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« Après la relégation, en 1973,   on pensait remonter directement »  
« Après la relégation, en 1973,   on pensait remonter directement »  

Passé par l’Union et le Standard dans les années 70, Paul Philipp, actuel président de la fédération luxembourgoise   de football, suivra d’un œil attentif le déplacement des Bruxellois en terres liégeoises ce dimanche. Celui qui est resté, pendant 48 ans, le dernier buteur unioniste au sein de l’élite, en profite également pour ouvrir son album à souvenirs.  next

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Une opposition entre le Standard et l’Union Saint-Gilloise, forcément, cela ravive des souvenirs chez Paul Philipp. Les plus anciens se souviendront que c’est lui qui a marqué le dernier but de l’histoire de l’USG en D1 en 1973, avant que celle-ci ne passe près d’un demi-siècle au purgatoire des divisions inférieures. Ils se rappelleront également qu’il a joué deux ans à Sclessin à une illustre époque où le club liégeois comptait en ses rangs des joueurs de la trempe d’Eric Gerets et Wilfried Van Moer.Depuis 2004, il est le président de la fédération luxembourgeoise de football. Une institution qu’il a totalement révolutionnée, au point de faire du Luxembourg une nation aujourd’hui respectée sur la scène internationale du ballon rond.À 71 ans, celui qui fut également sélectionneur national de son pays durant 17 années, reste un spectateur très attentif du championnat belge, une compétition dans laquelle il a évolué durant la majeure partie de sa carrière, passant également par le Sporting de Charleroi pendant trois ans. C’est donc avec un œil avisé qu’il a suivi cette saison les exploits de l’Union, ainsi que les déboires du Standard.

« Mon dernier but en D1 s’est avéré inutile… »  

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C’est en 1969 que Paul Philipp, dix-huit ans à l’époque, débarque à Bruxelles en provenance du Luxembourg. À l’époque, il venait de terminer ses humanités dans son pays et s’était engagé à l’Union. « En parallèle, mon père m’avait inscrit pour faire des études de professeur d’éducation physique à l’ULB », explique-t-il. « Mais dans les faits, je ne suis jamais allé à un seul cours (sourire). »Lors de ce premier passage à la Butte (entre 1969 et 1974), il disputera quatre saisons en D1 avant de faire la culbute en D2. « J’ai joué sous les ordres de Guy Thys. À ce moment-là, on ne savait pas qu’il allait devenir illustre à ce point. Malheureusement, on est descendu au terme de la campagne 1972-1973. Je me souviens avoir marqué le tout dernier but de la saison lors d’un match nul 1-1 face au Beerschot. Un goal qui s’était donc révélé inutile. Aussi incroyable que cela puisse paraître, j’ai prolongé pour la saison suivante le soir même car on m’avait dit qu’on allait directement remonter en D1… On était persuadé qu’on allait rapidement retrouver l’élite. » Paul Philipp et les dirigeants unionistes de l’époque étaient alors loin de s’imaginer que l’Union allait devoir patienter 48 longues années pour retrouver les sommets du football belge…Après un interlude de deux ans au Standard, il revient à l’USG en 1976 pour y disputer quatre nouvelles saisons, toutes passées dans l’antichambre de l’élite. En 1980, il quitte définitivement Saint-Gilles et s’engage avec le Sporting de Charleroi où il restera trois ans.« Avec l’Union, tout est possible »Depuis lors, il reste un spectateur très attentif du championnat belge. Et il se réjouit de voir son ancien club truster le haut du pavé. « De là à dire que l’Union sera championne ? J’ai tout de même un petit peu peur car il va peut-être y avoir une certaine crainte de gagner qui va s’installer. Bruges revient et la pression augmente. Mais dans tous les cas, sa saison est réussie. Et puis, avec l’Union Saint-Gilloise, tout semble possible. »

STANDARD 

« C’est là que j’ai véritablement appris ce qu’était le professionnalisme »  

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Paul Philipp a porté le maillot du Standard entre 1974 et 1976. Une période durant laquelle il aura remporté l’unique trophée de sa carrière, une Supercoupe en 1975. Et un club où il aura découvert un autre monde. « C’est au Standard que j’ai véritablement appris ce qu’était le professionnalisme. Car à l’Union, il y avait une certaine autodérision du public. Malheureusement, cela allait même parfois jusqu’aux joueurs eux-mêmes qui ne se prenaient pas au sérieux. Peut-être n’avait-on pas assez de pression. Je me rappelle par exemple qu’après le match de la descente en D2 contre le Beerschot, on était allé boire un verre avec les supporters. Ce qui paraîtrait inimaginable dans un autre club. En fait, je dirais que l’Union, c’est une grande famille. Mais le Standard, c’est autre chose. Il fallait vraiment se battre. »Durant ses deux années passées en bord de Meuse, Paul Philipp a d’ailleurs souvent fait office de remplaçant. « Mais il faut aussi dire que le niveau du foot belge était très élevé à l’époque. Anderlecht gagnait des Coupes d’Europe, le Standard avait éliminé le Real Madrid quelques années auparavant et Beveren avait atteint les demi-finales de la Coupe des vainqueurs de Coupe. C’était vraiment une période faste pour les clubs belges. »Une période qui contraste singulièrement avec l’actuelle puisque la Belgique s’apprête à dégringoler au ranking UEFA des clubs et à perdre son ticket direct pour les poules de la Ligue des champions. Quant au Standard, il n’était plus que l’ombre de lui-même cette saison. « Comme tout le monde, je suis très déçu de ce qui se passe à Sclessin. Mais le mal est plus profond. Moi, ce qui m’avait marqué quand j’étais au Standard, c’était la mentalité sur le terrain. Et il ne fallait pas spécialement être liégeois pour l’avoir. Regardez Gerets, c’est un Limbourgeois. Quand on allait s’échauffer pendant le match (ce qui signifiait que cela ne se passait pas bien sur le terrain…), on était devant le kop. Et je peux vous dire qu’on en entendait… Les fans du Standard vivent le foot, ils n’ont pas spécialement la vie facile en semaine et donc, la première chose qu’ils demandent à leurs joueurs, c’est de l’engagement. »Mais la donne pourrait désormais changer avec l’arrivée des nouveaux investisseurs. « Il faut que cela bouge ! Il faut montrer aux presque 20.000 abonnés qu’on ne peut pas continuer comme cela. Imaginez-vous tout de même que la saison du Standard est terminée dans deux matches ! C’est terrible pour un club pro de devoir continuer à payer ses joueurs jusqu’en juin, sans compétition pendant presque trois mois. Il faut en tout cas qu’une page se tourne, c’est sûr et certain. »

LUXEMBOURG 

« Des joueurs comme Moris viennent en sélection avec de l’ambition »  

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Depuis dix-huit ans, Paul Philipp est à la tête de la fédération luxembourgeoise de football. Et sous son règne, le Luxembourg s’est métamorphosé. Alors qu’il occupait la 186 e place du classement FIFA en 2006, il s’est hissé jusqu’à la 83 e position en 2017 (son meilleur classement) et occupe aujourd’hui le 93 e rang. Un résultat qui ne doit rien au hasard. « Il y a une dizaine d’années, on a créé une école de football nationale pour les jeunes de douze à dix-huit ans qu’on a recrutés via des sélections dans les clubs. Chaque jour de la semaine, on va les chercher aux quatre coins du Luxembourg pour les amener au centre national, dans notre « Tubize luxembourgeois » (sourire). Après l’entraînement, ils font leurs devoirs et puis on les ramène chez eux. Et le week-end, ils jouent avec leur club en championnat. »Une formule qui a visiblement porté ses fruits. « Notre but, c’est que les jeunes de 16 ou 17 ans osent franchir le pas et toquer à la porte des centres de formation à l’étranger : en Allemagne, en France, mais également en Belgique par exemple. Aujourd’hui, ils sont près d’une quarantaine dans ce cas. Et cela se traduit au niveau de l’équipe nationale car il n’y a plus un seul titulaire qui évolue dans notre championnat national. Alors qu’avant, il n’y avait jamais que deux ou trois pros par génération… »Et parmi ces titulaires, on retrouve un certain Anthony Moris, le gardien de l’Union qui a, lui aussi, porté la vareuse du Standard. « Il est devenu un pion majeur de la sélection. C’est le genre de joueur qui vient avec des ambitions. Il ne dit pas qu’on va être battu 3-0. Non, il vient pour faire des résultats. Et c’est cela qui amène une véritable mentalité professionnelle au sein du groupe. »Un gardien qui, c’est certain, aura à cœur de réaliser une toute grosse performance face à son ancien club ce dimanche, sous les yeux de Paul Philipp dont le cœur balancera assurément.

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