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Le duel des entraîneurs amis
Le duel des entraîneurs amis

“Nous avons des caractères qui se complètent très bien”

Il est de notoriété publique que Marc Grosjean et Emilio Ferrera s’entendent comme larrons en foire. À la veille de l’affrontement entre l’Union et Louvain qu’ils dirigent respectivement, nous avons voulu savoir comment était née cette amitié alors que l’on sait que le Liégeois et le Bruxellois n’ont pas le même caractère et dégagent une image quasi opposée. “C’est justement parce que nous n’avons pas le même caractère que cela colle aussi bien”, s’amuse à répondre Marc Grosjean. “Nos deux caractères, en fait, se complètent

très bien. Nous avons une vision commune du football, nous aimons les mêmes choses, nous avons les mêmes aspirations en général, mais c’est vrai que notre approche de la gestion humaine est quelque peu différente.”

Leur amitié est née il y a déjà longtemps. “En fait, elle s’est forgée un peu grâce aux médias dans la mesure où nous avons débuté notre carrière en D1 un peu en même temps. Alors qu’Emilio était déjà à Beveren, de mon côté, je suis monté avec La Louvière. Deux jeunes entraîneurs francophones, ce n’était pas habituel. Notre amitié s’est alors solidifiée pendant deux ans quand nous avons suivi les cours pour la licence pro à l’Union belge. Quand nous avons été appelés à vivre des stages, nous avons fait chambre commune. Et de fil en aiguille, nos épouses ont également appris à se connaître et aujourd’hui, il n’y a pas un jour où l’on ne s’appelle pas, pour parler boulot mais aussi famille. J’accorde une grande importance à cette relation.”

Cette amitié a été telle qu’Emilio Ferrera, par deux fois, a fait appel à Marc Grosjean pour travailler ensemble. “À Al Shabab, en Arabie, avec Michel Preud’homme, un an à trois et une année avec Emilio puis à Dender que nous avons sauvé de la relégation et qualifié pour le tour final, mais auquel le club n’a pas pris part à cause de l’absence de licence.”

À chaque fois, Marc Grosjean était en quelque sorte l’adjoint d’Emilio Ferrera, mais cela n’a jamais posé de problème au Liégeois. “J’ai un caractère malléable. Du moment que je prends du plaisir à exercer ma passion, je n’ai aucun problème avec les fonctions. Et nous aurions même pu nous retrouver à Genk ensemble, mais là, le club n’a pas donné suite à la proposition d’Emilio.”

Samedi soir, les deux compères se retrouveront face à face. Le match aller avait tourné en faveur du Liégeois. “Ce soir-là, nous avions connu une belle réussite.

Eux avaient touché la barre à 0-0 et après avoir ouvert la marque, nous avons géré et frappé en contre. Depuis lors, la trajectoire des clubs n’est plus la même. Nous nous cherchons offensivement et eux semblent avoir trouvé la bonne carburation, mais la vérité du terrain n’est pas une science exacte…”

Emilio Ferrera : “Marc a énormément d’humour”

“J’ai appris à apprécier Marc lors des cours pour la licence pro. Cela doit bien faire quinze ans. Malgré la différence d’âge (NdlR : Grosjean a 58 ans, Ferrera, 49), nous sommes un peu de la même génération sur le plan des valeurs footballistiques. Et puis, il a énormément d’humour”, explique Emilio Ferrera, quand on lui demande dans quelles circonstances les deux hommes ont appris à s’apprécier, malgré des personnalités très différentes. “Marc est quelqu’un de très sociable. Il aime les contacts humains. Je suis plus solitaire.”

Parti seconder Michel Preud’homme à Al Shabab en 2011, Emilio Ferrera se souviendra de son ami lorsque le club saoudien se cherchera un entraîneur pour son équipe Espoirs. “Je suis passé T1 au départ de Michel et j’ai logiquement pensé à Marc pour me seconder. C’était moi qui avais le dernier mot, même si, bien entendu, j’étais à l’écoute de ses idées. Là-bas, nos femmes se sont également découvertes de nombreuses affinités et si nous nous téléphonons régulièrement, sauf juste avant les matches nous opposant, c’est aussi pour parler de nos proches.”

De retour en Belgique, Emilio Ferrera passera par Genk en février 2014, et y sera remercié quelques mois plus tard, au soir de la première journée de championnat ! Il viendra ensuite à la rescousse du FC Dender, le club formateur de ses deux fistons. Marc Grosjean l’y rejoindra. “Les résultats ont très vite suivi et de relégables, nous sommes passés au statut d’équipe susceptible de participer

au tour final. Mais le club ne pouvait pas obtenir la licence. Avec peu de moyens, on a fait des miracles là-bas. J’étais l’emmerdeur, qui râlait tout le temps sur les joueurs, alors que Marc arrondissait les angles avec le groupe. Bref, notre duo était très complémentaire.”

Marc Grosjean fut le premier à quitter le club flandrien, avec l’Union pour destination. Emilio Ferrera partit lui à Louvain en novembre 2015. “Nous sommes descendus malgré la qualité du jeu proposé. Et dès la deuxième journée en D1B, nos équipes se sont affrontées. Mais nous n’étions pas prêts, avec quelques cadres qui étaient partis, des blessés et des joueurs issus de divisions inférieures qui devaient s’adapter. À l’inverse, Marc disposait déjà d’une base intéressante. En plus, ce jour-là, nous avons manqué de réussite et le score (0-3 pour l’Union) ne reflétait pas la physionomie du match.”

Si la sauce a mis du temps à prendre

à OHL, avec, en plus, la démission du président, le club connaît depuis une trajectoire ascendante, à l’inverse de celle des Saint-Gillois. “Ce qui ne veut pas dire que nous ne les respectons pas, bien au contraire”.

Jean-François Delisse

Emilio Ferrera et Marc Grosjean se connaissent depuis de nombreuses années et s’ils vont s’affronter par équipes interposées, ils ont aussi travaillé ensemble.

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