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Karel Geraerts : « Encore plus dur que la saison dernière »  
Karel Geraerts : « Encore plus dur que la saison dernière »  

GUILLAUME RAEDTS

La désillusion pour Teddy Teuma et Karel Geraerts.Belga

L’entraîneur de l’Union Saint-Gilloise était sous le choc après le dénouement de ce dimanche et ce nouveau titre filant entre les doigts des Unionistes. Il regrette une chose : ce deuxième but de l’USG qui n’est jamais tombé.  next

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Abasourdi. Quelques minutes après la défaite des siens contre le FC Bruges synonyme de titre fuyant encore le Parc Duden, Karel Geraerts n’avait que peu de mots pour expliquer l’inexplicable et une rencontre où ses hommes ont tout perdu. « Dans le football, vous savez qu’un ballon peut toujours tomber dans votre surface et être mis à profit par votre adversaire », peste l’entraîneur saint-gillois. « Durant toute la rencontre, on a concédé très peu de choses aux Brugeois mais ils ont réussi à marquer ce but égalisateur où on défend très mal. » Pas le plus grand regret de l’ancien médian défensif.

Ce qui le fera assez mal dormir dans les prochains jours, c’est l’incapacité de ses joueurs à inscrire ce but du break qui aurait mis fin au suspense. Malgré quelques occasions après le but d’ouverture d’Adingra, les Unionistes n’ont plus mis Simon Mignolet en défaut. « Le seul reproche que je peux faire à mes joueurs c’est qu’on a oublié d’inscrire ce deuxième but », regrette un T1 touché par les émotions d’une journée qui aurait dû être histoire pour la formation bruxelloise.

« Fier de mes joueurs »

Comme il y a un an, ils passent à côté de la montre en or. « C’est encore plus dur que la saison dernière », estime Geraerts. « La déception est évidemment énorme. Il y a de la frustration et de la tristesse après ce match même si je n’oublie pas que mes joueurs ont réalisé une grande saison. »

Une chose que le coach n’a pas encore dite à ses joueurs. Il préfère prendre le temps avant de revenir vers eux et leur permettre d’appréhender ce qui sera sans doute le moment de leur carrière le plus compliqué à digérer. « Je ne leur ai pas encore parlé », confirme Geraerts. « Chacun vit ses émotions et on se verra dans quelques jours pour évoquer cela. Je reste fier d’eux et tout ce qu’ils ont fait. » Karel Geraerts aussi devra se remettre de cette dernière journée rocambolesque qui laissera des traces chez tous les Unionistes pendant une longue période.

Bormans : « On était si proche de ce titre… »
BENJAMIN HELSON
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Du côté de la direction saint-gilloise, on était forcément abattu aussi à l’issue de cette ultime joute de la saison. « C’est vraiment difficile. On était si proche, à dix minutes ou quelque chose comme ça du titre. En plus, le résultat dans l’autre match était encore une fois positif pour nous. Mais on n’est pas parvenu à le faire. C’est la réalité du football. C’est la fin d’une saison usante, avec 57 matches disputés et le plus petit noyau des équipes en lice pour le titre. Et on savait que ça se payerait tôt ou tard, mais on a tout donné. A 1-0, on savait qu’un but contre nous pouvait toujours tomber. Cela a joué dans les têtes à 1-1 et on savait que c’était complètement fini à 1-2 », pointait Philippe Bormans, le CEO unioniste au terme de la rencontre. Et d’ajouter : « On a été encore plus proche du titre cette saison que l’an passé et pourtant on finit troisième et pas deuxième, mais c’est le foot. C’est forcément très difficile à avaler d’être si proche et d’échouer. Les joueurs et le public, toujours là même dans les moments difficiles, méritaient ce titre. On voulait rendre quelque chose aux fans. »
Le dirigeant du matricule 10 refusait toutefois de trouver des excuses du côté des absences, qu’elles datent d’avant le match ou soient tombées en cours de celui-ci. « Teuma, Siebe, on ne doit pas chercher d’excuses… Les joueurs qui les ont remplacés ont fait le travail. On peut être très fier de tout ce noyau. On peut dire « si, si, si », mais on ne connaîtra jamais les réponses. C’est vraiment très difficile à avaler. Les scénaristes de la Pro League et d’Eleven doivent être très satisfaits. Le foot apporte des émotions incroyables, mais bon… », concluait-il, sans déjà se projeter sur la saison prochaine et les incertitudes éventuelles concernant le staff ou les joueurs. « C’est trop tôt pour en parler. Prenons le temps de souffler un peu et d’y retourner à fond ensuite. »

Senne Lynen : « J’espère ne plus jamais vivre ça dans ma vie »  

BENJAMIN HELSON

Senne Lynen logiquement marqué, comme ses coéquipiers. Photo Newsprevnext

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Privé de la rencontre suite à son exclusion la semaine dernière lors du partage de l’espoir à l’Antwerp, Senne Lynen a forcément vécu une soirée encore un peu plus particulière que ses équipiers ce dimanche depuis la tribune du stade Joseph Mariën. « 

Je n’aime déjà pas ne pas jouer en temps normal parce qu’on n’a pas de contrôle sur ce qui se passe, on ne peut rien faire et là, c’est encore plus compliqué 

», regrettait le milieu de terrain unioniste. Et de revenir sur l’horrible frustration qui est née pour les Bruxellois en cette dernière journée de la saison. « 

Là, ce n’est même pas une question de sentiment dans la tête, mais c’est dans le cœur J’espère ne plus jamais avoir à vivre ça dans ma vie. 

»

« 

PLus mal que 

l’année passée 

»

Après avoir déjà vu le titre échapper aux Unionistes en fin de saison l’année dernière après une formidable course en tête, Senne Lynen a revécu ça, en pire selon lui ce dimanche. « 

Cela fait encore plus mal que l’an passé. La saison dernière, c’était à trois matches de la fin qu’on a perdu le titre. Ici, c’est à trois minutes. Je peux comprendre que pour le spectateur neutre, voir que ça part de Genk à l’Union puis à l’Antwerp, c’est magnifique, mais pour les joueurs de l’Union et de Genk, c’est horrible. C’est un sentiment qu’on ne peut pas 

expliquer… 

»

Pourtant, alors que l’Antwerp n’est pas parvenu à gagner à Genk, l’Union Saint-Gilloise avait tout en main pour décrocher ce titre national, avant d’échouer finalement à la… troisième place… « 

Ce n’est même pas une question mentale, je pense. À 1-0, on aurait juste dû essayer de faire 2-0 parce qu’on sait qu’un but peut tomber de nulle part… Quand je voyais le résultat à Genk et le fait qu’on menait, je me suis dit que c’était peut-être pour aujourd’hui. Finir troisième au lieu de deuxième, ça change peut-être un peu quelque chose pour les barrages, mais là on a juste le sentiment d’avoir perdu le titre, peu importe la place. 

»

Senne Lynen estime forcément que les trois prochaines semaines seront plus que nécessaires pour essayer de tourner la page. « 

On va vraiment avoir besoin de ces trois semaines de congé pour récupérer de ce qui s’est passé ici ce dimanche. 

»

Alors qu’il lui reste un an de contrat au parc Duden, le milieu de terrain unioniste se voit toujours là pour entamer sa dernière année de contrat 

: « 

Je pense que je serai là, oui. 

» Pour, il l’espère, une autre issue que celle de ce premier week-end de juin.

Désillusion et larmes côté fans : « C’est cruel »  

VINCENT JOSÉPHYprev

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Au coup de sifflet final de M. Van Den Driessche, après s’être cassé la voix durant « 

90 minutes pour nous faire rêver 

» comme le clamait le tifo des Union Bhoyz, ils se sont réfugiés dans un mutisme cruel avant de progressivement féliciter leurs héros malheureux, le cœur en berne et les poignets flottants. A la sortie du stade, devant l’habituel repère à pintes des aficionados des « 

Jaune et bleu 

», certains supporters pleuraient. D’autres, qui avaient sans doute un peu trop anticipé la fête prévue en cas de titre, s’effondraient littéralement au sol sous les effets de l’alcool et de la tension. « 

Ce qui s’est passé ce soir, c’est terriblement cruel pour les Unionistes et je n’ai pas voulu traîner dans le stade 

», nous explique Jesus, un fidèle supporter espagnol, qui vient régulièrement au stade Marien depuis plus de deux ans. « 

Les voir abattus comme ça après avoir perdu, c’était horrible mais je pense qu’après le titre perdu face à cette même équipe brugeoise la saison dernière, je vais commencer à croire que nous sommes maudits. Personnellement, je me dis aussi que je porte la poisse parce que j’ai déjà connu ce genre de désillusion finale avec l’autre club de mon cœur, Carthagène, quand il avait raté d’un cheveu la promotion en D2 espagnole. Là, je vais aller essayer d’oublier, mais je reviendrai l’an prochain, plus motivé encore. 

»

Un peu plus loin, débarquant la tête basse de la tribune centrale avec un t-shirt floqué d’un « 

L’Union fait la force 

» et une écharpe aux couleurs du club, Mika trouvais lui aussi difficilement ses mots. « 

À vrai dire, je suis flamand et mon club préféré est… Bruges. Je suis venu une dizaine de fois cette saison, comme d’autres supporters d’autres clubs, parce qu’on aime bien l’ambiance familiale et positive qu’il règne ici. Pourtant, autant j’étais heureux que le Club s’impose il y a douze mois, autant j’espérais que l’Union triomphe, parce qu’elle méritait d’être championne pour tout ce qu’elle représente et pour tout ce qu’elle a réussi depuis de nombreux mois. 

»

L’ÉDITO DU JOUR 

Pas de titre mais bravo à l’Union… 

Chef des sports

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Au coup d’envoi de la dernière journée des Champions Playoffs, l’Union Saint-Gilloise savait qu’elle n’avait pas son sort entre les mains. Comme la saison dernière, l’Union doit donc « 

se contenter 

» de la deuxième place, celle qui fait mal. Mais il était écrit que ce championnat ne serait pas comme les autres et l’aboutissement de celui-ci restera à jamais gravé dans le marbre. Bruges n’a pas fait de cadeaux aux Bruxellois et à l’Antwerp, Toby Alderweireld, l’enfant du pays, a offert le plus beau des cadeaux qui soient. Une fin digne des plus beaux scénarios hollywoodiens. Un scénario dont les victimes sont finalement Genk et l’Union.

Les « 

Jaune et Bleu 

» ont raté le coche mais le club bruxellois sort à nouveau grandi d’une saison pleine tant sur la scène nationale qu’européenne. L’été dernier, peu nombreux sont ceux qui auraient imaginé retrouver les hommes de Karel Geraerts, le successeur de Felice Mazzù, dans la peau d’un possible champion de Belgique.

Les Adingra et Boniface ont fait oublier les départs de Nielsen, Mitoma ou encore Undav… c’est aussi cela la force et le mérite de cette formation bruxelloise qui s’installe parmi les équipes du top de la compétition belge. Et ce, sans faire de folies financières mais en effectuant des choix basés à la fois sur les datas mais aussi l’aspect humain déterminant dans une saison où inévitablement les bons et les mauvais moments se chevauchent.

Pas de titre mais bravo quand même. En poursuivant de la sorte, les Saint-Gillois se débarrasseront de l’étiquette du Poulidor de notre compétition et finiront par décrocher ce titre national qu’ils n’ont plus remporté depuis… 1935.

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