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En D2, Faïz Selemani était payé 22 000 euros brut par mois
En D2, Faïz Selemani était payé 22 000 euros brut par mois

EXCLUSIF

Les dessous incroyables de la condamnation
de l’attaquant de KV Courtrai à payer
519 620 euros à l’Union Saint-Gilloise.

Faïz Selemani, l’ailier
gauche du KV Courtrai, n’a pas dû apprécier de lire les détails
du jugement prononcé le
9 novembre par le tribunal
du travail de Bruxelles le condamnant à payer
500 000 euros à l’Union saintgilloise pour avoir rompu le
contrat qui le liait au club
pour trois ans.
Un joli montant
à payer même
s’il fait appel.
Une histoire
d’arroseur arrosé puisque Selemani avait
ouvert le feu en
attaquant le club jaune et
bleu pour “résolution brutale
et anticipée” de son contrat : il
réclamait un demi-million à
la Royale Union saint-gilloise.
Réponse du loup à la bergère, la RUSG, défendue par
l’avocat spécialisé Antoine
Chomé, avait répliqué en attaquant le joueur pour “démission irrégulière ou à tout le
moins non fondée”.
La justice a totalement
donné tort à Selemani, dont
un calcul apprend qu’il était
payé à Saint-Gilles un peu
plus de 20 000 euros brut par
mois.
Son contrat signé en
août 2018 était censé le lier au
club jusqu’au 30 juin 2021.
Selemani a eu tort de parler
dans la presse. Le jugement
s’appuie sur une interview parue le 15 mai 2019 dans Sport/
Foot Magazine pour relever
que déjà après huit mois de
présence à l’Union, le joueur
manifestait la volonté d’être
parti l’année suivante. “Je vais
partir, c’est sûr. Où ? Je ne sais
pas encore mais je ne serai plus
à l’Union l’année prochaine.
Mon but est de commencer à
faire partie des grands”
Pour Selemani, tout s’accélère le 6 août quand deux
clubs, Courtrai et Caen, ont
émis ce jour-là des offres de
rachat aux prix de
350 000 euros (KV Courtrai)
et 850 000 euros (Caen).
Le joueur de 27 ans n’en
sort pas grandi. À partir des
offres de rachat, son comportement envers le club saintgillois n’a plus été pareil. Il
commence par se plaindre de
tensions aux adducteurs mais
manque un rendez-vous médical pour une IRM, puis refuse l’accès d’un soigneur à
son domicile, manque un entraînement, arrive en retard
au suivant, refuse de suivre
l’entraînement physique de
reprise d’activité, perturbe un
échauffement, envoie délibérément les ballons hors du
terrain et s’autorise à insulter
l’entraîneur.
Jugeant le comportement
“non professionnel”, le club
réagissait en lui refusant l’accès au vestiaire et au terrain
et en le reléguant dans le
noyau B.
Pour la justice, ces sanctions prises par le club
étaient “fautives”. Fautives,
certes, mais pas “au point de”
justifier que Faïz Selemani
s’en aille.
Le joueur, qui ne peut accuser l’Union de résiliation brutale et anticipée du contrat,
est donc débouté, ce qui
donne au club le droit à une
indemnité égale à l’équivalent de la rémunération due
jusqu’aux termes du contrat :
sur les 36, il restait 23 mois.
En droit sportif, le régime
des indemnités de rupture
déroge au droit commun des
employés, ce que le tribunal
du travail justifie par “les

objectifs légitimes poursuivis, la
stabilité des clubs, une compétion sportive équilibrée, l’intégrité du sport et la protection
des clubs contre le débauchage
des joueurs”.
Selamani paiera donc à
l’Union saint-gilloise 23 fois
son salaire mensuel brut de
21 782,60 euros, soit
501 620,41 euros auxquels le
tribunal ajoute 18 000 euros
de dépens judiciaires, et encore 20 à verser au fonds
d’aide juridique. Au total,
519 640, 41 euros à sortir de sa
poche. Son avocat, contacté,
n’a pas souhaité commenter.
Pour Me
Antoiné Chomé,
conseil de l’URSG, “cette décision est importante car elle va
dissuader la pratique déloyale
développée par certains
joueurs, encouragés par leurs
agents, consistant à invoquer
des ruptures intempestives de
leur contrat de travail pour éviter le paiement du prix de transfert”.

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