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Aarab, un pédagogue pour l’USG B : « Transmettre mes connaissances aux plus jeunes »    
Aarab, un pédagogue pour l’USG B : « Transmettre mes connaissances aux plus jeunes »    

RECUEILLI PAR SÉBASTIEN HELLINCKX

En pleine reconversion.DR

Après une première année de découverte en D2, l’Union Saint-Gilloise entame, ce mercredi, la saison de la confirmation. Avec un nouveau coach à la barre, Naïm Aarab ayant repris le poste laissé vacant suite au départ de Nourredine Moukrim. Entretien. next

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Dans le paysage footballistique bruxello-brabançon, Naïm Aarab n’est plus à présenter. Titulaire incontestable du côté de Tubize depuis de longues années, l’élément polyvalent a, cette saison, décidé de faire un pas de côté en rejoignant Saintes en P2B et, surtout, en se lançant pleinement dans le coaching à la tête d’une équipe senior.

En effet, c’est lui qui reprend le flambeau de Noureddine Moukrim à la tête des U23 de l’Union Saint-Gilloise, actifs en D2 ACFF.

Naïm Aarab, vous voilà à la tête de l’équipe U23 de l’Union Saint-Gilloise. Comment êtes-vous arrivé à ce poste de coach principal ?

L’an dernier, je me retrouvais déjà sur le petit banc de l’équipe comme responsable des U23. En parallèle, j’avais repris la tête des U18 dans le courant du mois de décembre. Cette saison, de nombreux U18 font la transition vers les espoirs et il était assez facile de suivre le mouvement. J’ai préparé une partie de ces jeunes et je connais le reste du noyau pour l’avoir fréquenté pendant dix mois l’an dernier.

Noureddine Moukrim a pourtant fait un remarquable travail pour une première année en D2. Pourquoi ne pas avoir prolongé l’aventure avec lui ?

Il est clair que le bilan était plus que bon, malgré les difficultés rencontrées en D2. Le fait est qu’il a dû faire un pas de côté pour raisons privées. Lorsque le poste s’est retrouvé vacant, j’ai pesé le pour et le contre avant de poser ma candidature.

Et puis, vous ne débarquez pas en terrain inconnu puisque vous étiez déjà actif à l’Union ces dernières années.

Oui, je connais bien le club. J’ai accompagné les U23 pendant deux bonnes années, notamment avec Sébastien Pocognoli. Je pense donc que c’était le moment opportun de reprendre l’équipe. Je connais également pas mal le championnat pour y avoir évolué pendant trois saisons avec Tubize. Disons que les choses se sont faites naturellement, sans précipitation.

Après une belle carrière de joueur, vous voilà donc entraîneur principal chez les adultes. Étiez-vous prédisposé à devenir coach ?

Je ne sais pas si j’étais prédisposé à le devenir, mais cela a toujours été un rôle qui m’a fasciné. Lorsque j’évoluais aux Pays-Bas quand j’avais 18 ans, je me rappelle avoir suivi un reportage à la télévision autour de Van Nistelrooy. Cela m’avait marqué car il disait prendre des notes sur toutes les remarques faites par ses coachs, qu’il analysait la philosophie de ceux-ci car il aspirait à suivre leurs traces. À partir de ce moment-là, je me suis intéressé de très près au coaching.

De quelle manière avez-vous, donc, tout au long de ces années, pris le pli ?

J’ai pris des notes, tout en scrutant la préparation physique, la kinésithérapie, la philosophie des coachs. De manière générale, ce qui touchait au coaching et au football m’intéressait énormément. Je voulais comprendre le métier d’entraîneur car je savais, à cette période-là, que je voulais le devenir en fin de carrière. J’étais encore assez jeune, donc j’ai eu le temps d’étudier la question. D’ailleurs, je me suis rapidement lancé dans le bain en débutant comme coach-assistant en U6 et U7 aux Pays-Bas. Et par la suite, j’ai toujours voulu entraîner, ou du moins observer et apprendre partout où je suis passé.

Cela signifie que vous avez eu le temps développer votre propre avis, votre philosophie, votre manière de jouer. Quelle est votre philosophie justement ?

Je ne crois pas trop aux systèmes de jeu. Le plus important, à mes yeux, est de parvenir à créer la meilleure recette avec les ingrédients à disposition. Je suis aussi un coach très ouvert et pédagogue. Je ne crois qu’au travail, à la discipline et à la consistance. Mais surtout, je pense que l’humain, les relations entre le staff et le noyau ainsi que les échanges ont une importance capitale.

Êtes-vous également un entraîneur qui ne se fixe qu’une seule tactique ?

Non, pas du tout. En tant que coach, j’aime varier et je n’aime pas faire la même chose. C’est sans doute parce que j’ai voyagé et évolué dans différents pays. J’aime bien être différent et imprévisible.

À l’Union, vous serez confronté à un noyau changeant, certains éléments étant appelés à rejoindre l’équipe première de manière plus ou moins régulière. Est-ce un problème pour vous ?

Dans chaque difficulté, il y a du positif à tirer. C’est enrichissant de devoir changer son fusil d’épaule au fil des semaines. Je ne me plaindrai jamais de devoir me passer d’un joueur car il s’entraîne ou est sur le banc chez les A. En tant qu’entraîneur, je dois faire le maximum avec ce que j’ai entre les mains.

Et puis, cela permettra peut-être à d’autres éléments de se mettre en évidence.

Mon objectif lorsque j’étais joueur était d’aider un maximum de joueurs bruxellois à devenir professionnels. J’ai croisé des gars avec un talent incroyable qui n’y sont jamais parvenus par manque de consistance. À l’Union, j’aspire donc à transmettre les ingrédients nécessaires pour les aider à faire carrière, car cette envie de faire passer des paliers est encore plus forte aujourd’hui.

D’un point de vue plus personnel, aspirez-vous, un jour, à devenir entraîneur professionnel ?

En tant que joueur, j’ai toujours essayé de donner le meilleur de moi-même pour arriver le plus haut. Aujourd’hui, je ne dis pas que c’est un rêve de devenir pro, mais cela reste dans un coin de ma tête. Quand j’entame quelque chose, j’aime le faire à 100 % et aller au bout. Je n’ai pas été le plus grand joueur, mais j’ai persévéré pour atteindre le maximum possible avec le talent qui était le mien, me permettant de réaliser une carrière respectable. J’espère en faire de même en tant que coach.

Cette année, la D2 peut dès lors être un tremplin pour le groupe et pour vous.

La saison s’annonce difficile au sein d’une série relevée. Et puis, il est toujours compliqué de confirmer après une année réussie. Ce que je rechercherai avant tout au cours des prochains mois, ce sera le développement des individualités au sein d’un collectif. À l’Union SG U23, on dispose de joueurs qui rêvent encore d’atteindre le monde professionnel et c’est à nous, en tant que staff, de leur transmettre les derniers petits détails pour franchir ce cap. L’objectif collectif sera quant à lui de parvenir à faire mieux que la 14e place de 2022-2023. Tout en se surpassant chaque week-end.

Que retenir, justement, du défunt exercice, le premier de l’Union SG B dans le monde des adultes ?

Je pense que la maturité résume assez simplement la saison passée. Le foot de formation où tu veux jouer un beau football afin d’être applaudi sans remporter le match, c’est terminé. Actuellement, il y a des primes de match, des points, des montants, des descendants : soit un tout autre milieu.

Cela signifie-t-il que l’Union B ne jouera plus un beau football ?

Non, je n’ai pas dit ça. On aime le beau jeu et on en proposera le plus souvent possible. Mais faire comme Seraing en D1A en jouant un football attirant et être relégué en fin d’année, ce n’est pas intéressant. Ce que nous devons développer cette saison, c’est une culture de la gagne. Et cet ADN-là est capital dans le football moderne.

Le noyau comporte exclusivement des jeunes, voire très jeunes joueurs. N’est-ce pas un risque ?

Je ne le vois pas comme un risque, mais plutôt comme un excellent challenge. Les éléments U18 qui débarquent ne sont pas là par hasard. Nous leur offrons une opportunité, tout en espérant qu’ils apportent un plus. Certes, avec uniquement des jeunes éléments, nous manquerons de gabarit ou d’impact physique. Mais au niveau footballistique et de la compréhension du jeu, nous parviendrons à compenser. Nous possédons suffisamment de qualités pour répondre au défi de la D2.

D’un point de vue plus personnel, votre carrière footballistique se poursuivra en P2B, du côté de Saintes. Pourquoi avoir quitté les séries nationales ?

L’an dernier, avec Tubize, je m’entraînais trois fois par semaine avant de disputer un match. J’étais en parallèle très présent à l’Union. Mais je sentais que cela devenait compliqué de tout combiner. Saintes est conscient que je manquerai des matches lorsque je devrai coacher la D2 de l’Union et, malgré cela, le club me voulait dans son groupe.

Votre carrière de joueur semble donc être définitivement derrière vous.

Je suis effectivement bien plus proche d’une reconversion que d’une poursuite de carrière à un certain niveau. C’est un choix qu’il fallait poser et, aujourd’hui, je ressens davantage le besoin de transmettre à certains joueurs en tant que coach qu’en évoluant à un bon niveau. Actuellement, je suis au tournant de ma carrière et je dois avant tout penser à ce que je veux faire de mon avenir : partager aux autres mes connaissances.

Pour terminer, l’Union SG B évoluera à nouveau sur Bruxelles cette année au Heymbosch après avoir trouvé refuge, pendant un an, à Rebecq. Est-ce une bonne chose de retrouver la capitale ?

Nous avons discuté avec différents bourgmestres et échevins. Il était important de faire les démarches afin de trouver un terrain sur Bruxelles, notre noyau étant constitué de nombreux jeunes Bruxellois. On perdait quelque peu notre identité et nos supporters à Rebecq, même si nous nous devons de remercier chaleureusement le club brabançon de nous avoir accueillis. Sans eux, nous ne serions peut-être plus en D2…

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