire une balle dans
le pied sur leur deuxième but. Et
puis le troisième est une belle
action individuelle de Lazare.”
Écarté des terrains pendant
neuf mois suite à sa terrible
blessure au genou, Van Crom-
brugge a enfin pu regoûter
aux sensations d’un match of-
ficiel, à enjeu. Mais le scénario
ne s’est pas déroulé comme il
l’aurait souhaité. “Je suis con-
tent de revenir après tout ce
temps… Le fait qu’une toute
nouvelle défense ait joué devant
moi n’a donc pas changé grand-
chose (vu son absence prolon-
gée). Je trouve qu’on ne leur a
pas donné beaucoup d’occa-
sions. La réaction du public ? Il
faut apprendre à s’y faire et à di-
gérer cela quand nous jouons
pour un club comme Ander-
lecht. Il faut que tout le monde
se soutienne. Nous devons en-
core grandir, apprendre de nos
erreurs et nous créer davantage
d’opportunités. Mais je ne ren-
tre pas à la maison inquiet.”
Mazzù : Mazzù :
“Nous ne sommes “Nous ne sommes
encore nulle part”
Felice Mazzù n’aurait
pas pu rêver mieux
comme scénario pour
son grand retour en
D1A. 619 jours après son der-
nier match entraîné dans
l’élite (une défaite 0-2 de Genk
face à La Gantoise), l’homme
fort de la maison unioniste a
offert un précieux succès à
tout le clan unioniste.
Forcément, le coach avait
affiché son plus beau sourire
au coup de sifflet final. Il a
d’ailleurs célébré la victoire
de son club en se retournant
face au public du Lotto Park et
en levant les bras. Comme il le
faisait si souvent lors de sa pé-
riode chez les Zèbres.
En conférence de presse,
Mazzù avait déjà relâché un
peu la pression et se voulait
plus mesuré. “On va savourer
jusqu’à lundi matin le succès.
On passera ensuite au match de
Bruges”, expliquait-il en rigo-
lant.
. Un onze complet de D1B
Petite surprise au coup
d’envoi. Felice Mazzù n’ali-
gnait aucun de ses renforts. Le
T1 saint-gillois faisait donc
confiance à 100 % à ce qu’il a
pu aligner en D1B la saison
passée. “D’une part, les nou-
veaux joueurs n’ont pas la capa-
cité physique pour tenir le coup
en commençant une rencontre.
Je parle bien actuellement et
non dans les semaines qui vien-
nent. Et puis, quand tu es cham-
pion dans la division inférieure
et que tu n’es battu que deux
fois sur une saison, on peut dire
que les gars présents dans le
noyau depuis l’année dernière
maîtrisent le système. C’était
bien de démarrer ce champion-
nat de la sorte avec cette
équipe”, expliquait le T1 unio-
niste.
Pourtant, à quelques excep-
tions près, le onze de base de
l’Union saint-gilloise était le
même que celui ayant pris
l’eau en Coupe contre le RSCA
en février dernier (0-5). “Il n’y
a pas beaucoup de paramètres
différents par rapport à cette dé-
bâcle. J’ai envie de dire qu’on a
avancé en maturité. Pour reve-
nir à ce match de Coupe, dès
qu’on a pris le premier but, on a
manqué d’expérience et on a im-
pérativement voulu égaliser en
se jetant dans la gueule du loup.
On a expliqué cette fois-ci que si
Anderlecht menait au score,
qu’il ne fallait pas paniquer,
qu’on devait avoir plus de logi-
que et d’organisation que lors
de la dernière confrontation.”
En première période, le
club de la Butte a joué de
chance. Sous pression en dé-
but de match, les Saint-Gillois
sont parvenus à punir Ander-
lecht sur l’une de leurs seules
occasions. Les Anderlechtois
ont répliqué dans les arrêts de
jeu. “Psychologiquement, c’est
dur de prendre un but à ce mo-
ment-là. On a dû travailler là-
dessus à la pause avant de re-
monter sur la pelouse. On a re-
pensé à ce qui s’est passé en
Coupe. On a parlé. Les joueurs
ont réagi de la plus belle des
manières. Notre efficacité était
parfaite et on peut se montrer
d’autant plus heureux en sa-
chant que nous n’avons prati-
quement pas concédé d’occa-
sions face à cette très bonne
équipe. Moris a dû principale-
ment intervenir dans les airs
mais c’est tout… Une chose est
sûre, on ne va pas s’emballer car
nous sommes encore nulle
part.”
Cette première victoire en
D1A de la saison 2021-2022, dé-
crochée après tant d’années
compliquées dans un derby
historique, a forcément ravi
les fans jaunes et bleus.
Pour marquer le coup, ils
ont décidé d’attendre leurs
idoles devant le stade Joseph
Marien. Le tout dans une am-
biance de folie pour conti-
nuer cette soirée idyllique
qu’ils ne sont pas prêts
d’oublier.
“Nous avons beaucoup parlé avec Undav”
Avec deux buts à son actif,
Deniz Undav a été l’un des grands artisans
de la victoire unioniste ce dimanche soir.
L e joueur de 24 ans, ar-
rivé à Bruxelles durant
l’été 2020, continue sur sa
lancée après une grosse sai-
son en Division 1B (17 buts et
5 assists) et une bonne pré-
paration estivale. “Il y a Un-
dav mais c’est tout le groupe
qui l’a fait, explique Felice
Mazzù. Mais il est vrai que
Deniz a connu des difficultés
au niveau mental en début de
saison dernière. Quand un
joueur arrive d’un autre pays
et d’une autre culture, il lui
faut du temps pour s’adapter
que cela soit au niveau des in-
frastructures ou encore con-
cernant l’alimentation. Nous
avons beaucoup parlé avec
Deniz et la diététicienne du
club à ce sujet car il avait cer-
taines mauvaises habitudes
qu’on a voulu lui enlever. Il est
aussi arrivé tout seul alors
que sa femme, avec qui il s’est
marié, est désormais présente
à ses côtés. Ce sont des para-
mètres à prendre en compte
quand on analyse la forme
d’un joueur arrivant d’un
autre pays.”