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Albert : « La meilleure équipe depuis deux ans, c’est l’Union »  
Albert : « La meilleure équipe depuis deux ans, c’est l’Union »  

Quels sont les facteurs amenés à faire la différence, tant à Genk-Antwerp qu’à Union-FC Bruges 

? La semaine écoulée a été particulièrement dense en termes d’approche mentale chez   

les trois candidats au titre. Notre consultant Philippe Albert préface ce dernier dimanche de feu. 

« Paintsil n’a presque pas d’équivalent »
FRÉDÉRIC LARSIMONT
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Si je dois ne citer qu’un joueur par équipe susceptible de faire la différence, c’est assurément le nom de Joseph Paintsil qui me vient en premier lieu à l’esprit. Le Ghanéen est un joueur d’impact qui a pris de l’amplitude cette saison. Il est tout simplement formidable et n’a pratiquement pas d’équivalent dans notre championnat. Si j’ai une pièce à mettre, c’est sur lui que je la joue pour voir Genk faire la différence et émerger.
Juste derrière lui, je place Victor Boniface, le buteur de l’Union. En pleine possession de ses moyens, je l’aurais même positionné en nº1 mais ce n’est, hélas pour l’Union, pas le cas. Même diminué, son panel de qualités est tellement étendu qu’à tout moment, il peut faire parler soit son volume de jeu, soit sa puissance, soit son efficacité devant le but. Là aussi, il n’a que très peu d’équivalent sur nos pelouses.
« Balikwisha, le facteur X anversois »
À l’Antwerp, le facteur X à mes yeux se nomme Michel-Ange Balikwisha : l’attaquant belgo-congolais a pris le temps de prendre ses repères la saison dernière au Bosuil et est devenu un cadre de l’équipe à part entière. Ce match à quitte ou double est taillé sur mesure pour lui car à un moment, Genk va devoir se livrer car il est dans l’obligation absolue de l’emporter, là où en fonction du score à Union-Bruges, l’Antwerp va peut-être pouvoir se contenter de gérer. Avec la vitesse de Balikwisha, ça peut faire très mal dès que les espaces vont s’ouvrir. Surtout du fait que les latéraux limbourgeois ont déjà un penchant très offensif par nature. »

« L’Union a un bloc solide et des individualités taillées pour ce match »
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« L’Union est la meilleure équipe sur l’ensemble des deux dernières saisons. Franchement, qui peut dire le contraire, arguments à l’appui ? Mais elle est placée dans une situation où son entraîneur va devoir prendre tous les risques, avec la suspension de Lynen et l’incertitude concernant Teuma, absent à l’Antwerp dimanche dernier. Dans ce contexte, je ne tergiverserais pas concernant Boniface : il doit absolument être aligné dès le coup d’envoi. C’est le dernier match de la saison, celui où il ne faut plus se perdre dans les calculs et où il faut aller bousculer Bruges sans se poser trop de questions. Une fois cette condition remplie, il sera toujours temps de voir venir. L’Union a pour elle de cumuler un bloc solide et des individualités taillées pour un match de ce type. Lazare, Lapoussin ou encore Adingra sont des joueurs qui savent déclencher une action, un moment de folie.
Du côté de l’Antwerp, en gardant le zéro derrière, ça passera. L’atout majeur de cette équipe est sa solidité en défense, doublée d’une organisation sans réelles failles. Pour le reste, elle inscrit toujours au moins un but, Dès lors, sans encaisser, ce sera le titre assuré. D’où l’importance du retour de Janssen, sorti blessé contre l’Union. Le Néerlandais est le rouage essentiel de l’Antwerp dont l’équipe a été calibrée autour de lui. Sans lui, ce n’est plus la même musique et les ajustements n’engendrent pas la même harmonie dans le jeu. On l’a vu avec Eikkelenkamp en faux nº9 alors qu’utiliser de Kerk en pointe requiert davantage de profondeur.
En face, du côté genkois, l’activité des flancs risque de faire mal à l’adversaire, avec un Paintsil pratiquement incontrôlable lorsqu’il est lancé plein pot et un Trésor capable d’alimenter toute la division offensive à lui seul avec des assists imparables. Une fois encore, il ne faudra préjuger de rien dans cet affrontement direct et encore moins miser sur le fait que Genk est statistiquement l’équipe parmi les trois prétendants qui a le moins de chances de rafler la mise. »

« ne pas regarder dans le rétro »
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« L’équipe qui parviendra à conserver la plus grande maîtrise de ses nerfs sera celle qui émergera presque à coup sûr. J’ajouterai à cette gestion du stress l’inévitable brin de réussite sur laquelle rien ni personne n’a d’emprise. Les entraîneurs le savent et leur principale préoccupation aura certainement été de tourner tous les nez vers la même direction. À ce stade de la compétition, où les organismes sont parfois usés jusqu’à la corde et où les psychismes sont également bien entamés, il est essentiel pour un coach d’empêcher ses joueurs de regarder dans le rétroviseur. Le focus doit se placer vers ce qui va arriver et pas sur les événements qui ont émaillé le parcours. L’important c’est ce qui va se vivre dans les heures à venir, pas ce qui a été vécu. De toute manière, on ne changera plus ce qui a été fait à 90 minutes de la fin.
Le meilleur exemple se situe dans le chef de l’Antwerp, champion pendant plus d’une heure avant de prendre un but égalisateur venu de nulle part. Soudain, la lumière semble s’éteindre, le stade se refroidit et tout est à recommencer. Un terrible coup de massue dont il est difficile de se relever alors que votre club court après le titre de champion depuis 1957. Tout le travail pour Mark van Bommel aura donc été de mettre son énorme expérience de joueur au service de ce redressement d’une situation loin d’être perdue. Et c’est même l’inverse puisque jusqu’à nouvel ordre, l’Antwerp est la seule des trois équipes à avoir son sort à 100 % entre les pieds. Ce n’est quand même pas un atout mineur et les joueurs anversois doivent en reprendre conscience.
À l’Union, c’est l’effet inverse qui s’est produit : après leur plus mauvais match des playoffs – si pas de la saison –, les Bruxellois viennent d’emprunter l’ascenseur émotionnel vers le haut. C’est ce qui me fait penser que s’ils venaient à prendre l’avance contre Bruges, ils devraient pouvoir dérouler et attendre tranquillement le résultat en provenance du Limbourg. Où la tension sera directe entre Genk et l’Antwerp, ce qui sera tout de même plus délicat à gérer. Peut-être encore davantage qu’au stade Marien, c’est dans la tête que ça se jouera. Avec un léger avantage à l’Antwerp, malgré sa mésaventure de la semaine dernière. C’est tout de même une équipe où il y a du métier ! »

« L’Antwerp a Alderweireld et a déjà gagné la Coupe »
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Le Racing part de plus loin que la concurrence en termes de classement mais a pour lui de compter dans ses rangs des joueurs qui ont l’avantage d’avoir été champions récemment, en 2019. Ce n’est pas rien quand on se retrouve dans l’obligation de gagner, avec peut-être un titre en guise de récompense. Revers de la médaille : la présence de très jeunes joueurs qui contrebalance ce que je viens de vous dire.
« à l’Union, le degré de maturité s’est élevé »
Au rayon de l’expérience, je pointe donc l’Antwerp en tête, avec tout de même une série de joueurs, à commencer par le patron Alderweireld, qui ont soit dépassé la trentaine, ou qui sont à maturité comme Janssen. Et puis, ils évoluent depuis le début du tour final, sur la lancée de la victoire en Coupe de Belgique. Ce qui leur permet déjà de dire que leur saison est réussie. Avec, en plus, la perspective d’aller chercher un titre qui se fait attendre depuis 66 ans en étant maîtres de leur destin. Une victoire, et c’est dans la poche !
À l’Union, le degré de maturité s’est lui aussi élevé ces deux dernières saisons, avec ce titre probablement perdu sur le fameux penalty raté par Vanzeir contre Bruges, mais aussi grâce au parcours européen. Mais cela reste tout de même des joueurs qui ont dû cravacher pour s’extraire des divisions inférieures, il ne faut jamais l’oublier. Avec tout le respect pour leur trajectoire. »

« Geraerts, un calme étonnant pour un coach débutant »
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Je donne ma voix de préférence à Karel Geraerts alors que c’est le néophyte du lot. La raison est simple : il a accompli un boulot incroyable pour ses débuts et le parcours européen de l’Union lui a fait prendre deux ou trois ans d’expérience d’un seul coup. Sa gestion des événements en cours de match traduit un calme étonnant pour un entraîneur débutant. Ses erreurs d’appréciation depuis le début de la saison se comptent sur les doigts d’une main. Pour le reste, il rentre un excellent bulletin. Lequel sera tout simplement parfait en cas de titre.
Derrière, Mark van Bommel précède Wouter Vrancken en raison de son expérience de joueur. Quand vous accumulez des contrats au PSV, à Barcelone, au Bayern et à l’AC Milan, vous ne pouvez que retirer des enseignements des entraîneurs que vous avez côtoyés. La manière dont il a construit sa saison pour sa première année au Bosuil traduit exactement ce que je viens de vous dire : il restitue tous ses acquis de joueur auprès de son groupe. Et cela va forcément peser dans la préparation de son match à Genk où il aura tout de même l’avantage du vécu par rapport à Wouter Vrancken qui découvre un peu ce que sont une équipe de pointe et les matches à haute tension au top. »

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