Le club gaumais va renaître. Belgaprev
La journée du 14 avril 2021 est à marquer d’une pierre blanche pour l’Excelsior Virton. C’est en effet cette date que l’on retiendra comme celle de la renaissance du matricule 200. Elle vient mettre un terme à une année de saga judiciaire qui a emmené le club de la commission des licences à l’Autorité Belge de la Concurrence en passant par la Cour Belge d’Arbitrage pour le Sport, le tribunal des référés de Bruxelles ou encore la Cour d’appel de Bruxelles. L’officialisation de l’obtention de la licence pro, et donc du retour en D1B du club pour la saison 2021-2022, a véritablement plongé les supporters gaumais dans l’allégresse. S’ils peuvent se réjouir en pensant à leur retour futur dans les travées du faubourg d’Arival, les dirigeants du club sont quant à eux au pied de la montagne. « L’obtention de la licence n’est que la première étape de notre processus de reconstruction », lance Patrice Waltzing, dernier arrivé au sein du CA gaumais.Il faut tout rebâtirEn effet, à l’heure d’écrire ces lignes, le club de Virton se résume à une licence, un conseil d’administration et quelques joueurs toujours sous contrat. Actuellement, seuls deux éléments du noyau A de la saison 2019-2020 sont toujours présents au club, à savoir l’attaquant Franck Koré, qui se remet d’une blessure tenace à la cheville, et le gardien de but Geordan Dupire qui, depuis janvier, se refait une santé en prêt à Hostert en D1 grand-ducale. À côté de ces deux éléments, deux jeunes (Shawn Hery et Valentin Guillaume) sont toujours à bord du navire gaumais malgré l’année de dérive de celui-ci. Bref, rien que sur le plan sportif, tout reste à faire. Surtout qu’à côté de l’équipe première, il faut aussi rebâtir de toutes pièces une académie qui a fait la fierté de la région pendant de nombreuses années, donnant au football belge des joueurs comme Thomas Meunier (Bruges, PSG, Dortmund), Timothy Castagne (Genk, Atalanta, Leicester) ou Renaud Emond (Waasland-Beveren, Standard, Nantes). Sans oublier de retrouver des bénévoles capables d’aider le club à tourner au quotidien.Becca toujours motivéLe chantier est donc titanesque et les dirigeants en ont conscience. « Comme je l’ai dit à un ami, c’est un peu comme si nous étions un athlète en plein ironman », explique Patrice Waltzing. « Là, avec l’obtention de la licence, nous venons de sortir de l’eau après l’épreuve de natation. Nous sommes fatigués mais encore en vie et on va s’attaquer aux 150 bornes à faire à vélo qui représente la mise sur pied d’une équipe, d’une académie ou encore la recherche de bénévoles. Et, une fois que cela sera accompli, il nous faudra encore nous attaquer au marathon, soit le championnat de D1B où nous espérons être compétitifs dès la saison qui arrive. »Pour mener à bien ce défi de taille, le club de Virton pourra évidemment compter sur ses fidèles supporters qui n’ont pas manqué, dès mercredi soir, de faire savoir leur joie via les réseaux sociaux. Au-delà de ça, le club peut aussi et surtout toujours compter sur son propriétaire, Flavio Becca, riche homme d’affaires luxembourgeois, qui continue à soutenir le club via ses sociétés comme il l’a prouvé tout au long de l’année écoulée en multipliant les recours afin de tenter de sauver le matricule 200, ce qu’il a fini par obtenir en gagnant une ultime bataille en novembre dernier devant l’Autorité Belge de la Concurrence.Bientôt centenaireEn décrochant sa licence du premier coup ce mercredi, l’Excelsior Virton a donc fait un pas important vers son retour aux affaires en D1B quelques mois avant de pouvoir fêter son centenaire (en mai 2022). Toutefois, cela ne constitue donc que la première étape d’un long processus. Il sera important que le club prouve également à tous qu’il a retenu les leçons des erreurs commises par le passé. Si tous les torts n’étaient pas à mettre de son côté, il faut reconnaître que la gestion du club n’avait pas été optimale, loin de là. L’Excel va donc devoir se structurer intelligemment pour pouvoir fonctionner de manière efficace et devenir réellement un club professionnel. Ce sera là la condition principale à une renaissance réussie pour le matricule 200. Pérenniser le club dans le monde pro est un défi de taille mais un défi que le club semble prêt à relever.