custom-header
“Je croisau miracle,Steph”
“Je croisau miracle,Steph”

Les amis Danny Ost (ex-Union) et Stéphane Demol
(ex-Anderlecht) ont lancé le derby bruxellois .

Le monsieur en mauve peut ren-
trer, le monsieur en jaune pas.”

Supporter d’Anderlecht, le
gardien du Château de Beersel
charrie Danny Ost (62 ans), joueur

emblématique de l’Union en Promo-
tion, D3 et D2 pendant 25 ans, quand il

s’amène avec son ami et ex-Anderlech-
tois Stéphane Demol (56 ans dont

8 ans à Anderlecht), à quelques jours

du derby bruxellois. Les deux hom-
mes ont bonne mine. Demol, qui a

perdu 12 kilos, enfile même sans diffi-
culté un ancien maillot taille M. “C’est

le maillot de ma première année dans le
noyau en 1984-1985, le premier de mes

trois titres en pro avec le RSCA”, se sou-
vient-il.

Ost, qui nous accueille à sa brasse-
rie à Beersel, enchaîne : “On est amis

depuis cette saison-là. On s’est connus
au Carnaval de Halle. À cet âge, on se
prenait encore pour les rois, Steph.”

L’UNION CHAMPION ?
Ost : “Tu connais la cote de l’Union
avant la saison ? 500 contre 1.”

Demol : “On a un diplôme d’entraî-
neur, Danny. On ne peut pas parier.”

Ost : “Je ne joue pas pour de l’argent,
mais c’est pour te dire à quel point on est
en train d’écrire un conte de fée.”

Demol : “Union – Anderlecht 0-1 et An-
derlecht – Bruges 2-1 : tout est à refaire.

Vous méritez le titre, Danny. Mais je

crains que ce ne soit Bruges qui l’em-
porte. Les Blauw en Zwart ont le meilleur

gardien, la meilleure défense, le meilleur

entrejeu et la meilleure attaque. Un, Bru-
ges. Deux, l’Union. Trois, Anderlecht, qui

n’est pas assez régulier.”
Ost : “Je ne sais pas, Steph. Mais, moi,

je crois au miracle. Parce qu’on joue con-
tre des adversaires qui laissent des espa-
ces. On ne demande pas mieux. Nos deux

victoires sur Anderlecht ne sont pas le

fruit du hasard. Et de plus en plus je suis
sidéré par la qualité de nos transferts.
Tous des gars inconnus ou sur une voie
de garage. Burgess, Kandouss, Teuma,
Nielsen, Vanzeir, Undav, que j’avais
même critiqué au début. Incroyable.”

Demol : “Ils me semblent physique-
ment plus forts que les autres. Ils ont

commencé les entraînements une se-
maine ou deux avant le reste. Et ils tien-
nent le coup.”

Ost : “C’est peut-être une stratégie de
Bruges et d’Anderlecht d’être en pleine
forme en fin de championnat.”
Demol : “En tout cas, vous avez un
meilleur état d’esprit. On devrait envoyer
quelques joueurs d’Anderlecht chez vous
pendant trois ou quatre mois. Ils croient

qu’ils y sont parce qu’ils ont signé à An-
derlecht. Il ne suffit pas de savoir jongler

1 000 fois. C’est au Cirque Bouglione qu’il
faut pouvoir faire ça.”
Ost : “Avec la mentalité des joueurs de

l’Union, le PSG aurait déjà gagné la Li-
gue des champions plus d’une fois.”

Demol : “Ça me fait penser à un joueur
génial mais taré qu’Anderlecht avait

transféré du Beerschot : Dirk Goossens. Il
savait tout faire avec ses pieds. Lozano
lui lançait même des canettes de coca
sur la rue en face du Château du Lac à
Genval, où nous allions en mise au vert,
et il faisait des rétros. Mais il faut aussi
avoir la tête sur les épaules pour réussir.”
LE PARC DUDEN
Demol : “Le Parc Duden ? En 2000-
2001, j’allais souvent voir l’Union en D2
parce que j’étais coach de Turnhout. Il y
avait du monde, hein ! Et quand j’osais
faire une remarque dans la tribune, les
vieux se retournaient et me remettaient
à ma place. Hélas !, la majorité d’entre
eux sont décédés.”
Ost : “Est-ce que le nouveau stade aura

le même charme ? C’est ce que la direc-
tion promet.”

Demol : “Si les résultats suivent, le pu-
blic ira aussi au nouveau stade. Je ne dis

pas que l’Union sera premier chaque an-
née, mais il faut que ça devienne un club

stable, qui joue l’Europe un an sur deux.
Le Parc Duden est magnifique, Danny,

mais on est 2022. Il faut évoluer.”

Ost : “Je sais, Steph ! Mais tu n’imagi-
nes pas le mal que cela me fera. J’ai la

chair de poule en parlant de ça. Je con-
nais chaque arbre du Parc Duden ! J’es-
père en tout cas que dans le nouveau

stade le kop restera dans la longueur du

terrain et qu’on ne va pas le mettre der-
rière un des buts. Malines fait la même

chose et il y a une ambiance semblable.”

Demol : “À Anderlecht, c’était égale-
ment ainsi jusqu’en 1986. La tribune 3 a

été abattue avant notre premier test
match contre Bruges (NdlR : 1-1, 2-2 au
retour, avec un but décisif de Demol).”
Ost : “Tu sais que 90 % des supporters
d’Anderlecht sont pour nous quand on

joue contre une autre équipe qu’Ander-
lecht ? Pour nous, de vrais Brusseleirs,

qui sont de moins en moins nombreux,

ce serait magnifique si le RWDM montait
aussi.”
Demol : “En effet. Anderlecht a été trop
longtemps seul en D1. Les joueurs qui ne

perçaient pas à Anderlecht, on les en-
voyait à l’Union. Comme Ceuppens et

Electeur dans les années 80.”
LEUR AVENIR
Ost : “J’ai coaché beaucoup de clubs –
ma montée en Division 1 avec Eupen en
2010 était mon plus grand succès –, mais,
bizarrement, je n’ai jamais coaché le
club de mon cœur. Il y a quatre ans, j’ai
pourtant parlé avec Lukas Elsner qui
cherchait un T2, mais cela ne s’est pas
fait.”

Demol : “Moi, un jour, Jean Kinder-
mans (le directeur de l’école des jeu-
nes d’Anderlecht) m’a demandé si cela

m’intéresserait de devenir coach à Neer-
pede. Mais j’étais T1 quelque part. Je n’ai

jamais reçu de vraie proposition. Et un
poste de T2 ne m’intéresse plus, sauf si le
Real Madrid me le demande. Je l’ai été

deux fois : une fois à la demande de Lu-

cien d’Onofrio au Standard, où j’étais le
T2 le mieux payé de Belgique. Et une fois
à la demande de René Vandereycken en
équipe nationale. C’était grâce à René
que j’avais eu mon transfert à Bologne.
Les quatre années précédentes, j’avais
chaque fois signé pour un an. Je dois être
le seul joueur de l’histoire d’Anderlecht à
avoir fait ça. Constant Vanden Stock n’y
comprenait rien.”

Ost : “Je ne crois pas que je serai encore
coach. Par contre, j’ai trouvé un nouveau
défi. Je n’aime pas le mot ‘agent’, mais je

cherche des talents, surtout en Argen-
tine, avec un ami. J’y retourne une se-
conde fois en juin. Ma première visite

était incroyable. J’ai visité tous les clubs –
j’ai assisté à River Plate – Boca devant
plus de 70 000 personnes – et je vois un
potentiel énorme dans ce pays.”
Demol : “Moi aussi, j’ai une annonce à

faire : après quatre ans sans avoir coa-
ché, j’ai décidé de redevenir T1. J’ai habité

dans le sud de la France et j’ai refusé plu-
sieurs clubs pour des raisons familiales.

Maintenant, je suis de retour en Belgique
et je suis bien parti pour signer quelque
part, mais je ne peux pas citer de club. Je
sens que c’est le bon moment, je suis très

motivé. Et je ferai aussi du travail de con-
sultant pour la télé.”

Ost : “Tu as toutes les qualités pour
réussir comme coach, Steph!”

Pourquoi le RSCA a loupé la finale de la C1 en 1986

Demol a un regret : ne pas avoir joué la finale de la C1, ancêtre de la Ligue
des champions. En 1986, après le 1-0 à domicile en demi-finale contre le
Steaua Bucarest (avec le papa de Stoica), la finale était très proche. Demol :
“Je n’ai jamais raconté cette histoire. Vu qu’on devait défendre un bonus
d’un but au match retour et qu’on avait éliminé le grand Bayern Munich avec
une bonne organisation défensive à l’extérieur, notre coach Haan devait
mettre Lozano, Vercauteren ou Vandenbergh sur le banc à Bucarest. Il avait
testé un système sans Vandenbergh au Beerschot, mais on avait perdu 2-0.
Dirk Goossens nous en avait fait voir de toutes les couleurs. À la théorie, à

trois heures du match en Roumanie, les trois étaient dans l’équipe et la vic-
time était… Demol. Vandereycken et Olsen ont demandé à Haan pourquoi je

ne jouais pas et pourquoi il optait pour une équipe offensive. Il n’a pas su ré-
pondre. Après trois minutes, c’était 1-0 via le redoutable Lacatus. On a finale-
ment perdu 3-0. Je ne dis pas qu’on aurait gagné avec moi, mais cela aurait

été plus logique que je joue. Ce n’est que par après que j’ai entendu que
Constant Vanden Stock a dit à Haan que Vandenbergh devait jouer. Sinon,
Erwin ne signerait pas de nouveau contrat.”
Ost : “Tu sais que quelques mois plus tard on a joué un match amical au
Parc Duden contre le Steaua, vainqueur de la C1 ? (Il sort son smartphone)
Voici Lacatus avec moi et l’arbitre Javaux avant le coup d’envoi.”

“Hoedt ou Peruzovic ?
Vous voulez des
claques de Luka ?”

Quand on demande à Demol s’il
préfère Hoedt ou Luka Peruzovic,
son ex-coéquipier en défense, il
prend son téléphone. “Vous osez
demander ça ? Attendez, je vais
appeler Luka. Il n’habite pas loin
d’ici. Si je lui répète la question, il
est là dans cinq minutes pour vous
donner des claques. Anderlecht
n’a qu’un bon défenseur : Debast.

Mais il est blessé. Gomez ? Offen-
sivement, il est bon, oui. Mais dé-
fensivement ? Magallan ? Je n’ai

jamais compris pourquoi l’Ajax l’a

acheté. Murillo ? Il a sa place à An-
derlecht. Dans l’équipe actuelle,

hein. Pas dans celle de notre épo-
que.”

Ost : “Je vais être sévère avec Kom-
pany. Ce n’est pas parce qu’on a

été un top joueur qu’on devient un
grand entraîneur en un clin d’œil.”
Demol : “C’est un travailleur, mais il

lui a fallu du temps pour compren-
dre qu’il fallait de la stabilité dans

son équipe. L’Union a joué pendant
toute la saison avec la même
équipe.”

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

CLASSEMENT D1A

Prochaine journée - RUSG

Calendrier

Meilleur buteur