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« Je ne suis pas encore à 100 % , mais bientôt je marquerai beaucoup de goals, c’est une certitude ! »  
« Je ne suis pas encore à 100 % , mais bientôt je marquerai beaucoup de goals, c’est une certitude ! »  

Débarqué à l’USG en septembre dernier, Kevin Rodriguez s’est rapidement acclimaté à son nouvel environnement.Photo News

Kevin Rodriguez, qui n’a inscrit que deux buts depuis son arrivée à l’Union Saint-Gilloise, entend bien faire parler la poudre dès la reprise. Lui dont la carrière a connu un énorme coup d’accélérateur ces derniers mois… next

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Confortablement installé dans le lobby du luxueux hôtel « La Finca » d’Algorfa en Espagne – où l’Union se trouve en stage depuis mardi –, Kevin Rodriguez s’est longuement livré à Sudinfo, pour la première fois depuis son arrivée en Belgique en septembre dernier. Le longiligne attaquant saint-gillois est revenu sur sa fulgurante ascension, lui qui évoluait encore en D2 équatorienne il y a moins d’un an et demi.

C’est à Ibarra, à une centaine de kilomètres de la capitale Quito, que Kevin Rodriguez a vu le jour le 4 mars 2000. « Mais à l’âge de deux ans, j’ai quitté ma ville natale pour Machala, une cité portuaire située de l’autre côté du pays, en raison du travail de mon papa. Nous vivions chez ma grand-mère car nous étions assez pauvres et, ainsi, ne devions pas payer le loyer. »

À 12 ans, sa famille reprend la route d’Ibarra et le jeune Kevin s’inscrit dans le club local d’Imbabura SC. « C’est là que j’ai fait toutes mes classes. Mais on avait du mal à joindre les deux bouts. Le fait que je m’entraîne, avec tous les trajets que cela comportait, coûtait très cher à mes parents. En 2017, il a fallu prendre une grande décision. Soit j’arrêtais le foot, soit je me lançais vraiment à fond dedans. C’est la deuxième option que j’ai choisie. Mes parents ont dû faire de gros efforts et nombre de sacrifices pour que je puisse continuer à jouer. »

Mais la famille Rodriguez n’allait pas le regretter. Le 20 juillet 2022, Kevin marque un but « maradonesque » en Coupe d’Equateur, offrant la qualification à son équipe (qui évoluait alors en D2) face à la Liga Deportiva Universitaria de Quito, soit l’un des meilleurs clubs du pays. Le seul à avoir remporté une Copa Libertadores dans l’histoire de l’Equateur. « Il y avait déjà de l’intérêt de certains clubs pour moi, notamment de Quito justement ou d’Independiente del Valle en D1 (NDLR : où il signera finalement en janvier 2023). Mais ce goal m’a vraiment permis de me démarquer, d’être visible du grand public. »

En novembre 2022, à la surprise générale, il fait partie de la sélection de Gustavo Alfaro pour la Coupe du monde au Qatar. « À la base, j’étais appelé en tant que « sparring », c’est-à-dire pour faire nombre à l’entraînement. Mais je me suis dit que j’avais une magnifique opportunité à saisir et je me suis donné à fond. Après deux sessions, le coach m’a repéré. Je n’oublierai jamais ses paroles. Il m’a dit que ce n’était pas grave si je jouais en D2 alors que d’autres étaient en D1 ou dans des clubs européens, car j’avais leur niveau. »

Mais dans la presse équatorienne, le choix du sélectionneur de la « Tri » ne fait pas l’unanimité. Et Kevin Rodriguez en vient à devoir se justifier. « Les médias m’ont mis beaucoup de pression. Ils me posaient sans cesse des questions. J’étais choqué de devoir gérer tout cela. Je n’étais pas prêt pour ça. Je me trouvais dans une situation très inconfortable. »

Faisant fi des critiques, son coach lui donne finalement sa chance en toute fin de match face au Qatar et aux Pays-Bas. « J’ai pu prendre part au match d’ouverture du Mondial face au pays hôte, c’était comme dans un rêve. L’ambiance était très spéciale à l’échauffement. Je sentais qu’il y avait beaucoup de pression et de stress dans l’équipe. Mais moi, je n’ai pris que le côté positif des choses. Et j’ai juste profité. »

Au retour du Mondial, Rodriguez est transféré à Independiente del Valle. Mais il n’y restera que quelques mois, rejoignant l’Union à la toute fin du dernier mercato estival. « En fait, tout a été très vite et ce transfert à l’USG est un peu tombé de nulle part. Je commençais à peine à m’installer en D1 équatorienne. J’avais joué quelques matches en Copa Libertadores. On avait remporté la Recopa Sudamericana. Et tout d’un coup, j’ai reçu un appel pour me dire qu’il y avait une opportunité pour moi en Europe, mais également en Amérique du Sud, sans qu’on me donne plus de détails. Mon agent m’a seulement dit : « Prépare ton Visa, mets tes papiers en ordre et tiens-toi prêt. » Quelques jours plus tard, mon coach m’a dit que je pouvais partir à l’Union et qu’un vol était prévu le lendemain soir. Je pouvais refuser si je le voulais. Peut-être qu’une nouvelle offre tomberait pour moi en décembre. Ou peut-être pas… Alors j’ai accepté la proposition. Car jouer en Europe avait toujours été un rêve. »

Débarqué à l’USG en septembre dernier, Kevin Rodriguez s’est rapidement acclimaté à son nouvel environnement. Reste toutefois que son rendement en termes de goals laisse, pour l’heure, à désirer. L’Équatorien n’a en effet inscrit que deux buts. « Je ne suis pas satisfait, c’est clair. Mais je sais qu’à force de travail et de confiance engrangée, les goals finiront par arriver. En fait, avec toute la fatigue accumulée ces derniers mois, tous ces changements, tous les vols que j’ai effectués, la météo, le froid, je sens que mon corps n’est pas à 100 %. Mais je sais que, petit à petit, je vais y arriver. Et que je vais « voler » dans le championnat. Je vais mieux me sentir et marquer beaucoup de goals. Et la prochaine interview que je donnerai, ce sera pour parler de tous mes buts (sourire). » Voire du titre ? « J’aimerais en tout cas qu’on puisse se serrer dans les bras en fin de saison, et soulever un trophée tous ensemble. »

Très touché par la vague de violences qui secoue l’Equateur depuis quelques jours, Kevin Rodriguez a tenu à conclure l’entretien en adressant un message à ses compatriotes. « Je me mets à genoux et prie Dieu pour que tout rentre dans l’ordre au plus vite. Je pense à tous ces gens qui ne savent plus sortir de chez eux pour aller chercher du pain, qui ne savent pas comment ils vont nourrir leurs enfants. Car il y a le couvre-feu. La situation est vraiment très compliquée. Et ma famille est là-bas… J’envoie toute ma force et mon amour. Et je demande de faire confiance au président, afin que la situation s’améliore rapidement. »

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