PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT MILLER
Karel Geraerts a passé huit saisons dans la Venise du Nord.BelgaPreviousNextLe programme des Saint-Gillois est dantesque en ce début de saison. Après s’être déplacés à Anderlecht, ils accueillent le FC Bruges ce dimanche. Un club que Karel Geraerts, entraîneur adjoint de l’USG depuis 2019, connaît comme sa poche. Et pour cause, il y a lancé sa carrière professionnelle, remporté un titre de champion de Belgique en 2003 et disputé de nombreux matches européens entre 2000 et 2004 et entre 2007 et 2011. next
Karel, que représente le match de dimanche pour vous, l’ancien Brugeois ?Ce sera une rencontre particulière, d’autant que j’habite encore dans la région de Bruges. Même si je suis limbourgeois, je suis en fait pratiquement devenu brugeois (sourire).Et supporter du Club ?Non. Certes j’apprécie le Club, tout comme j’apprécie également le Standard où j’ai aussi joué. Mais je n’en suis pas un supporter.Quels souvenirs gardez-vous de votre passage en Venise du Nord ?J’y ai vécu de très bons moments, dont ce titre en 2003 avec Trond Sollied. J’étais jeune à ce moment-là mais j’avais tout de même un pied dans ce succès. Et on avait une équipe vraiment très forte. On était une véritable machine. Chaque week-end, on ne se demandait pas si on allait gagner mais plutôt combien de buts on allait marquer.Il y a également eu de nombreux matches de Coupe d’Europe.Oui, j’ai notamment joué à Barcelone, à l’AC Milan. Ce sont des expériences que tu ne peux pas oublier. Bref, j’ai vécu de super moments à Bruges. Et j’avais une très bonne relation avec les supporters qui, comme à l’Union, sont aussi très chauds.Et le Bruges d’aujourd’hui, il vous inspire quoi ?Bruges, pour moi, représente un club très moderne, qui est très bien géré. Pour l’instant, il n’y a pas photo avec la concurrence. En plus, il vient de vendre Kossounou à près de 25 millions (NDLR : au Bayer Leverkusen). Le Club va donc encore creuser l’écart avec ses adversaires. Mais pour arriver à ce point-là, il y a eu beaucoup de travail effectué depuis des années.L’Union a-t-elle des chances de l’emporter dimanche ? Que lui faudra-t-il ?Tout d’abord, il faut respecter Bruges. On a gagné contre Anderlecht, c’est bien mais il ne faut pas tomber dans l’euphorie. Car aujourd’hui, on ne peut pas comparer ces deux clubs. Anderlecht est en construction. Alors que dimanche, on va tomber contre une équipe qui n’a pratiquement perdu aucun joueur, si ce n’est Kossounou. C’est une vraie machine. De plus, les Brugeois n’ont pas gagné leur premier match et voudront sans doute prendre une revanche. Mais on joue à domicile, avec nos supporters qui mettront une grosse ambiance. Si on se prépare bien, si tout le monde est au top, on a alors une chance de prendre un point, voire, pourquoi pas, les trois.À quel genre de match vous attendez-vous ?Je pense que le Club est beaucoup plus fort qu’Anderlecht. Je ne vois donc pas Bruges commettre des erreurs individuelles comme le RSCA l’a fait contre nous. Ce sera une rencontre très combative. Et face à une équipe qui nous aura probablement bien analysés. Car il ne faut pas oublier qu’on a joué quatre fois contre le Club NXT la saison dernière en D1B. Je suis dès lors convaincu que l’équipe A nous connaît aussi, sait comment on joue et quelles sont les qualités de nos joueurs. On devra donc s’attendre à un match tactique. Il va falloir y aller à fond. Mais pour nous, c’est peut-être le bon moment car on est dans une bonne spirale.À titre personnel, comment jugez-vous votre évolution depuis votre arrivée à l’Union, en 2019 ?Je vois que je suis en train de bien progresser. Avec Thomas Christiansen (NDLR : le coach de l’USG lors de la saison 2019-2020), j’ai appris énormément. Mais avec Felice, c’est encore autre chose. J’ai emmagasiné tellement de choses en un an à peine…Pouvez-vous nous donner des exemples ?J’ai appris sur le plan tactique, au niveau du management d’un vestiaire, sur la communication, sur la façon de préparer et gérer les entraînements, ou encore ce qu’il faut faire pour réussir à faire passer sa philosophie, ses principes de jeu. Pour moi, Felice c’est le top. Et je ne dis pas cela parce que je suis son adjoint. Je regrette pour lui qu’il ait vécu une mauvaise expérience à Genk. Car, pour moi, tactiquement et mentalement, c’est le haut niveau en Belgique. Et je suis persuadé qu’un jour, il entraînera à nouveau dans un club du top chez nous, voire à l’étranger.Et vous, comment voyez-vous votre fonction d’assistant ? Quel est votre rôle exact ?Je suis le bras droit du coach, même s’il ne faut pas non plus oublier le reste du staff. Je suis là dans le vestiaire pour transmettre mon expérience de joueur. Dans les moments difficiles, je peux donner mon avis.Serez-vous un jour entraîneur principal d’une équipe ?C’est mon objectif, oui. Mais je ne me suis pas fixé de planning exact. Car dans le foot, tu ne sais jamais comment les choses peuvent évoluer. Mais oui, je voudrais un jour tenter ma chance quelque part. J’apprends pour le moment beaucoup aux côtés de Felice. Je suis convaincu qu’il faut passer par là. Il me donne beaucoup de confiance. Mais à l’heure actuelle, je vois au jour le jour. Et je suis très heureux ainsi.Pour revenir à l’Union, comment avez-vous vécu ce titre si particulier ? Sans vos supporters…C’était vraiment dommage. Car on a battu presque tous les records. On a gagné tellement de matches. Des gens peuvent certes dire que c’était en D1B, face à des opposants moins bons. Mais je peux vous dire qu’il faut le faire. Il faut être fort mentalement. Il faut réussir à motiver le groupe toutes les semaines. Pour cela, les joueurs ont été très réceptifs. En plus, personnellement, c’est le premier titre que j’ai vécu en tant que coach.Vous allez également retrouver vos supporters ce dimanche.Enfin ! Pour eux, cela a dû vraiment être dur de ne pas pouvoir voir toutes ces victoires au stade. J’imagine qu’ils ont dû devenir fous (rire). En tout cas, je suis convaincu qu’on aura une ambiance exceptionnelle. On a d’ailleurs eu un petit avant-goût dimanche dernier après la victoire contre Anderlecht (NDLR : des fans ont accueilli les joueurs devant le stade Marien à leur retour en car). Et je suis encore plus impatient de voir le stade cette fois rempli entièrement d’ici quelques semaines.
V.M.
Un duel tactique s’annonce ce dimanche entre deux coachs qui se connaissent bien. Et pour cause, Felice Mazzù et Philippe Clement ont passé leur licence professionnelle au même moment. « On a dormi ensemble dans la même chambre et on a toujours gardé de très bons contacts », sourit le T1 unioniste. « Mais que ce soit Clement, Leye ou Vanhaezebrouck sur le banc d’en face, ce n’est pas l’entraîneur qui compte. Ce que je regarde, c’est mon équipe et l’équipe adverse. »Une équipe de Bruges que Mazzù respecte mais ne craint pas. « On doit être serein par rapport à notre victoire de dimanche contre Anderlecht. On doit avoir acquis de la confiance. Mais il faut être méfiant quant à l’excès d’euphorie. Car on sait qu’Anderlecht n’était pas à son meilleur niveau, tandis que Bruges l’est. Et ce, même si les Blauw en Zwart ont fait un nul contre Eupen la semaine dernière. »Mazzù et les Saint-Gillois connaissent en tout cas parfaitement les forces des Flandriens. « Bruges a de l’expérience à tous les niveaux, que ce soit en défense, dans la ligne médiane avec Vormer ou Rits, ou devant avec Dost, Lang ou De Ketelaere. Mais de notre côté, on ne doit certainement pas avoir peur. On doit croire en nos qualités, comme on l’a fait lors du premier match contre Anderlecht. »« 50 ans que notre public attend ça »Le coach des Bruxellois se réjouit également à l’idée de retrouver ses supporters au stade Marien. Un stade qui n’a plus connu le plus haut niveau du football belge depuis près d’un demi-siècle. « Comme l’a dit Phlippe Clement en conférence de presse cette semaine, leur public a dû attendre dix mois (NDLR : pour retrouver le chemin des stades le week-end dernier). Le nôtre, cela fait près de cinquante ans qu’il attend. Je suis dès lors certain qu’il va quadrupler d’énergie ce dimanche. »