Il avait marqué le but de la victoire face à Malmö le 15 septembre.PhotoNews/Sébastien Smets
À Braga, l’attaque de l’Union devrait une nouvelle fois être portée par Victor Boniface, auteur de cinq buts en Ligue des champions avec Bodo/Glimt en juillet et d’un autre en Europa League avec l’USG en septembre. L’occasion idéale de revenir sur son parcours atypique. prevnext
Le 6 juillet dernier, Victor Boniface faisait fort -très fort même- en inscrivant un triplé contre Klaksvik (Iles Féroé) au premier tour préliminaire de la Ligue des champions, devenant le deuxième Nigérian de l’histoire à marquer trois buts lors d’une même rencontre européenne. Seul Yakubu Aiyegbeni avait réussi pareille prouesse avant lui, avec Everton il y a une quinzaine d’années. « Et ce fut une très grande fierté de voir mon nom associé à l’un des plus grands joueurs du Nigeria », glisse-t-il. Une prestation (ainsi que ses deux autres goals inscrits lors de cette même phase qualificative) qui allait forcément attirer les regards. Et parmi ceux-ci, celui de l’Union qui allait parvenir à l’attirer dans ses filets quelques semaines plus tard. Le 15 septembre dernier, l’attaquant de 21 ans se faisait à nouveau remarquer en Europe, inscrivant le but de la victoire face à Malmö dans les dernières minutes de jeu, au terme d’un beau solo.
« Bodo ? L’endroit le plus froid de la planète ! »
De quoi définitivement propulser ce joueur sur le devant de la scène, trois ans après son arrivée sur le Vieux Continent. « Au Nigeria, j’évoluais au Real Sapphire, un club qui m’avait repéré à l’école. Chaque année, celui-ci envoyait quelques joueurs dans des tournois internationaux de jeunes. À une de ces occasions, l’un d’entre eux avait été repéré par un club letton et avait ensuite mis le cap sur la Norvège. Ce qui avait ensuite attiré l’attention des recruteurs de ce pays sur mon club. »
Victor Boniface allait dès lors prendre à son tour la direction de la Scandinavie et atterrir à Oslo, en février 2019. « Il faisait un froid de canard. J’étais arrivé avec un simple t-shirt et mon agent avait dû me donner une veste », se rappelle-t-il. « À la base, j’avais débuté la préparation avec Valerenga (NDLR : le championnat norvégien ne commençant qu’en mars) mais je n’y ai finalement pas signé de contrat. J’ai alors débarqué à Bodo/Glimt. Et quelques jours plus tard, je jouais mon premier match. »
C’est donc tout au nord de la Norvège, au-delà même du cercle arctique, que la première page de l’histoire européenne de Victor Boniface allait s’écrire. « Dans l’endroit le plus froid au monde », s’exclame-t-il. « En hiver, tu ne sais vraiment pas rester dehors tellement il y a de la glace partout. En plus, Bodo est loin de tout. Il fallait à chaque fois prendre l’avion pour le moindre de nos déplacements. Mais pour autant, j’y ai passé des bons moments. »
Car le joueur nigérian n’oublie pas que c’est là qu’il a pu remplir les premières lignes de son CV, y remportant deux titres consécutifs de champion de Norvège.
« En 2020, Bodo a remporté le championnat pour la première fois de son histoire. J’ai eu l’occasion de disputer pas mal de matches cette année-là, même si je me suis blessé et que j’ai raté la Coupe du monde des -20 ans avec le Nigeria. L’année suivante, nous avons à nouveau remporté le titre. Mais malheureusement pour moi, je me suis reblessé et j’ai été écarté des terrains toute la saison. Je ne suis revenu que lors du tout dernier match, montant au jeu pour quelques minutes. »
Fan d’Eden Hazard
Ses pépins physiques derrière lui, c’est désormais à l’Union qu’il poursuit sa carrière depuis le début du mois d’août. « Vu que je disputais les tours préliminaires de la Ligue des champions avec Bodo, il était important pour moi de partir dans une équipe qui jouait l’Europe. Ce qui est le cas de l’USG. Mais je dois bien avouer que je ne connaissais pas très bien ce club. Même si, précédemment, j’avais déjà failli débarquer en Belgique. Je devais en effet signer à Bruges mais cela ne s’était pas fait à cause de ma blessure. Aujourd’hui, je suis content d’être ici, dans un club historique. J’essaye d’aider l’équipe, et de m’adapter à mes coéquipiers du mieux que je peux. »
Et parmi ceux-ci, un certain Dante Vanzeir avec lequel il partage le front de l’attaque. « C’est vraiment un bon gars et mon entente avec lui est très bonne. D’ailleurs, il me surnomme Lukaku dans le vestiaire (sourire). Mais moi, j’aime surtout Neymar. Et je supporterai d’ailleurs le Brésil à la Coupe du monde (NDLR : le Nigeria n’est pas qualifié). Je regarde aussi beaucoup ce que Thierry Henry faisait. Tandis qu’en Belgique, j’apprécie particulièrement Eden Hazard. »
Autant de grands joueurs dont Victor Boniface compte bien s’inspirer ce jeudi soir, afin de marquer une nouvelle soirée européenne de son empreinte.
KAREL GERAERTS RESTE PRUDENT
V.M.
Karel Geraerts.
En cas de victoire, l’Union compterait neuf unités à son compteur et ferait un nouveau pas de géant vers le prochain tour de l’Europa League. Mais Karel Geraerts, lui, préfère rester très prudent à ce sujet. «
Je suis sûr qu’après le match de demain (NDLR
: de ce jeudi soir donc), rien ne sera décidé
», tempère-t-il. «
Car il restera encore trois rencontres à disputer ensuite. Évidemment, il s’agit d’un match important pour nos deux clubs. Mais je le répète, la décision ne tombera pas à l’issue de ce match. C’est certain.
»
Karel Geraerts et son staff ne seront pas non plus pris au dépourvu à la «
Pedreira
», le surnom de ce stade de Braga construit dans la roche à l’occasion de l’Euro 2004 (et où entre 15.000 à 18.000 des 30.000 places seront occupées ce jeudi soir). Car ils ont décortiqué avec attention le jeu de cette formation portugaise. «
Braga est une équipe qui joue bien au foot, qui possède de la vitesse et de la technique, ainsi que de très bons joueurs. Ce club est deuxième de D1 portugaise (NDLR
: à trois points de Benfica). Il a une grande histoire et l’habitude d’aller loin en coupe d’Europe. Il est favori, d’autant qu’il possède plus d’expérience que nous. Alors que, de notre côté, il s’agit d’une découverte.
»
«
Il s’agira
d’être à la hauteur
»
Mais l’Union, même dénuée de cette fameuse expérience, a déjà démontré qu’elle était capable d’effectuer de grandes choses sur le Vieux Continent. De plus, elle aborde cette rencontre en confiance, sortant de trois victoires consécutives (deux en championnat et une en Europa League). Alors qu’à l’inverse, Braga a subi son premier revers de la saison le week-end dernier à Porto. «
Mais je ne pense pas que cette défaite va perturber notre adversaire
», coupe Karel Geraerts. «
Braga sait comment gérer ce genre de situation et voudra le montrer à ses fans. Il s’agira dès lors pour nous d’être à la hauteur.
»
L’Union voudra également se rappeler aux bons souvenirs… du Sporting du Portugal. Club qu’elle avait affronté en Algarve dans le courant du mois de juillet dernier en match amical. Une rencontre lors de laquelle les Saint-Gillois avaient partagé l’enjeu (1-1) face à des Lisboètes qui, pour l’occasion, entamaient leur préparation. «
Ce fut une bonne chose car on a pu se frotter à la culture portugaise. On a appris beaucoup de choses lors de ce déplacement. Mais entre un match amical et une rencontre de coupe d’Europe, les intentions sur la pelouse sont totalement différentes.
»
À BRAGA
L’Union ne sera pas une surprise pour Braga qui sait exactement à quoi s’attendre ce jeudi soir. «
Nous avons bien analysé cette équipe
», a déclaré Artur Jorge, le coach des Portugais. «
Nous savons de quoi elle est capable. Elle sort d’une grande saison au terme de laquelle elle s’est qualifiée pour les tours préliminaires de la Ligue des champions. Et elle est à nouveau en forme cette année.
»
Pour autant, le Sporting Braga abordera cette rencontre avec ambition. Et avec un sentiment de revanche. Car, ce week-end, les Rouge et Blanc se sont lourdement inclinés face à Porto (4-1). Une défaite qui est venue mettre un terme à une série de huit victoires consécutives. «
On a bien travaillé cette semaine.
», a expliqué le capitaine Ricardo Horta, meilleur buteur de l’histoire du club. «
On a à cœur de réagir pour retrouver le chemin du succès.
»
D’autant que les Portugais ambitionnent la première place du groupe (qu’ils se partagent actuellement avec l’Union). «
On va tout donner pour prendre les trois points, même si on s’attend à un match très compliqué face à une équipe compétitive.
»
24 BUTS EN 8 MATCHES
V.M.prev
L’arrière-garde de l’Union va devoir se montrer très attentive. Car elle sera confrontée à la meilleure division offensive du championnat portugais. Braga a en effet déjà inscrit 24 buts en huit matches.
Sur le front de l’attaque, Vitor Manuel Carvalho Oliveira (surnommé Vitinha) et Simon Banza font parler la poudre. Ce dernier, arrivé durant l’intersaison en provenance de Famaliçao (où il était prêté par Lens la saison dernière), est même le meilleur buteur actuel de Primeira Liga avec cinq réalisations à son actif. «
Ce sont des attaquants de mouvements
», fait remarquer Humberto Ferreira, journaliste pour le média portugais «
zerozero.pt
». «
Ils ne campent pas dans le rectangle mais vont aussi sur l’aile, décrochent, etc.
»
Mais le danger ne vient pas que des avants-centres. «
Les deux ailiers sont aussi très forts. À gauche, il y a le capitaine Ricardo Horta qui a failli partir à Benfica cet été. Et à droite, il y a Iuri Medeiros qui est un joueur fantastique, même s’il manque parfois de régularité. Ce fut le cas ce week-end, son entraîneur Artur Jorge l’ayant même remplacé à la mi-temps du match contre Porto.
»
Enfin, Braga peut aussi s’appuyer sur une solide défense. Elle est d’ailleurs la seule des 32 équipes engagées en Europa League cette saison à ne pas encore avoir encaissé le moindre but jusqu’à présent…